Commentaires de livres faits par NathAries
Extraits de livres par NathAries
Commentaires de livres appréciés par NathAries
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Et Chicot attendit en effet une bonne heure, malgré la faim et le froid qui commençaient à le mordre de leurs dents aiguës. Enfin la porte se rouvrit : mais lieu de sept cavaliers enveloppés de leurs manteaux, ce furent sept moines génovéfains, enveloppés de leurs capuchons, qui reparurent et secouant d'énormes rosaires.
- Oh ! fit Chicot, quel dénouement inattendu ! L'hôtel de Guise est-il donc si embaumé de sainteté, que les sacripants se changent en agneaux du Seigneur rien qu'en touchant le seuil ? C'est toujours de plus en plus intéressant.
- Misérable pécheur, dit la voix....
- Bah ! interrompit Chicot, la voix parlait ; ce n'était donc pas un crocodile ?
- Misérable pécheur ! dit la voix, je suis la voix de ton Seigneur Dieu.
Chicot fit un bond et se retrouva accroupi d'aplomb dans son fauteuil.
- La voix de Dieu ? reprit-il.
- Ah ! Chicot, répondit Henri, c'est une voix effrayante.
- Est-ce une belle voix ? demanda Chicot, et ressemble-t-elle, comme dit l'Ecriture, au son de la trompette ?
- Es-tu là ? entends-tu ? continua la voix ; entends-tu, pécheur endurci ? es-tu bien décidé à persévérer dans tes iniquités ?
- Ah ! vraiment, vraiment, vraiment, dit Chicot ; mais la voix de Dieu ressemble assez à celle de ton peuple, ce me semble.
- Puis, reprit le roi, suivirent mille autres reproches qui, je vous le proteste, Chicot, m'ont été bien cruels.
- Mais encore, dit Chicot, continue un peu, mon fils, raconte, raconte ce que disait la voix, que je sache si Dieu était bien instruit.
- Impie ! s'écria le roi, si tu doutes, je te ferai châtier.
Je me retournai vers le capitaine Nemo. Ce terrible justicier, véritable archange de la haine, regardait toujours. Quand tout fut fini, le capitaine Nemo, se dirigeant vers la porte de sa chambre, l'ouvrit et entra. Je le suivis des yeux.
Sur le panneau du fond, au-dessous des portraits de ses héros, je vis le portrait d'une femme jeune encore, et de deux petits enfants. Le capitaine Nemo les regarda pendant quelques instants, leur tendit les bras, et, s'agenouillant, il fondit en sanglots.
- Oui, monsieur Aronnax, répondit le capitaine Nemo.
- Et il repose maintenant près de ses compagnons, dans ce cimetière de corail ?
- Oui, oubliés de tous, mais non de nous ! Nous creusons la tombe, et les polypes se chargent d'y sceller nos morts pour l'éternité !"
Et, cachant d'un geste brusque son visage dans ses mains crispées, le capitaine essaya vainement de comprimer un sanglot. Puis il ajouta :
"C'est là notre paisible cimetière, à quelques centaines de pieds au-dessous de la surface flots !
- Vos morts y dorment, du moins, tranquilles, capitaine, hors de l'atteinte des requins !
- Oui, monsieur, répondit gravement le capitaine Nemo, des requins et des hommes !"
"- Messieurs, dit-il d'une voix calme, il y a deux manières de mourir dans les conditions où nous sommes."
Cet inexplicable personnage avait l'air d'un professeur de mathématiques qui fait une démonstration à ses élèves.
J'ajouterai que cet homme était fier, que son regard ferme et calme semblait refléter de hautes pensées, et que de tout cet ensemble, de l'homogénéité des expressions dans les gestes du corps et du visage, suivant l'observation des physionomistes, résultait une indiscutable franchise.
Je me sentis "involontairement" rassuré en sa présence, et j'augurai bien de notre entrevue.
