Extraits

La mâchoire de Nathan se décrocha et il lâcha sa graine de tournesol à moitié rongée. Bien sûr, il avait déjà vu Vince nu, mais pas comme ça. Il avait une érection ! Madacamia mia ! Il regarda l’éponge s’approcher de son sexe dur. Si seulement il était une éponge-garou…

- Donc tu peux te transformer.

Nathan hocha la tête.

- Te transformer en écureuil.

Nouveau hochement de tête.

- Et u n'as pas l'impression de t'être fait avoir?

- Hein?

- Ben, en général, on parle plutôt de loups-garous et de grosses bêtes dans le même genre. Ça craint d'être un écureuil, non?

« — Le sol n’est pas super confortable. Pourquoi est-ce qu’on n’irait pas dans ma chambre ? Enfin, si ça te dit.

Si ça me dit ? Si Nathan avait été sous sa forme d’écureuil, sa queue se serait hérissée et il aurait lâché ses noisettes. Bien sûr que ça lui disait ! Il hocha la tête et décroisa les jambes. L’air froid sur son ventre lui fit se rappeler que Vince l’avait trouvé gras sous sa forme animale.

— Tu ne me trouves pas trop gros ?

Vince resta comme deux ronds de flan.

— Tu as dit que j’étais gras comme un loukoum.

Vince mit un moment avant de comprendre et d’éclater de rire.

— C’est ta fourrure qui est épaisse, enfin ! Je n’aime pas les minets, Nathan. Les sacs d’os, c’est pas mon truc.

 Il se pencha et lui lécha le cou, ce qui fit frissonner Nathan et fit monter le désir en lui. »

« Vince prit une grande inspiration et se redressa.

— Donc, si j’ai bien compris, tu peux te transformer en écureuil. Et depuis je ne sais combien de temps, tu viens ici pour m’espionner et manger toutes les graines que je mets pour les oiseaux.

Aïe. C’est sûr que dit comme ça… Nathan passait pour un sacré vicelard. Mais ce n’était pas la vérité.

— À vrai dire, les graines ne sont qu’un dommage collatéral. Mais il faut avouer que j’adore ça et tu n’achètes pas de la sous-marque.

Il n’était pas sûr que cette tentative d’humour ne le fit pas passer pour un taré. Heureusement, Vince sourit à nouveau et rit, le front sur les genoux. Puis il redressa la tête.

— Donc ce matin, tu étais là. Sur la mangeoire. Tu m’as regardé.

Oh, cacahuète.

— Oui.

Nathan courba l’échine, prêt à encaisser. Vince en profita alors pour s’approcher très près de lui et lui chuchoter à l’oreille.

— Et ça t’a plu ?

Sa voix grave et rauque électrisa Nathan. Son cerveau eut du mal à suivre et il se retrouva à demander.

— Quoi ?

Vince se pencha de plus belle, son bras touchant celui de Nathan.

— Tu as aimé ce que tu as vu ?

Mais qu’est-ce que je suis censé répondre ?— Oui ?

Nathan leva les yeux. »

« La tension dans les épaules de Vince se relâcha et il sourit même un peu.

— Ouais, j’ai bien vu que tu n’aimais pas faire d’histoire.

Ses yeux se levèrent vers la fenêtre à la moustiquaire pour ensuite revenir sur Nathan. Ce dernier grimaça :

— Je viens de me couvrir de ridicule, hein ?

Vince eut alors un sourire franc, même s’il ne dura pas longtemps.

— En beauté, oui.

Un ange passa, mais le silence ne dura pas trop longtemps.

— Je t’ai fait mal ?

— Quand ça ?

— Ma chaussure.

— Oh non, mais ça m’a surpris, répondit Nathan avec un petit rire.

— Tu avais l’air mort…

— J’étais juste sonné. À cause de la chute.— Oh.

Le carrelage glacé n’était pas très agréable comme endroit pour rester roulé en boule.

— Ça te dérange si je me redresse ? Je suis pas très bien comme ça.

Vince eut l’air à nouveau méfiant, mais il hocha la tête. Nathan s’assit lentement, veillant à ne pas faire de geste brusque. Il s’agenouilla, les mains entre les cuisses pour cacher sa nudité, se sentant rougir jusqu’aux oreilles. »

« La sensation de tiraillement revint agacer Nathan. Il sentait sa fourrure se clairsemer et la magie derrière sa transformation absorber l’air autour de lui pour trouver de quoi reformer son corps humain

— Oh, mon dieu ! hurla Vince en le lâchant brutalement.

Nathan gémit et atterrit sur le carrelage, humilié de se transformer ainsi et de sentir son corps s’étirer. Sa queue se rétracta dans son dos et ses bras et ses jambes poussèrent alors que son corps absorbait la matière des particules qui flottaient dans l’air.Au bout de quelques minutes, cet horrible moment incroyablement gênant prit fin. Nathan gisait au sol, les yeux fermés et les genoux ramenés contre lui. Peut-être que tout ça n’était qu’un mauvais rêve et qu’il allait se réveiller. Ou pas.

— N-Nathan ?

Ouais ou pas. Nathan se força à ouvrir les yeux et à prendre une grande inspiration. Vince était assis par terre, le dos contre la porte du placard sous l’évier, l’air choqué.

— Salut, murmura Nathan avant de rougir, car il réalisait qu’il était nu. Euh… Sympa, ta cuisine.

Vince rampa pour s’éloigner, les yeux exorbités.

— Non, tout va bien ! Je ne suis pas dangereux. C’est… Je suis juste bizarre.

Il chercha comment rendre la situation moins gênante.

— Je peux me transformer en écureuil. Et franchement, je ne suis pas aussi taré que les autres. »