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Nos plus belles années



Description ajoutée par ClaraWange 2023-03-03T11:29:00+01:00

Résumé

Jade et Ambre entament leurs études à Lille avec des attentes opposées. Fêtes et rencontres pour l’une ; cours et réussite scolaire pour l’autre. Malgré leurs différences, les deux meilleures amies s’accordent sur un point : ce seront leurs plus belles années. Plongées dans la vie étudiante, Jade et Ambre cherchent leur nouvel équilibre en essayant de préserver leur amitié. Mais tout vole en éclats quand elles rencontrent Léo : beau, charmant, populaire. Et dangereux.

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Classement en biblio - 410 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Cristalbleu 2023-05-01T19:14:32+02:00

Oh, papa.

On peut bien sûr avoir un dîner dans le calme durant lequel je te raconte comment ça se passe à Lille. Comment je crève à l'idée d'y retourner. Comment je crève d'avantage parce que je me raccrochais à l'idée qu'ici, ce serait mieux. Mais qu'en fait, ça me suit partout. Comment je peux encore sentir les mains de ce garçon sur ma peau et son souffle dans mon oreille. Cette larme qui roule sur ma joue et qui me hante. Comment la distance n'a rien changé. Parce que les ombres sont en moi. Comment je suis toujours au fin fond de ce putain d'océan, à agoniser. Comment rien ni personne ne m'aide à sortir la tête de l'eau, parce que je n'arrive pas à saisir les mains qu'on me tend.

Comment j'ai peur.

Mais ça, je doute que ce soit l'idée que tu te fasses d'un dîner dans le calme. Alors je vais sourire. Et je vais te dire que ça va.

Et peut-être qu'à force de le répéter, ça finira par devenir vrai. Peut-être que ces ombres finiront par disparaître.

Parce qu'au fond, ça va. Tout va bien. Non ?

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Commentaires les plus appréciés

Diamant

Ce roman a été une véritable claque. La plume est fluide et agréable, je n'avais pas envie de m'arrêter.

L'histoire m'a d'autant plus touchée parce que je me suis tellement retrouvée dans le personnage de Ambre (a quelques détails près). Et Jade.. Mon dieu Jade. J'avais envie de rentrer dans le livre et de la prendre dans mes bras, lui dire que tout allait finir par s'arranger, qu'elle n'était pas toute seule et que je savais.

Dans un passage où Ambre parle de ses doutes, de ses appréhensions, de son questionnement, j'ai pensé l'espace d'une demi seconde que je pouvais prendre mon téléphone et lui envoyer un message pour la rassurer et lui dire qu'elle se trompait.

Je me sentais tellement impliquée dans ce roman, dans cette amitié.. Les précieuses.

Ce roman est un coup de cœur phénoménal. J'ai envie de le relire encore des dizaines de fois tant il m'a touché. Je n'avais pas l'impression de lire un livre, mais plutôt qu'on me racontait une histoire réelle, parce que les sujets abordés sont si vrais. Et l'autrice les a abordé d'une superbe manière, sincère, sans enjoliver les choses, sans les romancer ni les rendre plus belles. Elle n'a pas fait croire monts et merveilles au lecteur, elle a simplement raconté la vérité d'une manière si vraie.

Les triggers warning sont donnés avant même le début de l'histoire afin de préparer le lecteur à ce qu'il va pouvoir lire : agressions et violences sexuelles (notamment à l'université) et une scène de viol, qui peuvent heurter la sensibilité de certains lecteurs.

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Bronze

Admirez un peu cette jolie couverture, toute de rose vêtue, fleurie, tout en douceur. Ouvrez ce livre et vous y verrez une très élégante mise en page, tout en finesse et délicatesse. Un design qui n'est pourtant absolument pas à l'image de ce qui nous est raconté dans ce livre, faisant tampon, mettant du baume au cœur malgré tout. Violences sexuelles et sexistes, harcèlement de rue, (non) consentement sont les thèmes abordés dans ce roman young adult (et non pas pour adolescents comme c'est mentionné), où l'on se rend vite compte que rien n'est rose...

