Neuf mois pour s'aimer

Il resta silencieux l’espace d’un instant, se contentant de la regarder. Peinant à supporter cet examen, la jeune femme renchérit :

— Donne-moi une seule bonne raison de rester.

— Nous avons passé un accord en nous mariant.

Avec irritation, Alicia rejeta le drap et se leva.

— Ça ne suffit pas.

— Tu portes mon enfant.

— C’est vrai. Mais rassure-toi, je n’ai pas l’intention de t’en déposséder.

Le visage de Dex se ferma brusquement, et il contourna le lit pour s’approcher d’elle. Alicia voulut se dérober, mais il la retint fermement par les bras.

— A quel jeu joues-tu au juste ?

— Je ne joue pas ! se récria-t-elle. Nous n’avons plus rien à nous dire !

— Ce n’est pas un problème. Rien ne nous oblige à parler.

Sans prévenir, il la renversa sur le lit et l’immobilisa de tout son poids, lui clouant les poignets sur le matelas.

— Dex, arrête !

Elle voulut se débattre, mais il était bien trop fort pour elle. Lentement, il baissa la tête et ravit ses lèvres en un baiser sauvage, vindicatif. Malgré elle, Alicia se surprit à cesser de lutter, à répondre à son baiser. Relâchant son étreinte, Dex commença de remonter sa chemise de nuit le long de ses cuisses.

— Là, murmura-t-il. C’est mieux. Tu m’appartiens, Alicia. Nous avons passé un accord, que tu le regrettes ou non.

Totalement esclave d’une volonté supérieure à la sienne, elle leva les bras pour permettre à Dex de lui ôter sa chemise de nuit. Puis, nue et frémissante, elle attendit un nouvel assaut. Avec une lenteur délibérée, Dex s’inclina jusqu’à effleurer, des lèvres, l’extrémité dressée de l’un de ses seins. Une coulée de lave se répandit au plus profond d’elle-même, glissa dans la vallée de sa féminité.

Il lui fit l’amour comme il ne l’avait jamais fait auparavant, avec une passion dominatrice, presque féroce. Et, à son grand dam, Alicia en éprouva un plaisir plus fort, si c’était possible, que toutes les autres fois. Elle ne put s’empêcher, au moment de la jouissance, de crier son nom, avec un mélange de ferveur et de désespoir.

Comme elle retombait sur le lit, Dex roula sur le dos, haletant. L’énormité de ce qu’elle venait de faire la frappa enfin, et elle déclara d’une voix tremblante :

— Tu viens au moins de prouver une chose : tu es plus fort que moi.

— Ça ne prend pas, Alli. Tu aurais pu m’arrêter, me repousser, mais tu ne l’as pas fait. Tu as aimé chaque seconde…

— Peut-être, oui…

Il était inutile de nier ce point. Mortifiée, elle se redressa et remit sa chemise de nuit.

— Je ne t’ai pas fait mal, n’est-ce pas ? demanda Dex d’un ton inquiet.

— Physiquement, non.

— Alicia, tu sais que je ne te ferais jamais de mal…

— Mais c’est ce qui finira par arriver si nous restons ensemble.