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Extrait

Extrait ajouté par ChloeMorgan 2014-04-23T18:04:29+02:00

Prologue

Noir.

Tout était noir. Je ne pouvais plus ouvrir mes yeux, je ne sentais plus mon corps… Pourtant j’avais froid.

Là, tout était calme. J’étais sereine. Sereine mais dans le noir absolu, tel le néant.

Mes sens étaient en veille, inactifs et inutiles, ils ne me servaient à rien dans ce noir qui m’envahissait.

Que s’était-il passé déjà ? Comment étais-je arrivée dans ce gouffre sans fin vers lequel je m’enfonçais de plus en plus profondément ?

Je ne m’en rappelais plus…

Je ne souhaitais qu’une seule chose : que cette paix, cette sérénité dans ce noir absolu dure pour toujours.

Je sentis que je reprenais ma descente dans les abysses… Je glissais sans pouvoir lutter contre elles. Je les laissais m’emporter… Mais que vis-je ? Quelle était cette tache ? Cette lueur qui grandissait et avançait vers moi ? Tellement vive, tellement forte.

Mes yeux ne pouvaient la quitter comme hypnotisés… Cela prit forme. La tache vive de lumière ressemblait à un animal tout petit qui avançait, hésitant et craintif, vers moi. Je voulais le toucher, je voulais le réconforter. Il m’attirait.

Je posai un genou à terre, lentement, afin de me mettre au niveau de cet étrange animal. Il semblait avoir quatre pattes toutes fines et félines. Un museau prit forme, des oreilles s’étirèrent sur le sommet de ce qui semblait être son crâne. Une queue apparut dans le prolongement de son dos. Un chaton ? Cela y ressemblait tant, mais il irradiait de lumière et avait l’air tellement craintif, tellement triste, tellement seul dans ce néant qui m’apaisait il y a encore peu.

Cependant, là, je ressentais le froid, la pression des ténèbres… Je me sentais de plus en plus mal, comme oppressée par ce vide. Je m’entourai de mes bras, les serrant forts contre ma poitrine. Je fus prise de tremblements tellement j’étais frigorifiée.

Je regardai l’étrange chaton qui ne me quittait pas des yeux assis, sur son séant, la tête inclinée. Il s’approcha de moi. Il émettait de la chaleur, à tel point que j’avais envie de le prendre dans mes bras, de le serrer, de le réconforter dans cette obscurité et de me chauffer à son contact.

Il me regardait toujours et inclina sa tête de l’autre côté, comme interrogateur. Je risquai une main vers lui… Il me renifla. Je sentis sa chaleur courir sur la peau de ma main et s’étendre sur mon bras. Elle s’atténuait doucement jusqu’à ce que je ne puisse plus rien sentir au niveau de mon épaule. C’était agréable, c’était doux comme si je caressais une fourrure dense, souple et soyeuse. Je souris en sentant cette chaleur apaisante.

Il recula son museau de ma main puis tout d’un coup il irradia de lumière. Au même moment, je sentis une force violente me frapper de plein fouet, comme émise par ce petit être. Il changea de forme, il grandit pour approcher la taille d’un poney.

Il se matérialisa, toujours lumineux, en un énorme félin agressif et violent. Ses crocs immenses et menaçants se découvrirent lorsqu’il rugit, sans qu’aucun son ne me parvienne. Frappée de plein fouet par son pouvoir et sa puissance, je fus repoussée en arrière et tombai sur les coudes. Je n’eus qu’une fraction de seconde pour le voir bondir sur moi, toutes griffes dehors. Il les planta dans mes épaules et me cloua au sol. Sa force et son poids m’empêchèrent de lutter. Une douleur vive me coupa le souffle, tandis que je sentais ses griffes acérées s’enfoncer dans ma chair jusqu’à atteindre mes os. Elles finirent par me transpercer de part en part et ressortir dans mon dos pour se planter dans ce qui semblait être le sol. Je hurlais de douleur tandis qu’il rugissait en silence sur moi. Puis son museau révéla ses crocs énormes et s’avança vers mon cou. Je ne pus lutter. J’étais condamnée. Je sentis ses crocs se refermer sur ma clavicule et me déchirer la chair. Un liquide chaud se rependit sur moi.

Puis tout fut noir.

Froid.

