Commentaire de Biquet

Puisque c'est Hillerman qui m'a poussé à lire du "Arthur Upfield", je ne peux que comparer ces deux auteurs. Upfield (1888-1964) est sensiblement antérieur à Hillerman (1925-2008) et c'est à cette antériorité que l'on peut attribuer la faiblesse du contenu ethnologique du premier: il ne pratique que de simples allusions aux origines aborigènes de Bony (Napoléon Bonaparte). Notons que l'ethnologue Margaret Mead (1901-1978) n'avait pas encore apporté ses lettres de noblesse à la prodigieuse mythologie aborigène.

Chez Hillerman, le nombre de protagonistes est important: Jim Chee, Joe Leaphorn, Bernadette Manuelito et d'autres. En outre Jim Chee est l'archétype du détective hanté par les doutes. Comparez donc cela au roman de Upfield où Bony, le héro central sur de lui provoque l'action. C'est d'ailleurs à cette technique que l'on peut attribuer les quelques faiblesses de scénario.

Je reste néanmoins sous le charme de la description des mouvements des grains de sables et des jeux du vent avec cette poussière. C'est donc un roman agréable à lire, un roman de hall de gare puisque j'en ai lu une bonne partie lors d'un vol transatlantique (Schiphol-Lima). A ce titre, la lecture de ce roman fut instructive: je n'en apprécie que plus Hillerman.