Extraits

La folie qu’on attribuait aux femmes était souvent l’expression des violences qui leur avaient été faites

Je vais enquêter, puis écrire un article pour que nous ayons de quoi manger... Mais aussi pour donner la parole à tous ceux qui en sont privés.

« La folie qu’on attribuait aux femmes était souvent l’expression des violences qui leur avaient été faites. »

Ces hommes suggéraient que la présence des femmes les empêcherait de fumer le cigare. J’entendais « de vivre entre vieux garçons ».

Ils évoquaient la compétition omniprésente. J’entendais : « les femmes vont nous voler notre travail ».

Comme la faim, l'ennui nous amollit l'esprit. Il nous oblige à parler de tout et de rien pour ne pas convoquer un passé regretté, un présent insupportable ou un futur terrifant.

quelle chose mystérieuse que la folie. J'avais rencontré des patientes aux lèvres scellées, condamnées au silence pour l'éternité. Leurs enveloppes humaines demeuraient, mais sans cette chose qui fait la vie.

D'autres patientes étaient martyrisées par leur esprit.

Certaines se croyaient maudites et s'infligeaient les tourments de l'enfer.

J'enviais davantage les patientes engagées dans des conversations avec d'invisibles interlocuteurs tant elles étaient captivées, hors de ces murs.

A travers la porte, j'entendais Pulitzer dire que si j'avais du succès, il engagerait d'autres filles, afin de nous mettre en compétition et tirer le meilleur de nous. Pas plus que les hommes, les femmes ne furent épargner par la brutalité du capitalisme.

- J'ai entendu deux visiteurs nous traiter de folles.

- N'y prêtez pas attention. C'est l'asile qui veut ça. Quoi qu'on fasse, nous sommes cinglées.

- Je me méfie toujours d’un homme de pouvoir qui commence sa phrase par « Croyez-moi ». Surtout s’il sollicite les excuses du peuple.

Les filles sont aussi intelligentes et souvent meilleures élèves. Alors, pourquoi ne bénéficient-elles pas des mêmes encouragements ?