J’avais tellement froid. Je tremblais sans pouvoir me contrôler, un peu comme lorsqu’on se réveille après une anesthésie. On a l’impression que l’on va mourir de froid et que jamais plus on n’aura chaud. On a beau essayer de contrôler nos tremblements rien n’y fait, le corps tremble et nous ne pouvons pas l’en empêcher.

Quelques sons me parvinrent progressivement tandis que je grelottais. Avant cela mes sens étaient comme éteints, je n’avais pas remarqué qu’il y avait du bruit autour de moi.

— Mettez-lui une couverture chauffante ! Elle revient à elle ! fit une voix à mes côtés.

J’essayais d’ouvrir mes yeux mais la luminosité était trop forte et insupportable. Je luttais pour tenter de les entrouvrir convenablement tandis que l’on s’affairait tout autour de moi.

— Vous m’entendez ? me fit la même voix que précédemment.

— O… Oui… réussis-je à balbutier sans voir autre chose que l’ombre de la personne qui se situait au-dessus de mon visage.

J’avais une foule de questions qui me submergeaient mais aucune ne pouvait franchir mes lèvres. Quelqu’un me posa une couverture chauffante dessus. Je tremblai encore quelques secondes puis, d’un seul coup je sentis une vague de chaleur se répartir le long de mon corps.

Apaisée.

J’étais apaisée et mon corps se détendit doucement. Mes tremblements partirent aussi vite qu’ils étaient venus. Je ne luttais plus et m’abandonnais à nouveau au néant.

— On va pouvoir la remonter, fut la dernière phrase que j’entendis avant de sombrer à nouveau dans un profond sommeil de chaleur cette fois-ci.

Chapitre 1 (extrait)

Je sentis de la lumière au travers de mes paupières. Je n’ai jamais pu dormir sans un noir complet dans ma chambre. Dès que j’oubliais de fermer mon store ou laissais le moindre rail ouvert j’étais immédiatement réveillée par la lumière du jour même si elle était très faible. Je tentais d’ouvrir mes yeux qui se voulaient rebelles et refusaient de bouger. Je redoublai d’efforts et de détermination pour finir par voir doucement le décor qui m’entourait. Une pièce lumineuse, blanche au mobilier excessivement simple et classique. Une grande fenêtre coulissante, sur ma gauche laissait entrer la douce lumière. Une porte face à moi était entrouverte où je distinguais ce qui ressemblait à une salle de bain. Toujours sur ma gauche, au niveau de ma tête, une petite table de chevet avec un livre posé dessus.

Je ne remarquais qu’à l’instant une perfusion reliée à mon bras gauche. Je fronçai les sourcils ; je suis allergique aux hôpitaux et qu’on me pende si je n’étais pas à l’hôpital !

Blasée je tournai ma tête vers la droite où je n’avais pas remarqué que l’on m’observait.

— Tu… Tu es réveillée… ? Je vais chercher le médecin !

Et mon père sortit.

Mon père…

Nos relations sont… compliquées.

Ma mère est morte en couche et depuis mon père me trimbale tel un paquet encombrant.

Nos conversations se limitent au temps qu’il fait et à savoir ce qu’il faut faire à manger le soir, les rares fois où il est à la maison bien sûr. Nous n’avons jamais été proches et je préfère penser qu’il n’existe pas la plupart du temps. Nous vivons sous le même toit (sporadiquement) et c’est tout. Il ne me connait pas et… moi non plus. Nous sommes si différents et pourtant si semblables physiquement qu’à chaque fois qu’on nous le signale en public nous avons tous les deux notre sourire gêné de par cette constatation et changeons vite de sujet de conversation. C’est mon géniteur mais cela s’arrête là !

Qui m’a élevée me demanderez-vous ? Ma grand-mère, la mère de mon père. Elle a pris le relais à ma naissance et a été présente pour toutes les étapes de ma vie. Elle ne regrette qu’une seule chose… Que mon père et moi soyons de parfaits étrangers l’un pour l’autre. Moi, j’adore ma grand-mère. Tantôt sévère telle une mère tantôt douce telle une grand-mère gâteuse de sa seule et unique petite-fille. Elle m’aura appris tout ce que je sais et jamais je ne la remercierai assez pour tout cela.