Nous sommes d'ailleurs prévenus avant même que l'histoire ne démarre : « Nos Plus Belles Années est un roman qui traite des violences sexistes et sexuelles à l'université. Il contient des scènes de harcèlement de rue et une scène de viol. Le contenu de cet ouvrage peut donc être difficile à lire. Vous trouverez à la fin de ces pages une liste de ressources et de contacts à laquelle vous référer en cas de besoin. Faites attention à vous et à vos proches, Clara ».

Pour ma part, je n'y ai rien trouvé de difficile, les passages en question étant peu détaillés. On sait qu'ils ont lieu sans être clairement décrits, seuls l'avant et l'après (pour la scène du viol) sont nettement dépeints (de manière très réaliste d'ailleurs). Mais je peux comprendre qu'ils peuvent mettre mal à l'aise, être difficiles ou choquer un public plus jeune ou moins averti que moi.

Tout commence le jour où Ambre et Jade emménagent dans leur petit appartement d'étudiants à Lille. Elles viennent de quitter Bordeaux et leurs familles pour démarrer une nouvelle vie, celle de la vie étudiante, censée leur offrir leurs plus belles années. L'une y voit l'opportunité de s'épanouir dans les études pendant que l'autre y voit l'occasion de faire de nouvelles rencontres et de découvrir les fêtes estudiantines. Car si Ambre et Jade sont inséparables et meilleures amies depuis l'âge de sept ans, elles n'en sont pas moins très différentes l'une de l'autre et ont des attentes opposées quant à leurs cinq prochaines années d'études.

Lors de la fête d'intégration, elles font la connaissance de Léo, un étudiant de seconde année assigné au pôle « sécurité ». Alors qu'il se montrera charmant avec l'une, il se révélera un monstre avec l'autre...

Le gros et seul point négatif de ce roman : les personnages 100% clichés. On a d'un côté Ambre, jolie sans le savoir, la tête sur les épaules, sérieuse et assidue dans ses études et dans la vie de tous les jours en général, discrète, timide, casanière, angoissée, qui n'aime pas faire la fête, qui n'est jamais sortie avec un garçon et qui ne boit jamais d'alcool. De l'autre côté, nous avons Jade, très jolie et qui le sait, cool, populaire, insouciante, débordante, extravertie, et qui se prend des murges à chaque fois qu'elle fait la fête (quasiment tous les soirs donc). Ni l'une ni l'autre ne font dans la demi-mesure et leurs personnalités diamétralement opposées rendent leur amitié, certes profonde, mais trop peu crédible à mon sens. Il en est de même pour les personnages secondaires : le beau gosse populaire, l'ami fidèle secrètement amoureux, les filles qui ne pensent qu'aux garçons et à leurs tenues, les garçons qui ne pensent bières et filles qu'avec leur service trois-pièces, etc. Le langage qu'ils utilisent est immature. Les "meuf" ou "mec" à tout bout de champ, autant que les nombreux "put***" en début ou fin de phrases, deviennent rasants à la longue (je doute que les jeunes de dix-huit ans s'expriment tous de cette manière). Ils parlent par sigles : BFF, BDE, BDS, BDA (les vieux comme moi devront aller sur Google pour en connaître la signification de certains).

C'était donc mal parti. Et je dois dire que Jade m'a insupportée dès les premières pages. Mais dans ce roman à deux voix, Clara Héraut a finalement bien approfondi la psychologie de ses deux personnages principaux, et notamment celle de Jade. J'ai pu réussir à l'apprivoiser, à la cerner. Je me suis finalement beaucoup attachée à elle, je l'ai même trouvé bouleversante sur la fin. Quant à Ambre, elle est attendrissante tout-plein, et ce dès le premier chapitre.

Quant à l'histoire, si on n'y croit pas vraiment au début, elle finit tout de même par nous happer, dès que le drame a lieu en fait (car l'histoire en prenant un tournant bien plus réfléchi devient plus plausible, et les émotions s'en trouvent bien plus saisissantes). Le sujet sur les violences sexuelles et sexistes est subtilement bien traité, la vie estudiantine bien dépeinte, les ressentis des personnages joliment bien développés, les deux filles sont finalement très attachantes et savent nous toucher au cœur. Le dénouement est très émouvant, le discours de Jade à la toute fin est d'ailleurs aussi percutant que poignant, et on referme ce livre avec la boule au ventre.

Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Nicolas de Babelio pour la sélection et les éditions Hachette pour l'envoi de cet ouvrage. "Nos plus belles années" est le premier roman de Clara Héraut, je le trouve globalement réussi malgré mes quelques bémols (venant de mon âge sans aucun doute, puisque plus de quinze ans maintenant me séparent de mes années estudiantines). Le message que fait passer l'autrice à travers son roman est fort, efficace et malheureusement toujours nécessaire.

Et pour finir, n'oubliez jamais : Quand une fille ne dit pas "non", cela ne veut pas dire qu'elle a dit "oui". Quand une fille dit "je sais pas", cela ne sous-entend pas qu'elle dit "oui". Quand une fille dit "non", cela ne veut pas dire autre chose que "NON" !

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par maudetseslivres 2024-11-30T20:50:34+01:00
Or

⚠️ Attention aux TW ⚠️ renseignez-vous avant de l'acheter ou de le lire ⚠️

J'ai beaucoup apprécié ma lecture, qui a beaucoup fait écho et beaucoup résonné en moi

Les thèmes abordés sont très dur mais malheureusement d'actualité et résonnent beaucoup dans ce monde actuel...

L'autrice a une plume très fluide et les mots se lisent très rapidement.

L'histoire se déroule parfaitement bien et je me suis attachée plus à Jade qu'à Ambre.

Je m'excuse, car je trouve que ma revue n'est pas assez rédigée, mais je ne trouve pas les mots assez juste pour parler de ce roman qui reflète beaucoup notre société, la situation dans laquelle  beaucoup de femme vivent et la culpabilité que les femmes ressentent alors qu'elles sont victime et qu'elles ne devraient pas ressentir cette culpabilité 

Prenez soin de vous et n'hésitez pas à parler car la honte doit changer de camp ❤️

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Commentaire ajouté par MpBooktook 2024-11-15T23:34:39+01:00

J’ai adoré ce roman, je vais dire ce que j’aurais aimé savoir au début car j’avais des appréhensions mais franchement foncez. Premièrement je ne comprenais pas trop comment un garçon pouvait dans l’histoire changé leur amitié et je me demanderai comme sa se passerai ? Au début pour jade, on peut le dire, elle est détestable mais au fil de l’histoire on s’attache aux personnages surtout après l’événement (clairement on finit en pleure en encore plus à la fin) mais c’est une histoire tellement bouleversante que elle mérite d’être lu et d’être jugé à sa juste valeur. Ce livre est une pépite et vous en sortirez meilleur!!!!

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Commentaire ajouté par luna-swan 2024-09-29T20:09:15+02:00
Or

Dire que ce livre n’aura eu aucune incidence sur moi serait mentir. La vérité, c’est qu’il m’a boulversée jusqu’à son ultime phrase.

Jade est une jeune fille qui désire plus que tout cocher la liste des meilleurs moments à vivre durant son cursus étudiant. Les soirées, les amis, etc... Quitte à oublier qui elle est. Mais un soir, sa vie finit par prendre le tournant le plus traumatique et le plus terrible qui puisse êre. Ambre, sa meilleure amie et son antithèse se démène quant à elle à tenter de comprendre le changement si radical de son amie tout en s’aventurant vers des expériences qui ne lui font pas particulièrement envie. Le souci, c’est que la société contraint les jeunes personnes à se mettre en danger sous prétexte qu’à un certain âge, il faut avoir rempli un certains nombres de cases... Cette histoire est aussi douloureuse que dure et pourtant devrait être lue et partagée pour continuer de sensibiliser et d’éduquer. Pour que la honte change de camp. Pour que ça change. Et pour que les violeurs finissent enfin là où ils doivent demeurer.

