Née contente à Oraibi

Dépaysant et poétique. J'ai appris beaucoup de choses sur la culture hopi mais parfois le récit m'a perdue.

L'histoire originale d'une jeune femme et de son apprentissage de la vie au milieu d'un clan, je l'ai aimé tout comme de pierre et d'os le précédent livre de l'auteure.

Quelle lecture dépaysante qui a su me transporter dans une autre dimension ! Et ceci grâce à une critique de Kickou qui m'avait accrochée. Voici Tayatitaawa, jeune indienne hopi au caractère fort. On va suivre son parcours de son enfance à son adolescence. Un choc pour elle quand le père, qu'elle admire tant, meurt. Mais surtout elle nous invite à découvrir son peuple Amérindien d'Arizona en nous confiant ses rites, ses coutumes, ses chants avec, en bonus, des photos à la fin du roman. Il faut passer le sentiment de lire un reportage dans les premières pages. Fillette attachante. Merci à l'auteur pour ce beau voyage.

J'ai beaucoup aimé ce livre, terriblement apaisant. On sort de cette lecture comme ressourcé.e. Il n'y a pas vraiment d'action ou de rebondissement incroyable, et c'est là tout l'intérêt de cet ouvrage, qui nous ouvre un nouvel horizon, une nouvelle vision du monde, un nouveau regard sur ce qui nous entoure et sur notre propre civilisation. Passionnant.

Connaissez vous le peuple Hopi ? Moi non plus. Alors heureusement, ce roman est là pour vous les faire découvrir !

Mais ce par le biais d'une fiction (le roman est tout de même agrémenté de photographies d'Oraibi en derniére partie). On va ainsi suivre Tayatitaawa (non, je ne nommerais aucun enfant de cette façon), membre de ce peuple amérindien qui vit sur un plateau aride, dans une région désertique. de sa naissance, ces premiers souvenirs, jusqu'à une période avancée de son adolescence, on va apprendre à découvrir ce peuple. Elle va malheureusement devoir faire face à la mort de son pére, et ce sera le point central de ce roman : Ce deuil qu'elle aura plus de mal à faire qu'elle ne le croit. Mais qui sera l'occasion pour l'auteur d'évoquer les croyances de ce peuple, leurs rituels, et donc globalement leur fonctionnement.

Sans être un roman qui vous marquera à vie il sera malgré tout un bon moment de dépaysement, dans des décors, des contrés, et au sein de gens, tout simplement, qu'on apprend à connaitre un peu. On en sort en ayant envie de passer un moment avec ce peuple, et en ayant vécu une, pas trop longue, mais bonne histoire, et en ayant ressenti les émotions de son héroïne !

Un livre étrange. Pas seulement dépaysant, car il nous fait voyager non tant dans un autre pays que dans un autre monde, où l'invisible a plus d'importance que le visible, le concret.

Une sorte d'immersion dans une civilisation, celle des Hopis de Californie, où les liens du clan, la relation aux arbres et aux rochers, le contact intime avec l'au-delà, la présence des morts crèent une atmosphère spirituelle intense.

C'est certainement délibérément que l'auteure ne donne aucune justification rationnelle, ne nous explique pas comment elle en est arrivée à cette connaissance intime de cette culture, pas de préface, postface ou historique. A nous de nous interroger sur notre monde, de faire notre chemin spirituel si nous nous y sentons disposés.

Quelle réussite que cette plongée au cœur du clan du Papillon, avec ses coutumes, ses croyances, ses liens sociaux et familiaux.

L’héroïne, dont je serais incapable d’écrire le nom sans l’écorcher, nous fait part de sa vie au sein du clan, de son passage de l’enfance à l’âge adulte. L’année est rythmée par les célébrations religieuses, pour invoquer des dieux une bonne récolte, le retour du soleil… Et la tribu est également divisée en sociétés, chacune dédiée à un aspect de l’existence (on peut presque parler de « corporations »).

Certain.e.s pourront être un peu frustré.e.s, car la narratrice ne s’adresse pas au lectorat occidental et ne nous explique donc que très peu les choses qui lui paraissent évidentes et qui nous sont pourtant étrangères.

Mais cela participe de l’immersion : je n’ai pas DU TOUT eu l’impression que l’autrice était d’une autre culture que la culture hopi ou qu’elle n’avait pas baigné dedans pendant des années.

Pendant un épisode, l’esprit de la jeune fille, atteinte d’un mal mystérieux, se retrouve au pays des morts, aux côtés du dieu des morts. J’ai trouvé cette expérience spirituelle absolument fascinante et, aussi étonnant que cela puisse paraître, réaliste. La culture hopi se joue autant dans notre univers terrestre que dans le monde spirituel et j’ai été bluffée par le naturel avec lequel ce passage est narré.

Ce roman est poétique, mais loin d’être lent. La plume est parfaite, fluide et belle, jamais lourde. Il m’a manqué un petit quelque chose pour que ce soit un coup de cœur, peut-être que je m’attache un peu plus à l’héroïne.

En tout cas, pendant un week-end, je n’étais plus à Paris, mais en Arizona auprès du clan du Papillon ; pour ça : merci.

Un roman dépaysant, bien écrit et qui fait découvrir toute une culture, un mode de vie à plusieurs années lumières du notre le tout en étant très humain, tellement humain qu'on y retrouve des sensations universelles qui rendent l'identification totale à la narratrice et le roman en devient d'autant plus immersif.