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Konrad Simonsen se sentait vidé. Les journées de travail qui semblaient ne pas vouloir finir étaient une calamité. Et maintenant qu’il se faisait plus vieux, il lui était de plus en plus difficile de rester concentré quand les heures franchissaient allègrement la limite du raisonnable. Il s’attendait qu’on lui donne une vue d’ensemble, à avoir une certaine emprise sur les événements. Mais depuis, il sentait que la situation se voilait – un fait qu’il avait du mal à admettre. Alors, il utilisait une grande partie de son énergie mentale à faire semblant. Semblant que tout était prévu et planifié. Comme s’il savait précisément ce qui allait se passer au cours de l’heure suivante, comme s’il se souvenait parfaitement de ce qu’il avait dit l’heure d’avant. Le jeu de rôle le rendait irritable, il avait la tête près du bonnet. En vérité, son confortable fauteuil lui manquait, il imaginait un bon livre et pourquoi pas quelques sandwiches à la tomate, juste avant de se coucher. Il se rendit compte qu’il n’avait pas fait les courses, et qu’il n’en aurait pas le temps. Il retint un bâillement et se concentra sur l’homme en face de lui.
Afficher en entierA peine quatre heures plus tard, Konrad Simonsen se trouvait à l’école Langebæk à Bagsværd, le regard perdu dans la pluie qui tombait tristement. Dans le bosquet derrière le terrain de jeu, un maître-chien s’affairait avec l’une de ses bêtes, qu’il dirigeait à grand renfort de signes et de cris, entrecoupés de caresses et de récompenses. Une jeune femme avec un sac plastique enroulé autour de la tête en guise de foulard de fortune se joignit à lui. L’inspecteur observa un moment les gesticulations des deux agents, jusqu’à ce qu’un coup de vent projette une gerbe d’eau sur la vitre et trouble sa vision. Il orienta son regard vers le couloir. La couleur des murs mêlait le jaune écaillé à la crasse. Le linoléum du sol était troué et rappelait un champ de mines. Diverses créations artistiques plus ou moins heureuses étaient accrochées çà et là.
Afficher en entierDès qu'ils furent dans la salle de repos, Arne commença à se déshabiller méthodiquement, tout en disposant soigneusement chaque vêtement bien plié en un petit tas sur une table. Il plia jusqu'à ses chaussettes. Pauline se laissa tomber en arrière dans les coussins.
- Tu n'enlèves pas tes vêtements?
- Ca veut dire qu'on saute les préliminaires?
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