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Et, il tire la pesante épée qu’il porte au côté. Des dix gardes qui s’avançaient, un tombe mort, un autre recule avec un hurlement. Aussitôt la salle s’emplit. Un tourbillon furieux. Des cuirasses qui s’entrechoquent. Des vociférations. Des blasphèmes. Des coups assénés. Et, un être hors nature, la face flamboyante, sanglant, déchiré, frappant, reculant, effroyable et sublime. C’est Renaud qui défend sa mère ! La sorcière, peu à peu, est entraînée. La lutte se continue dans l’escalier. Et nul ne peut saisir l’homme ! Nul n’arrive à lui porter le coup mortel… Dix cadavres, çà et là ! Lui est rouge des pieds à la tête ! Et sur la place !… l’infernale bataille se poursuit… Une foule immense accourt. De toutes les rues dévalent des torrents humains… Le groupe atroce marche sur le bûcher ! Au milieu, la sorcière, calme et terrible !… Autour, lui, Renaud qui attaque, ici, là, partout !…
Et soudain, la poigne du bourreau s’abat sur la sorcière ! Elle est portée sur le bûcher ! Une torche luit !… Une énorme clameur, un cri lugubre, épouvantable ; la clameur du fils !
Afficher en entier– Marie, soyez brave jusqu’au bout. Éclairez-moi… La jeune fille à demi-folle, prit le falot, s’approcha de Renaud à genoux, et se tint près de lui, tandis qu’il frappait du marteau. En cet instant, le pas sourd d’hommes en marche fit retentir les échos endormis de la place de Grève
Afficher en entier– Ô ma pauvre vieille mère, pardon ! Pardon pour moi, et pardon pour cet ange qui assiste à vos funérailles. N’est-ce pas, que vous lui pardonnez ? Ce n’est pas sa faute si je suis resté à Paris, et si vous y avez attendu. Si elle avait su que la fille de Croixmart vous guettait, elle m’eût crié de fuir et de vous sauver… n’est-ce pas, ma fiancée ?
Afficher en entierSur la place, l’émeute bat des ailes. Deux cents cadavres autour du bûcher ; des centaines de blessés ; des cris ; des malédictions ; des mêlées furieuses ; des groupes, où l’on s’égorge… et là, au pied de l’hôtel Croixmart, une masse plus hérissée, de tout ce qui tue… Là, entouré encore d’une vingtaine d’archers, sombre, livide, l’estramaçon rouge, le seigneur de Croixmart se défend… – Pas de quartier ! Tue ! Tue !… – Strapafar, vivadiou ! Corpodibale, madonna ladra ! – Bouracan ! Trinquemaille
Afficher en entier– Courage ! Nous allons venger la bonne Providence ! – Maudite ! murmure Renaud, maudite soit la dénonciatrice ! Malheur à la fille de Croixmart !… Pourtant, c’est en murmurant le nom de Marie que Renaud s’évanouit. On l’emporte, tandis que le bûcher crépite, tandis que des vociférations éclatent, tandis qu’une tempête de fureur soulève l’océan humain qui déferle. Insensée, Marie regarde et balbutie
Afficher en entier– Ma mère ! Ma mère ! Ma mère ! – Sa mère ?… Que dit-il ?… Sa mère ?… je rêve !… Les archers se ruent sur Renaud… Marie bégaie : – Celle que j’ai livrée au bûcher… c’est… sa… mère ?… Les hommes montrent le poing aux archers. Les femmes sanglotent. Croixmart comprend que quelque chose de terrible se prépare. Les archers, en vain, tentent d’arriver jusqu’à Renaud
Afficher en entierEt, il tire la pesante épée qu’il porte au côté. Des dix gardes qui s’avançaient, un tombe mort, un autre recule avec un hurlement. Aussitôt la salle s’emplit. Un tourbillon furieux.
Afficher en entierLa porte s’ouvre violemment. L’escalier apparaît plein d’archers. Un homme s’avance, couvert d’acier. Il gronde : – Qu’on entraîne cette femme ! Moi Gerfaut, seigneur de Croixmart, déclare que j’ai contre elle une preuve suffisante de sorcellerie. Car elle m’a été dénoncée par ma propre fille ! En conséquence, je juge et ordonne que cette femme soit conduite au bûcher de la Grève, où elle subira le châtiment des démoniaques
Afficher en entier– J’ai fait mieux, prononce la dame. Je lui ai parlé de son père. Ce que les truands ont résolu d’exécuter, je le lui ai annoncé. Je lui ai prédit la mort du grand juge… Enfin, je me suis révélée à elle comme capable de lire l’avenir… oui, c’est là une terrible imprudence… mais un je ne sais quoi m’a poussé à lui parler comme si j’eusse été sa mère… – Malheur et malédiction !
Afficher en entierRenaud s’est éloigné de la place de Grève en résistant à la tentation de se retourner pour adresser un dernier signe à Marie. Ivre de joie, il oublie tout au monde, et, le pas léger, s’avance vers deux jeunes gens qui semblent l’attendre au débouché du pont Notre-Dame : deux jeunes seigneurs ; l’un blond, l’œil gris, vêtu avec recherche, c’est le comte Jacques d’Albon de Saint-André ; l’autre, brun, le visage sombre, habillé plus pauvrement, c’est le baron Gaëtan de Roncherolles ; leurs figures portent le stigmate de l’Envie. Chez le premier, c’est l’envie doucereuse ; chez le second, c’est l’envie brutale
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