Extraits

Celui que je chassais aujourd'hui était un redoutable prédateur de l'ombre. Son évocation suffisait à filer la courante à n'importe quel courtard bien portant.

J'allais devoir me coltiner un elwë noir...

Quinze ans ... Pas grand chose dans la vie d'un nain. Le temps ne passe pas pour nous comme pour les Hums ou pour les Culs-Verts.

Nos vielles barbes s'ils ne se font pas étripailler sur un champs de bataille ou dans l'arrière-sale d'un troquet malfamé, atteignent souvent les deux cents ans ... Certain d'entre nous, ceux qui ont hérité du sang des grands anciens, peuvent vivre beaucoup beaucoup plus longtemps.

L'esprit est parfois comme une boite à mystères... Il te laisse envisager les possibilités les plus farfelues, les hypothèses les plus invraisemblables tout en te cachant l'évidence...

- Sans vouloir vous manquer de respect, mon roi, je ne peux que constater que votre race n’a rien dans les bras.

- Venant d’un nain, cette remarque n’a rien d’outrageux, maître ingénieur.

Nous nous agitons pendant une poignée d'années et nous disparaissons, en espérant laisser un héritage, un souvenir, une trace...Pour finalement nous rendre compte que tout ça n'est qu'une pitoyable comédie, quelques chiens affamés se battant pour un os...Pourtant chacun se sent obligé d'assumer jusqu'au bout le rôle que le destin lui a assigné...Pourquoi ? Quelle est cette force qui nous contraint à nous poignarder en plein cœur jusqu'à la garde ?

J'avais visé la septième vertèbre cervicale, sectionnant la moelle épinière du seigneur Eloy. Il respirait, son cœur battait, mais il ne pouvait rien faire d'autre que de cligner des paupières. C'était une sorte de topinambour royal...

- Comment tu sais ça?

- Tu as du en parler et les mots sont comme des graines, ils s'éparpillent sous le vent. Les seules paroles qui ne sont jamais répétées sont celles qui ne sont jamais prononcées...

- Tu es trop silencieux pour un simple serviteur...

- Un bon serviteur sait se faire oublier.

- Tout comme un assassin.

Quand un débiteur doit un talion d’or à son créditeur, c’est le problème du débiteur ; quand il en doit un million, c’est le problème du créditeur…