Cet homme avait-il trente-cinq ou cinquante ans, je n'aurais pu le préciser. sa taille était haute, son front large, son nez droit, sa bouche nettement dessinée, ses dents magnifiques, ses mains fines, allongées, éminemment "psychiques" pour employer un mot de la chirognomonie, c'est-à-dire dignes de servir une âme haute et passionnée. Cet homme formait certainement le plus admirable type que j'eusse jamais rencontré. Détail particulier, ses yeux, qu'il avait un peu écartés, pouvaient embrasser simultanément près d'un quart de l'horizon. Cette faculté - je l'ai vérifié plus tard - se doublait d'une puissance de vision encore supérieure à celle de Ned Land. Lorsque cet inconnu fixait un objet, la ligne de ses sourcils se fronçait, ses larges paupières se rapprochaient de manière à circonscrire la pupille de ses yeux et à rétrécir ainsi l'étendue du champ visuel, et il regardait ! Quel regard ! comme il grossissait les objets rapetissés par l'éloignement ! comme il vous pénétrait jusqu'à l'âme ! comme il perçait ces nappes liquides, si opaques à nos yeux, et comme il lisait au plus profond des mers !
- Eh bien ! qu'en penses-tu, Chicot ? dit le roi en haussant la visière de son casque, et comme s'il eût pu lire dans l'âme du pauvre ambassadeur.
- Sire, murmura Chicot avec tristesse, sire, je pense que vous êtes un véritable roi.
- Et moi, sire, s'écria Mornay, je dis que vous êtes un imprudent : comment ! gantelets à bas et visière haute quand on tire sur vous de tous côtés, et, tenez encore une balle !
En effet, en ce moment, et comme pour donner pleine raison à Mornay, le roi fut enveloppé par une douzaine d'arquebusiers de la troupe particulière du gouverneur.
Ils avaient été embusqués là par M. de Vesin, et tiraient bas et juste.
Le cheval du roi fut tué, celui de Mornay eut la jambe cassée.
Le roi tomba, dix épées se levèrent sur lui.
Chicot seul était resté debout : il sauta à bas de son cheval, se jeta en avant du roi, et fit avec sa rapière un moulinet si rapide, qu'il écarta les plus avancés.
Puis, relevant Henri embarrassé dans les harnais de sa monture, il lui amena son propre cheval, et lui dit :
- Sire, vous témoignerez au roi de France que, si j'ai tiré l'épée contre lui, je n'ai du moins touché personne.
Henri attira Chicot à lui, et, les larmes aux yeux, l'embrassa.
- Ventre-saint-gris ! dit-il ; tu seras à moi, Chicot ; tu vivras, tu mourras avec moi, mon enfant ! Va, mon service est bon comme mon cœur !
- Sire, je n'ai qu'un service à suivre en ce monde, c'est celui de mon prince. Hélas, il va diminuant de lustre, mais je serai fidèle à l'adverse fortune, moi qui ai dédaigné la prospère. Laissez-moi donc aimer et servir mon roi tant qu'il vivra, sire ; je serai bientôt seul avec lui, ne lui enviez donc point son dernier serviteur.
- Chicot, répliqua Henri, je retiens votre promesse, vous entendez ? vous m'êtes cher et sacré, et après Henri de France, vous aurez Henri de Navarre pour ami.
- Oui, sire, répondit simplement Chicot, en baisant avec respect la main du roi.
Il l'avait déjà fait. Mais c'était terminé.
- Reste là, Rafael, tenta Charles une dernière fois. Tu entends ?
- Ce n'est même pas mon prénom, lui avouai-je enfin, après toutes ces années. Rafael n'est qu'un mensonge, Charles. Il n'a jamais existé.
Il écarquilla les yeux, secoua la tête, comme pour refuser d'y croire. Et puis, soudain, il fut là : Caleb. Accompagné d'Abou. Juste là, à quelques mètres, et il me regardait, il souriait. D'un sourire amoureux, tendre. Un sourire qui voulait tout dire.
- Hanaël, souffla Caleb. Il s'appelle Hanaël Jimenez.
Je marchai à reculons vers la sortie, vers les marches.
- Oui, c'est mon nom.
Je me secouai, cherchant à me défaire de cette sensation. Charles rigola une brève seconde, avant de me gifler à toute volée.
Caleb...
Une dernière pensée, puis l'enfer se referma sur moi.
