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Montaigne, des règles pour l'esprit



Description ajoutée par ezery 2012-12-01T18:33:18+01:00

Résumé

Montaigne est-il seulement un philosophe sceptique, comme on le pense généralement ? Il critique certes la raison, sa présomption, son impuissance. C'est le fameux " Que sais-je ? ". Mais la raison n'est pas la seule faculté intellectuelle, ni même la plus importante. Les Essais sont d'abord une extraordinaire enquête sur la puissance de l'esprit, que Montaigne distingue soigneusement de la raison. Livré à lui-même, l'esprit invente, croit, divague... En somme, il imagine, pour le meilleur (l'invention poétique) et pour le pire (le fanatisme religieux). Comment régler cette puissance fantasque ? Les coutumes, la sagesse du corps, l' " art de conférer " offrent des réponses. Mais il apparaît que le fond de l'esprit est " générosité ", notion dont Montaigne mesure la féconde ambiguïté. L'éthique de la générosité limite le scepticisme. Elle permet l'action. Jusqu'à l'intransigeance, s'il le faut.

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extrait

Extrait ajouté par ezery 2012-12-01T18:28:26+01:00

La raison est toujours présentée par Montaigne comme une « faculté » [1] de second temps : la raison raisonne sur des choses qui sont déjà là, et en s’appuyant sur des principes qu’elle n’a pas elle-même posés : « Il est bien aisé, sur des fondements avoués [admis], de bâtir ce qu’on veut · car, selon la loi et ordonnance de ce commencement, le reste des pièces du bâtiment se conduit aisément [...]. Par cette voie nous trouvons notre raison bien fondée, et discourons à boule vue [en toute facilité]. [...]. Car chaque science a ses principes présupposés par où le jugement humain est bridé de toutes parts » (II.12.333-334 ; 540) ; la suite de ce texte indique que la raison est incapable de « faire la différence » entre les principes contradictoires (II.12.334 ; 541). Ainsi le raisonnement est toujours dépendant de principes que la raison doit admettre sans preuves. On reconnaît bien sûr dans ces textes une réécriture du quatrième mode d’Agrippa critiquant l’arbitraire des principes dogmatiques1. Mais leur véritable importance se trouve dans le caractère second du travail de la raison. Par opposition, l’esprit apparaît chez Montaigne, et cela, croyons-nous, sans contre-exemple, comme une « puissance » qui travaille ex nihilo, sans principe préalable. L’esprit se distingue donc d’abord de la raison comme une opération « première » d’une opération « seconde ».

La deuxième différence entre l’esprit et la raison tient à leur manière d’être mobiles. Le vocabulaire employé par Montaigne est d’une très grande précision autant que d’une étonnante constance : la raison est flexible, l’esprit est volubile. Flexibilité et volubilité ne reviennent absolument pas au même. Cette distinction présuppose la distinction précédemment faite entre « opération première » et « opération seconde », sans s’y laisser réduire. La flexibilité est essentiellement seconde, elle est capacité de réponse et d’adaptation à un donné extérieur. La volubilité est essentiellement première, elle est principe d’ample mobilité et d’expansion par soi. La flexibilité est rapport à l’autre quand la volubilité est rapport à soi. Or, il est remarquable que ce vocabulaire de la flexibilité revienne en permanence sous la plume de Montaigne quand il parle de la raison : la raison est « un instrument de plomb, et de cire, allongeable, ployable, et accommodable à tout biais et à toutes mesures : il ne reste que la suffisance de le savoir contourner » (II.12.374 ; 565) ; « et est merveille jusques où la souplesse de notre raison les a suivis [les Pyrrhoniens] à ce dessein de combattre l’évidence des effets » (II.12.385 ; 571) ; « notre raison est flexible à toute sorte d’images » (II.29.597 ; 710), pour ne citer que quelques textes particulièrement topiques. Cette souplesse n’est pas celle de l’équitable aristotélicien1, mais celle de l’opportuniste ; la raison y apparaît comme servile pour qui sait la « contourner », c’est-à-dire lui donner le « tour » ou la « forme » souhaités dans la situation2. Quant à la volubilité de l’esprit, nous y reviendrons longuement plus loin : elle est une agitation désordonnée et originaire.

Ces deux différences entre les opérations premières de l’esprit volubile et les opérations secondes de la raison flexible en suggèrent une troisième, de nature axiologique : c’est que l’esprit a plus de dignité et de noblesse que la raison, alors même qu’il est, en un sens, plus dangereux. Plus dangereux, car la volubilité est plus ennemie de la règle que ne l’est la flexibilité : la volubilité s’arrache sans cesse à la règle, à toute règle, alors que la flexibilité adopte la règle à laquelle elle s’adapte ; mais, et pour la même raison, l’esprit est plus noble : l’esprit a toujours chez Montaigne quelque chose de la dignité du rebelle. L’esprit ne peut jamais se mettre au service de quoi que ce soit, l’esprit est essentiellement insoumis : « Par sa volubilité et dissolution, il échappe à toutes ces liaisons » (II.12.364 ; 559) ; et en cela Montaigne ne peut lui refuser son admiration.

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Montaigne, des règles pour l'esprit

  • France : 2007-11-23 - Poche (Français)

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