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Après un silence, Julien se confesse rapidement. Comme un homme. La plupart des hommes déballent leurs péchés d'un bloc, comme un débardeur balance sa lourde charge sur le quai après une pénible remontée des soutes du navire. Tout le contraire des femmes qui, comme des randonneuses, mettent du temps à en venir au but, cheminant par monts et par vaux. Lorsqu'elles se confessent, les choses viennent lentement, morceau par morceau. En souriant, le père Maurice dit que les femmes sont atteintes du syndrome du sac de farine : quand elles semblent avoir vidé leur sac, il en reste encore sur les parois...
Afficher en entierLe pandore, avec la délicatesse qui le caractérise, lance à la cantonade : "Alors, m'sieur le curé s'est fait la belle ? J'espère qu'il est à la plage, et pas tout seul !" Mais son trait d'esprit n'a pas plus d'effet que le souffle d'une carmélite dans un alcootest un jour de Carême.
Afficher en entierLe contenu de son ministère est d'une médiocrité affligeante : il passe ses journées à régler des problèmes administratifs, à gérer des conflits ridicules. Il tente de se remémorer ne serait-ce qu'un moment où il a réalisé le rêve pour lequel il a choisi de devenir prêtre : sauver des âmes, ou du moins leur permettre de s'approcher toujours plus de Dieu. Mais c'est comme chercher un éléphant dans un ciboire. Il n'a aucun souvenir récent d'une occasion où il ait réellement servi à faire avancer le Royaume. Il n'en peut plus de cet asservissement à une structure à bout de souffle, qui tente de faire tenir debout un édifice lézardé. Oui, il faudrait tout repenser à partir d'une vision missionnaire, résolument évangélisatrice. Mais ses paroissiens préfèrent se déchirer pour des histoires d'ego, de fleurs et de préséance.
Afficher en entierJamais il n'aurait cru que sa préférence pour les bouquets de Guillemette était manifeste. Seulement, le drame est là : Brigitte fait de la décoration, Guillemette de la théologie.
Afficher en entierIl ne s'agit pas pour les baptisés de jouer les exorcistes ou les guérisseurs tout-puissants, ni de se prendre pour Jésus. Mais de laisser le Christ agir à travers eux, et en particulier à travers leur faiblesse. Cela implique à la fois une grande humilité et une réelle audace, celle de la confiance en Celui qui peut tout faire en nous, même si nous ne le voyons pas toujours, même si nous ne nous en sentons pas capables. Le problème des chrétiens, c'est qu'ils ne croient pas assez qu'ils ont cette autorité du Père, qui leur vient du Fils, par l'Esprit-Saint.
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