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Si les Blancs avaient agi envers les Indiens comme les Barbares avec le monde romain, le président des Etats-Unis siègerait aujourd'hui dans un tipi, fumerait le calumet de la paix, prierait le grand manitou et, notons-le par parenthèse, le monde n'en serait pas plus malheureux.

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Tout de même, savoir que le grand Saint Louis est aussi celui qui, en France, promut l'ancêtre de l'étoile jaune, comment dire? Sur les blancs revers de son manteau d'hermine, cela fait tache.

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Un des petits royaumes issus de ces siècles de division s’appelle l’Austrasie. Il se trouve à cheval sur ce qui est actuellement l’Est de la France, l’Ouest de l’Allemagne, la Belgique et le Luxembourg. Il a Metz pour capitale et pour roi un de ces « fainéants » oubliés. L’homme fort du moment, qui a peu à peu capté à son profit tous les pouvoirs, est le « maire du palais », une sorte de Premier ministre de l’époque. Il est le fils d’une des familles montantes de l’aristocratie franque. Son ambition est sans limites. Il gère l’Austrasie d’une main de fer, rêve en outre de restaurer à son profit l’unité perdue du puissant Empire franc de jadis, ne cesse de livrer des batailles à ses rivaux des royaumes voisins, et les gagne presque toujours. Il s’appelle Charles.

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L’Espagne, l’Angleterre, ont connu tour à tour les Celtes, puis les Romains, puis la christianisation, puis la domination des rois germaniques. Allons plus loin. Franchissons le détroit de Gibraltar pour suivre d’autres Barbares germaniques des ve et vie siècles : les Vandales. Chassés d’Espagne par les Wisigoths, ils vont s’installer dans une des plus riches provinces de l’Empire romain, l’ancien domaine de Carthage, c’est-à-dire grosso modo l’actuelle Tunisie. Si l’on joue au jeu des cousinages historiques, on doit donc l’admettre : à ce moment de l’histoire, la Tunisie, ancienne province romaine, christianisée en même temps que Rome, puis devenue un royaume germanique (dirigé par des chrétiens ariens), est une proche parente de la Gaule, et surtout de l’Italie, ancienne province romaine chrétienne devenue un royaume aux mains d’Ostrogoths (également ariens). Tandis que la Scandinavie, d’où sortirent, des siècles plus tôt, les mêmes Vandales, est étrangère à cette histoire. Elle ne fut jamais colonisée par Rome.

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À dire vrai, en mettant ainsi notre pauvre vieux Franc sur le gril du scepticisme, je n’innove en rien. Tous les grands historiens républicains l’ont fait depuis longtemps. Pour eux, qui n’aimaient guère les rois et se méfiaient de la religion, cette histoire de « baptême » de leur beau pays était une scène primitive trop embarrassante pour ne pas chercher à la torpiller d’une manière ou d’une autre. Il paraît qu’au début du xxe siècle, un éditeur facétieux ou étourdi, pour raconter la conversion du païen à la suite de la bataille de Tolbiac, avait osé dans un manuel d’histoire un passage à la ligne redoutable, qui faisait qu’on y lisait cette phrase : « Et Clovis embrassa le cul-te de sa femme. »

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Passons aussi sur le rapport assez particulier que le roi franc entretint avec les vertus évangéliques qu’il était censé avoir embrassées : dans la vie quotidienne, il resta jusqu’à sa mort le grand païen ripailleur qu’il avait toujours été, et n’eut de cesse de faire massacrer les uns après les autres tous les membres de sa propre famille qu’il percevait comme des rivaux. C’étaient, là encore, les mœurs de l’époque. Faisons-lui ce crédit, il n’était pas le seul dans ce cas : on trouve encore dans le martyrologe du Vatican, ce catalogue de tous les canonisés, tel ou tel roi mérovingien qui fit pis et qui n’en est pas moins saint.

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La prodigieuse ascension du petit Franc peut se résumer en trois dates : En 486, le jeune chef à longs cheveux (chez les Francs, la chevelure est l’insigne royal) dont la tribu servait hier encore de force d’appoint à l’armée romaine bat à Soissons le général romain Syagrius. Celui qui se vivait comme « le roi des Gaulois » tentait, à sa manière, de faire vivre un des lambeaux de la puissance de Rome. Il restera le dernier représentant d’un monde qui, après lui, n’existera plus dans cette partie-ci de l’Europe.

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Notons enfin, codicille particulier ajouté à ce chapitre très général, que sur certains territoires aujourd’hui français, les Grandes Invasions eurent des conséquences indirectes, mais déterminantes. C’est le cas de la région que nous appelons la Bretagne. Sous l’Empire romain, Britannia, province romanisée peu après la Gaule, désigne cette grande île de l’autre côté de la Manche où vivent les Bretons, c’est-à-dire des Celtes, comme les Gaulois. Les légions la quittent au tout début du ve et, comme partout ailleurs, les populations tentent de se défendre face à de farouches envahisseurs. Ceux-là sont des guerriers germaniques nommés les Jutes, les Angles et les Saxons, venus de ce qui est aujourd’hui le Nord de l’Allemagne et le Danemark.

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Cherchez dans l’histoire universelle : cette figure n’est pas si fréquente. Je lis dans une histoire du peuple américain1 cette justification de la conquête des terres indiennes par les Blancs : tous les peuples, nous explique en substance l’auteur, ont dû conquérir leur territoire au détriment d’autres peuples qui y demeuraient précédemment. Ainsi, note-t-il à titre d’exemple, les peuples germaniques ont-ils conquis l’Europe au temps des Grandes Invasions.

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Surtout, la mythologie gauloise ainsi nationalisée au xixe siècle a réussi à enfoncer dans les têtes ce stéréotype qui y règne sans doute toujours un peu : nos racines, c’est la Gaule plus Rome, c’est-à-dire l’alliance de farouches guerriers et des merveilles de la civilisation latine. Le point amusant, c’est qu’à la même époque, pour des raisons similaires, les historiens de la moitié des pays d’Europe racontaient la même chose aux peuples de leur propre pays. Ouvrez la plupart des manuels d’histoire de nos voisins et vous verrez. Ailleurs, on ne dit pas « gaulois », souvent on dit celte, mais quelle importance, on a vu que c’était pareil. Les ancêtres des Autrichiens, ce sont des Celtes bientôt romanisés. Les ancêtres des Espagnols aussi. Et les Anglais ajoutent à cela un élément plus chic encore, leur Vercingétorix est une femme : Boudicca, une princesse guerrière qui a bravement défendu l’honneur du pays face aux Romains, avant que ceux-ci, glorieux vainqueurs, n’introduisent outre-Manche les belles routes et les beaux monuments – je n’insiste pas, vous connaissez la chanson.

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