Commentaires de livres faits par ninegar
Extraits de livres par ninegar
Commentaires de livres appréciés par ninegar
Extraits de livres appréciés par ninegar
Non. Non, c’était justement ce genre de pensées qu’il devait écarter… Jake était sa seule famille, la chair de sa chair, le sang de son sang, une partie de lui-même. Il ne pouvait pas lui en vouloir à ce point ? Il pouvait comprendre ?… N’est-ce pas ?… Il fallait qu’il comprenne… Ils avaient été manipulés par Ambre… Aaargh ! Si ça sonnait si faux dans sa tête, ça ne pouvait qu’être pitoyable quand il essaierait de se justifier auprès de Jake…
Il avait lui-même l’impression d’être sorti du tambour d’une machine à laver après essorage. Encore tant d’éléments dont il ne mesurait pas les conséquences. Tous ses repères étaient chamboulés, les notions de bien et de mal bouleversées. Les amis d’hier l’avaient trahi, les ennemis, eux, se révélaient être leur seule chance de réussite… Les frères Smithen ? Leurs alliés ? C’était inconcevable… Devait-il faire confiance à Milern ? Après avoir été dupé aussi facilement par Ambre ? Comment savoir si lui aussi ne les menait pas en bateau ? Son sang battait sur ses tempes avec la régularité et la force d’un ferronnier, ses yeux injectés de sang le brûlaient. Et maintenant, il devait tout expliquer à Jake, alors que lui-même ne pensait pas avoir tout compris.
Frances Hart se retourna. Son aigrette vert et or tremblota. Elle croisa craintivement les bras sur sa poitrine.
— Je vous demande pardon ?
Son haleine faisait de la buée dans la lumière du lampadaire. Ses cheveux roux brillaient comme du cuivre sous son chapeau de paille.
— Je disais que vous sentiez la vanille, répéta James.
Ce soir, Frances s’était approchée des noirs secrets de la plus grande ville du monde. Mais, malgré ce qu’elle avait vu, elle se refusait à croire que le plaisir soit nécessairement synonyme de perdition.
Elle détourna les yeux.
— Parmi mes produits de toilette, aucun n’est parfumé à la vanille.
— Je ne parle pas de l’odeur de votre savon, je parle de l’odeur de votre peau.
— Vous aimez l’odeur de la vanille ?
— Surtout son goût, répliqua-t-il avec une gravité appuyée.
— Mon petit-fils adore le flan à la vanille, dit Frances.
Elle feignait l’indifférence, mais son cœur palpitait. James Whitcox n’avait besoin que d’un sous-entendu pour lui inspirer des désirs et des sentiments qu’elle n’était pas encore prête à partager.
Par bonheur, pensa-t-elle, il faisait sans doute trop sombre pour qu’il puisse les lire sur son visage.
Après un intervalle, il s’enquit :
— Ce que vous avez vu dans la boutique vous a choquée, n’est-ce pas ?
— Mais non, pas du tout.
— Pourtant, vous êtes toute chose.
À contrecœur, elle soutint son regard.
— Je suis en train de digérer le fruit défendu… et c’est peut-être un peu lourd pour moi.
James Whitcox esquissa un sourire.
— Méfiez-vous, madame Hart, il est peut-être véreux.
— Trop tard, monsieur Whitcox, répondit-elle.
Le sourire de James s’effaça brusquement.
Frances était tellement tendue qu’elle avait du mal à respirer. Devant elle, un escalier de pierre plongeait vers le sous-sol.
Très raide. Sans rampe.
Si elle trébuchait, elle ne pourrait se rattraper nulle part. Et ses jambes qui flageolaient !
Prudemment, marche après marche, une main appuyée contre le mur, elle descendit.
Il faisait sensiblement plus frais que dans la boutique.
La robe lavande apparut au-dessus de sa tête, puis glissa le long de son corps et fut ajustée en un clin d’œil par quelques secousses bien calculées.
Mon Dieu, il savait vraiment habiller – et sans aucun doute déshabiller – une femme… Compte tenu de sa réputation, une foule de ses semblables avaient dû profiter de ses talents. Combien ? Des douzaines ? Des centaines ?
