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Mes deux expériences dans la ville basse m'ont révélé que j'avais un tempérament aventureux et que je brûlais de faire des rencontres, même si, je dois me l'avouer, j'ai eu de sacrées trouilles. Quand j'y repense, j'en éprouve presque du plaisir, surtout celui de m'en être sortie.
Afficher en entier- Pourquoi faut-il accepter sa condition sociale ? C'est ça le sujet de mon devoir de morale. En clair, pourquoi faut-il accepter d'être pauvre ?
- Nous ne sommes pas si misérables, Lucen. Nous sommes dans la moyenne. Lis-moi ce que tu as déjà écrit.
- Je n'ai pas écrit grand-chose parce que je trouve cette question idiote: Pourquoi faut-il ...? A-t-on le choix ? Donc, j'ai écrit : Il faut accepter sa condition parce qu'on ne peut pas faire autrement, c'est tout. Le problème, c'est que je suis censé remplir toute la feuille.
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Afficher en entierIl est plus de trois heures. Des cris percent la nuit. Ce sont les charognards qui répètent en hurlant la "grande menace" :
- Planquez vos carcasses, citoyens poltrons ! Sinon elles rejoindront les autres dans la charette des viandes pourries !
Afficher en entierCe soir, il semble tellement malheureux que je ne me sens pas autorisé à lui faire la morale ou à lui jeter à la figure un "Je te l'avais bien dit". C'est trop tard et le mal est fait. Pouvait-il échapper à cette épreuve avec des parents qui le conditionnent depuis des années à suivre une voie toute tracée ? Nos vies seraient-elles décidées à l'avance ? Serons-nous obligés de les vivre malgré nous ?
p.178
Afficher en entierLe cinéma est très important pour moi car même si je sais qu'il reflète une période à jamais révolue, il m'ouvre à d'autres possibles. Je suis en particulier fasciné par la liberté des personnages qui voyagent sans arrêt, certains prenant des trains, d'autres des diligences, d'autres montant à cheval. Tous les déplacements semblent permis. Nous, dans notre monde, sommes attachés à notre quartier, contraints de faire le même métier que nos parents, d'habiter le même endroit qu'eux, et nos enfants feront pareil quand viendra leur tour. Nous savons que, même si les limites de la ville ne sont pas surveillées, personne n'ose s'aventurer au-dehors. Les dangers sont trop grands. Les seuls voyages qui nous soient autorisés sont ceux qu'on fait dans notre tête.
p.131
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