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9 avril 2011
Et si le bonheur se décidait ?
Un vent fort hérissait la surface de la Seine. Assise sur un banc du pont des Arts, j'attendais en maintenant bien serré contre ma poitrine mon nouveau livre, plusieurs centaines de feuillets manuscrits dont je n'avais pas conservé de copie, qui menaçaient de s'envoler s'ils échappaient à la pression de mes doigts, de tournoyer dans les bourrasques comme d'immenses confettis.
C'était un jour particulier, le 29 avril, l'anniversaire du retour de Yann un an plus tôt. Il allait bientôt pleuvoir. Je fixais ces cadenas que les amoureux viennent accrocher aux rampes de ce pont. Et cette même question devenait entêtante : et si le bonheur se décidait, s'il était en nous, latent, prêt à jaillir, toujours, maintenant, sur ce pont ?
Dans une inspiration profonde, fermant les yeux, je desserrai malgré moi l'étau de mes bras. Le vent redoubla, des feuilles s'échappèrent.
- Mon livre !
Certaines passèrent la rambarde et voltigeaient déjà au-dessus de la Seine, je me levai, criai :
- S'il vous plaît, s'il vous plaît, aidez-moi !
Un jeune couple tendit aussitôt les bras comme des chasseurs de papillons, capturant une à une les pages envolées sur le pont.
- Merci ! Merci...
Je me rassis, me repliai sur moi, sur mon amas de feuilles, en boule contre ce vent qui me poussait encore.
Yann était loin, ma fille passait la semaine chez son père, ce livre terminé auquel je me cramponnais formait mon unique projet, mon futur proche m'était inconnu. J'étais parfaitement seule, à quelques pas du jeune couple qui s'enlaçait désormais, je pouvais lire du coin de l'oeil quelques mots sur leurs lèvres. Depuis plusieurs jours, j'éprouvais un essoufflement inhabituel, un point sensible dans la poitrine que j'avais décidé de taire. J'aurais pu être triste mais je ne l'étais pas, ou plutôt je ne le voulais pas. J'avais donné rendez-vous à Phil, mon éditeur, au café Marly, sous les arcades hautes du musée du Louvre, à cinq minutes à pied. En avance, je m'étais assise pile au milieu de ce pont en bois pour piétons et cyclistes qui offre à chacun la beauté immortelle, accablante, de Paris.
C'était quoi, le bonheur ? Que me fallait-il avoir pour être heureuse, durablement heureuse ? Une santé de fer ? Un toit à moi qui un jour appartiendrait à ma fille ? Un amoureux qui ne s'envole pas ? Un joli film pour refaire l'actrice ? Dans ce cas, je n'avais aucun des ingrédients qui feraient peut-être mon bonheur et, circonstance aggravante, mes chances de les réunir étaient aussi infimes que les particules d'eau dans ce vent humide.
Des gamins traversèrent le pont à vélo à toute vitesse en faisant vibrer les lattes du plancher, alors qu'un petit chien sautillait derrière eux en aboyant. Il courait après les roues en mordillant dans le vide.
Afficher en entierMES OBJECTIFS DE VIE
Le plus difficile, selon moi, n'est pas de pouvoir mais de vouloir.
Et savoir où l'on veut aller.
Avoir un cap, un but, un horizon, un rêve m'a aidée.
Quand on sait vers quel but on tend, tout notre être se mobilise naturellement et se met en marche.
Mes rêves m'ont aidée.
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Ne perdons jamais de vue nos objectifs de vie à court, moyen et long terme, surtout dans les moments difficiles, et ne perdons jamais de vue nos rêves, reconnaissons-les, suivons-les.
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