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-Vous la nouvelle, a interrogé Neuville. Quelle définition pouvez-vous nous donner de la féodalité ?
[...]
-C'est un système politique très hiérarchisé, a-t-elle avancé avec prudence.
[...]
-Les vassaux travaillent pour l'autorité centrale qui fournit en échange sa protection.
-L'autorité central, c'est-à-dire?
-Le suzerain ou le seigneur dans le haut Moyen Age, et le président de la République dans le Moyen Age tardif.
Évidemment, toute la classe s'est esclaffée. Neuville n'a pu s’empêcher d'esquisser un sourire. Il croyait que Pénélope plaisantait.
-C'est un point de vue. Quoi d'autre?
-Les vassaux payent des impôts comme le cens, la taille ou la TVA.
Le prof a fait faire taire la classe d'un geste de la main.
-Je vois. Vous êtes une rigolote, mademoiselle Filledejane.
Afficher en entierC'est normal d'avoir peur de ce qu'on ne connaît pas
Afficher en entierCôté vestimentaire, j'ai été satisfaite de voir qu'elle avait choisi de mettre son jean. Ça allait nous éviter pas mal d'ennuis.
- Il est très confortable, a-t-elle commenté.
- C'est une coupe boyfriend, c'est pour ça. C'est à ma mode pour les filles.
- Ah...Et les garçons mettent des jeans coupent girlfriend ?
-Bien sûr que non.
-Pourquoi pas ?
- En gros, les filles mettent parfois des vêtements de mecs, c'est même assez stylé. Mais un mec qui met des vêtements de filles, ça ne passe pas.
- C'est idiot, a jugé Pénélope.
Afficher en entierChapitre 1
Parfois, j’avais l’impression de vivre avec des êtres appartenant à une espèce différente de la mienne. J’étais une étrangère dans ma propre maison, une extraterrestre perdue sur la Terre. Dans ces moments-là, je me sentais seule
Afficher en entier– Mademoiselle, a dit Lionel en s’adressant à Pénélope, le lycée nous a appelés pour nous signaler votre présence. Vous avez un problème ?
Pénélope n’a pas répondu. Elle a juste reculé d’un pas sans le quitter des yeux.
– Vous pouvez nous donner votre nom, s’il vous plaît ?
Pénélope n’a pas fait un geste. Elle regardait Lionel comme un cobra prêt à mordre.
– Vous avez vos papiers sur vous ? Mademoiselle ?
Lionel s’est avancé vers Pénélope. Alors, tout s’est passé très vite. Elle lui a donné un coup de poing en pleine tête, vif et rapide. Lionel s’est écroulé par terre, le nez en sang et la pommette entaillée.
J’étais abasourdie. Cette fille était folle !
Afficher en entierJe me raisonne. Ça fait des jours que je me bats pour sauver les hommes. Maintenant que Pénélope est d'accord, je ne vais pas refuser. Elle mourra peut-être, mais ma famille vivra.
Afficher en entierVingt minutes plus tard, j'ai entendu s'ouvrir le verrou de la salle de bains.
La fille qui en est sortie était incroyablement belle.
Ses cheveux bruns frisés tombaient en cascade sur ses épaules et semblaient aussi doux que la soie. Sa peau était lisse, sans aucune imperfection, d'un joli teint cuivré. Elle avait de longs cils noirs qui soulignaient ses yeux marron clair avec des petites touches de vert.
A vrai dire, son visage n'était pas parfait. Son nez était un peu long, légèrement busqué, et son menton plutôt carré. Mais de toute sa personne émanait une impression de vie éclatante. En la voyant, on avait l'impression de l'aimer déjà.
Mon pantalon de sport était trop court pour elle et n'importe qui aurait eu l'air d'un clown avec ça sur les hanches. Sur elle, il tombait comme un vêtement de haute couture un peu décalé. On devinait ses jambes longues et musclées. Moi qui détestait les pieds de tout le monde, je constatais pour la première fois de ma vie que des pieds pouvaient être jolies.
On aurait dit un top-modèle. Une fille qui défile sur les podiums du monde entier et que les magazines paient une fortune pour avoir le privilège de la mettre en couverture.
Non. Top-modèle, ce n'était pas encore assez bien pour elle. Elle ressemblait à une créature divine. Une déesse de la mythologie. Aphrodite sortant de l'océan.
[...]
– Ton acné... Comment tu as fait pour l'enlever ?
– C'était du maquillage pour m'enlaidir, a-t-elle avoué.
– Mais pourquoi ?
– Pour le voyage. J'avais aussi mis du gras sur mes cheveux et puis j'avais sali mes vêtements avec de la terre.
[...]
– Tu comprends, a-t-elle ajouté, je devais essayer de te ressembler, à toi et aux autres habitants du Myoen Age.
Voilà qu'elle recommençait avec son histoire de voyage dans le temps.
Afficher en entierÉvidemment, la robe lui allait à merveille. Sur elle, les fleurettes n'avaient plus rien de ridicule et la coupe approximative avait l'air d'un modèle dessiné par Karl Lagerfeld. Le décolleté était super-joli, un peu sexy mais pas trop. Vu la grande taille de Pénélope, la robe était assez courte et laissait voir ses jambes parfaites. En l'admirant, c'est tout juste si je n'avais pas moi aussi envie de me précipiter pour acheter la même. Sauf que sur mon mètre soixante-cinq taille 40, ne donnerait pas le même effet.
Afficher en entierÀ la souffrance de Pénélope, j'assimilais la mienne. Sans argument logique, sans raison rationnelle. Avec mon cœur. Ça ne tenait pas debout, mais j'étais certaine d'avoir raison. Pénélope disait la vérité. Je la comprenais trop bien pour croire encore qu'elle mentait.
Tout ce qu'elle m'avait dit depuis le début, toute cette histoire invraisemblable, tout était vrai. C'était indéfendable et pourtant j'étais maintenant convaincue que c'était l'exacte réalité.
Afficher en entierÀ ce moment-là, elle a murmuré quelque chose qui m'a vrillé le cœur.
- Ma mère me manque tellement...
Je me suis tue. À moi aussi, ma mère me manquait. Même si je n'avais que six ans quand elle avait disparu, même si je n'avais pas vraiment de souvenirs d'elle, même si je ne me rappelais plus son visage qu'à travers les photos. Parfois, j'imaginais ce que serait ma vie si elle était encore avec nous... D'un coup, j'ai eu envie de pleurer. Me glisser sous la table avec Pénélope et laisser mes larmes couler.
Je me suis ressaisie. Ma mère n'était plus là et on ne pouvait rien y changer. Est-ce que j'emmerdais les autres avec ça?
Est-ce que je me laissais aller à me lamenter? Se comporter ainsi, ça voulait dire étouffer sous la peine. Je m'étais toujours refusée à ça.
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