Esme se contracta en songeant à sa vaste expérience des relations amoureuses et à ses propres lacunes.
Elle resta figée pendant qu’il attachait les boutons du dos de la robe. Il le fit rapidement jusqu’au moment où, arrivant aux derniers boutons, il ralentit la cadence. Plus que cinq… quatre… trois… deux…
Le souffle coupé, elle sentit ses doigts sur le haut de sa colonne vertébrale, directement sur sa peau nue, et frissonna. Il se rapprocha et posa un baiser léger sur sa joue, puis derrière son oreille, avant de saisir le lobe entre ses dents et mordiller doucement, mais assez fort pour déclencher d’exquis picotements.
À peine s’était-elle habituée à cette étonnante sensation qu’il faisait glisser ses mains sur ses seins, les prenait dans ses paumes, les pétrissait délicatement.
Dans un premier temps étourdie de plaisir, elle se ressaisit vite, choquée : il agissait comme si elle lui appartenait, comme s’il avait le droit de faire ce que bon lui semblait de son corps… ce qui, selon la loi, était le cas.
Son humeur s’assombrit aussitôt alors qu’il la caressait avec de plus en plus d’ardeur. Elle retint une exclamation de mécontentement. En dépit du tissu de la robe, de l’épaisseur du corset, elle avait l’impression d’être nue, livrée aux mains expertes de Gabriel.
Le problème, c’était que son corps la trahissait. Ses seins se durcissaient, son bas-ventre palpitait. Son esprit n’avait plus aucune prise sur ses émotions. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait.
Puis, aussi soudainement qu’il avait commencé ce troublant manège, Gabriel y mit un terme. Il la lâcha, et elle dut faire appel à toute son énergie pour ne pas vaciller. Les poings fermés contre ses flancs, elle songea que cet homme était diabolique. Comment osait-il la bouleverser de la sorte ?
Et cette fois, Gabriel vit ce dont tous parlaient : le sujet était bel et bien lui, et il était tout ce qu’il y avait de plus nu.
Ce dessin-là aussi était exceptionnel : l’artiste avait su capter la ressemblance avec un talent rare. Un talent stupéfiant, si l’on tenait compte que cette artiste n’était qu’une jeune fille n’ayant pas suivi de cours.
Il étudia la scène, notant qu’il était endormi en pleine nature, ce qui ne lui arrivait pratiquement jamais. En fait, il ne se rappelait avoir fait la sieste en plein air, nu comme un ver, qu’aujourd’hui même dans l’après-midi, après avoir nagé dans le lac.
Une vague réminiscence lui traversa l’esprit : la vision fugitive d’une tache bleue dans le vert des arbres et un petit bruit, un léger craquement évoquant une ramure écrasée sous un pied.
Ce qui le gêna. Il se hâta de se débarrasser de Carrow en l’expédiant d’une bourrade sur la banquette, où il s’étala.
Craignant soudain que Carrow ne passe par-dessus bord et ne se blesse, Lawrence sauta dans le phaéton, le récupéra et le redressa. Puis il s’assit et se rendit compte alors que Carrow l’observait.
— Vous êtes superbe, le savez-vous, monsieur ?
— Quoi ? Moi, superbe ?
Lawrence était mi-amusé, mi-décontenancé.
— Oui, et sacrément davantage que moi. C’est injuste.
— Oh, vous n’êtes pas si mal que cela, Carrow.
Lawrence considéra le visage du jeune homme. Traits d’une extrême finesse, nez mutin et délicat, lèvres pulpeuses entrouvertes, aussi roses que celles d’une femme.
Et il se demanda si ces lèvres étaient aussi douces qu’elles en avaient l’air…
Avant, dans un sursaut, de retrouver ses esprits et de mettre entre Carrow et lui autant d’espace que le permettait la longueur de la banquette. Son cœur battait à tout rompre.
