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Voici ce que j'ai appris en 1922 : le pire est toujours à venir. On croit avoir vu la chose la plus terrible, l'horreur monstrueuse et bien réelle qui est la coalescence de tous nos cauchemars et dont on ne se console qu'en se disant qu'il ne peut rien y avoir de pire. Et que, même s'il y a pire, notre esprit se brisera à sa vue, et demandera grâce. Mais il y a pire, l'esprit ne se brise pas et, d'une façon ou d'une autre, nous continuons. Nous pouvons saisir que pour nous toute joie s'est définitivement retirée du monde, que nos actes ont relégué hors de notre portée tout le gain que nous avions pu espérer en retirer, nous pouvons regretter de ne pas être celui qui est mort - mais nous continuons malgré tout à avancer. Parce qu'il n'y a rien d'autre à faire.
(1922)
Afficher en entierDe combien d'identités insoupçonnées une personne disposait-elle, cachées tout au fond d'elle même ?
Afficher en entierJe ne lâchais pas des yeux le rat mort. Avec son lambeau de toile de jute taché de sang. Venant de sa capuche. Elle la portait encore en bas dans le noir, sauf que maintenant il y avait un trou dedans qui laissait dépasser une touffe de cheveux. J'ai pensé : Ce style va faire fureur chez les femmes assassinées cet été.
Afficher en entierL'obscure crapulerie du coeur humain semblait ne pas avoir de limites.
Afficher en entierLa justice est du côté de celui qui la paie.
Afficher en entier"Elle était persuadée que les miroirs étaient des passages vers un autre monde; et ce qu'elle voyait reflété dans le verre, ce n'était pas leur salle de séjour ou leur salle de bains, mais la salle de séjour ou la salle de bain d'une autre famille. Peut-être les Matson au lieu des Madsen.(...) Une porte munie d'une poignée à la place d'un loquet, un interrupteur lacé du mauvais côté de l'entrée."
(Bon ménage, p.503-504)
Afficher en entierMême en enfer il supposait que les damnés avaient le droit à une petite gorgée d'eau de temps en temps, ne serait-ce que pour mieux éprouver, quand elle revenait, toute l'horreur de la soif non étanché.
Afficher en entier- Et même, répondit Tess, Personne n'est du coté des méchants psychopathes.
A peine furent-ils sortis de sa bouche qu'elle mesura toute l'inanité de ces propos. Si les gens ne se passionnaient pas pour les psychopathes, il y aurait belle lurette qu'on ne ferait plus de films sur le cinglé au masque de hockey et le grand brûlé aux doigts en ciseaux.
Afficher en entierEcrire mal, c'est plus qu'une question de syntaxe tocarde et d'observation erronée ; écrire mal provient généralement du refus obstiné de raconter des histoires sur ce que font les gens réellement - refuser de regarder en face, par exemple, le fait que les assassins, parfois, aident les vieilles dames à traverses la rue. [Postface]
Afficher en entierStreeter regarda la table,n'y vit aucun article a vendre (mise a part la télé, peut être) et sourit. "je ne suis pas vraiment un client potentiel, monsieur...?
-George Dabiel", dit le rondouillard en se levant pour lui tendre une main toute aussi boudinée que sa personne.
Streeter la serra. "Dave Streeter. Et je ne peux pas vraiment être un client potentiel, vu que je n'ai aucune idée de ce que vous vendez. D'abord, j'ai cru que votre panneau disait extension capillaire.
-C'est de cheveux en plus que vous voulez? demanda Dabiel en l'évaluant du regard. Je demande sa parce que les vôtres ont l'air de ce raréfier.
-Et ils auront bientôt disparu, dit Streeter. Je suis en chimio...
-Oh, mince. Désolé.
-Merci. Mais je me demande a quoi peut bien servir la chimio..."
Il haussa les épaules. La facilité qu'il avait à confier ces choses à un inconnu le déconcertait. Il n'avait rien dit à ses enfants, mais Jane savait, bien sûr.
"Peu d'espoir?" Demanda Dabiel. Il y avait une sympathie toute simple dans sa voix -ni plus ni moins- et Streeter sentit ses yeux s'emplir de larmes. Pleurer devant Jane l'embarrassait terriblement, et il ne l'avait fait que deux fois. Ici, avec cet inconnu, cela semblait aller de soi. Néanmoins, il sortit son mouchoir de sa poche arrière pour s'essuyer les yeux. Un petit avion approchait pour l'atterrissage. En contre-jour sur le ciel rouge, on aurait dit un crucifix volant.
"Aucun, d'après ce que j'ai compris, répondit-il. Donc, j'imagine que la chimio n'est que...je sais pas,moi...
De la sélection artificielle?"
Streeter rit. "C'est exactement ça.
-Peut être que vous devriez envisager d'échanger la chimio contre une plus forte dose d'antalgiques. Ou alors, vous pourriez conclure un petit marché avec moi..
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