Extraits

— Oh… je me disais bien qu’il faisait un peu trop chaud tout à coup, murmura-t-elle.

— C’est peut-être moi qui te donne chaud.

— Et peut-être pas !

Elle ne cherchait plus à s’écarter de lui et jouait distraitement avec un bouton de sa chemise, le regard de nouveau posé sur ses lèvres.

— Allez, on arrête de jouer maintenant. Tu en as autant envie que moi, dit Axel.

Elle déglutit.

— Ça m’étonnerait.

Il se mit à rire.

— Bon, très bien, tu en as encore plus envie que moi.

Elle leva finalement les yeux vers lui et réfléchit un instant avant qu’il ne sente sa main se poser sur la bosse que formait son érection à l’avant de son pantalon. Il maîtrisa sa réaction. Elle le tâta sur toute sa longueur, sans aucune pudeur et haussa un sourcil.

— Plus envie que ça ? Je ne vois pas comment ce serait possible.

Putain, elle est chaude.

Excité comme jamais, il fit descendre ses mains sur ses fesses et les pressa tout en s’emparant de ses lèvres. Elle lui rendit son baiser, enroulant sa langue autour de la sienne, sans cesser de le caresser à travers son jean. Elle avait le goût de la bière, mêlé à une petite note sucrée, délicieuse.

Nom d’un chien, il fallait qu’elle arrête de faire ça, sinon il allait tout lâcher dans son boxer ! Il saisit ses poignets et les maintint dans son dos. Elle émit aussitôt un gémissement de protestation et frotta son bas-ventre contre lui. Avec un grognement, il resserra l’emprise de ses bras autour d’elle pour l’empêcher de bouger. Non pas que son enthousiasme le dérange, mais il avait bu ce soir, elle était chaude comme la braise et il n’allait pas tarder à perdre le contrôle. Elle dut se méprendre sur ses intentions et finit par détacher ses lèvres des siennes.

— Axel, j’ai envie de toi, lâche-moi.

Un sourire aux lèvres, il se pencha pour poser sa bouche sur sa nuque, la lécher et la mordiller.

— Si je te lâche, tu vas recommencer à me tripoter, et je vais jouir dans mon caleçon. Laisse-moi faire.

Il la sentit se raidir légèrement entre ses bras. Qu’est-ce qu’il avait encore dit comme connerie ? Aucune idée, mais il n’allait pas la laisser faire marche arrière maintenant, il était quasiment certain de ne pas survivre à une frustration de ce genre.

— Oh, Mina, tu es trop naïve, comme toujours. Ça ne m'étonne même pas de toi : tu as trouvé le moyen de tomber amoureuse de l'idiot du village.

CLAC !!!

Le bruit de la gifle retentit comme un coup de fouet dans la rue. Quelques passants rirent tandis que Paul écarquillait les yeux.

— Je t'interdis de juger Axel, il vaut cent fois mieux que toi et tes manières de petit bourgeois cocu ! siffla Mina, hors d'elle. Pourquoi est-ce que tu voulais me voir ce soir ? Tu t'es fait larguer, alors, tu t'imaginais que j'allais tout te pardonner et te tomber dans les bras ? Mais figure-toi que j'ai changé, je me suis fait de nouveaux amis qui m'ont appris à avoir confiance en moi et qui se préoccupent de moi. On a vécu sept ans ensemble et je suis certaine que tu ne sais même pas à combien de projets illustrés j'ai participé et sur combien de livres mon nom apparaît. Alors, tu sais quoi ? Va te reluquer le nombril ailleurs et oublie que j'existe !

— Regarde cette action, lui souffla Élodie. C’est une touche, ils vont soulever un joueur pour qu’il rattrape la balle.

Mina fronça les sourcils. Les deux équipes portaient respectivement des maillots bleu et noir avec de fines bandes violettes. Un joueur en noir, balle en mains, se trouvait derrière la ligne de touche, face à lui, cinq joueurs de chaque équipe s’alignaient en deux rangs nets.

— Pourquoi est-ce qu’ils doivent en soulever un ? Le noir n’a qu’à lancer le ballon du côté de son équipe.

— Ça ne fonctionne pas comme ça, lui répondit son amie avec le plus grand sérieux. Le joueur doit lancer entre les deux lignes, la touche doit être droite.

Mina fit une mine étonnée. Comment pouvait-on demander à un joueur de faire un tir « impartial » lors d’une action de ce genre ?

— Il y a beaucoup d’autres règles stupides dans ce style ?

— Garde tes commentaires pour toi et observe.

— Tu sais quand même que l’équipe de Clermont est l’une des meilleures de France ? L’ASM, ça te dit quelque chose ? Les drapeaux jaune et bleu à toutes les fenêtres de la ville pendant les grands matchs, ça ne t’a jamais choquée ?

