Vincent Erno, Tome 8 : Nore

Quelle lecture ! C’est ce que j’ai pensé en fermant le livre. La vie tient parfois à un fil. Au hasard d’une rencontre. Un moment d’inattention et le monde bascule. Vers la fin. Vers l’éternité. Le hasard ne fait pas toujours bien les choses. Pourquoi tant de cadavres mutilés si affreusement? Y a-t-il un serial killer qui fait de Paris son terrain de jeu? Jeu de vilains. Faits d’atrocités. D’horreur. Des hommes et des femmes sont pris dans un filet invisible. Ils donnent des ruades pour s’extraire de ce trop-plein d’angoisse. Une angoisse qui ne s’explique pas et qui, pourtant, les enveloppe d’un lourd voile de suspicion. Trois histoires qui s’entremêlent. Frédéric, le musicien, n’y comprend rien. Il ne se doute de rien. Quel lien y a-t-il entre un paquebot en pleine mer, une hécatombe dans Paris et une mission secrète?

L’auteur nous fait atterrir, dès le début, dans une hécatombe. Le ton est donné. Nous ne lèverons plus notre nez de ce polar, avant de l’avoir terminé. Les personnages, leur histoire, se mettent en place tranquillement. Puis, tout s’accélère jusqu’au bout pour finir en apothéose. Le lecteur s’accroche, avec plaisir, à l’histoire qui lui fait louper une ou deux inspirations, deux ou trois battements de cœur. C’est une belle plume qui, peu à peu, fait s’imbriquer trois histoires étrangères l’une à l’autre. Que se passe t-il vers Saint Amand? Dans un trou perdu, isolé du reste du monde? Et cet assassin qui tue un dilettante!

Dans ce polar, le suspens est prenant et l’histoire addictive. Que va faire l’inspecteur Erno pour mettre la main sur ce tueur sans remords? Semblant badiner, l’auteur fait monter la température au fil des pages, avant une fin digne d’un feu d’artifice. Chaque personnage joue pleinement son rôle. Aucune fausse note. Le lecteur n’arrête pas de se poser des questions : qui sont tous ces hommes? Toutes ces victimes? Que cherchent ils? Sont-ils dangereux? Comment tout cela va-t-il finir? Par contre, de belles découvertes se font sur le matériel dernier cri qui est utilisé. On dirait La CIA, non? Peut être. Les personnages s’en sortiront-ils sans aucune égratignure? Pas si sûr. Ce tueur ou serial killer se laissera-t-il piéger sans rien faire? À voir. Ce roman se déguste au coin du feu, par une journée pluvieuse ou neigeuse une tasse de thé, bien chaude, à la main.