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Dire à quelqu'un que c'est terminé, c'est laid et faux. Ce n'est jamais terminé. Même quand on ne pense plus à quelqu'un, comment douter de sa présence en soi ? Un être qui a compté compte toujours.
Afficher en entierIl paraît qu'il est peu glorieux de fuir. Dommage, c'est tellement agréable. La fuite donne la plus formidable sensation de liberté qui se puisse éprouver. On se sent plus libre en fuyant que si l'on n'a rien à fuir. Le fuyard a les muscles des jambes en transe, la peau frémissante, les narines palpitantes, les yeux agrandis.
Afficher en entierC'était justement parce qu'il n'y avait pas de mal en lui que je l'aimais beaucoup. C'était à cause de son étrangeté au mal que je n'avais pas d'amour pour lui. Pourtant, le mal ne me plaît pas . Mais un plat n'est sublime que s'il contient une touche de vinaigre.
Afficher en entierJe l'aimais beaucoup. On ne peut pas dire cela à son amoureux. Dommage. De ma part, l'aimer beaucoup, c'était beaucoup. Il me rendait heureuse. J'étais toujours joyeuse de le voir. J'avais pour lui de l'amitié, de la tendresse. Quand il n'était pas là, il ne me manquait pas. Telle était l'équation de mon sentiment pour lui et je trouvais cette histoire merveilleuse. C'est pourquoi je redoutais des déclarations qui eussent exigés une réponse ou, pire, une réciprocité.
Afficher en entierLa partie se déroulait entre les trois Nippons, tandis que je digérais en extase et que l'Américaine perdait en criant de colère. Elle bénit ma présence car je jouais encore plus mal qu'elle. chaque fois que c'était mon tour, je traçais sur le papier quelque chose qui ressemblait à des frites.
Afficher en entierMais gagner du temps est la grande affaire de la vie.
Afficher en entierL'amour est un élan si français que d'aucuns y ont vu une invention nationale.
Afficher en entierEn raccrochant, je me rendis compte que je ne savais pas à quoi je le reconnaîtrais, lui non plus. Et comme je n'avais pas eu la présence d'esprit de lui demander son numéro, cela n'allait pas s'arranger. « Il me rappellera peut-être pour ce motif », pensai-je.
Il ne me rappela pas. La voix m'avait semblé jeune. Cela ne m'aiderait pas beaucoup. La jeunesse ne manquait pas à Tokyo, en 1989. A plus forte raison dans ce café d'Omote-Sando, le 26 janvier, vers quinze heures.
Je n'étais pas la seule étrangère, loin s'en fallait. Pourtant, il marcha vers moi sans hésiter.
Afficher en entierLes pires accidents de la vie sont langagiers.Un soir de semaine, après minuit, tandis que le sommeil m'emportait par le fond, Rinri me demanda en mariage pour la deux cent quarantième fois.Trop fatiguée pour être évasive, je répondis non et m'endormit aussitôt.
Au matin, près de mon écritoire, je découvris un mot du garçon :"Merci, je suis très heureux."
J'en tirai des leçons d'une haute valeur morale:"Tu as rendu quelqu'un heureux en étant claire.Il faut oser dire non.Il n'y a rien de gentil à laisser de faux espoirs.L'ambiguïté est la source de la douleur, etc."
Afficher en entierC'étaient les vacances.Je ne mis pas un pied hors du château de béton. Rinri me traitait comme une princesse.Dans le salon, sous le tableau de Nakagami, il m'avait installé une écritoire en laque.Je n'avais jamais griffonné dans de pareilles conditions qui, du reste, ne me concernaient guère. Pour créer, rien de tel que le matériel bas de gamme, voire de rebut.
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