Obia

Le plaisir de la lecture a été à la hauteur de l'attente de ce dernier tome. La plume de Colin Niel est envoutante et redoutablement précise et juste. Le scénario nous happe et l'on se trouve rapidement immergé dans la quête du capitaine Anato, personnelle et professionelle. Un roman magistral.

Au Suriname, le destin de trois jeunes hommes se retrouvent dans un double-piège, celui des cartels de la cocaïne et celui des revenants d’une guérilla perdue. L’Obia c’est l’esprit des ancêtres, protection contre le mauvais sort, du moins en théorie. On est entre deux eaux, tout du long, entre le bien et le mal, entre la Guyane et le Suriname, entre un destin de mule et celui d’un baron de la drogue, ou encore entre la découverte merveilleuse de paysage et la guerre qui s’y déroule. Un thriller choral bien mené du début à la fin, même si l’auteur prend son temps c’est pour mieux nous mener vers de fausses pistes, et j’adore me faire mener par le bout du nez, je dois quand même dire que j’ai mis du temps à entrer dans ce récit, surtout à cause de l’intrigue qui met du temps à démarrer mais aussi car je n’ai pas vraiment accroché aux personnages à part à Franck, qui n’est pas spécialement un personnage central.

Il y a du bon et du moins bon, j’ai adoré faire ce voyage en terre inconnue même si je l’ai trouvé long, l’intrigue n’est pas très originale mais comme elle est bien traitée, le roman en devient intéressant. Je n’ai pas été subjugué mais je suis loin d’avoir détesté.

Guyane, département français le plus pauvre. Ce polar me fait penser à ceux de Ellory. Parce qu'il n'est pas limité qu'au polar, il y mêle le sombre passé, la guerre civile, des événements économiques et politiques, ici ceux de la Guyane et du Suriname, séparés par le fleuve Maroni. Trois enquêteurs principaux, dont un détective privé viré de la police, des trafiquants de drogue, des politiques véreux comme Léon Bertrand. Haletant, bien documenté, personnages fouillés. Un très bon polar qui m'a appris beaucoup de choses. Peut se lire indépendamment des autres.

Je découvre Colin Niel (plus ou moins, j'avais beaucoup aimé le film adapté de Seuls les bêtes) avec ce roman. Et... j'en lirais d'autres !

Ici, il s'agit de la troisiéme enquête qu'il nous raconte mettant en scéne le capitaine Anato. Celui-ci est un gendarme Noir Marron, qui va ici être amené à enquêter aprés la découverte d'une série de meurtre. A priori, le meurtrier serait un jeune nommé Clifton Vakansie, Mais tout cela va les mener bien plus loin...

Parcequ'il ne sera pas seul sur cette enquête. Celle ci embrasse le point de vue de chaque personnage, de cette histoire se déroulant donc en guyane française. Un cadre atypique si on n'a pas lu les enquêtes précédentes du personnage de Colin Niel. Mais ce qui m'a impressionné, c'est la construction visant à voir la vérité éclater tout doucement, remettant en cause constamment le point de vue de chaque personnage, et donc forcément du lecteur. Et finalement, on a constamment la sensation de redécouvrir l'histoire, tout en s'enfonçant de plus en plus profondément dans l'histoire personnel des personnages, mais aussi de la région. Il faut aussi noter qu'aucun élément ne semble factice, ou inutile. Tout concours à montrer une construction calculée, pour entrainer, et ne plus lâcher le lecteur jusqu'au bout.

Forcément, l'ensemble est trés documenté, sans oublier la fiction. Colin Niel trouve un équilibre remarquable et son écriture est des plus agréables. Alors que demander de plus ? Pour le coup, aucune idée. J'avais peur de ne pas m'y retrouver, ne connaissant rien de la région en question. J'en suis sorti charmé par le roman, et l'histoire même de celle ci !

Superbe : Sous prétexte de roman policier, ce livre décrit bien cette Guyane où j'ai vécu, une analyse sociale implacable de ce département où il fait cependant bon vivre à condition d'être ouvert et curieux. Les locaux vivaient sur ce territoire bien avant votre venue. Je recommande vivement.

