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Chez nous lorsque les femmes rient, elles cachent leur visage derrière la manche de leur kimono.La chinoise sourit sans gêne ni artifice. Sa bouche s'ouvre comme éclate une grenade. Je détourne mon regard.
- J'ai ici l'ordonnance du jugement qui t'a condamnée à mort. Dans trois jours, nous serons à Paris. Dans cinq, tu seras décapitée. Mais avant que ta jolie tête roule dans la sciure, je devrai faire mon rapport à la prévôté. Or, il me manque un dernier élément.
Déposant le rouleau sur la table, il vient se planter devant Jolanne, tout en lui soufflant une bouffée de fumée malodorante à la figure.
- Cet espion anglais a-t-il été ton amant ?
Jolanne, surprise, répondit tout de même :
- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
- Ce serait une circonstance aggravante.
La jeune fille ne réprima pas une réflexion désabusée.
- Et alors ? On ne pourra pas me couper la tête deux fois.