Extraits

L’accentuation en une étape n’offre aucune souplesse.

Le flux de production d’accentuation traditionnel suppose que l’utilisation finale de l’image est connue et que l’image a les dimensions adaptées à cette utilisation.

À l’époque du Rubylith, c’était généralement vrai, mais dès lors que les logiciels de PAO ont permis aux metteurs en page de redimensionner l’image dans la page, ce n’était plus le cas. Aujourd’hui, les sociétés de prépresse sont souvent à la fois les fournisseurs du scan initial et la dernière étape de la chaîne graphique. En conséquence, il n’est pas rare qu’une image numérisée soit accentuée deux fois : une fois lors de la numérisation de l’image haute résolution et une deuxième fois avant l’impression de l’image redimensionnée. Or, l’accentuation traditionnelle doit être appliquée à l’image à sa résolution de sortie finale. Plus l’image est éloignée de cet état, moins l’accentuation est efficace.

Astuce – Achetez des scans non accentués. Si vous achetez des scans provenant d’un scanner rotatif et dont vous ne connaissez pas a priori l’utilisation finale, ou que vous souhaitez les employer pour différents usages, précisez que vous ne souhaitez pas d’accentuation lors de la numérisation. Il est très difficile d’annuler par la suite une accentuation inappropriée et, à moins que vos images ne soient scannées à leur résolution d’impression finale, l’accentuation appliquée lors de la numérisation est presque toujours inappropriée. Même si vous choisissez un flux de production avec une accentuation en une étape, ce dernier fonctionnera mieux si vous attendez que l’image ait sa résolution finale d’impression avant de l’accentuer.

3 - Stratégies d’accentuation

Mise en place d’un flux de production pour l’accentuation

Au chapitre précédent, nous avons vu que l’accentuation doit prendre en compte des facteurs divers et parfois contradictoires. Dans ce chapitre, je propose une méthode pour concilier ces facteurs, tout en indiquant les pièges à éviter.

Après avoir essayé pendant des décennies de répondre aux différentes exigences de la source, du contenu et de l’utilisation de l’image en une seule opération d’accentuation, j’ai fini par conclure (avec réticence) que c’était impossible. Bien entendu, cette conclusion est en contradiction avec la règle établie qui précise que l’accentuation doit être l’objet de la dernière ou avant-dernière étape (avant la conversion finale en CMJN, dans un flux de production RVB) de la chaîne de reproduction de l’image. Des arguments plaident d’ailleurs en faveur de cette règle établie.

À l’époque où régnait le scanner rotatif, les images étaient généralement numérisées directement en CMJN, aux dimensions employées pour l’impression, l’accentuation étant appliquée par le scanner. Le respect de la règle établie permet dans une certaine mesure de retrouver ce flux de production.

Si le rééchantillonnage avec réduction du nombre de pixels est effectué après l’accentuation, l’image doit être de nouveau accentuée, car le rééchantillonnage fait disparaître les halos d’accentuation.

L’application répétée du filtre d’accentuation dégrade l’image.

Tous ces arguments méritent de la considération, mais il existe aussi des raisons de ne pas se fier à la règle établie.