Allez, à trois, j’ouvre. Un, deux… Je tire la porte du frigo, avant la fin de mon compte à rebours, comme on arracherait un sparadrap pour faire passer la douleur plus vite. Sauf que cette fois, ça ne fonctionne pas. Une odeur épouvantable me saute au visage, m’envahit les narines et s’engouffre dans ma gorge. J’ai beau retenir ma respiration, c’est trop tard, elle s’accroche à mes poumons, menaçant de me retourner le cœur et les boyaux.
— Putain…
Je n’y vois rien, mais quoi que j’aie découvert, enfermé là depuis des années, j’aurais préféré ne jamais le trouver. Comme mon corps ne s’acclimate pas à l’effluve pestilentiel, à en juger par la nausée qui m’étouffe soudain, je fourre ma lampe dans le réfrigérateur pour tenter de comprendre ce qui peut puer autant.
Des plats s’entassent sur les clayettes, pleins d’une moisissure jaunâtre presque entièrement sèche, plus ou moins foncée. Tout ce qui se trouvait là a pourri il y a longtemps. D’un geste rapide, je balaie l’intérieur du faisceau de ma lampe, avant de tirer un tiroir tout en bas, l’ancêtre du bac à légumes. Accroupi devant le réfrigérateur, je mets un long moment avant de comprendre ce que je suis en train de regarder. Une chose momifiée occupe tout le tiroir, et à en juger par la forme, ça n’a pas été une mince affaire de le faire rentrer là. J’échafaude une série d’hypothèses, en essayant de deviner ce qui a été caché là. Impossible d’y toucher, ça me répugne. Je pense à un chiot, un gros chat, ou encore un raton laveur. Mais je constate soudain que la chair asséchée n’appartient pas à un animal, et quand mon cerveau emboîte enfin les pièces du puzzle, je suis déjà presque à la porte du garde-manger.
Ma lampe torche tombe au sol, clignote deux, trois fois, avant de s’éteindre. Je détale à travers la salle, bouscule une chaise qui s’effondre dans un boucan de tous les diables, et j’émerge enfin de l’abri sur la place de la fontaine, pris d’une série de haut-le-cœur qui menace de me vider le ventre.
— Putain, putain, putain !
L’attente me rendait folle, à tel point que je finis par sortir mes livres pour étudier. Alors que j’en étais au deuxième round de jonglage entre les matières, mon portable vibra.
Reed : Je suis là. Quelqu’un m’a tenu la porte en sortant.
Je faillis en laisser tomber mon téléphone. Pendant une bonne demi-minute, je me transformai en ado hystérique. Je courus jusqu’au miroir, je lissai mes longs cheveux et les fis retomber soigneusement sur mes épaules, je me mis un peu de poudre…
J’allais remettre mes seins en place dans mon soutien-gorge quand on frappa à la porte. Trop tard pour les dernières retouches.
Quand je lui ouvris, Reed m’offrit un de ses fameux sourires éclatants, et tous les os qui constituaient mon squelette se transformèrent en gelée. Je le laissai entrer, heureuse que mes genoux ne m’aient pas encore lâchée.
Il. Ont. Menti.
J’ignorais que prendre un chien serait comme adopter un enfant. Ils m’ont demandé mon groupe sanguin—vous savez, au cas où le chien aurait un jour besoin d’un de mes organes—et ils ont voulu connaitre mon salaire annuel.
Haha. Je les ai bernés. Je ne gagne pas d’argent. Plus maintenant. Pas depuis que ma vie est partie en couille.
Mon nouveau chien est assis sur le siège passager, la truffe au vent et la langue qui bouge tellement qu’elle cogne parfois sa joue quand je prends un virage. Pourquoi je ne remonte pas la vitre, vous allez me demander. Eh bien, ça signifierait que je devrais supporter l’odeur de la bête. Je ne suis pas du genre à juger, étant donné que j’ai déjà rencontré certaines personnes dégoûtantes, et que certaines dégageaient des odeurs que je ne voudrais jamais avoir à sentir à nouveau. Sans parler du fait que ma propre odeur me dérange parfois quand je sors du gymnase… Mais ce chien, il mérite la palme de l’odeur la plus infecte au monde. On dirait un cul moite. Un cul moite qui aurait été fourré dans un sac de sport et oublié pendant des jours. Avant de se faire chier dessus. Voilà ce que sent mon chien.