Depuis toujours elle vit avec mon père et moi (quand il est là). Elle est assez jeune pour une grand-mère puisque nous n’avons que cinquante-trois ans d’écart. Mon père m’a eue à vingt ans. Elle ne court plus les marathons depuis une mauvaise chute dans les escaliers il y a deux ans. Son col du fémur n’a pas tenu tout comme son épaule qu’elle s’est déboitée en tentant de se raccrocher à la rambarde des escaliers. Depuis elle a une prothèse de hanche et elle en blague beaucoup. Pas très rapide au niveau de la motricité mais un esprit très vif et affirmé. Si elle veut râler après mon père elle ne se prive pas tout comme après son chat.

J’ai toujours pensé que mon père m’en voulait pour la mort de ma mère… Peut-être est-ce à cause de cela qu’il m’ignore et ne cherche pas à me connaitre ? Je ne le saurai certainement jamais car je n’ai pas envie de lui parler.

Je reportais mon regard vers la fenêtre quand je sentis une douleur se réveiller sur mon corps. Ma clavicule gauche me lançait, ainsi que d’autres points localisés sur ma poitrine, mon ventre et mes jambes. Je jetai un coup d’œil rapide à ma perfusion et vis qu’elle était finie. Il ne restait plus une goutte de liquide dedans. Certainement un antidouleur c’est pour cela que je ne la ressentais que maintenant et que je m’étais réveillée. La lumière de la pièce n’était pas la seule fautive car au vu de la luminosité il n’était pas tôt le matin mais la journée était bien avancée.

Curieuse de savoir ce qui me faisait réellement mal je soulevai mes draps. Je mis quelque secondes à comprendre ce que j’avais.

Une momie !

C’est ce qui me vint à l’esprit immédiatement. Des bandages sur tout le corps ou presque. Mais pourquoi au fait ? Que m’était-il arrivé déjà… ?

QU’EST-CE QUE JE FOUS LA BORDEL ?!?

Mon cerveau venait à l’instant de percuter. Je commençais à paniquer, je ne savais pas ce qu’il s’était passé, pourquoi j’étais là, ni quel jour on était ! Une angoisse me prit à la gorge lorsque la porte s’ouvrit laissant entrer un homme en blouse blanche, mon père sur ses talons. Ce dernier finit par rester juste devant la porte qu’il venait de refermer.

— Bonjour, Mademoiselle Catter. Je suis le Docteur Maldarb. Comment vous sentez-vous ? me demanda-t-il tout en continuant de s’avancer vers mon lit.

J’étais totalement paniquée, cela dut se voir sur mon visage car il s’approcha les mains face à moi comme s’il abordait un animal apeuré dans un enclos fermé.

— Ne vous inquiétez pas. Tout va bien, poursuivit-il doucement.

— Que… Mais…

Je n’arrivais toujours pas à articuler la moindre parole sensée et mon cerveau me bombardait de questions. Tout allait trop vite. Je pris une profonde inspiration afin de me calmer et réussis à dire :

— Que s’est-il passé ?

— Vous ne vous souvenez de rien ?

— Je… (j’essayai de me concentrer et repris :) Je me rappelle que… Je suis allée chez les filles pour réviser les cours. On avait un partiel le lendemain… J’ai fini assez tard et je n’avais plus de bus… J’ai donc pris le raccourci là où m’avait déposée en voiture Natacha. J’en avais pour cinq à dix minutes à pied jusqu’à chez moi… Je… J’ai entendu du bruit… Je…

Un flash violent me frappa le cerveau.

Un animal… Non… Trois animaux ! Énormes !

Des griffes…

Des crocs…

Un rire… Ce rire si fort, si machiavélique en train de s’amuser pendant que j’ai mal… tellement mal…

Puis le noir.

— Ne vous inquiétez pas, tout va bien, me rassura le médecin en me touchant l’épaule.

Je relevai mon visage vers son regard. Je sentais de la sueur qui perlait sur mon front tandis que des gouttes roulaient le long de ma colonne vertébrale.

— Je vais vous expliquer ce qu’il s’est passé, reprit calmement le médecin. Vous avez été victime d’une attaque de métamorphes. Une attaque groupée. Les policiers vont vouloir vous interroger à ce sujet car vous n’êtes pas la seule victime de ce type d’attaque… Mais vous êtes la seule survivante cependant.

Il fit une pause afin de me laisser le temps d’assimiler les informations.

— Cela fait presque deux semaines que vous êtes à l’hôpital.

— J’ai été contaminée ? fut la seule question que je réussis à formuler.

— Nous n’en sommes pas sûrs, nous attendons la prochaine pleine lune afin de le savoir. Pour le moment vos analyses sanguines ne sont pas concluantes.