Mina fit mine de réfléchir.

— Tu veux parler de cette équipe qui ne remporte jamais la finale, même si elle a gagné tous les matchs de la saison ? 

- Excuse-moi de ne pas apprécier un sport où les joueurs passent leur temps à se cogner dessus !

Cette fois-ci, il ne rit pas et se rapprocha d'elle, la dominant de sa haute taille.

- Le rugby ce n'est pas ça. Ce n'est pas une bande de gros bras qui se foncent dessus sans réfléchir. Le rugby, c'est une mentalité. C'est tout donner pour son équipe, encaisser les coups pour aider les copains à marquer, jouer pour les autres, avant de jouer pour soi-même. C'est le respect du jeu, de ses règles complexes, de l'arbitre, de l'adversaire. C'est tout donner pour les autres, sur le pré et en dehors. Le rugby, ce n'est pas juste une équipe de joueurs, c'est une famille, un clan une tribu. Il n'y a pas que les joueurs, il y a la famille, les amis, les supporters. On ne gagne pas un match pour nous, mais pour tout le monde. Si tu ne comprends pas ça, inutile d'apprendre les règles, tu ne comprendras jamais rien au jeu.

Mais qu’est-ce que tu es en train de faire ? Il a joué avec toi pendant des semaines, s’est montré froid, parfois vexant, et t’a ignorée devant tout le monde, et toi tu te jettes à son cou à la première occasion !

Choquée, elle le repoussa. Le souffle court, les idées confuses, elle porta une main tremblante à ses lèvres tandis qu’il l’observait d’un air presque… vantard.

— Mais qu’est-ce que tu fais ? murmura-t-elle.

— Tu voulais que je m’assume, non ? répondit-il en bombant le torse. 

— Élo !

— Ben quoi ? C’est quand même « le » beau gosse de l’équipe. Avec toutes les filles qu’il lève, j’aimerais bien savoir ce qu’il vaut au lit.

Un petit sourire apparut sur le visage de Mina, mais elle le dissimula bien vite en retournant s’asseoir devant sa tasse de café.

— C’est le meilleur pote de ton homme, je ne vais pas répondre à cette question.

OK, c’est un bon coup.

— Pas la peine de répondre, ton sourire en dit long.

Mina se figea et rougit.

— Waouh, tant que ça ! s’écria Élo en riant. Allez, vas-y, raconte !

— Non, pas question ! Et puis, j’étais bourrée, c’est peut-être pour ça que j’ai trouvé ça bien. 

Oh… je me disais bien qu’il faisait un peu trop chaud tout à coup, murmura-t-elle.

— C’est peut-être moi qui te donne chaud.

— Et peut-être pas !

Elle ne cherchait plus à s’écarter de lui et jouait distraitement avec un bouton de sa chemise, le regard de nouveau posé sur ses lèvres.

— Allez, on arrête de jouer maintenant. Tu en as autant envie que moi, dit Axel.

Elle déglutit.

— Ça m’étonnerait.

Il se mit à rire.

— Bon, très bien, tu en as encore plus envie que moi.

— Et comment va la vie avec... euh... Sandra ?

Elle n'aurait certainement pas dû poser cette question, mais elle était curieuse et se demandait pourquoi il l'avait invitée à boire un verre sans sa nouvelle petite amie.

— C'est Sandy et nous avons fait une... une sorte de pause.

Sandy... Un nom d'actrice de film porno siliconée, ne put-elle s'empêcher de penser.

— Une pause ? C'est à dire ?

— Eh bien, elle est plus jeune que moi et je pense qu'elle a besoin de plus de liberté.

Traduction : elle l'a fait cocu.

Mina eut soudain envie de rire aux éclats. Ce n'était pas bien, elle n'aurait pas dû se réjouir du malheur de quelqu'un, mais peu importait, la situation était... savoureuse.

— Elle t'a plaqué ?

Paul lui jeta un regard noir. Ce regard qui autrefois était annonciateur de dispute et qui sous-entendait : « laisse tomber le sujet ».

— Tu es contente ?

Mina prit le temps de la réflexion avant de répondre.

— Tu sais quoi ? Pas vraiment. Enfin... si, peut-être un peu, mais... pas autant que je l'aurais imaginé.

Il s'assombrit un peu plus et elle se rendit compte que son expression orageuse lui donnait plus envie de rire qu'autre chose.

— Merci pour ton soutien.

— Mon soutien ? Non, mais tu t'attendais à quoi ? Tu m'as fait cocue avec cette gamine d'à peine vingt ans et maintenant tu voudrais que je te plaigne parce qu'elle t'a laissé tomber ? Mais tu l'as bien cherché Paul, voilà tout.