Son employé doit me livrer le tableau dans la semaine, il sera temps à ce moment-là de poser d’autres questions sur sa collègue qui manque à l’appel.
Si j’étais capable de me servir d’un ordinateur je pourrais commencer maintenant, mais je suis incapable de démarrer cet engin. Je hais la technologie, elle nous prive d’intimité et de liberté. Avoir un smartphone c’est être suivi en permanence par n’importe qui pouvant vous tracer. C’est Lane qui s’occupe de toutes les recherches qu’on doit faire et ça, en dehors de chez moi. Rien d’électronique ici, pas même l’alarme. Cette maison abrite trois cambrioleurs de haut vol, ce sont les meilleurs détecteurs dont on a besoin.
Je soupire en me dirigeant vers le bar pour me servir un verre. Je ne sais pas quoi penser de cette visite à la galerie, en fait c’est surtout que j’ai des tonnes de possibilités qui tournent dans ma tête et aucune qui me convient. Elles sont toutes possibles, mais elles incluent toutes une fin atroce pour Brent.
Je souris en pensant que je n’en ai rien à foutre de devoir tuer ce mec, en revanche ce qui me contrarie c’est de penser qu’il a pu la frapper.
Je porte le verre de whisky à mes lèvres quand un bruit sourd retentit. Je me fige quelques dixièmes de secondes pour entendre la suite, mais le silence est revenu. Je pose mon verre, tire une arme cachée derrière les bouteilles dans le bar et m’engage en dehors du salon silencieusement. Aucun bruit dans le couloir, aucune présence, pourtant ce que j’ai entendu venait de là. Je m’avance jusqu’à ma chambre et colle mon oreille à la porte. J’entends Elya jurer et je déverrouille rapidement la porte. J’entre et la trouve au bord du lit à tenter de se lever.
— Nik ?
— Qu’est-ce que tu fous ? je demande en rangeant mon arme dans mon dos.
Je m’approche d’elle, elle a réussi à faire tomber la table de nuit et ce qui se trouvait dessus.
— Je…il faut que j’aille à la salle de bain, je ne peux plus attendre.
Je reste les bras ballant à me maudire d’être parti comme un voleur sans même penser qu’elle allait avoir besoin de moi pour se déplacer.
Je me penche et la prends dans mes bras, attrape cette foutue perfusion et l’emmène dans la salle de bain. Je la pose sur les toilettes et ressors pour lui laisser de l’intimité.
— Merde… je murmure.
Je reviens vers le lit et ramasse les dégâts. Je me sens stupide, j’ai agi avec précipitation et sans réfléchir, ce qui aurait pu avoir des conséquences plus graves. Elle aurait pu tomber et se blesser ou blesser le bébé.
J’entends l’eau du robinet couler et je retourne à la salle de bain pour la chercher. Je la ramène au lit, son corps toujours nu que je recouvre des draps. J’ai dit aux femmes de ménage de ne pas entrer dans ma chambre quand elles sont venues la semaine dernière, mais la pièce a besoin d’être dépoussiérée et les draps changés.
— Ne fait plus ça, je lance en m’asseyant sur le lit.
Elle sursaute et remonte les draps sur sa poitrine.
— Je t’ai appelé mais tu ne répondais pas.
Je ferme les yeux en jurant dans ma tête, je suis conscient que c’est de ma faute.
— Ne le fais plus.
Elle hoche la tête, son regard inutile posé sur moi.
— Tu as découvert quelque chose à propos de moi ? elle demande avec espoir.
J’observe son visage meurtri, ses cheveux entre long et court à la couleur étrange, un mélange de violet et de noir par endroit.
— Non, je finis par répondre.