Franc, direct, j’aimais ce médecin. Lui au moins il ne me cacherait pas les choses et ne tournerait pas autour du pot indéfiniment.

— Quelle race de métamorphes ? continuai-je.

Il va de soi que si je devais me transformer tous les mois en un animal je préférais savoir quelle bestiole allait m’habiter toute ma vie. On ne fait pas trop la fière en hamster-garou !

— C’est là tout le souci… Vos blessures et celles des autres… victimes… laissent apparaitre trois espèces distinctes et par la même, trois assaillants différents. Il y a du félins, du canins et de l’accipitridé…

— Un rapace ? fis-je interloquée.

Oui, j’ai oublié de vous le dire, je fais des études de médecine animale et créatures magiques. On n’appelle plus cela vétérinaire depuis que certaines espèces mystiques ce sont avérées ne pas être si mystiques que cela. Notamment lorsqu’un conducteur a écrasé une licorne il y a vingt ans et qu’un berger a retrouvé son troupeau de mouton carbonisé il y a neuf ans par un dragon qui passait par là. Il avait certainement envie d’une petite côtelette grillée.

Depuis les chasses aux créatures mystiques sont devenues légion et afin d’éviter la disparition de ces espèces des tas de métiers sont apparus comme MACM (Médecin d’Animaux et Créatures Magiques. Pour le fun on les appelle les « MAC ») vers lequel je tends. Je suis en dernière année et j’ai déjà eu des tas d’offres d’emplois par moult sociétés car j’ai un « Don »…

Oui, pouvoir parler aux animaux c’est un « Don » dont personne ne connait l’existence à part Natacha ma meilleure amie et ma grand-mère. Gràce à mon don, je sais où a mal un animal et si un traitement est efficace. Ainsi je peux le soigner avec la meilleure des compétences possible car tant qu’ils ne s’exprimaient pas, on ne faisait que supposer une localisation de douleur et on soignait des fois à l’aveuglette ou quand il était déjà trop tard. On voit rarement un chat dire qu’il a mal à la tête !

Donc je suis première de ma promo avec d’excellents résultats depuis le début de mes études dans cette école. Du jamais vu ! Mais… j’ai honte de tricher par mon don… Je n’assume pas… Les autres pensent juste que je suis excessivement forte en déduction du comportement animal. Leur dire que je peux parler aux animaux et qu’ils me répondent, me vaudrait un aller simple à Ste Anne, l’hôpital psychiatrique, de Nice. C’est la ville où je vis.

Pour finir, les métamorphes sont sortis de l’ombre avec tout un tas d’autres créatures magiques, tels que les vampires qui se sont parfaitement intégrés à la société et subissent les mêmes lois que les êtres humains normaux depuis que la peine de mort a été réinstaurée dans tous les pays. Les sorcières sont sorties de l’ombre et ne subissent plus autant les préjugés d’avant, même si des groupuscules agressifs pratiquent toujours la chasse aux filles de Salem.

Il y a eu du bon à l’émergence officielle de toutes ces catégories de créatures.

La médecine moderne, notamment, travaille en étroite collaboration avec les métamorphes afin de soigner certaines maladies humaines contre lesquels ils sont immunisés tel que le SIDA et les hépatites. Leurs pouvoirs de régénération, assez impressionnants, sont aussi étroitement étudiés afin d’aider les victimes d’accidents à une reconstruction chirurgicale parfaite. Les recherches vont bon train mais les budgets viennent à manquer comme pour toutes bonnes causes.

Certains chercheurs travaillent aussi avec les vampires sur la longévité et autres trucs pour l’esthétique. Je ne suis pas fan de cette partie des recherches. L’homme a toujours été obsédé par l’apparence physique et la recherche de l’immortalité.

Et enfin, les sorcières sont souvent appelées sur des questions médicales de par leurs superbes connaissances des plantes et des rites magiques.

— Oui, répondit-il. Nous ne savons pas si vous êtes contaminée et encore moins par lequel. Cependant, votre capacité de régénération après cette attaque ne nous laisse que peu d’espoir quant à ce que vous ne soyez pas… atteinte…

Mon père sortit de la chambre en secouant la tête. Il referma la porte derrière lui. Je l’avais encore déçu à priori… Ma spécialité ! Je ne fais que le décevoir de toute façon… Rien qu’en étant venue au monde je l’ai déçu…

— Ne faites pas attention à mon père, fit-je au médecin. J’ai survécu à cette attaque, il pensait enfin être débarrassé de moi, repris-je sarcastique et amère.

