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— Ta tenue te sied à merveille, susurra Leïos.
Ce dernier se sentait nu – ce qu’il était - sous le léger pagne lui ceignant la taille, seul habit qu’il avait sur lui.
— Il fait très chaud en Nesos Atlas. Nos vêtements oscillent entre la mode grecque, qui elle-même s’est inspirée de la mode Perse, et les tuniques égyptiennes. Ce que tu portes est un…
—… un pagne, oui, merci, j’avais cru comprendre. Tu vas pouvoir te rincer l’œil gratuitement, dis-moi.
Bias s’accroupit soudainement, ne lui dévoilant que son large dos.
— Tes habits étaient tâchés de sang.
— Alors tu as cru bon ne me mettre qu’un torchon coupé en deux sur les fesses… ?
— Je n’ai fait qu’obéir à notre Iater, Leïos.
— Je déteste ce type, et ce, avant même de l’avoir rencontré.
Bias, en entendant ces mots et l’irritation dans la voix de son ami, tourna la tête de manière à nouer leurs regards. Dans le sien trônait une sincère stupéfaction interrogative. Dans celui de Leïos dansait les prémices d’une tempête.
— Comment parviens-tu à haïr un homme que tu n’as jamais vu et qui t’as si consciencieusement soigné ?!
— Parce qu’il est évident que tu l’admires.
Un silence de plomb s’effondra subitement sur les deux jeunes hommes durant lequel ils se retinrent presque de respirer tout en se dévisageant.
— C’est… commença Bias, le souffle court.
—… puéril ?
— Oui.
— Tu n’as pas idée à quel point je peux être infantile, Bias. Et c’est entièrement de ta faute car c’est toi qui me rends ainsi. Si je suis venu ici, dans cette île qui se doit de mourir parce qu’elle périt dans chacun des livres qui l’évoque, c’est pour toi. L’idée même de ne plus te revoir me fait terriblement souffrir. Ce qui, en soi, est effrayant car jamais quiconque n’y avait réussi avant toi.
— Comment cela ? s’enquit Bias d’une voix étranglée par l’émotion.
Leïos plissa les yeux, un sourire froid sur les lèvres.
— Á me faire autant de mal sans même me frapper.
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