Je classe ce livre en "or" mais qu'on ne s'y trompe pas.Ce livre est un chef d'oeuvre..... mais il ne sera pas donné à tout le monde de le lire avec plaisir. L'intrigue est bien menée, le style est excellent , l'écriture plaisante. Mais l'histoire est compliquée, il y a beaucoup de personnages qui jouent un rôle différent, en un mot il faut le lire d'un trait, n'oublier aucun détail , sous peine de devoir parfois ]retourner quelques pages en arrière pour savoir qui est qui et quel rôle il jouait dans ce polar par ailleurs très intéressant sur la philosophie des intervenants]

J'ai eu du mal à me plonger dans le livre et à en venir à bout. Mais une fois le livre terminé, je ne pense pas que ce fut une mauvaise lecture. Bien au contraire, c'est un livre de qualité, original, on n'est pas sur de la soupe façon Michel Bussi... Mais je ne sais pas. Ça ne correspond juste pas à mes attentes vis-à-vis d'un polar, je crois ^^'

C'est un livre intelligent. Il prend place dans un univers atypique. Enfin, pour moi, c'est atypique. En bonne française métropolitaine qui se respecte et qui ne sait pratiquement rien à propos de la Guyane (si, je sais que Christiane Taubira vient de là bas. Waouh.), j'ai vraiment appris plein, plein, plein, plein de choses.

J'ai découvert la géographie de ce lieu, son mode de fonctionnement, ses difficultés politiques et géopolitiques, liées à sa frontière passoire et au Suriname voisin, ses trafics, ses insécurités, son inquiétante jungle. On explique de façon très didactique des notions qui n'ont absolument rien d'évident pour moi, comme "l'obia", qui donne son titre au livre, ou les noirs-marrons et leur différence avec les créoles.

L'auteur a parfaitement su nous imprégner de l'ambiance du lieu. Il arrive véritablement à expliquer d'une façon hyper naturelle dans l'histoire cette société complexe, aux multiples composantes et problématiques, sans jamais tomber dans la caricature, sans jamais perdre le lecteur au passage et sans jamais donner l'impression de nous faire un cours. Sur ce point, chapeau bas. Depuis que j'ai fini ce livre, je pense pouvoir dire que je connais mieux ce territoire. D'ailleurs, la Guyane était dans l'actualité au moment où j'ai lu ce livre, et j'ai réellement eu le sentiment de mieux comprendre les choses du fait de cette lecture.

Mais qui dit intelligent, dit pas simple et pas forcément distrayant. Pour atteindre ce niveau d'explication, ça nécessite de nombreux passages descriptifs, notamment au début du roman, et qui du coup ne rendent pas la chose particulièrement addictive. Ce qui est plutôt étonnant pour un polar, qu'on a en principe du mal à s'enlever des mains.

Ce point m'a clairement déçu. J'ai trouvé l'intrigue policière bien, mais sans plus. Je qualifierais ce livre de polar mais pas de thriller, en fait. Il y a un meurtre, une enquête, mais pas une envie débordante, je trouve, de dénouer les nœuds (pourtant nombreux) de cette histoire.

Le style d'écriture est pourtant assez catchy. C'est agréable, c'est fluide, c'est rythmé, c'est même nerveux par moment. Bref, on nous embarque dans l'histoire. On a envie de prolonger sa lecture et de découvrir la suite de l'intrigue. Mais il n'y a pas de "tension" dans le texte. On n'a pas une question qui nous obsède du début à la fin. On n'est pas en attente de réponse. Quand un rebondissement intervient, il ne nous fait pas l'effet d'un coup de poing dans le ventre, mais nous fait juste dire "ouais, ok".

C'est peut-être la construction même du livre qui ne m'a pas plu ? Le découpage en trois parties bloque vraiment le suspense, parce qu'on a l'impression de lire trois histoires courtes, avec de vraies ruptures entre les parties, et non un long roman. Spoiler(cliquez pour révéler)Par exemple, la partie 1 : on ne suit la traque que d'UN SEUL suspect. Aucune autre piste n'est évoquée. Le texte est donc très linéaire, sans véritable suspense. Et en plus, ce suspect meurt à la fin de cette partie, coupant par la même toute possibilité de suspense par la suite. Je n'ai commencé à ressentir une addictivité que dans la deuxième moitié du livre, ce qui laisse le temps de s'ennuyer un peu avant.