— Je ne pense pas… dit-il en continuant de regarder la porte par laquelle mon père était parti. Il vous a veillée nuit et jour, vous savez ?

— On parle bien de mon père ? dis-je en relevant un sourcil suspicieux.

Il me sourit et acquiesça.

— Il vous aime beaucoup plus que vous ne le croyez.

— Si vous le dites… lançai-je en haussant les épaules. OUCTH !

J’avais oublié mes blessures et en soulevant mes épaules j’avais réveillé celles de mon dos.

— Laissez-moi regarder vos bandages. Vos agrafes ont été vite retirées car votre peau cicatrisait trop vite. Elle avait commencé à se refermer par-dessus vos points de suture.

— D’accord, fis-je surprise.

Le médecin souleva mon drap et m’ausculta soigneusement chacun de mes pansements après avoir vérifié mes yeux avec sa loupiotte. Cela me sembla durer une éternité. À priori il y en avait beaucoup plus que je ne l’avais imaginé.

Quand il eut terminé, il me demanda :

— Vous vous sentez d’attaque pour que l’inspecteur vous interroge ? Je ne vous cache pas que vous êtes leur seul espoir.

— Je peux le recevoir oui… Mais je ne pense pas être d’une grande aide…

— C’est à lui d’en juger, vous êtes en vie c’est le principal ! me fit le médecin en s’éloignant vers la porte avec un grand sourire.

— Docteur ?

— Oui ? répondit-il en me souriant.

Je n’avais pas remarqué son physique avant qu’il ne s’en aille. Soixante peut-être soixante-cinq ans. Petit avec une classe noble type anglaise ou écossaise. Il inspirait une confiance calme et une assurance qui ferait que s’il vous annonçait que vous alliez mourir dans une semaine vous ne lui en voudriez pas et le remercieriez de son honnêteté.

— Quand pensez-vous que je pourrai sortir ?

— Vous êtes pressée de nous quitter ? plaisanta-t-il.

— Disons que je ne me sens pas à l’aise ici…

— Je comprends. Je préfère vous garder en observation encore deux jours. Si votre régénération se poursuit comme elle le fait actuellement, vous serez vite remise. Cependant… Je devrai vous mettre en garde contre la lycanthropie, félithropie et accipithropie, ses effets et vous donnez des cours de contrôles avec des professionnels afin de vous éviter de devenir un tueur assoiffé de chair fraiche.

— Vous ne pensez pas que je n’ai pas été contaminée ?

— Honnêtement ?

— Honnêtement Dr Maldarb…

— Non. Une régénération comme la vôtre…

— Très bien…

— Ça va aller ?

— Oui… Je suis en vie… C’est l’essentiel non ?

— Tout à fait, me sourit-il en ouvrant la porte.

— Docteur… ? (il se tourna vers moi) Les Accipithrophes volent-ils ?

Il me sourit.

— Je ne sais pas, je n’ai pas encore eu l’occasion d’en étudier. Vous me le direz si c’est bien le cas ?

— Oui, fis-je en souriant tandis qu’il franchissait la porte et que mon père, toujours derrière, ne savait pas quoi faire.

Il paraissait épuisé à l’y regarder de plus prêt. Peut-être que le docteur Maldarb avait raison. Il s’était peut-être inquiété pendant les deux semaines où j’étais restée ici finalement. Mais j’avais du mal à y croire.

Mon père a retiré son bouc depuis quelque mois, ça lui durcit le visage mais en même temps ça le rajeunit. Ses cheveux sont courts, très fins et blonds tirant vers le châtain clair. J’ai hérité de leur texture raide mais leur couleur, noirs, comme mes yeux, d’un vert émeraude, sont ceux de ma mère. Lui les a bleu turquoise comme ma grand-mère. Il est grand, un bon mètre quatre-vingt-deux. Je suis grande aussi avec mon mètre soixante-douze. Nos peaux sont les mêmes. Celles des gens du sud, une peau qui bronze bien sans coup de soleil et sans être mate pour autant.

— Ça va ? hasarda-t-il.

— Ça va, fis-je.

— Je… Je vais appeler ta grand-mère pour la rassurer. Elle… elle était inquiète.

— Elle va bien ?

— Elle va bien.

Puis il sortit car il ne voyait pas trop quoi faire d’autre avec moi. Comme toujours…

(fin de l'extrait)

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