Extraits

« Sans échanger le moindre mot, je m’assois à sa droite. Axel fait de même à sa gauche.

-Si on te le demande, dis-je sur le ton de la confiance, je suis là pour vérifier que ton père a toujours de belles fesses.

-Maman! grogne Axel. L’écoute pas! ajoute-t-il. Elle n’aime pas l’idée de te laisser seul ici. Franchement, dans un conte de fées, elle serait le plus redoutable des dragons.

-Et pourquoi pas la princesse? répliqué-je.

-Parce que aucun prince n’aurait assez de courage pour te supporter. Et qu’aucun dragon et sort ne réussirait à te maintenir prisonnière.

-Ça me va.

Heureuse qu’il ne me voie pas comme une pauvre fille… »

- Je serai très heureuse de t'épauler dans cette épreuve.

- Valentine, le mariage n'est pas une épreuve, me corrige P-E de son air coincé.

- Ca dépend avec qui...

— Oui, qu’y a-t-il ?

— Une urgence, m’annonce-t-elle en esquissant une grimace.

Tout en quittant ma place, je réprime une envie de rire sous mon air le plus professionnel.

— Eh bien ! Je commençais à trouver ça louche. Voilà qui me rassure. Qu’avons-nous ?

— Deux lapins nains salement amochés dans une bagarre.

— Une bagarre ? Entre lapins ? De mieux en mieux ! L’ensauvagement de notre société est bel et bien en marche, soufflé-je en lui décochant un clin d’œil.

Je me souviens de ce dicton qui dit que lorsqu’une femme se venge, le diable s’assoit et prend des notes.

Il est vrai que je suis assez forte pour me retrouver dans des situations aussi embarrassantes que ridicules. À une époque, Blanche, mon autre meilleure amie, me surnommait « le Paratonnerre ». Dès qu’une tuile se pointe (sans mauvais jeu de mots), elle est pour moi. Un pinceau qui s’échappe de la main d’un peintre ? Pour moi.

« J'augmente le son de la radio et chantonne l'air qui passe. Il parle d'amour éternel, de serments… De mariage. Bien que mon opération « On dézingue la meringue » soit omniprésente dans mon esprit, je n'ai pas pris le temps de songer à ce que j'allais faire. »

« À ses côtés, je peux être moi, Valentine Anielle, vingt-quatre ans, toutes mes dents et une malchance phénoménale. Oh!et une sexitude proche du zéro absolu quand il est dans les parages. »

« -Je suppose qu’il est hors de question que tu avoues un semblant d’affection pour ta maman chérie?

-Tu supposes bien… Mais, à la maison, ce point sera négociable. »

« Pourquoi le ferais-je? Pourquoi chercher à détruire un mariage? Parce qu’on me l’a demandé. »

« -Ton fils est génial, murmure Clara.

-C’est un monstre, tu veux dire! Quel enfant de huit ans trafique le réveil de sa mère pour arriver quinze minutes en avance à un stage de sport?

-Le tien.

Mon sourire s’agrandit : je suis très fière de lui, en vérité. Je l’observe rire, chahuter… Il est beau, plein de vie… mais trop sérieux pour son bien. »