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Extrait ajouté par feedesneige 2016-04-10T17:28:28+02:00

CHAPITRE PREMIER

Je m’appelle Steve Harmas, correspondant de guerre du journal new-yorkais Le Clairon.

De 1940 à 1945, en compagnie d’un certain nombre de mes collègues, j’ai vécu à Londres, au Savoy et raconté aux Américains l’histoire de la Grande-Bretagne en guerre.

Après la débâcle allemande, je décidai que j’avais assez longtemps souffert de la guerre et repris le chemin de l’Amérique, tout heureux à la perspective de revoir des biftecks d’un kilo !

Quelques mois après, on m’offrait de faire une série d’articles sur l’Angleterre d’après guerre. Je n’étais pas très tenté par cette mission. Pas de whisky à cette époque-là en Angleterre ! Par contre, j’étais attiré par la perspective de revoir une jeune femme de mes amies : Netta Scott, qui habitait Londres lors de mon précédent séjour.

N’allez pas imaginer des choses extraordinaires au sujet de Netta Scott. Je n’en étais pas amoureux, mais je sentais combien je pouvais lui être reconnaissant des bons moments qu’elle m’avait fait passer alors que j’étais un étranger perdu dans son drôle de pays. Certes, je ne m’attendais pas à me trouver tout de suite à même de lui prouver ma gratitude, et de quelle manière !

En lisant la rubrique sportive, alors que j’allais au bureau, encore indécis au sujet de mon projet de voyage en Angleterre, j’aperçus qu’un des chevaux devant courir l’après-midi s’appelait Netta. Il n’était qu’un outsider, coté à dix contre un, mais sur la foi d’un pressentiment je décidai de le jouer. J’y allai de mes cinq cents dollars et, assis auprès de la T.S.F., le cœur battant, j’attendis le résultat de la course.

Le cheval gagna de justesse d’une longueur : et, sur-le-champ, je décidai de partager avec Netta les cinq mille dollars que je venais de ramasser. Et je pris le premier avion en partance pour l’Angleterre.

A la seule pensée de Netta me voyant arriver et mettre dans sa main les cinq cents billets d’une livre, neufs et tout craquants, j’étais fou de plaisir. Elle aimait tant l’argent et se plaignait toujours d’être à sec. Malgré cela, elle ne m’avait jamais fait casquer, dès que nous fûmes de bons copains. Oui, voilà une des grandes journées de sa vie, et qui me permettrait enfin de lui payer ma dette, me disais-je !

C’est en 1942 que j’avais vu Netta pour la première fois, dans une boîte de nuit chic des Bruthon Mews à Mayfair. Elle y travaillait comme « taxi girl ».

Son boulot consistait à convaincre les ballots de mon espèce de commander du champagne infect à deux mille francs la bouteille et de payer deux cents balles la faveur de la faire danser sur un plancher grand comme un mouchoir de poche.

C’est un mec du nom de Jack Bradley qui dirigeait le Club Azur. Je l’avais aperçu une fois ou deux et je ne lui avais pas trouvé un air très catholique. La seule femme travaillant au club à qui il n’avait pas flanqué la trouille, c’était Netta : mais il faut dire qu’aucun homme ne lui faisait peur.

On racontait que toutes les danseuses devaient passer une nuit avec Bradley avant d’être acceptées comme danseuses du club. Il paraît que Netta et Bradley avaient passé la nuit à lire des journaux illustrés. Je ne sais pas s’il faut ajouter foi à ce bobard : Netta n’en parlait jamais. La connaissant bien, je parierais volontiers pour sa véracité.

Le club avait dû rapporter une fortune à Bradley. La clientèle était presque exclusivement composée d’officiers américains et de journalistes pleins aux as. Il fallait en avoir, et comment ! pour être client du Club Azur.

Dès que je vis Netta, je la distinguai parmi la douzaine de filles qui dansaient au club.

J’en ai contemplé quelques-unes, des femmes avec de belles rondeurs, mais de la classe de Netta, je n’en ai jamais vu.

Oui, elle était vraiment belle, mais d’une beauté implacable et apprêtée dans son genre.

Il fallut un moment avant que Netta se laissât aller avec moi. D’abord elle me considéra comme un client ordinaire, puis m’observa avec méfiance, pensant que j’avais des idées derrière la tête ; mais en fin de compte, elle accepta la véritable solution : j’étais un esseulé, vivant dans une atmosphère qui lui était étrangère et je désirais être son ami.

J’avais pris l’habitude d’aller tous les soirs au Club Azur. Au bout d’un mois, à peu près, elle refusa de me laisser commander du champagne ; je compris alors que mes actions montaient. Un soir, elle suggéra une promenade au Parc de Kew, le dimanche suivant, pour aller admirer les parterres de jacinthes. A partir de ce moment-là, je fus convaincu d’être de ses amis.

En fin de compte, Netta et moi étions devenus des inséparables. J’avais l’habitude de venir la chercher dans son petit appartement, proche de Cromwell Road, et de la conduire en voiture jusqu’à son club.

Parfois, nous soupions ensemble au cabaret de « La Foire aux Vanités » ; parfois, elle venait me retrouver au Savoy et nous dînions au grill-room de l’hôtel. C’était une compagne agréable se prêtant, selon mon humeur du jour, à la plaisanterie ou à la conversation sérieuse. Grâce à elle, mon séjour à Londres devait me laisser riche de souvenirs. Nous avions pris l’habitude de coucher ensemble une ou deux fois par mois, mais, comme pour tout ce que nous faisions, c’était d’une façon impersonnelle et ça ne signifiait pas grand-chose ni pour l’un ni pour l’autre. Nous n’étions pas amoureux et, malgré l’intimité qui existait entre nous, elle ne me parla jamais de mon foyer, ne me demanda pas si j’étais marié ou encore quels étaient mes projets d’après-guerre ; elle ne manifesta jamais le désir de m’accompagner aux Etats-Unis. Par contre, j’essayai de la situer dans son propre milieu, mais elle se refusa à m’en parler. Tout ce que je recherchais, c’était une joyeuse compagnie. Or mon désir était comblé.

Cette camaraderie dura deux ans ; je reçus alors l’ordre d’embarquer avec les armées d’invasion et nous nous fîmes nos adieux.

Je savais que je ne la reverrais peut-être pas avant un an au moins, peut-être jamais ; elle s’en doutait elle aussi ; cependant nous nous séparâmes comme si nous allions nous retrouver le lendemain soir.

— Au revoir Stéphane, me dit-elle au moment où je la déposais à la porte de son appartement. Non, n’entrez pas ; il vaut mieux nous dire adieu ici, et que ce soit très vite. Peut-être vous reverrai-je bientôt.

— Mais oui, vous pouvez être sûre que vous me reverrez.

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