De plus, j'ai trouvé qu'il y avait trop de personnages. Principaux comme secondaires. Avait-on vraiment besoin de trois enquêteurs qui passent leur temps à jouer à "qui pisse le plus loin" ? On assiste à une bataille d'égo pendant tout le livre, un peu trop macho testostéroné pour moi. Ça ne rend absolument pas les personnages sympathiques, au contraire, ça les rend un peu puérils et têtes-à-claques. Ça relègue au second plan l'intrigue policière, ce qui est franchement dommage.

Si ces trois personnages ne suffisaient pas, il faut encore ajouter leurs familles et petites histoires personnelles, dont l'intérêt n'apparait qu'assez tardivement dans le livre, voire n'apparait jamais. Spoiler(cliquez pour révéler)Vacaresse dont le couple bat de l'aile et qui est hanté par une affaire de petite fille battue. Anato qui cherche son passé. Marcy et sa fille sourde qui fricote avec Anato. Mais aussi les victimes, les suspects, leur famille, et là encore, des personnages dont l'intérêt n'apparait que tardivement. Spoiler(cliquez pour révéler)Le fils de Vacaresse en prison, par exemple. Ça donne un coté parfois un peu alambiqué au livre. Il est en tout cas assez compliqué d'assimiler tous les personnages, et de savoir "qui est qui", et là encore. Ça renforce cette impression de livre dans lequel on a du mal à plonger, parce qu'on s'y perd un peu par moment. Et ça limite aussi la sympathie qu'on peut avoir pour l'un ou l'autre personnage. J'ai le sentiment de n'avoir eu le temps de m'attacher à aucun d'entre eux.

Puis on se dit aussi par moment que ça manque de femme dans cette intrigue. Il n'y a aucun personnage féminin important, elles sont au contraire les boulets de l'histoire, quand il faut faire une bêtise, elles le font. Et les descriptions ne tournent qu'autour de leurs physiques. Clarice est réduite au fait qu'elle vienne d'accoucher, qu'elle n'a pas encore perdu ses kilos de grossesses, qu'elle a le ventre mou, et était plus belle avant. Elle n'est pas du comme les "vraies femmes", comprendre celles qu'on voit dans les clips de rap. Melita est réduite au fait qu'elle soit vieille, moche, et avec des seins qui tombent et lui arrivent au milieu du ventre. Classe.

J'ai aussi vu des petites incohérences Spoiler(cliquez pour révéler)par exemple, Melita Koosman est marié à Johny Koosman. On peut donc supposer que "Koosman" est simplement son nom d'épouse ; l'hypothèse du mari prenant le nom de sa femme étant quand même assez peu rependu, d'autant plus à cette époque. Or, le frère de Melita, Rody, s'appelle également Koosman.

J'ai également trouvé la fin un peu abracadabrante.

Bref, il n'y a pas forcément de gros défauts dans ce livre, mais plutôt une accumulation de petites choses qui m'ont rendu l'ensemble pas toujours agréable.

Ah et aucun rapport avec le reste, mais il fallait que je le dise : c'est quoi cette couverture ?! Il n'y a aucun, mais alors absolument AUCUN lien entre ce gars avec des ailes tatoués dans le dos et le contenu du livre.

Un excellent roman policier qui tient le lecteur en haleine jusqu'à la fin et au dénouement inattendu. C'est aussi une plongée en Guyane et dans le quotidien des Noirs-Marrons ou Ndjuka. On apprend plein de choses sur l'histoire guyanaise et sur la guerre civile au Surinam qui a eu de nombreuses répercussions sur la Guyane. Toutefois, j'ai trouvé certains passages du livre un peu longs, notamment dans les descriptions.

Un très bon livre aux multiples facettes. On plonge avec Anato au coeur d'un trafic de drogue qui se passe mal et de l'histoire guyanaise. Ce livre est bon pour son aspect historique et documenté mais aussi naturellement pour son enquête. Colin Niel nous balade dans son histoire on se perd et on aime ca... Jusqu'au dénouement final que nous n'avions pas deviné.... Bravo...