Extraits

— Mes parents m’appelaient...

Louka se pencha à son oreille et murmura d’un souffle chaud :

— Comment t’appelaient-ils, chaton ?

— Ils me disaient...

— Oui ?

— Saloperie.

Derrière elle, les bruits cessèrent. Louka se recula et la regarda, les yeux étrécis par ce qu’elle pensait être de la colère. Un grognement s’échappa de sa gorge, la figeant sur place. Le regard de Louka s’assombrit et, aussitôt, elle serra ses bras contre sa poitrine et s’agenouilla devant lui, la tête baissée. Ses ongles pénétraient la chair tendre de son ventre, tant elle était crispée ; mais aucun coup ne lui brisa le dos. Rien.

— Qu’est-ce que tu fais ?

Elle leva les yeux vers lui, troublée par ce qui était en train de se dérouler.

— Tu es en colère.

— Et alors ?

— Tu vas me punir. Alors j’attends.

— Pourquoi je te punirais ? Et pourquoi est-ce que tu t’agenouilles ?

Il se baissa près d’elle et toucha son visage. Un contact léger, mais qu’elleressentit avec une force incroyable. La chaleur du contact de Louka s’attarda sur sa peau un long moment, faisant naître un picotement agréable dans tout son corps.

— Parce que c’est toujours comme ça que ça se passe... Je suis punie, je dois m’agenouiller, puis tu me frappes. Tu vas me frapper ? Je sais que je l’ai mérité.

— Ça ne se passe pas comme ça, dans mon monde, chaton. Alors, relève-toi, s’il te plaît.

http://lachroniquedespassions.blogspot.fr/

- Oui, oui, tout va bien. Tu devrais manger ta glace, avant qu'elle ne fonde.

- Est-ce un moyen détourné de ma demander de me taire ?

Elle sourit et les autres se mirent à rire.

« — Ne dis pas de choses pareilles !

Son loup gronda bruyamment.

— Mais c’est la vérité ! Je ne veux pas que tu me voies comme ça. Je n’aime pas ce que je suis, Louka. Je n’aime pas devoir apprendre ce que sont certaines émotions ou même certains fruits. Je me sens si humiliée de devoir te laisser m’expliquer ce qu’est l’amour. Alors, ne me regarde pas comme si tu avais mal pour moi. C’est déjà beaucoup trop de devoir te laisser me guider dans la vie, je ne supporterais pas en plus de te voir souffrir ainsi.

Louka coinça Mara contre le mur et la força à le regarder.

— J’ai mal parce que je tiens à toi.

Ses grands yeux papillonnèrent et s’emplirent de larmes. Il lui embrassa le bout du nez, la faisant sourire timidement. »

« — Regarde ! Un papillon !

L’insecte aux ailes bleues et irisées était immobile sur le rideau beige et Mara le fit se poser délicatement sur son pouce.

— Il est magnifique, Louka ! Tu as vu ces couleurs ?

— Oui.

Il se dirigea vers elle et ouvrit la fenêtre en grand. Le soleil les inonda de ses rayons et la douce chaleur de ce mois d’août les caressa agréablement. Le papillon quitta Mara pour s’envoler dehors. Elle se précipita vers lui, et se pencha à la fenêtre. Louka se plaça derrière elle, les mains sur ses hanches et ferma les yeux. Rien n’était aussi bon que la proximité de cette femme. Son loup était déchaîné en lui. Il luttait pour l’avoir, pour la prendre, pour la faire sienne.

— Ne sois pas triste, chaton. Il devait sortir pour pouvoir vivre.

— Je ne suis pas triste, Louka. 

Elle se tourna dans ses bras et repassa les mains à son cou.

— Je sais ce que ça fait d’être enfermé, d’être en cage. Et je ne voulais pas que ça lui arrive, à lui aussi. »

"- Dis-moi à quel point tu as souffert.

Elle se mordit les lèvres et prit son visage entre ses mains.

- Je n'ai pas souffert. On ne souffre pas quand on ne connaît rien d'autre, tu sais."

— Non.

— Mais elle est sur notre territoire ! C’est le règlement !

— Elle est blessée. Je ne tue pas les animaux blessés. C’est bon pour les sadiques ou les humains. Pas pour nous. Et les Accords prévoient que l’on tue les membres d’autres meutes qui pénètrent sur notre territoire sans nous demander l’autorisation. Elle ne fait pas partie de ces meutes.

Mais elle était trop fragile. Et trop conditionnée. Il allait devoir être doux et patient pour la soigner. Son loup devrait attendre dans le cage de son corps.

Maynor arriva droit vers lui, l’air furieux, et Sixtine et Alek se précipitèrent sur lui, également.

— Loup, cette femme est ta compagne, mais je sens qu’elle n’est pas de la même espèce que toi. Qu’est-ce qu’elle est ?

— C’est un lynx. Mais, qu’est-ce que ça change ?

— Tu m’avais caché ce détail. J’aurais aimé savoir que je me mettais en danger pour quelqu’un qui ne fait même pas partie de ta meute.

Louka gronda et s’avança vers Maynor.— Elle fait partie de ma meute, puisqu’elle est ma compagne.

— Ça aussi, ce n’est pas tout à fait exact ! Je sens que tu es lié à elle, mais je ne sens pas son lien envers toi. Pourquoi ?

Louka fut déstabilisé. Il ne savait pas que les ours pouvaient sentir ce genre de choses. Il se mordit les lèvres et s’assura que Mara dormait toujours.

— Je n’ai pas pu compléter la cérémonie. C’était au-dessus de mes forces. Je n’ai pas pu la marquer. Je le veux, mais je ne peux pas.

L’ours se détendit et balaya Mara du regard.

— Je comprends. Mais je pense qu’elle ne sera pas du même avis que toi. Réfléchis-y. Et parle-lui. Elle a le droit de savoir qu’elle n’est pas entièrement tienne.

— Merci, Maynor, pour tout ce que tu as fait pour nous. Si jamais tu as besoin de notre aide, un jour, nous serons là pour toi.

— Je crois que nous serons amenés à nous revoir, loup.

Maynor sourit et jeta un regard sur le côté. Louka se tourna pour voir Sixtine et Collins en train de...

En train de quoi au juste ? Flirter ?

- Alors tu ressens autre chose.

- Oui, avoua-t-il après quelques secondes.

Le loup tournait en rond en lui, impatient, exalté, et l'homme avait de plus en plus de mal à se retenir. Il reposa la main sur la hanche de Mara et ses doigts en pressèrent la chair tendre.

- Du désir, avoua-t-il.

- Du désir ?

- De l'envie.

- Pour la glace ? Il en reste encore plein, tu sais !

Spoiler(cliquez pour révéler) Je t'aime, Mara, murmura t-il. Tu as ramené le soleil dans mon ciel, les étoiles dans mes nuits.