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Nouvelles d'Amérique centrale



Description ajoutée par CecileChabot 2013-12-29T21:58:05+01:00

Résumé

Nouvelles d'Amérique centrale, c'est...

...Un petit garçon qui s’en va à pied à travers les champs du Chiapas et révise sa leçon de géographie.

...Le Rio Coco qui coule paisiblement entre Nicaragua et Honduras, et Medrana qui se demande comment échapper à un épicier qui profite par trop de l’absence de routes.

...La peur qui tord le ventre de Philippa, malgré toutes les années passées.

...L’envie de partir, partir à tout prix, partir là-bas, aux États-Unis.

Parcourez l’Amérique centrale du Mexique au Panama en dix-sept nouvelles.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par CecileChabot 2013-12-29T21:59:01+01:00

Le DF (la première des Nouvelles d'Amérique centrale)

Le DF, c'est d'abord un nuage gris sale. Le DF, c'est la fournaise permanente dans cette cuvette qui condense les rayons du soleil et les fait converger sur la tête des habitants comme une loupe sur des fourmis grouillantes. Le DF, c’est cette odeur âcre qui vous prend à la gorge dès que vous descendez du bus. Le DF, c’est la ville dont il a rêvé tant de nuits à la ferme, la ville immense, la ville grondante, la ville éclatante, la ville ronronnante au milieu de la nuit, la ville sale, la ville pouilleuse, la ville qui l'enserre, qui l’étouffe. Ricardo la sent vibrer dans ses os. Il lui suffit de poser dans le noir la main sur le mur crasseux pour sentir sa trépidation, sa chaleur. La ville, c’est l’organisme tentaculaire, le monstre, le Léviathan, la tache d’algues nauséabondes qui croît sans fin.

Et lui ? Lui, il est maintenant une simple cellule charriée au fil du courant. Lui, le monstre de ses rêves, de ses cauchemars, l’a déjà englouti, l’absorbe, le dévore, le digère et le rejettera comme un petit tas d'excréments inutiles, un jour. Il est seul, un corps étranger à la ville, un corps qui ne doit pas trop se faire repérer, qui ne doit pas déclencher de réaction de rejet. Que se passerait-il s’il croisait un anticorps, qu'il lui demande ses papiers, que sa tête ne lui revienne pas. Ricardo rêve à moitié, pense à moitié.

Ricardo se retourne, se renfonce dans l’oreiller maigre, essaie de se rendormir, n’y arrive pas, commence à émerger. Le petit train des pensées terribles se met en route. Son cœur s’emballe. Des images rapides défilent. Il se voit détruit, broyé par la machine, par la ville. Il se voit le regard éteint, amer, le dos courbé comme le vieux cireur de chaussures du Zocalo. Il se voit dans la déchéance d'un travail sans avenir, maçon ou peintre, sans espoir de gagner plus que le strict minimum pour survivre à la ville. Il se voit rêvant désespérément du village et des ruines, maintenant un inaccessible paradis. Alors qu'il y a dix ans, il ne voulait qu'une chose : partir, quitter le village, le laisser derrière lui. Quelle ironie.

C’est le moment où son bon sens surnage, se réveille, lui, et lui lance à bout de patience qu’il doit arrêter de se faire des films, que cela n’arrivera pas, qu’au pire, il retournera aux États-Unis, dans le département de Jane, même si ça ne l’enthousiasme pas, même s’il se sent mal en Californie. Et son bon sens le morigène. Il savait pourtant bien, en refusant l’offre de Jane, en prenant ce billet d’avion pour rentrer au pays, qu’il ne devait pas se faire d’illusions, que ça lui prendrait du temps pour rencontrer les bonnes personnes, celles qui pouvaient dégager un budget, l’intégrer dans une équipe, qu’il n’avait que ce qu’il méritait en ne préparant pas mieux son retour, qu’il ne devait pas espérer décrocher un poste tout de suite. Que croyait-il ? Qu’il était le seul doctorant en archéologie à rechercher un poste ? Mais des doctorants en archéologie, Mexico en regorge ! lui lance son bon sens amusé de sa naïveté.

