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N'oublie pas les chevaux écumants du passé



Description ajoutée par sjodocy77 2014-11-09T03:53:09+01:00

Résumé

« Errer dans les chantiers du monde, sur l'emplacement de la mosquée Bleue ou de l'abbaye du Thoronet quelques jours avant le premier coup de pioche quand y paissaient encore les moutons et y cabriolaient les chèvres. Marcher la nuit dans New York et y entendre bruire la forêt sacrée des Iroquois. Rejoindre le moment de bifurcation où la vie s'invente de neuf. Il faut se répéter sans se lasser que ce qui existe sur terre n'est qu'une ombre du possible, une option entre mille autres. »

Comme une fenêtre ouverte sur le monde, les paroles de Christiane Singer ont le ton libre d'une conversation intime. Profonde sans jamais être inaccessible, simple sans être légère, elle nous invite à la réflexion et au partage, évoquant au fil de cette méditation aussi lumineuse que sensible le monde tel que nous le vivons, au carrefour de nos émotions et de nos attentes.

Nourrissant son récit de souvenirs, d'anecdotes, de contes et de récits mystiques, l'auteur de Où cours-tu ? atteint, avec une grâce infinie, l'intime et l'universel, dans ce livre de sagesse dont on ressort apaisé et radieux.

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Classement en biblio - 9 lecteurs

extrait

« N’oublie pas les chevaux écumants du passé ! »

Un instant, un long instant, jouir du choc de cette phrase. Les métaphores t’atteignent dans une part de l’être où tu n’es pas protégé. Tu ne sais même pas vraiment ce que ces mots veulent te dire que déjà quelque chose d’ancien, de doucement suave ou amer te pénètre et s’étire en toi. Entre les choses connues respire l’innommé. L’innommable. Avant même qu’un sens n’ait rejoint les mots, voilà qu’ils t’ont atteint et troublé.

Cette conscience de l’intangible, loin de peser ou d’alourdir, ouvre le cœur et l’intelligence.

Chaque être tente à sa façon la difficile traversée de la vie. Le succès obtenu n’est pas un critère. C’est l’élan, l’espérance la plus secrète au plus profond de la personne que nous saluons quand nous nous inclinons.

Qu’est-ce que nous aimons sur cette terre ? Qu’est-ce que nous honorons? Quelle pensée nous émeut? De quoi avons- nous une nostalgie fervente ? Voilà la bonne direction : ça chauffe ! ça chauffe ! Tu es tout près de la vraie vie. . . Poursuis ! Tu y es déjà. Quelle pensée te coûte des efforts considérables? Quelle évocation te vaut des maux de dos, une nuque douloureuse te fait perdre le goût d’avancer? Là ça gèle, ça gèle, ne continue surtout pas sur ta lancée ! Tu en mourrais !

Mon seul souhait est qu’à certains moments, après toute une vie où je tente de capter l’indicible, j’aie la chance de vêtir de mots telle ou telle intuition qui est peut-être aussi la vôtre.

Le conformisme pousse à désirer des choses qui ne sont pas le moins du monde désirables, à se laisser étriper, dévaliser pour la possession de biens qui se délitent dès que nous les possédons. Le conformisme nous pousse à faire la sourde oreille aux vraies aspirations de justice, de justesse, d’audace, de solidarité et d’inventivité ; il mène à une torpeur mortelle.

La transmission, elle, consiste dans la révélation de la force de l’esprit : l’homme est en mesure de penser ce qui n’est pas. Un esprit vivant a la vocation de changer instantanément l’éclairage de sa vie. Non pas changer les choses elles-mêmes (bien que parfois cela advienne) – mais changer sa façon de les voir, de les éclairer.

Quiconque n’a pas l’ivresse d’aller naviguer dans les cultures multiples, la profusion des témoignages et de leurs traces ne devra pas se plaindre quand passera le diable du dernier acte de Peer Gynt, une marmite à la main : il vient récupérer les âmes qui n’ont pas servi, qui n’ont pas su réinventer la vie ni l’honorer : les poltrons, les conformistes.

Lorsqu’un projet (qu’il soit la construction d’une maison ou la fabrication d’un soulier) se réalise, une sorte de précipité chimique a lieu qui le coagule. Ce qui était jusqu’alors dans l’esprit d’un ou de plusieurs devient tangible, visible à tous. Or, et c’est ce qui rend si difficile l’apprentissage du Réel – et si fatale l’hypnose produite par la réalité –, dès que le projet est matérialisé, la vision qui l’a précédé est oubliée. Ne reste que la matière.

« Tout conspire à nous mettre en présence d’objets que nous pouvons tenir pour invariables. »(Bergson, La Pensée et le Mouvant.) L’immobilité et le poids des choses semblent la part sérieuse. Le mouvement créatif et le changement paraissent, eux, des sortes d’accidents qui viennent s’ajouter, pour ne pas dire déranger.