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Commentaire ajouté par Niludi 2024-09-29T10:41:14+02:00
Argent

Un livre au sujet fort mais j'ai eu beaucoup de mal a ne pas prendre Jade en grippe. Je l'ai trouvé très agaçante dans sa façon de réagir par rapport a Ambre, et je suis étonnée de constaté dans les commentaires que je suis seule à avoir trouvé Jade immature et puérile

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Commentaire ajouté par marine_livraddict 2024-09-24T16:32:55+02:00
Bronze

Lisant de moins en moins de contemporain, Nos plus belles années s'est révélé être une lecture bien sympathique, dont les sujets traités sont très actuels, avec des messages forts, des messages d'espoir aussi. Je me suis beaucoup retrouvée en Ambre, un peu moins en Jade, les jeunes femmes étant des opposées malgré leur amitié profonde. Je ne me suis pas forcément attachée à elles ; l'écriture est très simple et cela est fluide ; le roman a su me toucher d'une certaine manière mais pas forcément pour ses sujets phares : il m'a rappelé mes propres expériences au sortir du lycée et mon entrée à la fac, des souvenirs parfois similaires, des souvenirs douloureux, encore amers aujourd'hui. Pour moi, ce n'était pas une époque de rêve et je trouve que l'autrice dépeint bien cet "univers", ce moment charnière où une personne passe de statut d'adolescent à adulte. Je pense donc que beaucoup de personnes devraient se retrouver de près ou de loin dans ce roman, et être touchées par ses messages.

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Commentaire ajouté par skyvin 2024-09-22T14:16:07+02:00
Or

Une pépite ! Un roman palpitant, émouvant et marquant. Les sujets traités sont bien menés et bien exploités. Il y a beaucoup de retournement de situation, de pleurs, de cris qui m’ont noué le ventre.

Jade et Ambre, meilleures amies, vont emménager ensemble pour l’année universitaire, tout semble bien se passer mais des événements les bouleverseront au début du semestre.

Jade est plus dans l’esprit de s’amuser, de profiter de son année, de faire la fête que de se concentrer sur ses études. Mais un drame la touchera et la honte qu’elle éprouve, les sentiments qu’elle ressent, le fait de ne pas en parler, l’incompréhension de ce qu’il s’est passé, tout cela la pèse, la poussant à se fermer à son entourage et à son amie la plus chère.

Ambre de son côté, s'intéresse plus à ses études, à avoir une vie tranquille, une relation amoureuse mais aussi une interrogation sur son orientation sexuelle.

Depuis qu’elles sont à l’université, Jade et Ambre commencent à prendre différents chemins, des non-dits s'étendent entre elles, arriveront-elles à les surmonter ?

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Commentaire ajouté par lmathildel 2024-09-21T01:02:55+02:00
Diamant

Et bien j’aurais clairement pas pensé le lire d’une traite.

Je me suis faite aspirer par l’histoire, au sens littéral. Je pense que je me suis jamais autant identifiée à des personnages, que ce soit dans leurs pensées, les actes, leur état d’esprit.

Ce livre m’a mis une claque phénoménale. L’histoire est bien construite mais surtout bien écrite. C’est la première fois que je lis du Clara Héraut et ça ne sera clairement pas la dernière. Sa plume est très fluide et légère tout en restant sérieuse sur les sujets importants.

Le discours d’éloquence de Jade est vraiment la meilleure manière de clôturer ce livre.

Et un dernier mot : à toutes les victimes, ce n’est pas vous les coupables, vous n’avez que subit la volonté de l’autre qui ça à l’encontre de la votre ❤️‍🩹

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Commentaire ajouté par Noisette-Angel 2024-09-15T15:32:03+02:00
Argent

J'ai eu du mal à tenir le livre. peut-être est-ce en raison de la thématique. Mais, il est primordial d'avoir des histoires qui livrent aussi ce genre de problématique.

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Commentaire ajouté par Cassy33 2024-08-15T18:57:40+02:00
Pas apprécié

Je ne fais plus de commentaire depuis un moment par manque de temps, mais je ressens vraiment le besoin d'en écrire un pour ce livre. Je n'aime pas cracher sur un roman, encore moins sur celui d'une autrice française susceptible de me lire. Mais de nombreux passages m'ont fait tiquer ou ont même été jusqu'à me révolter, au point que ce commentaire m'est apparu comme une nécessité.

