NEVER MORE

J’imaginais déjà les manchettes des journaux si je perdais tout contrôle et frappais cette salope.

« Violence au lycée !

Une altercation entre deux enseignantes dégénère en bagarre »

Elle me narguait avec ses airs supérieurs et je n’avais qu’une envie, lui arracher ses extensions et lui enfoncer dans la gorge. Aussi tentant que cela puisse paraitre, je devais prendre sur moi.

Si encore, il ne m’avait pas laissé tomber pour cette pouffe – stilettos de douze centimètres, faux ongles aussi longs que les griffes d’un chat et arborant un maquillage aussi discret que les peintures de guerre d’un chef indien -, je pourrais éventuellement passer à autre chose.

A d’autres ! Je tenais encore à lui et je souffrais mille maux.

Un groupe d’adolescents surexcités – à première vue des dernières années - patientait dans le couloir, en attendant le prochain cours.

-Putain, mec, mate ce cul, dit un étudiant, en désignant, d’un geste du menton, la voleuse de petit ami- et accessoirement collègue -, traversant le couloir d’une démarche chaloupée, sa jupe courte moulant ses fesses comme une seconde peau.

Si elle s’était trouvée dans ma classe, je l’aurais renvoyée pour violation du code vestimentaire.

-Elle est plus que bandante. Où elle veut, quand elle veut, lui répondit son ami, la déshabillant d’un regard lubrique.

Super !

Non seulement, la moitié des enseignants la reluquait mais en plus, les étudiants bavaient sur elle.

-Salaud, grimaça sa petite amie, avant de lui jeter un regard noir.

-Les gars, c’est une prof, intervint une autre jeune fille. Un peu de respect !

-Je suis sûr qu’elles n’attendent que ça, rétorqua-t-il, imprimant avec ses hanches un mouvement significatif d’avant en arrière.