Cette douleur diffuse.
Ces gémissements incontrôlés.
Ces rires sadiques.
Ces plaies rouvertes.
Il n'y avait rien que je puisse faire, plus rien que je puisse cacher au fond de moi. Charles avait réussi. J'étais à nu devant lui.
Sans défense.
Complètement à lui.
Pendant des heures et des heures, les pensées embrouillées et le corps en lambeaux.
Encore et encore.
Une minute après l'autre et cesser d'espérer.
Je m'étais toujours accroché, je m'étais toujours défendu. Si ce n'était physiquement, j'avais dressé des remparts entre Charles et moi, pour qu'il ne puisse atteindre ce que je cachais au fond de moi.
Aujourd'hui, pourtant, il y était parvenu.
Avec un dernier effort, Hector ramassa l'épée d'Achille et la posa avec des doigts tremblants sur la poitrine du guerrier, avant de refermer ses mains inertes sur la poignée. Puis il se laissa aller sur les talons et baissa la tête. Ulysse entendit son dernier soupir. Puis ce fut le silence.
Hector était mort.
"Santori a crié : "Ne le lâche pas avant qu'il tape". Je lui ai dit que j'allais le relâcher mais il a répondu : "Si tu le lâches, tu n'auras pas de glace à la pistache".
Kage gémit et son visage et déforma sous le coup de l'émotion.
- Je voulais ma glace, poursuivit-il, alors j'ai continué à le serrer. Evan n'a pas tapé et il ne bougeait plus. Tout ce que je voulais c'était ma glace, c'est tout.
Ce fut à ce moment que Kage craqua. Ni le Dr Tanner ni moi ne pûmes comprendre grand-chose de ce qu'il disait après ça. Un mot par-ci par-là. "Je voulais juste mon cône de glace", marmonna-t-il une fois, une supplication d'enfant pour se faire comprendre. Pour demander pardon. L'entendre dans cet état m'avait presque détruit. Je tremblais de tout mon corps en essayant de faire en sorte qu'il ne m'entende pas pleurer."
Il y avait un balcon de l'autre côté mais il était à peine visible, fabriqué dans un matériau transparent. Kage me poussa sur le balcon qui était terrifiant. Il donnait l'impression de flotter au-dessus de la ville. L'air caressa ma peau et mon cœur fit un bond dans ma poitrine, une boule me montant à la gorge.
J'étais sur le balcon invisible, les mains attachées dans le dos. Pourquoi est-ce que j'avais tout à coup l'impression d'être dans une scène de thriller violent ?
- Tu n'as pas besoin de faire ça, chuchota-t-il. Tu peux me dire d'arrêter à n'importe quel moment et je m'arrêterai, d'accord ?
Je hochai la tête rapidement, me demandant si je ne devrais pas lui dire de s'arrêter maintenant.
- Est-ce que tu me fais confiance ? demanda-t-il.
- Oui, murmurai-je en espérant que ce soit vrai.
Mais je lui faisais sûrement confiance, sinon j'aurais déjà pris mes jambes à mon cou.
Il se plaça derrière moi et m'écarta les jambes d'un coup de son pied. Puis il me pénétra sans préambule de son énorme sexe dur et irrésistible.
J'eus l'impression de me fendre en deux et j'essayai de retenir un cri de douleur en me mordant la lèvre mais je n'y parvins pas et il sortit beaucoup plus bruyamment et déformé que je ne l'avais imaginé. Être à l'extérieur semblait tout amplifier.
Mon estomac se noua. J'étais terrifié mais je désirais tellement Kage. Je voulais le sentir me remplir et prendre le contrôle de moi. Et je voulais lui prouver que je risquerais ma vie pour lui. Parce que je le ferais. Je n'avais plus le choix maintenant.
Il enroula ses mains tièdes autour de mes poignets, juste au-dessus de la cravate avec laquelle ils étaient attachés, et commença ses mouvements de va-et-vient. Au début, ils étaient atrocement douloureux. J'étais contracté à cause de la peur, parce que j'étais penché en avant, les seules choses me maintenant en position étant mes pieds et les mains de Kage.
