Extraits

« – Alice, ma chérie. Quand tu t’es élancée après le lapin blanc, tu as pénétré dans un monde où le temps n’est pas linéaire mais cyclique. »

– Tu aurais donc… vu le futur ?

– Possible. Possible aussi que j’aie vu le tien. 

Dorothy analysait la situation. Des soldats entraînés voutes les entrées. Des portes contrôlées par code d'accès. Pas si simple, en effet...

Dommage qu'il ne soit pas question d'entrer dans une banque. Ça oui, ce serait une partie de plaisir. Elle avait dû, un jour, subtiliser une broche en diamants dans une banque censée être impénétrable. Elle réprima un sourire à ce souvenir.

À quoi bon s'amuser dans le passé quand le présent est un tel chaos ?

La semaine dernière, nous sommes allés assister à la chute du mur de Berlin, en 1989; avant-hier, j'ai emmené l'équipe fêter la victoire des Cubs de Chicago dans le championnat de base-ball de 1908.

Mais ce soir, c'est le grand jour.

Ce soir, nous allons assister aux premiers pas de l'homme sur la Lune.

Plus, je veux plus. Elle était tellement habitué à mentir qu'elle fut la première surprise de s'entendre dire la vérité :

- Je voudrais que vous m’emmener, s'il vous pait. Je ne peux pas rester ici.

Elle ne supportait pas l'idée de rester en retrait, "planquée", comme une petite chose fragile qu'il faudrait protéger du grand méchant monde.

- Je t'observe depuis plus longtemps, précisa-t-il.

- Comment donc ?

- Alice, ma chérie. Quand tu t'es élancée après le lapin blanc, tu as pénétré dans un monde où le temps n'est pas linéaire mais cyclique.

J'ai pris l'habitude de le considérer comme un vrai scientifique. Mon égal, même. J'étais persuadé que c'était la recherche scientifique qui l'intéressait.

À aucun moment je ne me suis douté qu'il pouvait avoir d'autres motivations.