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Extrait ajouté par x-Key 2011-03-06T15:32:35+01:00

Les souvenirs, ça fait mal. Surtout quand ils sont bons.

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Extrait ajouté par maya18 2011-05-06T10:31:21+02:00

Des amis bien intentionnés - souvent la pire espèce - me servaient les platitudes d'usage. Je suis donc bien placé pour vous mettre en garde : contentez-vous de me présenter vos plus profondes condoléances. Ne me dites pas que je suis jeune. Ne me dites pas que ça ira mieux. Ne me dites pas qu'elle est dans un monde meilleur. Ne me dites pas que ça fait partie d'un plan divin. Ne me dites pas que j'ai eu de la chance de vivre un tel amour. Tous ces clichés me font grimper au rideaux. En regardant - ça ne va pas paraître charitable - le crétin qui les profère, je me demande pourquoi il respire toujours alors que mon Elizabeth est en train de pourrir sous terre.

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-02-27T20:59:54+01:00

J’ai basculé en arrière, dans le lac. Mes yeux se sont fermés. J’ai entendu Elizabeth hurler à nouveau – cette fois, elle criait mon nom –, mais les bruits, tous les bruits, se sont dissous tandis que je m’enfonçais sous l’eau

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Extrait ajouté par mabiblio1988 2010-08-02T20:13:25+02:00

"Il aurait dû y avoir un souffle funeste dans l'air."

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-02-27T21:00:47+01:00

J’ai commandé une bière. Normalement, je n’aurais pas dû, mais une seule, ça ne pouvait pas faire de mal. Shauna en a commandé une aussi. — Alors comme ça, tu as rompu avec... comment s’appelle-t-elle déjà ? — Brandy, ai-je dit. — C’est ça. Joli nom. Elle n’aurait pas une sœur qui s’appelle Whisky ? — On est sortis ensemble deux fois seulement. — Bien. Elle était maigre comme un coucou. D’ailleurs, j’ai quelqu’un d’extra pour toi

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-02-27T21:00:39+01:00

Je m’étais inscrit à Amherst, une petite université éminemment élitiste dans l’ouest du Massachusetts : s’il existe un endroit plus BCBG que ça sur la planète, je ne le connais pas. Elizabeth, sortie major de notre promo, avait choisi Yale. On aurait pu aller à la même université, mais après discussion on avait décidé que c’était une excellente occasion de mettre notre relation à l’épreuve. Une fois de plus, on s’était rangés du côté de la raison. Résultat des courses, on a été tous deux malheureux comme les pierres. La séparation avait renforcé notre engagement et donné à notre amour une dimension nouvelle, genre « L’éloignement rapproche les cœurs »

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Extrait ajouté par wizbiz06 2012-02-27T20:59:46+01:00

Devant moi se trouvait le ponton. À six mètres, pas plus. J’ai nagé plus vite. Mes poumons étaient en feu. J’ai bu la tasse ; les bras tendus, j’ai tâtonné dans le noir, à la recherche de l’échelle. Je l’ai empoignée et me suis hissé sur le ponton. Les planches étaient mouillées. J’ai regardé la cabane, en vain. Il faisait trop noir. — Elizabeth 

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Extrait ajouté par Anne-118 2011-06-06T19:41:19+02:00

- Je t'aime, tu sais. Sérieusement, si tu étais un tant soit peu attirant, je t'aurai choisi toi plutôt que ta sœur.

- Je suis flatté. Vraiment.

- Ne te coupe pas de moi. Si tu te coupes de moi, tu te coupes du monde entier. Parle-moi d'accord ?

- D'accord.

Mais j'en étais capable.

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Extrait ajouté par x-Key 2011-03-06T15:32:35+01:00

Il y a cinquante ans et des poussières, le lac Charmaine avait abrité une colo pour gosses de riches. Le propriétaire avait fait faillite, et grand-père avait racheté le plan d'eau et le terrain environnant pour une bouchée de pain. Il avait retapé la maison du directeur et abattu la plupart des constructions qui bordaient le lac. Mais au-delà, dans les bois, où plus personne ne s'aventurait de toute façon, il avait laissé pourrir les dortoirs des mômes. Ma soeur Linda et moi, on partait les explorer, fouillant les ruines à la recherche d'un trésor, jouant à cache-cache, bravant le croque-mitaine, qui, nous en étions sûrs, nous épiait et guettait le moment propice. Elizabeth se joignait rarement à nous. Elle aimait que chaque chose soit à sa place. Se cacher lui faisait peur.

En descendant de voiture, j'ai entendu les fantômes. Plein de fantômes - trop -, qui tournoyaient et se disputaient mon atten­tion. C'est celui de mon père qui a gagné. Le lac était immobile, lisse comme un miroir, mais je jure que j'ai perçu le hurlement triomphal de papa tandis qu'il se catapultait du ponton, les genoux contre la poitrine, le sourire jusqu'aux oreilles, faisant naître une gerbe d'eau pareille à un véritable raz-de-marée aux yeux de son fils unique. Papa aimait bien atterrir à côté du radeau où ma mère prenait ses bains de soleil. Elle le réprimandait, sans pouvoir s'empêcher de rire.

J'ai cligné des paupières, les images se sont évanouies. Je me suis rappelé cependant comment le cri, les rires, le bruit du plongeon se réverbéraient dans le silence de notre lac, et je me suis demandé si l'écho de ces bruits et de ces rires-là avait vraiment disparu, si quelque part dans les bois les joyeux ululements de mon père ne continuaient pas à ricocher d'arbre en arbre. C'était bête comme idée, mais que voulez-vous.

Les souvenirs, ça fait mal. Surtout les bons.

- Ça va, Beck ? a demandé Elizabeth. Je me suis tourné vers elle.

- Je pourrai m'envoyer en l'air, hein ?

- Vieux pervers va.

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Extrait ajouté par Lolui 2014-09-17T18:34:00+02:00

Son visage sera le premier que je verrai jour après jour. Sa voix, la première que j'entendrai.

Et ça me suffira toujours.

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