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Mais, je l'avoue, si je l'épouse, c'est parce que – je serai très franche avec vous, vous ne devrez souffler mot à personne de ce que je vais vous dire – si je l'épouse, c'est parce que je veux me marier. Je veux avoir une maison à moi. La vie n'est plus possible chez nous. Vous, vous n'avez aucun problème, Henry ; vous pouvez faire ce que vous voulez. Moi, je dois toujours être là. Vous savez bien comment cela se passe à la maison. Vous ne seriez pas heureux non plus si vous ne faisiez rien. Ce n'est pas que je n'aie pas le temps, c'est l'atmosphère.
Afficher en entierVous saviez que vous étiez amoureux ; pour nous, c'est différent. On dirait... (…) On dirait que brusquement quelque chose s'arrête – cède – s'efface – comme un mirage – comme si nous inventions que nous étions amoureux – comme si nous imaginions quelque chose qui n'existe pas. Voilà pourquoi il nous est impossible de nous marier un jour. Découvrir sans cesse que l'autre est une illusion ; partir ; oublier ; ne jamais être sûr que l'on aime ou qu'il n'aime pas en vous quelqu'un d'autre ; le passage terrifiant entre la joie et la tristesse, oui, voilà pourquoi nous ne pouvons pas nous marier. En même temps, il nous est impossible de ne pas vivre l'un sans l'autre, parce que...
Afficher en entier- A quoi sert d’amasser de l’argent et de travailler dix heures par jour dans un bureau ? Vous comprenez, quand on est jeune, on a tant de rêves en tête que l’on attache peu d’importance à ce que l’on fait. Et si l’on a de l’ambition, tout va bien ; on a, du moins, un motif de continuer. Mes raisons ont cessé de me satisfaire : peut-être n’en ai-je jamais eu. C’est seulement maintenant que j’en prends conscience. D’ailleurs, quelle raison avons-nous vraiment de faire une chose plutôt qu’une autre ? Après un certain âge, il devient impossible d’être dupe.
Afficher en entierVous ne voyez pas ce à quoi s'intéressent ces gens ? Je voudrais pouvoir les vaincre - enfin, je veux dire, se reprit-elle, je voudrais pouvoir m'affirmer - mais ce n'est pas facile quand on n'exerce pas de profession.
Afficher en entierIl lui arrivait parfois de ne plus savoir qu'elle était un être à part doté d'un avenir qui lui appartenait en propre.
Afficher en entierWilliam, dit-elle d'une voix faible, comme quelqu'un qui s'éveille, William, reprit-elle d'un ton plus ferme, si vous voulez toujours m'épouser, j'accepte.
Quelle expérience plus déconcertante pour un homme que d'entendre la grande question de sa vie tranchée par une voix si placide, dénuée de joie et d'entrain ?
Afficher en entierCe qu'il vous faut, à mon avis, c'est une occupation pour vous sortir de vous-même quand vous sombrez dans vos idées noires.
Afficher en entierTout compte fait, pourquoi parler ? se demanda-t-elle. Parce que c'était bien, lui souffla une voix intérieure, c'était bien de se livrer à d'autres êtres humains.
Afficher en entierDeux pièces, c'est tout ce que je voudrais, ajouta-t-elle avec un étrange soupir, une pour manger, une pour dormir. Non il en faudrait une autre, une grande, en haut, et un petit jardin où l'on pourrait faire pousser des fleurs. Un chemin aussi, qui descendrait jusqu'à la rivière ou qui monterait jusqu'à un bois. La mer ne serait pas très loin; la nuit on entendrait le bruit des vagues et les bateaux disparaîtraient au-delà de l'horizon.
Afficher en entierJe crois que je suis amoureux. En tout cas, j'ai perdu la tête. Je ne peux plus réfléchir. Je ne peux plus travailler. Tout m'est indifférent. Mon dieu, Mary ! Je suis au supplice ! Je suis heureux et malheureux tour à tour. Je la hais une demi-heure et ensuite je donnerais ma vie entière pour être avec elle dix minutes ; je ne sais plus ce que je sens ni pourquoi; c'est de la folie pure et pourtant c'est parfaitement raisonnable. Pouvez-vous y comprendre quelque chose ?comprenez-vous ce qui m'arrive? Oui je délire; ne m'écoutez pas, Marie.
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