L'espace d'un instant, j'imaginai ce que ça ferait de mourir de cette façon. D'être baisé jusqu'à en perdre la tête, flottant sur la ville du péché pour un moment d'extase final.
ça ne semblait pas une si mauvaise manière de partir.
- Dis-moi que tu me fais confiance, fit-il d'une voix à peine contrôlée alors qu'il martelait mon corps.
Mais je ne savais pas si c'était le cas. En réalité, ça n'avait aucune importance, si je lui faisais confiance ou pas.
- Je mourrais pour toi, lui dis-je à la place, parce que c'était vrai.
Peu importait la confiance. Il pouvait la briser une centaine de fois que je mourrais quand même pour lui.
Il me fit avancer de quelques pas et me pencha sur la bordure du balcon, comme pour tester ce que j'avançais. Seuls le haut de mes épaules et ma tête dépassaient mais la quasi invisibilité du balcon donnait l'illusion de beaucoup plus.
Je rigolai et me retournai à moitié, mes yeux rencontrant les siens dans le noir.
- ça ne me dérange pas, Vanessa m'a dit que tu étais un gros nounours.
- Ah ouais ? rit-il sombrement. Ne crois pas tout ce qu'elle te dit sur moi. Elle a des idées derrière la tête.
Elle se mit à rire, mais ne le contredit pas.
Même si je l'avais quasiment invité à me câliner, je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il le fasse. J'avais seulement l'intention d'avoir l'air cool et de nous rabibocher après notre petite querelle. Alors qu'il se rapprocha de mon dos, et qu'il passa son bras autour de ma taille, je pris une grande inspiration et la maintins. Sa chaleur m'entourait et me tempérait.
Sans qu'il s'en rende compte, le massage de ma cuisse s'était transformé en tripotage pendant qu'il parlait, ses doigts remontant sous mon short et trouvant cet endroit sensible au creux du haut de ma jambe. Ma queue commençait à le réaliser.
Je m'assis confortablement, me sentant déjà mieux.
- Et tu comptes aller où comme ça, avec ta main ?
Il la retira brutalement et son visage s'empourpra adorablement.
- C'est ce que tu m'as dit le premier soir où j'ai dormi dans ton lit, lorsque Vanessa et moi avons passé la nuit avec toi.
- Je n'ai pas oublié. Tu as commencé à me tripoter et à toucher mes abdos comme un minet bourré en fin de soirée. Mais à part ça, tu étais censé être hétéro ! Et je dois encore te faire remarquer tes mains baladeuses. Quel pervers.
- C'est de ta faute. C'est toi qui m'as dit de toucher tes abdos pour que je voie comment est fait un vrai mec, espèce d'égocentrique.
J'éclatai de rire.
Après la guerre, Wally est revenu à la vie civile, aussi simplement qu'il l'avait quittée. Son histoire n'est pas exceptionnelle, car ils ont été des dizaines de milliers à suivre le même chemin. Comme la plupart des pilotes de bombardiers, il voulait être pilote de chasse et s'est retrouvé aux commandes d'un B-17. Prisonnier de la formation, responsable de la vie de son équipage, le pilote de bombardier ne pouvait se permettre aucune initiative. En revanche, lorsque les choses tournaient mal, lorsque l'avion était touché, ou victime d'une panne mécanique ou d'essence, que des
hommes étaient tués ou blessés, le commandant de bord était seul à pouvoir décider. Rares sont ceux qui, comme
Wally Hoffman, ont pu sortir vivants de 35 missions de bombardement effectuées au dessus de l'Allemagne entre l'automne 1943 et le printemps 1945.
- Je pense que chacun des rois vos prédécesseurs ignorait son accident : Henri II n'avait pas prévu l'oeil ; François II n'avait pas prévu l'oreille ; Antoine de Bourbon n'avait pas prévu l'épaule ; Jeanne d'Albret n'avait pas prévu le nez ; Charles IX n'avait prévu la bouche. Vous avez donc un grand avantage sur eux, maître Henri, car, ventre de biche ! vous connaissez votre frère, n'est-ce pas, sire ?