L’initiation au Réel va donc consister à donner une attention aiguë à cet espace non manifesté – à développer en nous cette jubilation de l’esprit quand il caresse et explore le monde.

A force de traiter les œuvres d’art comme de la matière et non comme des visions hissées jusqu’à la visibilité, on perd la trace de l’essentiel : le lieu où la vision a germé, a surgi, s’est déployée. C’est à ce lieu qu’il faut s’attarder. C’est celui de notre humanité co-créatrice, la grande pépinière de l’aujourd’hui. Pénétrer jusque dans le cœur de l’homme (des hommes) où germe l’idée créatrice sous la séculaire poussée du Vivant. [. . .] Et cette idée, n’oublions pas, peut entraîner aussi bien la construction d’une abbaye baroque que le serment qui fonde un grand amour. Tous deux sont œuvres de Vie, œuvres d’Art. Il faut tenter en somme de sortir de la fascination du visible, du tangible, pour rejoindre l’œuvre ou le rêve d’amour avant sa glissée dans la réalité, avant sa coagulation. Un instant avant que tout n’apparaisse définitif. Rejoindre l’œuvre dans l’espace où elle est en flottaison.

Le secret de la vie, c’est la différence. Une loi simple de la physique nous enseigne que si la température est la même dans deux pièces voisines, l’air stagne. Si l’air est plus chaud ou plus froid d’un côté ou de l’autre, un échange intense de masses d’air a lieu. L’uniformité suspend la dynamique entre hommes et femmes. L’espace de la différence menace de n’être plus assez grand pour que l’amour y puisse croître.

Toute rencontre crée un espace d’insécurité – jusqu’où suis-je, moi, et où commence l’autre ? – qui fait peur. Or s’exposer à cette aventure, oser s’avancer vers l’autre, vers ce qui est nouveau est le premier enjeu de toute éducation. Educere : mener hors de . . . faire sortir de. . . Etre éduqué, c’est prendre le risque de la rencontre.

La phrase impertinente de Flaubert : « Le rêve de la démocratie est d’élever I’ouvrier au niveau d’imbécillité du bourgeois », se laisse cruellement moduler ainsi : « Le rêve de la société industrielle avancée est d’élever la femme au niveau de fonctionnalité synthétique et aseptique de(s) (certains) hommes. »

[...] la loi de l’âme est radicale : si je ne suis pas proche de moi, je ne le serai de personne – et personne ne pourra – impunément – m’approcher ! Car l’autre reçoit aussitôt, et même si je crois l’aimer, le reflet radioactif de ma haine de moi-même. L’amour de soi ! L’amour de soi – qui est le fondement de l’amour – est une expérience bou- leversante, ontologique et mystique. Il ne s’agit pas de l’amour porté à cette personnalité que j’ai réussi à construire. C’est une grande sympathie que j’éprouve pour elle tout au plus. Non, l’amour s’ancre ailleurs. Il s’ancre d’abord dans la stupéfaction d’être vivant et étrangement dans l’expérience du corps. Je vous invite à l’instant à frôler cette qualité. Laissez-vous saisir de la stupeur d’être dans un corps, d’être un corps. Accordez- vous un instant de peser de tout votre poids, sans la moindre esquive, de sentir la densité de la matière qui vous constitue, sa concentration, sa secrète dilatation après chaque inspir. A peine j’entre entière dans cette sensation qu’une incroyable qualité de présence m’envahit. Surtout ne me croyez pas. Continuez seulement de laisser respirer ce qui respire – de sentir le poids de votre corps – jusqu’à ce que vous ayez rejoint ce qui vous habite. Il n’y a que le saisissement qui livre passage à l’essentiel. Cette part de moi qui n’a ni qualité, ni propriété, ni attribut, qui échappe à toute catégorie, qui ne connaît ni peur ni jugement, c’est la substance de notre vraie nature. Cette puissance infiniment supérieure à l’homme et qui – mystère vertigineux – n’est agissante sur terre qu’à travers l’homme qui l’accueille ou le corps qui l’incarne, cette puissance ou mieux cette présence ineffable et fragile, c’est l’amour qui nous fonde.

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Commentaires récents

Bronze

C'est un assez beau livre, je ne m'y attendais pas. Ses réflexions sont compréhensibles et intéressantes. Cependant, j'ai moins apprécié les derniers chapitres qui m'ont paru plus confus.

Il y a de belles citations.

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Date de sortie

N'oublie pas les chevaux écumants du passé

  • France : 2007-11-21 - Poche (Français)

Activité récente

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Commentaires 1
extraits 2
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Note globale 9 / 10

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