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Commentaires de livres faits par Odlag

Extraits de livres par Odlag

Commentaires de livres appréciés par Odlag

Extraits de livres appréciés par Odlag

date : 13-11-2021
L'Hétirier du Dalaras est un roman de fantasy épique qui manque cruellement d'originalité, L.R. Roy s'étant beaucoup trop inspiré des univers de Tolkien et de Wolrd of Warcraft. Probablement à cause de cela, aucun effort n'a été fait au niveau de la construction de l'univers : l'aspect géopolitique ainsi que les coutumes des différents peuples (elfes, nains, humains, gnomes, sorcières, hasgorns...) sont quasiment, pour ne pas dire totalement, absents du récit. À cela s'ajoute un énorme déséquilibre entre de nombreux moments d'action fortement détaillés et des moments plus calmes trop courts et trop peu présents qui auraient pourtant permis de développer correctement la psychologie des personnages, auxquels il est bien difficile, voire impossible, de s'attacher.
Une grosse déception pour moi, donc, ce qui est d'autant plus dommage que la fin, qui sort un peu des sentiers battus, laisse entrevoir de bonnes capacités d'invention (à condition de se libérer du carcan tolkiennien).
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Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/11/heritier-du-dalaras-roy.html
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Avec L'Héliotrope, E.S. Green met en place un univers particulièrement intéressant et original mêlant roman de pirates, d'aventure et de fantasy, le tout plongé dans une ambiance steampunk fort sympathique. D'une plume fluide et rythmée, l'autrice nous immerge dans une intrigue bien menée et parfaitement équilibrée, faite de chasse au trésor et de batailles, mais aussi de moments d'intense complicité entre les personnages. Ceux-ci ne sont d'ailleurs pas en reste, que ce soit notre héroïne ou les pirates devenus pour elle de véritables camarades, tous ont une personnalité propre et bien construite, parfois complètement décalée. La violence qu'implique la vie de pirate est ainsi contrebalancée par une bonne dose d'humour qui donne un petit plus à ce récit palpitant, qui aurait toutefois mérité davantage de détails.
Si ce n'est pas un coup de coeur pour moi, j'ai tout de même adoré suivre les aventures de L'Héliotrope et sa joyeuse bande de pirates hauts en couleurs. J'ai hâte de pouvoir me lancer dans la suite !
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Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/09/lheliotrope-steam-sailors-t1-es-green.html
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La Ville sans vent est un diptyque de fantasy jeunesse (plutôt ados ou YA) dont voici le premier tome, l'un des cinq finalistes du PLIB 2021. Je l'avoue, c'est avant tout sa très jolie couverture qui m'a donné envie de lire ce roman, qui me faisait de l’œil depuis sa parution et que je n'ai finalement lu qu'un an plus tard. Je regrette de ne pas m'y être mise plus tôt, car j'ai beaucoup apprécié cette lecture.

Le résumé éditeur est plutôt bien fait, je trouve, il nous donne suffisamment d'informations pour nous donner envie de lire sans trop en dévoiler. Je vais ajouter quelques détails de mon côté, notamment sur le fonctionnement d'Hyperborée, une ville protégée des intempéries par un vaste dôme (comme le montre la couverture). Mais sa plus grande particularité est sa construction verticale : c'est une sorte de ville-étages, construite sur plusieurs niveaux, chacun d'eux représentant le niveau social, la richesse de ses habitants (le premier niveau étant le plus pauvre, le septième celui où vivent les mages). Et pour accéder à un niveau, il faut payer un péage, dont le prix devient plus élevé au fur et à mesure que l'on monte dans les niveaux. La ville est dirigée par un monarque, le Basileus, et ses six ministres, censés y faire régner la paix et un semblant d'égalité. Mais l'on se rend vite compte qu'ils en sont bien loin.
J'ai bien aimé découvrir cette ville verticale, ses habitants et ses coutumes parfois assez surprenantes. À travers Hyperborée et ses couches sociales si marquées, l'autrice met en avant des thématiques sérieuses et très actuelles comme l'égalité homme/femme (une femme ne peut être ministre, par exemple), les grandes disparités sociales illustrées par l'apparence des niveaux (le niveau un empeste les déchets et récupère toutes les eaux usées des niveaux supérieurs, par exemple).

