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Il fallut un mois à la gestalt de drogues et de tension au sein de laquelle il se mouvait pour transformer ces yeux perpétuellement étonnés en puits de désir réfléchi. Il avait vu sa personnalité se fragmenter, mettre bas comme un iceberg qui essaime ses échardes errantes, pour finalement découvrir chez elle le besoin cru, le squelette vorace de la dépendance. Il l’avait vue pister le coup suivant avec une concentration qui lui évoquait ces mantes religieuses qu’on vendait sur des étals le long de Shiga, à côté des bassins de carpes mutantes bleues et des criquets dans leurs cages de bambou
Afficher en entier"Le ciel au-dessus du port était couleur télé calée sur un émetteur hors service...",
Afficher en entier— Ou une IA. (Il soupira.) On peut le lancer ?
— Bien sûr, dit le construct. À moins que tu n’aies une peur morbide de la mort.
— Il y a des moments, tu te répètes, mec.
— C’est ma nature.
Afficher en entierAu-dessus d’un certain niveau, les opérateurs tendaient à submerger leurs personnalités, il le savait.
Afficher en entierLe Finnois, costume de shinjuku neuf, noir sarariman, les attendait, l’air maussade, dans le hall du Hilton, largué dans un fauteuil de velours sur une mer de moquette bleu pâle.
Afficher en entier— Le Hilton est situé à Cumhuriyet Caddesi, dit Molly qui se radossa contre l’ultra-velours gris des sièges.
— Comment se fait-il qu’Armitage vole seul ?
Afficher en entierDans le monde de Case, le pouvoir était réservé aux entreprises. Les zaibatsus, les multinationales qui avaient modifié le cours de l’histoire humaine, avaient transcendé les anciennes barrières. Considérés comme des organismes, ils avaient atteint une sorte d’immortalité. On ne pouvait pas tuer un zaibatsu en assassinant un dizaine de ses dirigeants ; d’autres étaient prêts à prendre le relais grâce aux vastes banques de mémoire des entreprises.
Afficher en entierLe cyberespace. Une hallucination consensuelle ressentie au quotidien, dans le monde, par des milliards de techniciens autorisés, par des enfants y découvrant des concepts mathématiques… Une représentation graphique des données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain. Une impensable complexité. Des traits lumineux alignés dans le non espace de l’esprit, des amas et des constellations d’informations. Tels les éclairages d’une ville qui s’éloignent…
Afficher en entierUne année ici, et il rêvait toujours de cyberspace, même si l’espoir s’effaçait de soir en soir. Malgré le speed, malgré les virages et les virées, les raccourcis et les courts-jus qu’il s’était pris dans la Cité de la nuit, il continuait de voir la matrice dans son sommeil, éclatant treillis de logique qui se dévidait à travers un vide incolore… La Conurb était bien loin, maintenant, au bout d’une sacrée trotte de l’autre côté du Pacifique, et il n’était plus un consoliste, plus un cow-boy du cyberspace. Rien qu’un pirate comme un autre, qu’essayait de faire sa pelote. Mais les rêves revenaient dans la nuit japonaise comme autant de zombis câblés, et il chialait pour les ravoir, il en chialait dans son sommeil pour s’éveiller tout seul dans le noir, roulé en boule dans sa capsule dans quelque hôtel à cercueils, les mains crochées dans le matelas, la mousse pressée contre ses doigts, à essayer d’atteindre la console qui n’était pas là.
Afficher en entierIl se retourna pour voir la porte de plastique se refermer brutalement derrière lui, et ses yeux reflétés dans la cage de néon rouge. Vendredi soir sur Ninsei. Il passa des étals de yakitori et des salons de massage, un café baptisé La Belle Fille, le tonnerre électronique d’une galerie de jeux. Il s’écarta pour laisser passer un sarariman vêtu de noir, avisant au passage le sigle de la Mitsubishi-Genentech tatoué sur le dos de la main droite de l’homme
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