Extraits

-"Où est le vieil homme qui t'hébergeait?"

-"Il est mort. C'est pour me parler de lui que tu es venu jusqu'ici?"

-"Non. Je viens t'annoncer que nous quittons le camp. Nous repartons pour Rome."

Ils étaient tous là, débris de l'armée de Cervarix, paysans rassemblés en hâte, hordes faméliques jetées hors de leurs village, tout un peuple qui redressait la tête.

- A quoi penses-tu ?

- Au vers d’Euripide : « Qu’après ma mort le monde disparaisse dans les flammes ! ». A quoi César avait répondu : « Non ! Que ce soit de mon vivant ». Il s’emble que les dieux l’aient entendu !

- Le ciel est encombré de dieux. Notre Seigneur n’a pas la prétention de dîner avec Jupiter ou de courtiser Junon. Il demande juste une épine.

- !?? Une épine !?

- Oui. Celle qui est plantée dans le cœur de chacun, celle qui empoisonne le cœur de chacun. Tu dois la sentir bouger parfois…

Je visais le passé. Et je me suis heurtée au présent. Nous ne sommes que des jouets dans les mains des dieux.

- Exact. Je visais le passé. Et je me suis heurté au présent. Nous ne sommes que des jouets dans la main des dieux.

Poppée: - Ta fille n'a pas connu de tels tourments. Elle est morte comme emportée par un souffle, telle une brindille soulevée pan un vent d'été.

Néron: -Je sais. Il y a des morts douces, elles n'en sont pas moins cruelles.

- Tu m'aimes ?

- Non.

- Sois-en heureux ! Le désir seul m'occupe lorsque je songe à toi. Ma pensée n'est donc pas encombrée par mille délicatesses, mille remords qui, à la longue, finiraient par excéder. En d'autres mots, le désir ne fatigue pas là où les sentiments pèsent.

J’ai mes démons, Rubria. Des dieux ricanent sur mon passage.