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Le bateau roulait violemment. Autour de moi, des tiroirs s'ouvraient, crachant tout leur contenu, et je ne pouvais pas empêcher ça. Je ne voulais pas voir ce qu'il y avait dedans, mais il était trop tard, je n'avais plus le choix. Elles étaient là. Les trois petites figurines, maman, Denny et la petite Holly Hogan. Nous étions enfermés ensemble dans la maison-du-ciel, prisonniers de cet instant pour l'éternité, comme l'insecte à l'intérieur de l'ambre jaune de la bague.
Afficher en entierJe voyais bien mon rêve d'Irlande me faire signe, mais comment entrer dans un rêve ? Les rêves sont pareils à des miroirs. Vous marchez à leur rencontre, et bientôt, une vitre froide vous arrête.
Afficher en entierEt la seule aide sur laquelle je pouvais compter, c'était cette voleuse de fille glamour qui n'existait que dans ma pauvre tête fêlée.
Afficher en entierDemandez-moi si je me souviens de l'Irlande, et je vous répondrai qu'elle est pour moi comme un tableau encore humide, ruisselant de pluie.
Afficher en entierSans la perruque, il n'y avait plus de Sunshine, et Sunshine envolée, je redevenais la petite Holly ordinaire de tous les jours, la fille dont personne ne voulait.
Afficher en entier« Si j’étais là où je voudrais être,
Alors je serais là où je ne suis pas,
Ici, je suis là où je dois être,
Être là où je voudrais être je ne puis » Extrait de Katie la cruelle, chant traditionnel
Afficher en entierJe m’assis devant le miroir, tête baissée, et soufflai un grand coup. Puis je mis la perruque.
Je levai la tête et regardai dans le miroir. La pièce parut s’assombrir. Dehors, la pluie s’était changée en neige. Les faux cheveux blonds et mes vrais cheveux châtain foncé – des cheveux tout fin de bébé – se mêlaient le long des temps et du front. L’image que me renvoyait la glace, c’était moitié une Holly Hogan, moitié une cinglée d’étrangère. T’énerve pas, ma fille, me dis-je à moi-même. Arrange ça.
Le cœur battant, je rentrai soigneusement les petits cheveux fous plus foncés à l’intérieur de la résille. Après quoi, je brossai les longues, les magiques mèches blond cendré, les peignant en avant puis en arrière, rectifiant le tracé de la raie.
Quand j’eus fini, je posai la brosse et respirai à nouveau un bon coup avant d’allumer la lampe de chevet, de façon à refouler les ombres dans les coins de la pièce. Alors seulement je me regardai dans le miroir.
Afficher en entierFishguard. 1
Je déambulais d'un air dégagé le long de la file des véhicules, blonde à l'allure nonchalante dont les cheveux, ou plutôt la perruque, captaient les moindres rayons de lumière. J'étais si calme, si décontractée qu'on n'aurait jamais imaginé que je cherchais un moyen d'embarquer sur le ferry.
Et soudain, je la repérai. La voiture qu'il me fallait. Un 4x4 bleu marine étincelant à sept places. Sans gosses. Les propriétaires, espèces de pingouins agités à cheveux gris, venaient d'en sortir, laissant les deux portières avant grandes ouvertes. Ils étaient à plusieurs mètres de la voiture, regardant la mer et bavardant avec quelqu'un qui se trouvait plus avant dans la queue.
C'étaient des craps, à cent pour cent, et même des super craps, autrement dit, des crappy-craps. Crappy-crap est le mot que Trim, Grâce et moi, on avait inventé à Templeton House. Il signifie : «Crétin d'Adulte Périmé».
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