Ses épaules s’affaissent, elle semble déçue. Je ne peux pas lui parler des suppositions, des choses qui pour l’instant n’ont rien à voir avec des faits. Je ne sais pas qui elle est et le peu d’infos que j’ai récolté pourrait se retourner contre moi. La prudence est de mise, c’est là la seule certitude que j’ai.
— Oh, dit-elle, tant pis alors. Mes souvenirs reviendront et je comprendrai enfin.
C’est ce que je souhaite aussi. Ses jambes se mettent à bouger sous les draps et son visage se crispe de douleur.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Je veux qu’elles fonctionnent, dit-elle avec détermination.
Je me lève du lit et tire les draps, ses jambes trop frêles tentent de se plier, ses muscles tremblent sous ses ecchymoses. Ils sont atrophiés du fait de l’immobilité.
— Laisse-moi faire.
Je pars dans la salle de bain chercher l’huile de massage. Elya suit chacun de mes mouvements au son. Je décapsule la bouteille près d’elle, elle fronce les sourcils.
— Qu’est-ce que c’est ? elle demande. Ça sent les fleurs.
Je souris en badigeonnant mes mains de l’huile au jasmin. Je monte sur le lit et attrape sa jambe droite. Elle pousse un petit cri et mes mains se posent sur ses mollets. Elle est si maigre. Je masse son muscle deux fois plus fin que celui de mon avant-bras, sa peau se met à pire qu’un petit arnaqueur sans couilles. Je n’ai aucune certitude quant à savoir s’il a quelque chose à voir avec l’état d’Elya, mais j’ai de gros soupçons tout de même.
Son employé doit me livrer le tableau dans la semaine, il sera temps à ce moment-là de poser d’autres questions sur sa collègue qui manque à l’appel.
Si j’étais capable de me servir d’un ordinateur je pourrais commencer maintenant, mais je suis incapable de démarrer cet engin. Je hais la technologie, elle nous prive d’intimité et de liberté. Avoir un smartphone c’est être suivi en permanence par n’importe qui pouvant vous tracer. C’est Lane qui s’occupe de toutes les recherches qu’on doit faire et ça, en dehors de chez moi. Rien d’électronique ici, pas même l’alarme. Cette maison abrite trois cambrioleurs de haut vol, ce sont les meilleurs détecteurs dont on a besoin.
Villa romaine, 27 avant Jésus-Christ
Je me faufile dans ces corridors que je connais par cœur pour les avoir empruntés des milliers de fois depuis ma naissance. Je ne devrais pas être là mais rien, pas même ce monstre de cruauté qui me sert de père, ne m’empêcherait de la rejoindre. Comme toujours, penser à elle me donne des ailes, j’accélère le pas, je guette le moindre bruit suspect jusqu’à ce qu’enfin je me retrouve devant sa porte. Elle m’a appris que prendre soin de ma personne est un premier signe de respect pour moi-même mais aussi pour les personnes qui me sont proches. Alors, je vérifie ma tenue, réajuste ma toge et le bandeau qui retient mes cheveux, renifle mes aisselles et, satisfait du résultat, je me décide à frapper.
– Mère ! m’écrié-je avant de me jeter dans ses bras lorsqu’elle apparaît.
Tout en m’étreignant, elle vérifie à gauche puis à droite et je sens son inquiétude à l’idée que quelqu’un puisse nous surprendre ainsi.
– Viens mon chéri, il vaut mieux ne pas rester là, entrons dans ma chambre.
Obéissant, je la suis tout en tenant sa main. J’ai 11 ans et à mon âge, je ne devrais pas agir ainsi, mais nous nous en fichons complètement, en tout cas dans ces moments qui ne sont réservés qu’à nous deux.
Elle s’assoit sur le coffre devant son lit et je la rejoins sans attendre.