Mon premier point s'adresse pricipalement aux lycéens et lycéennes qui liraient ce roman avant leur entrée à la fac. Contrairement à Jade et Ambre, j'étais stressée à l'idée de quitter l'environnement familier du lycée, plus encore quand j'ai dû déménager loin de ma famille pour mon master. Et si j'avais lu ce roman à ce moment-là, j'aurais été absolument terrifiée. Terrifiée de ne pas être à ma place. Terrifiée de ne rien avoir à faire dans ce milieu que Clara dépeint comme le centre de l'hypocrisie, de la superficialité et de la "débauche" (pour reprendre ses mots quant au week-end d'intégration).

Alors, je souhaiterais tout d'abord clarifier un point très important : NON, l'université n'est pas un lieu élitiste réservé aux blancs, aux "populaires", aux élèves imbus d'eux-mêmes, fourbes, ultra expérimentés et n'aspirant qu'à deux choses durant leurs années estudiantines : coucher et finir ivres tous les soirs. Je vous rassure tout de suite : la fac est un endroit comme un autre, rempli d'élèves de tous types, de toutes origines, de tous milieux sociaux, etc. Vous y aurez votre place, et vous trouverez forcément des gens qui vous ressemblent et vous correspondent. Je préfère le préciser, car en lisant ce livre, on a l'impression que les personnes comme Ambre et Arthur, plus réservés, moins à l'aise, qui sont venus pour étudier et se faire des amis, détonnent. On a même l'impression qu'ils sont les deux seuls étudiants de ce type, puisque tous les autres sont, soit des "populaires", soit des membres du BDE, soit des hypocrites crachant dans le dos de leurs camarades à la première occasion. Je trouve ça vraiment dommage de ne pas avoir montré un peu plus de diversité, surtout pour un roman qui se dit engagé. Dans chaque université que j'ai fréquenté, il y avait de grands groupes queer, tout à fait intégrés dans l'école, des fans de pop culture, des passionnés d'histoire, etc, etc. Et j'ai connu plein d'étudiants qui n'aiment pas boire au point d'être bourrés et qui ne parlent pas de s*xe à tout va. Qui ne prononcent pas "p*tain" à chaque phrase, ni "meuf" dès qu'ils interpellent une fille ou une amie (aucun membre de mon groupe ne s'exprime comme ça, en tout cas). Je ne me suis donc pas du tout reconnue dans tous ces jeunes inventés par l'autrice (et pourtant, je n'ai que 25 ans), et je n'ai à aucun moment reconnu l'environnement dans lequel j'ai étudié toutes ces années. Oui, il y a des élèves plus fêtards et extravertis que d'autres, des faux-semblants comme partout, et des soirées alcoolisées. Mais pas tous les soirs, et tout le monde n'y participe pas, loin de là ! (et cela ne fait pas de vous un rabat-joie ou une personne différente et anormale : nous n'avons simplement pas tous les mêmes goûts et les mêmes façons de s'amuser)

En parlant de ces soirées quasi quotidiennes, j'aimerais souligner un point qui n'a pas été une seule fois évoqué dans ce roman : quel étudiant a les moyens de sortir tous les soirs et de dilapider tout son argent dans des bières ou autres alcools (qui, rappelons-le, coûtent très cher dans une ville comme Lille) ? Il n'y a visiblement aucun étudiant boursier dans ce livre ! Ou alors, le CROUS y est deux fois plus généreux ! La précarité étudiante n'est même pas une seule fois effleurée, alors que c'est un sujet alarmant, qui touche de plus en plus de jeunes (idem, tous les personnages vivent dans de vastes appartements... pas de logements du CROUS ici, ni de studio de moins de 20m², et pourtant, c'est ça, la réalité pour une majorité d'étudiants). C'est à croire que l'université de Lille est vraiment élitiste, pour le coup ! On précisera d'ailleurs que la ville ne semble compter qu'une université et des bars, puisque ce sont les seuls endroits que l'on voit en 420 pages. Pourtant, je peux vous dire qu'il existe plein d'autres façons de s'amuser (hormis se bourrer). Dans mon cas, en deux ans de master, les soirées qui ont été organisées autour d'un verre (et un seul pour tout le monde) peuvent se compter sur les doigts des deux mains. Le reste du temps, on se retrouvait au bowling, à la pétanque, dans des fast-foods, pendant des tournois sportifs gratuits, autour de jeux de société, devant un film chez l'un ou chez l'autre, à l'école pour des goûters, et principalement à la BU, pour bosser tous ensemble dans une ambiance conviviale. Bref, rien à voir avec ce qui est décrit dans ce roman.