Et son bon sens insiste, qu’au pire, s’il ne décroche pas ce poste d’assistant, en tout cas pas tout de suite, son anglais est bon, qu’il sait coder en python, que sa thèse lui aura au moins appris ça, et à utiliser des bases de données aussi, qu’il sait bien qu’il trouvera quelque chose, qu’il doit arrêter de se faire peur comme ça.

Ricardo est maintenant allongé sur le dos et contemple une crevasse au plafond qu’il distingue à peine dans l’aube naissante. Il la fixe du regard, se force à respirer lentement, régulièrement. Et son bon sens repart, inexorable. Ce qui ne va pas chez lui, c’est que là, sous le doctorant, le boursier qui s’est frayé son chemin jusqu’à l’université étrangère rêvée de tous, il y a toujours le petit métis impressionné qui débarque du village. En fait c'est comme ça qu’il se voit toujours, lui lance son bon sens implacable. C’est ça qui cloche avec toi, insiste son bon sens. C'est d'ailleurs ça qui a cloché avec la fille qu’il a rencontrée la veille dans ce bar. Et puis, en fait, c'est à cause d'elle qu’il est en train d'angoisser à mort. Ça aussi, il le sait. Elle et tout ce qu’elle représente, une vie normale, une vie d’universitaire, qui rencontre des filles bien, qui les intéresse, qui peut les ramener dans un appartement moderne de la Zona Rossa et pas dans cette chambre miteuse du Centro Historico. Il fixe cette crevasse dans le plafond et ce qu'il voit c'est le sourire de la fille et son regard. Et le reste valait la peine aussi, se dit-il avec un sourire, le premier de cette nuit. Il se demande comment l'appeler. Oui, il a son numéro. Elle le lui a donné. Ça l’étonne encore. Mais que peut-il lui dire ? Que peut-il lui proposer ? À la moindre suggestion, il va se trahir, trahir le fait qu’il n’a pas d’argent, qu'il n’a pas de boulot, pas d’appartement, pas de famille pour assurer derrière. Et elle, elle avait l'air d'avoir tout ça. Pourquoi avait-elle accepté de lui parler ? Pourquoi lui avait-elle donné son numéro ? Peut-être qu'il est faux d'ailleurs, se dit-il brusquement. Mais non, elle avait vraiment eu l’air intéressée par ce qu’il lui avait raconté de la Californie, de sa thèse, de ses espoirs et c’est elle qui avait proposé de prendre un café un jour et c’est elle qui le lui avait donné, ce numéro de téléphone.

Et voilà, il est reparti dans la spirale des idées sans fin. Celle-ci est plus attirante. C’est la spirale ascendante d’espoirs, de rêves, qui le tire vers le haut. Le problème de la spirale qui le tire vers le haut, c’est qu’elle ressemble à ces tornades qu’il a vues au Texas, ces tornades qui arpentent la plaine et qui happent tout ce qui passe à leur portée, le propulsent dans les airs… pour le faire s’écraser au sol dès qu’il ressort de leur zone d’influence. Et c’est exactement la même chose avec la spirale de rêves, d’envies, de projets qui le tire vers le haut. Dès qu’il sort de son influence, il s’abat de nouveau au sol, assommé par le choc du retour brutal à la réalité. La réalité, c’est qu’il est dans une chambre miteuse du Centro Historico et que cette chambre miteuse du Centro Historico, il ne va même plus pouvoir se la payer très longtemps.

Ricardo se lève d’un bond. Il fait jour maintenant. Autant sortir, manger un morceau, reprendre le tour des assistants et des professeurs. Acheter un journal, ou aller dans un cybercafé, et mettre en place son plan B : rechercher un autre boulot que l’archéologie, un boulot dans l’informatique ou n’importe quoi, un boulot qui lui permette de manger, et peut-être même de louer un appartement, un appartement où il pourrait amener la fille, si jamais il la revoit. (...)

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Date de sortie

Nouvelles d'Amérique centrale

  • France : 2013-01-06 - Poche (Français)

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