Ma mère est la personne la plus belle, la plus douce et la plus tendre qu’il m’ait été donné de connaître et souvent je prie pour que le maître des dieux ne s’en aperçoive pas, sans quoi il pourrait être tenté de me la prendre. Que deviendrais-je sans elle, dans ce monde de brutes, ce monde où mon père est passé maître absolu ? Je trouve tellement injuste qu’une femme comme elle n’ait pas eu d’autres choix que d’épouser cet homme qui lui sert de mari. Elle s’est soumise à la volonté de son père, puis au mien sans jamais se plaindre, jusqu’à ma naissance. Moi, Priam, son fils, je suis à ce jour sa seule rébellion. Ma mère m’a appris la bonté, le pardon et la générosité. Grâce à elle, je ne me réjouis pas du malheur des autres, je ne m’offusque pas des erreurs sans conséquence et j’essaie dans la mesure de mes moyens d’aider mon prochain. Mais je reste un enfant et surtout, je ne dois pas trahir ma véritable nature. Mon père ne supporterait pas de voir la moindre sensibilité chez son fils unique, son unique héritier.
Wahoo ! Sexy le mouvement !
Et soudain, un visage, un regard vert qui me fusille, me transperce, s’engouffre sur le chemin de mon cœur pour s’y planter sans une once d’hésitation. Ma poitrine réagit sous cet assaut inattendu. Je manque d’air pendant qu’une bouffée de chaleur me laisse pantelante.
Il se passe quoi là ?
Fuir me permettrait, je le sais, de reprendre mon souffle, mais je ne suis pas en mesure de tenter quoi que ce soit. Les yeux émeraude qui me fixent sans sourciller m’attirent irrésistiblement, m’enlacent, me caressent. Je me sens rougir, un brasier me dévore, je suis impuissante et j’adore ça. Je le laisse me consumer sans me battre et j’en redemande. Le temps s’est arrêté.
répondent toujours… et parfois même, en intervenant
directement. Par exemple, vous demandez
un meilleur emploi, et voilà ! — un ami vous téléphone
pour vous dire que sa merveilleuse compagnie
est en période d’embauche. Par contre, la
plupart du temps, les anges nous répondent à travers
des conseils divins.
Les conseils divins nous donnent des indications
positives et saines, et peuvent nous parvenir
à travers des sentiments intuitifs, des idées
brillantes, des visions et des rêves ou des signes.
Les signes incluent toutes les choses significative
que nous voyons ou entendons qui répondent à
nos questions ou à nos besoins.
Dans la classe des plus jeunes enfants, ils n’étaient que sept et tous les sept
n’aimaient pas aller { l’école. Tu comprendras pourquoi quand je t’aurai présenté leur
maîtresse, « Mademoiselle Petsec ».
Ce n’était pas son vrai nom, bien sûr, mais c’est ainsi que ses élèves l’appelaient...
Toujours de mauvaise humeur, elle parlait très très très vite, avec des mots très très très
compliqués. Les enfants ne comprenaient rien, ne retenaient rien, et forcément, quand elle
les interrogeait, ils ne savaient rien. Alors elle s’énervait et les punissait.
la vie durant un détournement de voiture à main armée en
1995, j’ai consacré mon temps à la recherche et à l’enseignement de
telles expériences. Au cours des cinq dernières années seulement,
il semblerait qu’un nombre croissant d’entre nous a vu, entendu ou
senti la présence d’un être céleste, si on se fie au nombre croissant
de récits angéliques que j’ai reçus.
Quelque 55% des 1 700 Américains adultes sondés par l’Université
Baylor en 2008 ont rapporté avoir été «protégés du mal par
un ange gardien ». L’enquête incluait un nombre statistiquement
significatif de gens qui ne se considéraient pas religieux, ce qui
illustre que les anges aident tout le monde, sans discrimination.
Les anges sont parmi nous en ce moment même, et vos anges
gardiens sont avec vous tandis que vous lisez cette phrase. Ils font
connaître leur présence afin d’aider à atténuer les craintes terrestres
concernant l’avenir et pour vous guider sur le sentier de votre
mandat de vie divin
— Qu'en penses-tu? lui demanda Sophie.
— On dirait les murs d’une école maternelle que les enfants auraient décorés avec leurs doigts.
Elle eut un large sourire.
— Original, n’est-ce pas ?
Elle avait trouvé ce moyen peu onéreux de renouveler le décor de la pièce qu’elle trouvait sinistre et sombre.