D'ailleurs, je m'attendais à un message de la part de Clara sur tout cet abus d'alcool et ses nombreux dangers. Mais rien, pas un mot. Ambre essaie parfois (surtout au début) de dissuader Jade de boire, mais c'est tout. L'excès d'alcool est littéralement au coeur de cette histoire, mais il n'y a pas un avertissement, pas un conseil, pas un numéro d'urgence destiné aux lecteurs qui se trouveraient dans la même situation que Jade. C'est regrettable, car ça donne l'impression que ces scènes de beuverie à répétition n'ont été écrites dans aucun but précis.

Je finirais cette partie sur l'un des points qui m'a le plus offensée : la diabolisation des garçons. En tant que fille, je suis bien placée pour savoir que les femmes subissent beaucoup plus d'injustices que les hommes, et que sortir de chez soi peut parfois s'avérer un vrai calvaire. Oui, j'ai peur chaque fois que je rentre le soir, même si je suis accompagnée. Oui, j'ai déjà été harcelée, accostée de façon très lourde sans qu'un "non" à l'une de leurs questions ne les dissuade de me laisser tranquille. Oui, on m'a déjà insultée dans la rue, sifflée, etc. Et oui, ces personnes-là étaient systématiquement des hommes, de tout âge et de toute origine confondus.

Mais la phrase "Un mec ne saura jamais ce que ça fait de se sentir en danger rien qu'en marchant dans la rue" est fausse et tout simplement révoltante. J'ai été choquée de la lire, qui plus est dans un livre engagé (de toute évidence engagé dans un seul sens, malheureusement...). Choquée de voir qu'une autrice qui se positionne en faveur de plusieurs nobles causes puisse gommer des faits réels avec des termes aussi forts et immuables que "jamais" comme si elle savait tout ce qui se passait dans le monde, ou s'en contrefichait bien du moment que ça touche les hommes. Car, si les femmes subissent peut-être plus d'agressions, les hommes aussi se font harceler, frapper, tabasser voire même tuer, parfois gratuitement, parfois pour les dépouiller, parfois par simple jalousie. Dans la ville où je vis (pourtant pas si grande que ça), il est aussi dangereux pour les femmes que pour les hommes de s'aventurer dans certains quartiers. Et je peux vous dire que tous les gens que je connais (tous sexes confondus) évitent ces zones comme la peste à la tombée de la nuit, depuis que plusieurs garçons ont été tabassés pour s'y être rendus le soir (un ami d'un ami en fait partie, donc je parle en connaissance de cause).

Et n'oublions pas une chose fondamentale : les hommes aussi peuvent avoir peur (c'est un sentiment tout à fait légitime pour n'importe quel être humain). Et les femmes peuvent avoir peur pour les hommes. Dans mon cas, je ressens toujours une certaine appréhension à l'idée de voir mon copain rentrer chez lui après une soirée passée chez moi. Je lui demande systématiquement de m'envoyer un message quand il est rentré, et s'il met plus de temps que d'habitude à me prévenir, je me mets à imaginer toutes sortes de scénarios et je stresse jusqu'à ce qu'il m'écrive.

J'aurais encore beaucoup de choses à déplorer, mais leur nombre étant trop important pour être traités en profondeur et ces points étant plus mineurs, je me contenterai d'une liste :

- les "p*tain" à tout bout de champ : quitte à employer une injure, pourquoi ne pas varier avec "m*rde" de temps en temps, qui est quand même nettement moins vulgaire et déplaisant à lire ? Ou avec "bon sang", histoire d'éviter les grossiéretés à chaque page (j'exagère à peine) ? La plume de Clara est agréable et parfois même poétique, mais en lisant ses dialogues, je me suis demandé à plusieurs reprises si j'étais vraiment en train de lire un livre ou si je venais de tomber sur une mauvaise émission de télé-réalité.