Comme le résumé l'indique, nous suivons principalement deux personnages dans ce roman : Lastyanax et Arka. Nous aurons toutefois l'occasion de découvrir d'autres personnages, qui permettent de donner un peu plus de relief à l'histoire.
Lastyanax, qui a grandi dans les bas-niveaux, vient à peine d'obtenir son diplôme et d'être ainsi nommé mage, qu'on le pousse à concourir pour devenir Ministre du Nivellement (responsable de l'égalité entre les niveaux). Tandis qu'il se fait bousculer de tous les côtés par ses alliés et ses ennemis, il enquête secrètement sur la mort de son mentor mystérieusement décédé, au risque de se mettre lui-même en danger. Lui, ainsi que sa nouvelle disciple. Car tout cela va révéler des secrets, des complots bien plus gros que ce à quoi il s'attendait. Lastyanax est un personnage que je n'ai pas trop apprécié au départ, car il prenait un peu trop la grosse tête avec son nouveau statut, traitant sa disciple avec une indifférence fort peu méritée. Mais plus on en apprend sur son passé, plus il découvre les secrets d'Hyperborée, plus il devient intéressant. Notamment dans sa relation avec sa disciple, Arka.
Arka est une Amazone, origine qu'elle doit à tout prix cacher car les Amazones sont les ennemies du Basileus. Après avoir vu tous ses proches mourir, elle décide de rejoindre la ville sans vent afin de retrouver ce père qu'elle n'a jamais connu et dont tout ce qu'elle sait est qu'il est un mage. Ayant vécu dans des lieux où la magie était interdite, elle est heureuse de pouvoir enfin l'utiliser librement à Hyperborée. Mais Arka a tendance à se retrouver dans de sacrées situations, et finit par concourir un peu par hasard à l'Attribution, un tournoi qui permet aux sélectionnés de devenir apprentis mages. J'ai beaucoup aimé Arka, une jeune fille qui sait se battre et qui a une chance incroyable quand on voit comment elle parvient à se sortir des problèmes dans lesquels elle tombe si souvent. Elle m'a pas mal amusée, et sa relation avec Lastyanax, au départ particulièrement froide, est assez touchante.
Un autre personnage important de l'histoire : Alcandre. Celui-là, c'est le genre de personnage manipulateur, qui tire les ficelles de manière particulièrement adroite. Le genre que j'adore. Je ne peux pas trop en parler sans dévoiler des éléments essentiels à l'intrigue et aux mystères qui l'entoure. Même si on ne le voit pas énormément, chacune de ses actions, de ses décisions, à un impact conséquent sur Hyperborée.
Que ce soient les personnages principaux ou les personnages secondaires, tous ont un rôle à jouer dans cette histoire. Tous ont leurs qualités comme leurs défauts, et comme tout lecteur, j'en ai aimé certains, quelques-uns qui m'ont amusée, quelques-uns qui m'ont touchée, et j'en ai détesté d'autres.

Je ne vais pas en dire davantage, si ce n'est que l'intrigue est assez entraînante, avec pas mal de rebondissements, bien qu'elle traîne un peu en longueur à certains moments. La plume de l'autrice est fluide, pas trop soutenue, une écriture assez simple et agréable à lire. Je vais juste reprocher un petit truc (chose que je constate souvent mais pas toujours dans la littérature jeunesse) : j'aurais aimé que cela soit plus développé, plus détaillé. Il m'a manqué quelques détails, des éléments qui auraient pu en faire un coup de cœur. Mais cela reste une très bonne lecture.


En bref...
Dans ce premier tome du diptyque La Ville sans vent, Eleonore Devillepoix nous plonge d'une plume agréablement fluide au cœur d'une ville construite à la verticale où les inégalités pleuvent et où le danger rôde insidieusement. Les personnages sont plutôt bien construits, tout comme l'intrigue, pleine de rebondissements mêlée de complots malgré quelques longueurs.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, et je me lancerai dans le second et dernier tome avec grand plaisir.

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https://escape-in-books.blogspot.com/2021/09/la-ville-sans-vent-tome-1-eleonore.html
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date : 15-09-2021
On m'avait vendu Rouge, de Pascaline Nolot, comme une réécriture du Petit Chaperon Rouge version horreur, et je dois avouer que cela me tentait pas mal. Malheureusement ce roman a dans l'ensemble été plutôt décevant.

En lisant le résumé éditeur, il est vrai que l'on s'attend à quelque chose d'assez horrifique, et les premières pages du roman, où une femme se fait dévorer vivante par des loups, nous poussent dans ce sens. Toutefois il faut garder en tête que c'est publié par un éditeur jeunesse, dans la catégorie 15+ certes, mais pour le coup l'horreur paraîtra plutôt fade pour un amateur du genre (comme moi).

[...]


