Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
710 540
Membres
992 983

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:20:08+01:00

La modernisation fut impitoyable pour les prémodernes, mais que dire de la postmodernisation ? La violence impérialiste offrait du moins un avenir, mais la soudaine faiblesse des conquérants est bien pire, car, toujours coupée du passé, elle coupe maintenant du futur. Après avoir subi de plein fouet la réalité moderne, voilà que les peuples pauvres doivent subir l’hyperréalité postmoderne. Rien ne vaut, tout est reflet, tout est simulacre, tout est signe flottant, et cette faiblesse même, d’après eux, nous sauvera peut-être de l’envahissement des techniques, des sciences, des raisons. Fallait-il tout détruire pour en arriver à donner ce coup de pied de l’âne ? Le monde vidé où évoluent les postmodernes est un monde vidé par eux, et par eux seuls, parce qu’ils ont pris les modernes au mot. Le postmodernisme est un symptôme de la contradiction du modernisme, mais il ne saurait en faire le diagnostic puisqu’il partage la même Constitution — les sciences et les techniques sont extra-humaines — mais sans plus en partager ce qui causait sa force et sa grandeur — la prolifération des quasi-objets et la multiplication des intermédiaires entre les humains et les non-humains.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:19:59+01:00

Toutes les dates son conventionnelles, mais celle de 1989 l'est un peu moins que les autres. L'effondrement du Mur de Berlin symbolise pour tous les contemporains celui du socialisme. "Triomphe du libéralisme, du capitalisme, des démocraties occidentales sur les vains espoir du marxisme", tel est le communiqué de victoire de ceux qui ont échappé de justesse au léninisme. En voulant abolir l'exploitation de l'homme par l'homme, le socialisme l'avait multiplié indéfiniment. Etrange dialectique qui ressuscite l'exploiteur et enterre le fossoyeur après avoir appris au monde la guerre civile à grande échelle. Le refoulé revient et revient doublement : le peuple exploité, au nom duquel régnait l'avant-garde du prolétariat, redevient un peuple ; les élites aux dents longues dont on avait cru pouvoir se passer reviennent en force pour reprendre dans les banques, les commerces et les usines, leur ancien travail d'exploitation. L'Occident libéral ne se sent plus joie. Il a gagné la guerre froide.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:19:46+01:00

Afin de comprendre pourquoi il était si difficile d'appliquer aux réseaux socio-techniques de notre monde la même liberté de ton, il m'a fallu comprendre ce que nous entendions par moderne. Si nous entendons par là cette Constitution officielle qui doit distinguer totalement les humains et les non-humains, alors, en effet, il ne peut y avoir d'anthropologie du monde moderne. Mais si nous déployons à la fois la Constitution et le travail de médiation qui lui donne sens, nous nous apercevons rétrospectivement que nous n'avons jamais été vraiment modernes. Par conséquent, l'anthropologie qui butait jusque-là sur les sciences et les techniques peut redevenir le modèle de description que je souhaitais. Impuissante à comparer les prémodernes aux modernes, elle pourrait les comparer aux non-modernes.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:19:37+01:00

C’est le premier principe de symétrie qui bouleversa les études sur les sciences et les techniques en exigeant que l’on traite dans les mêmes termes l’erreur et la vérité. Jusqu’ici, la sociologie de la connaissance n’expliquait, par un grand luxe de facteurs sociaux, que les déviations par rapport au droit chemin de la raison. L’erreur pouvait s’expliquer socialement, mais le vrai restait à lui-même sa propre explication. On pouvait bien analyser la croyance dans les soucoupes volantes, mais pas la connaissance des trous noirs, les illusions de la parapsychologie, mais pas le savoir des psychologues, les erreurs de Spencer, mais pas les certitudes de Darwin. Des facteurs sociaux de même type ne pouvaient s’appliquer également aux deux. Dans ces deux poids, deux mesures, on retrouve l’ancien partage de l’anthropologie entre sciences – inétudiables – et ethnosciences – étudiables.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:19:29+01:00

Notre navette, c'est la notion de traduction ou de réseau. Plus souple que la notion de système, plus historique que celle de la structure, plus empirique que celle de complexité, le réseau est le fil d'Ariane de ces histoires mélangées.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:19:21+01:00