- la notion de "popularité" : j'ai toujours trouvé ça risible, de vouloir se hisser au niveau des élèves les plus appréciés, les plus en vogue, les plus "branchés", etc. mais je n'ai jamais entendu quiconque parler de "popularité" à l'université ! C'est un concept qui règne en maître au collège, au lycée, mais pas à la fac, et les étudiants qui pourraient correspondre à cette description ne se qualifient jamais comme tels ! Et puis, quelle amie (je parle ici d'Eva) se réjouirait pour la simple et bonne raison que sa pote sort "avec l'élève le plus populaire" ? En plus d'être totalement immature, c'est une réplique digne d'une fille très peu investie dans son amitié, car je pense qu'il y a plus important que la prétendue popularité : savoir si le garçon est respectueux, sérieux, gentil, attentionné, à l'écoute, patient... Bref, la liste est longue, et le terme "populaire" n'y a clairement pas sa place ! J'ajouterais aussi que pour un élève si "populaire", Léo n'a qu'un seul ami, Gautier, et pas de groupe concret évoqué par l'autrice... Aurait-on une définition différente de ce terme ?

- la capacité surhumaine de Léo à se retrouver absolument partout (aux fêtes, à la BU, dans les couloirs, à l'entrée de la fac...) qui en devient presque comique, à croire que l'université est tellement vide qu'on y croise toujours le même gars qui tourne en rond. Mais au fond, c'est peut-être le cas, puisque l'école ne semble compter que 3 individus de sexe masculin : Léo, Gautier et Arthur (c'est peut-être pour ça que Léo a tant la côte, finalement ?) et une poignée de filles, parmi lesquelles seules Elise et Hannah ont été un minimum approfondies.

- sans oublier la beauté tout aussi surhumaine de Léo, qui ne pouvait décemment pas être un étudiant normal ou mignon, comme ceux que l'on croise dans la vraie vie ! Nos plus belles années se veut réaliste, engagé et traitant d'un sujet aussi dur et grave que le viol, mais il fallait quand même qu'on y retrouve ce bon vieux cliché du mec aux allures de mannequin, que toutes les filles s'arrachent et veulent "se faire" (c'est marrant comme ce discours passe crème dans ce sens, mais ferait polémique et serait jugé sexiste si des mecs prononçaient la même chose... encore une belle preuve d'égalité des sexes), qui s'intéresse à Ambre, la fille timide qui se trouve moche mais qui doit en réalité être une bombe... Je pensais qu'en 2024, ce cliché était mort et enterré, mais il faut croire qu'il a encore de beaux jours devant lui ! (on notera que les groupies de Léo disparaissent à la seconde où il sort avec Ambre, comme si elles n'avaient jamais existé)

Enfin, je souhaiterais clôturer ce commentaire sur un point fondamental, qui mériterait à mon sens d'être modifié dans les futures rééditions du livre. L'idée de fournir des ressources et des numéros d'aides sur le viol et l'asexualité en fin d'ouvrage est excellente. Mais pourquoi s'adresser uniquement aux filles ? Les garçons, aussi, peuvent être asexuels et aromantiques ! Et surtout, le viol ne touche pas que les filles ! Quid de tous ces garçons violés en bas âge par des pédophiles, pour ne citer qu'eux ? Ils ne méritent pas d'aide, pas de soutien, peut-être ? J'ai trouvé ça déplorable et tout bonnement inadmissible, qu'un roman féministe et militant, représentant le concours "Nos futurs", se permette d'exclure les garçons de ce post-scriptum, comme s'ils n'étaient pas concernés. Ou comme s'ils ne pouvaient qu'être des violeurs, et jamais des victimes.

Je m'attendais à être touchée, émue aux larmes, dévastée par cette lecture. Au final, je n'ai été que révoltée et profondément déçue, qu'un sujet aussi crucial soit traité d'une manière aussi injuste et bancale.

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Commentaire ajouté par a_writer 2024-08-12T08:52:51+02:00
Diamant

Nos plus belles années est un des trois livres de Clara Héraut. J'avais tout d'abord lu "Les coquillages ne s'ouvrent qu'en été" et, ayant tellement apprécié le livre, j'ai décidé d'acheter celui-là. Clara Héraut maîtrise très bien la complexité des sentiments, ce qui est tout à fait remarquable, je trouve.

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Date de sortie

Nos plus belles années

  • France : 2023-04-19 (Français)

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2024-12-07T14:52:27+01:00

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