Extraits

« - Bref, c’est quoi, son truc à elle ?

- Les tueurs en série...

Ma sœur écarquille à nouveau les yeux. Clairement, elle ne s’attendait pas à cette réponse.

- OK... bon, on vient de dire stop aux préjugés, mais un gars fan de Noël et une nana passionnée de tueurs en série, on est clairement dans le stéréotype des opposés qui s’attirent, non ? »

Devi ! Quelle bonne surprise ! Drôle de réaction pour quelqu’un qui savait qu’on venait manger ce soir. Mais je ne m’y attarde pas vraiment et lui tends la main. – Bonjour madame Dupont, je suis Gabriel. Elle ignore mon geste et à la place elle me surprend en me prenant dans ses bras. – Je suis Ludivine, pas madame Dupont. Bienvenue dans notre maison, Gabriel. – Merci pour l’invitation Mad… Ludivine. – C’est toujours un plaisir de rencontrer les amants de Devi. Au début, je pense avoir mal compris, avant de voir Devi devenir aussi écarlate que les betteraves sur la table et crier : – Maman ! Je comprends que je n’ai aucun problème d’audition. Je m’apprête à éclaircir ce malentendu mais Ludivine demande : – Ce n’est pas comme ça que vous appelez ça, maintenant ? C’est quoi le terme que vous utilisez ? Plan cul ? Sexfriend ? Petit ami ? – Maman, Gabriel n’est rien de tout ça, c’est mon patron !

Vous savez qui est plus difficile à rencontrer que le Père Noël ? Devi Dupont.

« -On va faire une balade en forêt…

Ok, donc peut-être que ce mec est réellement un serial killer et qu’il va tenter de se débarrasser de moi. Est-ce que je dois sauter de la voiture en marche?...

-Tu m’emmènes dans les bois avec une scie et de la corde? demande-t-elle d’une voix blanche.

Elle a l’air vraiment effrayée maintenant. J’ai une seconde de de confusion, puis je comprends et éclate de rire.

-Devi, je t’emmène en forêt pour, pour…

Je ris tellement que j’ai du mal à finir. Elle me regarde curieusement, comme si elle avait compris qu’il s’agissait d’un quiproquo mais qu’elle n’en était pas tout à fait sûre non plus.

-Tu devrais arrêter de lire des biographies de tueurs, reprends-je, une fois calmé. Je ne sais pas ce que tu crois que je vais faire avec toi dans les vois avec une scie, mais crois-moi, tu en ressortiras vivante. »

Il pourrait à lui seul me faire pousser des ailes. Si tant est qu'on en ait déjà vu sur un lutin de Noël.

L'instant d'après, elle a disparu, laissant dans son sillage uniquement la douce odeur de son parfum.

Mais force est de constater que même dans ma cuisine, avec une pizza aux anchois entre nous, mon état de trouble ne disparaît pas vraiment.

-Arrête, même si j'avais été motivée, je n'aurais jamais été Sindy. Elle, elle serait capable de vendre un appartement avec des toilettes à l'extérieur à un incontinent. Moi, je n'ai pas été fichue en deux ans de trouver quoi que ce soit à Mr Zimmerman.

(...) j'accepte même de laisser Gabriel lancer une playslist de Noël à diffuser en fond sonore. D'après lui, c'est la tradition. Je supporte donc les braiments de Mariah Carey sans rien dire.

Mon unique religion est le chocolat, et si un jour je dois mourir en martyr, ce sera sur l’autel de la fève criollo.