— Je venais de changer le papier peint, remarqua-t-il.
— Seigneur, tu as payé pour ça ?
— Oui, une certaine somme.
— Tant pis, répondit-elle en contemplant son œuvre inachevée. Je crois que je vais choisir le rouge.
— Tu n’as pas l’intention de peindre cette pièce en rouge !
— Tu penses que ce serait trop vif? s’enquit-elle en se grattant la joue.
Grayson était furieux. Sophie s'en réjouit et se dit soudain qu’elle n'aurait peut-être pas besoin de l’attaquer en justice ou de donner un concert pour se débarrasser de lui.
— Le jaune ne serait pas mal non plus, plus lumineux peut-être... ou bien un joli bleu... le bleu a un pouvoir apaisant. Qu’en penses-tu? Le jaune ou le bleu? lui demanda-t-elle le plus sérieusement du monde.
L’espace d’un instant, il sembla considérer la question mais soudain il secoua la tête et darda sur elle un regard meurtrier.
— Le bleu, s’empressa-t-elle de continuer. Apaisant pour nous deux... Moi je jouerais dans une atmosphère de calme et toi tu travaillerais dans un cadre propice à la détente. Tu as l’air d’en avoir besoin, de te détendre, je veux dire.
— C’est toi qui me tapes sur les nerfs !
— Raison de plus pour renoncer à ces fiançailles ridicules et pour me rendre ma maison.
Tout à coup, elle comprit que sa rie avait changé depuis longtemps sans qu’elle en soit avisée. Elle avait poursuivi son chemin sans se rendre compte que tout n’était que mensonge. Elle n’avait jamais été libre. Elle n’avait jamais été aimée.
Depuis combien de temps Conrad avait-il commis cette infamie ? Un mois ? Un an ?
Comment avait-elle pu être assez bête pour ne rien voir venir? Pour s’imaginer qu’elle avait toujours une place dans le cœur de son père ?
- Physiquement ? Non, madame. Mais avec sa langue de vipère, il anéantirait une compagnie entière de mercenaires !
Il avait pris l’habitude de marquer une pause suffisamment longue pour l’inviter à lui répondre, mais pas au point de créer un malaise. Gilly se demandait si c’était un talent inné ou s’il avait appris, à ses dépens, à maîtriser l’art de l’interrogatoire.
— Pas d’objection, apparemment, enchaîna-t-il, j’inviterai donc la comtesse à nous accompagner.
— Je ne possède pas de tenue appropriée, mais j’en confectionnerai une, maintenant que je sais que les écuries sont ouvertes aux invités, intervint Gillian.
Mercie parut d’abord déconcerté, puis agacé.
— Si nous allions sélectionner une monture pour lady Greendale ? proposa-t-il à sa fille en lui tendant la main. Pour former une alliance avec un cheval ou une personne du sexe opposé, il est indispensable de le courtiser. Surtout, ne répète jamais cela à ta gouvernante, Lucy.
Comme si elle répéterait quoi que ce soit à qui que ce soit.
Mercie entraîna la petite de stalle en stalle. Au bout d’un moment, il la souleva dans ses bras, geste qu’elle était assez grande pour refuser et assez sage pour apprécier. Ravie, la tête posée sur l’épaule de son père, elle se laissa transporter d’un cheval à un autre.
Devant le spectacle de ces deux têtes blondes nichées l’une contre l’autre, le duc murmurant de temps en temps quelques mots à la fillette, Gilly eut un pincement au cœur. Pauvre Helene, elle n’avait jamais connu ce bonheur simple d’une expédition aux écuries entre père et fille. Elle ne le connaîtrait jamais. Elle ne pourrait jamais non plus arroser les plantes dans la bibliothèque tout en observant à la dérobée le duc occupé à écrire à ses anciennes relations militaires, dont beaucoup étaient restées sur le continent.
Ni lui peler ses oranges.
Ni l’embrasser. S’étourdir de son parfum. Sentir son cœur battre au rythme ferme et régulier d’un cheval au trot.