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Il lui disait : « Quand une petite puce connaît le nom d'une chose, elle pense tout savoir à son sujet et elle ne regarde plus. Mais un nom ne veut rien dire, et affirmer que tu connais le nom de quelque chose revient à avouer que tu ne sais rien, moins que rien. » Il aimait dire : « Ne pense jamais que le nom est la chose, car il n'y a que la chose qui existe, les noms ne sont que des pièges, des pièges pour t'aider à t'en souvenir. » [...] « Continue à observer avec autant d'attention. Continue comme ça, à observer comme si tu ne connaissais rien, à observer pour comprendre de quoi il s'agit vraiment. C'est ça qui permet à une petite puce d'être calme et silencieuse pendant qu'elle marche dans l'herbe. Observe les choses pour comprendre ce qu'elles recèlent, ma puce, toujours, toujours. » Mais il se trompait au sujets des noms. Ou du moins se trompait-il à moitié. Les noms voulaient dire quelque chose. Ça voulait dire quelque chose quand il la surnommait ma puce. Ça voulait tout dire pour elle.
Afficher en entierC’est ça, le courage. Prendre ta putain de vie en main, quand ça semble la chose la plus difficile à faire.
Afficher en entierp189
- Pas des façons d'élever une enfant ? Si tu n'es pas convaincu que le monde va mal, papa, c'est que tu ne regardes pas autour de toi. Les cerfs, les grizzlys, les loups ont disparus. Les saumons aussi, presque. Les séquoias, c'est terminé. Des pins morts, on en trouve par bosquets entiers sur des kilomètres carrés. Tes abeilles sont mortes. Comment on a pu faire naître Julia dans un monde aussi merdique ? Dans cette dépouille putride de ce qui aurait dû être, dans ces restes à l'agonie, violés ? comment tu veux élever une enfant en compagnie de tous ces connards égocentriques qui ont détruits et gâché le monde dans lequel elle dû grandir ? Et qu'est-ce qu'elle pourra jamais comprendre à ces gens là ? rien. Aucune négociation n'est possible. Aucune alternative. Ils tuent le monde et ils continueront, et ils changeront jamais, et ils ne s'arrêteront jamais. Rien de ce que je peux faire, de ce qu'elle peut faire, ne les fera changer d'avis, parce qu'ils sont incapables de penser, de concevoir le monde comme une entité en dehors d'eux-mêmes si tant est qu'ils le voient tout cour, ils estiment que ce monde -là leur est dû."
Afficher en entier— Je ne sais même pas quoi dire. Je ne sais pas quoi te dire. L’humanité s’autodétruit, elle chie dans l’eau de son bain, les humains chient lentement, dangereusement et collectivement sur le monde, juste parce qu’ils sont incapables de concevoir l’existence de ce monde. Le gros et la pouffiasse, ils ne comprennent pas. Ils fabriquent des obstacles au-dessus desquels tu dois sauter, et ils veulent te convaincre que c’est ça, le monde ; que le monde entier est fait d’obstacles. Mais c’est faux, le monde n’est pas comme ça et tu ne dois jamais, jamais penser que c’est le cas.
Afficher en entierSi Turtle n'était pas déjà au courant, elle aurait deviné que Martin porte son pistolet rien qu'à la façon dont sa chemise pend, rien qu'à la façon dont il s'installe sur la chaise, mais ni le proviseur Green ni Anna ne sont au courant ; ils ne le conçoivent même pas une seule seconde, et Turtle se demande s'il existe des choses qu'elle ne voit absolument pas, elle, mais qui sont évident pour d'autres, et quelles pourraient être ces choses-là.
Afficher en entier- Tu es à moi, dit-il.
Il agite le tisonnier, la frappe au bras, et elle est propulsée sur le ventre dans la boue, son bras gauche engourdi, son épaule semble cassée, elle essaie de se relever, prend appui sur une main et se soulève, mais il pose sa chaussure sur ses reins, la rive au sol. Il lève le tisonnier, et elle pense, Va-t'en, va-t'en, Turtle, sauve ta peau et va-t'en, mais elle est bloquée là par sa chaussure, et elle pense, Il le faut - il le faut, mais elle ne peut plus bouger, et il abat le tisonnier sur l'arrière de ses cuisses, et elle rue, se contorsionne.
- À moi, dit-il d'une voix qui se brise.
Afficher en entierElle descend l'escalier mais reste un instant sur la dernière marche, elle hésite, elle s'imprègne de la solitude de la maison, comme si ces murs avaient quelque chose à lui révéler, sur les générations d'Alveston qui avaient vécu là, tous, pense-t-elle, malheureux, élevant leurs enfants à la dure, mais abritant au fond d'eux quelque chose de particulier.
Afficher en entier- Marc Aurèle, continue Jacob, a dit que la joie des êtres humains réside dans les actions suivantes : la bonté envers autrui, le mépris des sens, le questionnement des apparences, l'observation de la nature et des événements naturels. En te prêtant mon sac de couchage, je satisfais toutes ces exigences. Prends-le, s'il te plaît.
Afficher en entierMatc Aurèle, continue Jacob, a dit que la joie des êtres humains réside dans les actions suivantes: la bonté envers autrui, le mépris des sens, le questionnement des apparences, l'observation de la nature et des évènements naturels.
Afficher en entierAu final c'est ce que la vie exige de toi. Pas d'avoir une maîtrise technique mais un côté impitoyable, du courage et une singularité dans tes objectifs.
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