Extraits

Les pièces de monnaie de la République se présentaient sous trois formes : les moins communes étaient en cuivre, les cadettes en fer, et les plus précieuses en or. Ces dernières s'avéraient aussi rares qu'un collecteur d'impôts sympathique - presque aucun plébéien n'avait l'occasion d'en voir une de son vivant.

La monnaie itreyenne portait à l'origine le nom de « souverains », mais vu la propension de ce peuple à assassiner brutalement ses rois, le terme était tombé en désuétude de nombreuses décennies plus tôt. Les cuivres étaient parfois appelés "mendiants", désormais, et les fers "prêtres", étant donné qu'il s'agissait des personnes qui les manipulaient avec le plus d'enthousiasme. Il n'y avait pas de mot argotique communément accepté pour les pièces d'or - toute personne assez riche pour en posséder n'étant sans doute guère du genre à accepter un surnom. Ou à manipuler son propre argent. Pour les besoins de la discussion, nous allons donc les appeler des "branleurs vernis".

Ash remarqua la chaîne en or autour du cou de Jessamine, presque cachée par sa chemise. « Quelle sournoise petite sal... »

Un globe de verrewyrd avait éclaté sur le bureau situé juste devant elles. Toutes deux se retrouvèrent au beau milieu d’un épais nuage de fumée noire - Ash en tomba même de son tabouret. Sous les quolibets des autres disciples, elles crachèrent leurs poumons en agitant les bras pour purifier l’air qui les entourait. Lorsque la fumée se fut suffisamment dissipée, Mia se retrouva face au regard noir de Tueuse-d’Araignées.

« Disciple Ashlinn. Disciple Mia. Vous avez d’autres éléments à inclure à la leçon ?

-Non, Shahiid, marmonna Mia.

-Et vous pensez que glousser comme deux poules va m’aider à transmettre mon savoir ?

-Non, Shahiid », répondit Ash, avec sa meilleure expression de chien battu.

-Elle ne l’enlève jamais, Ash. Je l’ai vue la porter dans ce fichu bain.

-En parlant de ça, je n’ai pas pu m’empêcher d’apercevoir des marques de morsures à l’intérieur de tes cuisses il y a quelques tours... »

Mia n’en croyait pas ses oreilles. « Tu matais l’intérieur de mes cuisses dans le bain ? »

Ash haussa les épaules. « Il n’y a pas de mal à regarder.

-Verdict ?

-Eh bien...J’ai déjà vu mieux. »

Mia la gratifia d’un articule. « Oh, regarde, le mien fonctionne aussi.

« Faiseur-de-Câlins ? pesta Tric.

-C’est toujours mieux que Tripoteur-de-Porc.

-Par le sang et les abîmes, Mia...

-Quoi ? » Un sourire en coin. « Je suis sûre que tu fais des câlins merveilleux.

-Mère noir, soupira le jeune homme, sauvez-moi. J’ai besoin d’un putain de verre... »

Parfois, la faiblesse devient une arme — dès lors qu'on est assez malin pour s'en servir.

C'est une chose de voir quelqu'un passer de vie à trépas. C'en était vraiment une autre d'en être la responsable.

Ecoute, gamine, les livres que nous aimons, ils nous rendent cet amour. Et ils laissent en nous leurs marques tout comme nous-même pouvons marquer leurs pages.

Les gens se chient souvent dessus lorsqu'ils trépassent.

Leurs muscle se relâchant, leur âme se libère, et tout le reste... s'échappe. Malgré tout l'amour que leur public porte à la mort, les dramaturges font rarement mention de cette réalité. Quand le héros rend son dernier soupir dans les bras de l'héroïne. Ils n'attirent pas l'attention sur la tâche qui apparaît sur ses collants ni sur la puanteur qui fait pleurer sa dame lorsqu'elle se penche pour son baiser d'adieu.

Ca lui fit presque mal au ventre de découvrir la femme en pleine lumière. La qualifier de jolie, ça revenait à parler de brise estivale pour un typhon, ou de comparer les trois soleils à la flamme d'une bougie. Aalea était tout simplement belle ; douloureusement belle.

D'épaisses boucles sombres tombaient en cascade dans son dos jusqu'à sa taille. Ses yeux soulignés de khôl débordaient de mystère, ses lèvres pleines arboraient une couleur rouge sang. Son corps avait la forme d'un sablier. C'était le genre de femme dont parlent les vieux mythes - pour posséder pareil joyau, des hommes auraient assiégé des villes ou asséché des océans, parmi bien d'autres exploits d'une stupidité sans nom.

"Tu seras une rumeur. Un murmure. La pensée qui réveille en sueur tous les salauds de ce monde au beau milieu de la non-nuit. La dernière chose que tu seras dans ce monde, gamine, c'est le héros de quelqu'un." Mercurio lui rendit la lame. "Mais tu seras une fille que même les héros craindront."