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Marjorie fut réveillée par des coups discrètement frappés à sa porte. L’espace d’un instant, elle s’attendit que la porte s’ouvre, puis se souvint que c’était elle qui avait la clé. Elle se redressa, passa la main sous l’oreiller et tâtonna jusqu’à ce qu’elle sente sous ses doigts le métal froid.
Serrant la courtepointe du lit autour de ses épaules, elle glissa les pieds dans ses souliers et gagna la porte en bâillant.
— Qui est là ? demanda-t-elle en s’appuyant contre le battant de chêne.
— C’est moi, répondit la voix de Graeme.
— Quelle heure est-il ? demanda-t-elle en jetant un coup d’œil vers la fenêtre.
Le ciel était encore sombre et le resterait jusqu’à 9 heures du matin, mais elle avait l’impression qu’il était encore très tôt.
— 5 h 30. Ouvrez la porte avant que je ne réveille toute la maison.
— Revenez à une heure plus décente. Une dame ne reçoit pas avant le lever du soleil.
Les choses avaient changé. Désormais, c’était elle qui décidait quand elle ouvrait sa porte, et à qui. Et le fait de l’entendre pratiquement grincer des dents rendait cette petite victoire d’autant plus douce.
— Je vous ai apporté un cadeau, dit-il au bout d’un moment.
— Vous me montrerez cela au petit déjeuner.
— Il risque de se gâter, d’ici là.
De se gâter ? Lui avait-il apporté de la crème glacée ? Ou bien une fleur rare qui ne s’épanouissait que la nuit ? De tels présents auraient été aussi déplacés l’un que l’autre, étant donné qu’elle n’était pas son invitée et qu’il n’était pas son prétendant, mais l’idée qu’il cherche à lui être agréable et qu’il ne puisse pas même attendre le lever du jour pour lui remettre son présent fit battre son cœur un peu plus vite.
Elle fit tourner la clé dans la serrure et ouvrit la porte. Son cœur se mit alors à battre la chamade. Dans la pénombre du couloir, la barbe naissante qui obscurcissait le bas du visage de Graeme atténuait la ligne dure et nette de ses traits. La façon dont ses cheveux trop longs et humides encadraient son visage lui conférait un air aussi désarmant que séduisant.Puis son regard quitta son visage, descendit plus bas… et s’arrêta net.
Il portait un kilt. Certains de ses hommes en portaient, comme elle avait pu le constater en regardant par la fenêtre, mais c’était la première fois qu’elle le voyait vêtu ainsi.
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