Les modernes pensent qu'ils n'ont réussi une telle expansion que parce qu'ils ont séparé soigneusement la nature et la société (et mis Dieu entre parenthèses), alors qu'ils n'y parvinrent que parce qu'ils mélangèrent de beaucoup plus grandes masses d'humains et de non-humains, sans rien mettre entre parenthèses et sans s'interdire aucune combinaison ! La liaison du travail de purification et du travail de médiation les a engendrés mais ils n'attribuent qu'au premier les raisons de leur succès.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:19:13+01:00

Oui mais nous ne sommes pas des sauvages, nul anthropologue ne nous étudie de cette façon, et il est justement impossible de faire sur nos natures-cultures ce qu'il est possible de faire ailleurs. Pourquoi ? Parce que nous sommes modernes. (...) La formulation du dilemme est maintenant modifiée. Ou bien il est impossible de faire l'anthropologie du monde moderne ; ou bien il est possible de la faire mais c'est la définition même du monde moderne qu'il faudrait altérer.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:19:04+01:00

Je n'en puis plus d'être accusé, moi et mes contemporains, d'avoir oublié l'Être, de vivre dans un bas monde vidé de toute sa substance, de tout son sacré, de tout son art, ou de devoir, afin de retrouver ces trésors, perdre le monde historique, scientifique et social dans lequel je vis. S'appliquer aux sciences, aux techniques, aux marchés, aux choses, ne nous éloigne pas plus de la différence de l'Être et des étants, que de la société, de la politique, ou du langage.

Réels comme la nature, narrés comme le discours, collectifs comme la société, essentiels comme l'Être, tels sont les quasi-objets que les modernes ont fait proliférer, tels il convient de les suivre en redevenant simplement ce que nous n'avons jamais cessé d'être, des non-modernes.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:18:53+01:00

"Nous, les Occidentaux, sommes absolument différents des autres", tel est le cri de victoire ou telle est la longue plainte des modernes. Le Grand Partage entre Nous, les Occidentaux, et Eux, tous les autres, depuis les mers de Chine jusqu'au Yucatan, depuis les Inuit jusqu'aux aborigènes de Tasmanie, n'a pas cessé de nous obséder. Quoi qu'ils fassent, les Occidentaux apportent l'histoire dans les coques de leurs caravelles et de leurs canonnières, dans les cylindres de leurs télescopes et les pistons de leurs seringues à vacciner. Ce fardeau de l'homme blanc, ils le portent tantôt comme une tâche exaltante, tantôt comme une tragédie, mais toujours comme un destin. Ils ne prétendent pas seulement qu'ils diffèrent des autres comme les Sioux des Algonquins, ou les Baoulés des Lapons, mais qu'ils diffèrent radicalement, absolument, au point que l'on peut mettre d'un côté l'Occidental et, de l'autre, toutes les cultures puisqu'elles ont toutes en commun d'être justement des cultures parmi d'autres. L'occident, et lui seul, ne serait pas une culture, pas seulement une culture.

Afficher en entier
Extrait ajouté par Teeneo 2021-01-27T14:18:42+01:00

C'est cette exploration d'une transcendance sans contraire qui fait de notre monde un monde si peu moderne, avec toutes ces nonces, médiateurs, délégués, fétiches, machines, figurines, instruments, représentants, anges, lieutenants, porte-parole et chérubins. Quel monde est-ce là qui nous oblige à prendre en compte, à la fois et dans le même souffle, la nature des choses, les techniques, les sciences, les êtres de fiction, les religions petites et grandes, la politique, les juridictions, les économies et les inconscients ? Mais c'est notre monde. Il a cessé d'être moderne depuis que nous avons substitué à chacune des essences les médiateurs, les délégués, les traducteur qui leurs donnent sens. C'est pourquoi nous ne les reconnaissons pas encore. Il a pris un air ancien avec tous ces délégués, des médiateurs et des traducteurs à la maison, chez lui, dans son propre collectif. L'anthropologie s'était faite sur fonds de science, ou sur fonds de société, ou sur fonds de langage, elle alternait toujours entre l'universalisme et le relativisme culturel et nous en apprenait finalement bien peu sur "Eux" comme sur "Nous".

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode