Je tourne sur moi-même afin qu’elle m’examine. La petite robe noire que je porte est légèrement serrée, le décolleté un peu trop plongeant, mes talons beaucoup trop hauts pour pouvoir marcher avec, et mes cheveux noirs sont beaucoup trop raides comme des baguettes. Il n’y a que mon maquillage qui reste léger et qui est à mon goût.

Son sourire s’élargit, elle a l’air satisfaite du résultat.

— C’est parti, tu vas tous les faire tomber. Je souris à sa réflexion.

— Tu m’étonnes, le premier qui s’approche de moi, je lui mets mon poing dans ses couilles.
Dottie secoue la tête comme si elle était exaspérée.

Des cheveux bleus passent devant mon visage. Avery vêtue de son t-shirt noir de Captain America et de sa perruque, branche son casque, et passe la musique suivante.
Je n’ai pas déjà fini mes cinquante minutes, si ?
Un coup d’oeil vers ma montre, et ça fait à peine une demi-heure
que je mixe, qu’est-ce qu’elle fait ?
Elle se penche vers mon oreille, avant de me chuchoter quelque
chose que je ne comprends pas la première fois.
— Concentre-toi sur la musique, le reste n’est que superficiel pour l’instant.
Elle a raison, je ne devrais pas laisser mes émotions prendre les
commandes de mon corps alors que je bosse. Je hoche la tête pour lui montrer que j’ai compris. Elle commence alors à mettre l’une de ses musiques. Le public hurle de satisfaction. C’est fou comme ils répondent présents à chacun de ses sons. J’en profite pour mixer avec elle. Et je rajoute des basses et de temps en temps nous mixons tous les deux en même temps. C’est du délire, on s’amuse et en plus elle sourit tout le temps.
Les musiques s’enchaînent et je laisse la place à Avery. Elle fait
ça comme une pro, comme si c’était son destin ou qu’elle avait joué avec les platines toute sa vie. Herman a bien fait de la faire signer pour notre label, parce que je suis certain que d’ici peu les autres labels se battront pour l’avoir.
Je reste en retrait sur la scène, mais je ne la quitte pas totalement. J’écoute sa musique, elle a quelque chose qui me donne envie de l’écouter encore et encore.

C’est de la folie. Impossible de monter sur scène. Je suis totalement terrorisée. Ça va faire deux minutes que le chrono devant moi affiche que je devrais déjà faire mon travail, mais je n’y arrive pas.
Je respire un bon coup. La boule d’angoisse commence à diminuer à force de me dire que c’est possible, que je peux le faire. Je ne peux pas faire ça à Sasha.
Je souffle une dernière fois, et cours sur le devant de la scène en levant les bras, et je me lance.
— Mesdames et Messieurs, veuillez accueillir ce soir, le nouveau
Martin Garrix du hardstyle, l’incroyable, le ténébreux, le sexy… DJ TRIIIIIIIIPLE S !!!
Le public est en délire. Ils sifflent, tapent dans leurs mains, crient et sautent dans tous les sens.
Sasha sort de ses platines en sautant comme un fou. Son sourire est tellement grand que l’on peut voir qu’il est vraiment heureux d’être là. Il commence son set par The first light, la première chanson que j’ai entendue, et dont je connais par cœur chaque basse, chaque note de musique. La foule face à moi a l’air encore plus absorbée par la musique que je le suis.
Je commence à me remuer et à danser avec eux. Finalement, ce
n’est pas si compliqué que ça, et je commence même à m’amuser aussi.

"Depuis toutes ces années, j’ai toujours eu envie de l’avoir au moins une fois dans mon lit.
La raison ? Une pure vengeance."

"Le doux souffle de ses paroles me fait encore plus frissonner. Je n’arrive pas à sortir un mot. Je la regarde dans ses yeux turquoise. Ils sont tellement magnifiques. J’arrive seulement à lui faire oui de la tête et lui montrer mon ordinateur du doigt. Aucune fille ne m’a jamais mis dans un état pareil. C’est totalement irréaliste. Je ne comprends pas tout ce qui m’arrive. C’est comme si j’étais encore un ado, et même en étant ado je n’ai jamais été dans cet état."