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Je m'allongeai en chien de fusil et sentis son bras m'entourer. Rien de romantique, cependant. C'était un bras protecteur, comme s'il avait peur que je ne tombe du canapé pendant la nuit. Aussi je m'autorisai à m'endormir sans même me demander si j'avais mauvaise haleine ou non.
Ça fait tellement de bien quand on lâche prise...
Afficher en entierJ'aime mon pays, c'est le gouvernement qui me fait peur.
Afficher en entierJe m'installais à mon bureau pour écrire chaque série de chiffre. 55431 ; 23185 ; 3211911. Ce qui donnait 554231853211911. Je fixai ce nombre jusqu'à ce que l'ordre prenne le pas sur le chaos. En fait la séquence était assez élémentaire. Les quatorze premiers chiffres correspondaient à la base inversée de la suite de Fibonacci où chaque nombre est la somme des précédents. A partir de 1, la suite 1,1,2,3,5,8,13,21,34,55 est donc un classique (1+1=2, 1+2=3, 2+3=5), etc. Par conséquent en enlevant 911, on obtenait une suite de Fibonacci à l'envers, rien d'autre. Mais justement: il y avait ce 911.
Afficher en entierVoici le lien des 2 premiers chapitres du livre :
http://fr.calameo.com/read/0008482823c6fa12ac123
Bonne lecture !
Afficher en entier-Rentrons, fit-il en m'entraînant vers la porte donnant sur le couloir.
Je m'écartai et grimpai dans son lit.
-Une minute ! Vous ne pouvez pas rester. Je vais vous raccompagner dans la chambre de mes parents. Et puis, il est encore tôt... Venez !
Je posai ma tête sur l'oreiller et remontai la lourde couette jusqu'à mon menton.
-Non.
-Voyons, Digit ! Il n'y a aucun danger, je vous assure... Nous pouvons dormir chacun de notre côté, maintenant.
-Non.
Je ne serais sortie de ce lit pour rien au monde.
-D'accord, admit-il enfin en venant s'asseoir près de moi. Je l'avoue, je ressens quelque chose, moi aussi. Quelque chose de fort. Mais je ne devrais pas. Vous avez dix-sept ans, vous êtes sous ma responsabilité et si je cédais à mon attirance, vous savez pour qui je passerais ?
J'éprouvais une telle fatigue, soudain, que même mes hormones commençaient à s'endormir.
-John, répondis-je sans lever la tête, j'éprouve des tas de trucs que je n'ai pas l'énergie d'exprimer, et je ne crois pas avoir réussi à vous les cacher. Mais là, je craque. J'ai été jetée d'une voiture en marche, menacée d'un revolver et lancée à travers une baie vitrée. Vous avez beau être incroyablement attirant, vous êtes aussi ma seule garantie de ne pas me faire hacher menu pendant mon sommeil. Je reste ici, et vous aussi. Et promis, je n'enlève pas ce magnifique pyjama de star. Maintenant, venez vous coucher.
Sans un mot, il contourna le lit et grimpa de l'autre côté.
Je soupirai d'aise.
Rien ne pouvait plus m'arriver. Je m'étirai sur le matelas confortable et me tournai pour jeter un dernier regard à John avant de m'endormir. Mais il était en avance d'une étape sur moi : allongé sur le côté, redressé sur un coude, il me regardait intensément.
-Quoi ? lâchai-je.
-Depuis tout petit, je me suis toujours fixé des objectifs. Aujourd'hui, j'arrive au tournant de ma carrière. L'enjeu de cette mission est décisif. Si je ne réussis pas, je suis cuit. Mais ce soir, en vous racontant mon histoire, j'ai compris pour la première fois de ma vie qu'il y avait plus important que mes ambitions.
Il effleura mon cou en m'enveloppant d'un regard ardent.
-Primo, poursuivit-il, je voudrais vous enlever ce pyjama. Et secondo, je voudrais que vous ayez dix-huit ans tout de suite.
Il m'embrassa, et ce fut exactement comme dans mes rêves : lent, très doux. Somptueux.
Bien sûr, John fut le premier à s'écarter.
-Désolé, murmura-t-il en m'embrassant une fois encore.
Puis il repoussa les mèches de cheveux qui me cachaient le visage. Je n'avais jamais vu une personne aussi peu désolée de ma vie.
-Je vous pardonne, concédai-je, juste avant de sombrer dans un sommeil de plomb.
Afficher en entierHelen entra et nous entraîna vers le couloir.
-Si vous comptez prendre l'avion, il va falloir vous changer. Et aussi... hum, prendre une douche.
-Enfin !
Je la suivis vers une pièce rappelant un vestiaire de lycée version FBI, où elle me tendit une savonnette toute neuve, un minuscule flacon de shampoing et un grand sac plastique contenant ma nouvelle tenue.
La douche fut décevante car l'eau restait tiède et s'arrêtait de couler toutes les deux minutes. Mais j'avais apprécié le shampoing et la savonnette. Une fois sèche, j'ouvris le sac mystérieux. En quoi allais-je me déguiser ?
Je retins un petit cri admiratif devant le tailleur noir en laine mélangée (très mélangée, mais bon...), dont la coupe mettait en valeur les endroits susceptibles d'assurer une promotion à celle qui le portait. J'avais aussi droit à un chemisier de soie crème. Manifestement, on me donnait le rôle de femmes d'affaires. Quand aux escarpins de rigueur, les talons étaient un peu hauts à mon goût, mais ça irait. [...]
John m'attendait dans son bureau, rasé, vêtu d'un autre costume très élégant et très cher (sûrement pas un prêt du FBI).
-Hé ! Sensas..., murmura-t-il en levant le nez de son courrier. Alors comme ça vous êtes mon associée ? Mais comment vais-je faire pour rester concentré sur nos dossiers ?
Afficher en entierDepuis que je suis bébé, il y a des choses que les autres ne voient pas et qui me sautent aux yeux. Je peux analyser des millions de données et les disposer dans un arrangement logique. Ou bien trouver la structure d'un ensemble qui paraît complètement aléatoire.
Ainsi, à onze mois, j'étais capable d'assembler un puzzle de trois cents pièces. A deux ans, j'étais passée à mille pièces. A neuf ans, je voyais clairement comment agencer un groupe de deux milles chiffres. [...]
Je trouvais ça plutôt sympa jusqu'à ce qu'on me prenne pour une cinglée.
Afficher en entierJohn sortit son pistolet et fixa un silencieux a l'extrémité. Et avec la même désinvolture que si nous étions à un stand de foire, il tira sur les quatre coins de la grille masquant la fenêtre du rez-de-chaussée. Il retira ensuite les barreaux et les lança sur les vitres (une manœuvre beaucoup plus bruyante...). Puis il grimpa à l'intérieur.
-Venez, Farrah...
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