En bref...
Cette réécriture du Petit Chaperon Rouge est un rappel des contes anciens : sombre avec de terribles mises en garde. Les références aux contes et les métaphores rencontrées au fil du roman sont intéressantes. Malheureusement le récit manque de relief : Rouge est exaspérante, les personnages trop stéréotypés, l'horreur promise n'est pas au rendez-vous et l'enchaînement des événements quelque peu ennuyants, le tout conté avec un style parfois un peu lourd. Heureusement l'histoire secondaire de la mère de Rouge rehausse le niveau en dévoilant les terribles facettes de l'homme.
Moi qui suis une bonne amatrice de réécritures de contes et d'histoires horrifiques, j'ai donc été dans l'ensemble un peu déçue par cette lecture.
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Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/09/rouge-pascaline-nolot-plib2021.html
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Pas besoin de présenter Tolkien et son œuvre, qui a eu une influence très importante sur les auteurs de fantasy. Le Seigneur des Anneaux est ainsi considéré comme une œuvre majeure du genre, c'est pourquoi j'ai choisi le premier tome, La Fraternité de l'Anneau, pour la catégorie "défi" du challenge du Mois de la fantasy auquel j'ai participé en mai dernier. C'est le premier roman que je lis de Tolkien, et je dois avouer avoir eu une assez forte appréhension, car j'avais eu pas mal d'échos sur l'ampleur de cette trilogie. Mais bon, j'ai aimé les films, donc je me suis dit que les livres seraient tout aussi entraînants. Et pour bien faire les choses, j'ai choisi la nouvelle traduction, apparemment plus proche du texte d'origine et prenant en compte les notes de l'auteur.
Mais bien que je respecte grandement le travail de Tolkien (franchement, son univers, ce n'est pas rien !), je n'ai pas été aussi emballée par ma lecture que je m'y attendais.

Alors, habituée aux films, j'ai tout d'abord dû m'adapter aux quelques changements de certains noms dus à la nouvelle traduction. Ainsi, par exemple, Frodon Sacquet devient Frodo Bessac ; et l'on ne dit plus la Comté mais le Comté.
Cette petite surprise passée, il m'a fallu ensuite me faire au style narratif de l'auteur, qui m'a pas mal rappelé celui des contes. Impression renforcée par les diverses rencontres que font les hobbits sur le chemin. Le problème, pour moi, c'est que, autant pour un texte court comme un conte ce style me convient, autant pour un roman de cette ampleur j'ai trouvé cela un peu lourd. D'autant plus qu'il s'agit d'un style narratif qui crée une certaine distance avec le lecteur, empêchant ainsi de vraiment s'attacher aux personnages. C'est du moins mon ressenti.

J'ai également eu beaucoup de mal sur la première moitié (voire plus) de ce premier tome, que j'ai trouvée bien trop lente à mon goût. Il y a énormément de tergiversations, on reste trop longtemps coincé dans le Comté, et je dois avouer que l'histoire des hobbits n'est pas ce qui m'intéresse le plus dans cette trilogie. Dans les films, Frodon est d'ailleurs un personnage que je n'aime pas ; et bien je le trouve tout aussi pénible en livre.
Habituellement je râle quand une histoire n'est pas assez développée, qu'il n'y a pas assez de détails, etc. Là, c'est l'inverse : on a une overdose de détails qui plombent le récit. J'ai aimé les descriptions que Tolkien a fait des paysages, de l'environnement, qui permettent une excellente visualisation de l'univers dans lequel évoluent les personnages. En revanche ce que font les personnages est bien trop détaillé à mon goût. Par exemple, quand les hobbits traversent la forêt, ou leur séjour chez Tom Bombadil. Franchement, on reste bien trop longtemps coincés avec ce Tom Bombadil, alors qu'il s'agit d'un personnage apparemment puissant mais totalement inexploité par la suite (je me suis du coup demandé la pertinence de cette rencontre, qui a d'ailleurs été effacée dans le film). Il y a donc tellement de détails du parcours des personnages que je me demandais sans cesse quand la suite allait enfin arriver.
Ce n'est qu'à partir de la formation de la Fraternité de l'Anneau, soit avec l'arrivée des mes personnages favoris, que j'ai vraiment pu entrer dans le récit et m'y laisser emporter. Malheureusement cela arrive trop tardivement (à plus de la moitié du roman) à mon goût, faisant ainsi de ce premier volume un long tome d'introduction. C'est une chose que l'on reproche souvent aux auteurs de fantasy qui se lancent dans des trilogies, et je dois avouer être surprise de retrouver ce défaut chez un auteur majeur du genre. Personnellement, qu'un premier tome serve d'introduction ne me dérange pas, du moment que je ne m'y ennuie pas.

Voici donc les reproches que je peux faire sur ce premier tome du Seigneur des Anneaux. Je reste toutefois impressionnée par l'univers qu'il a su créer. Même si aujourd'hui on trouve pas mal d’œuvres de fantasy aux univers particulièrement riches, même si à présent les elfes et les nains ont été vus et archi-vus, il ne faut pas oublier que Tolkien était là bien avant et, bien qu'il n'ait pas été le premier à en écrire, il a posé les bases de la fantasy moderne telle que nous la connaissons aujourd'hui.


En bref...
Le Seigneur des Anneaux est sans conteste une œuvre majeure de fantasy de par son univers riche et particulièrement bien développé, ainsi que ses descriptions très visuelles. Toutefois l'on sent (peut-être un peu trop) que La Fraternité de l'Anneau est un tome d'introduction : l'histoire se met très (trop ?) lentement en place et l'action tarde à arriver. Il faut également adhérer au style narratif de l'auteur, assez proche de celui des contes, et que l'on a aujourd'hui peu l'habitude de rencontrer dans des romans.
Ce fut donc pour moi une lecture assez mitigée : autant j'ai aimé découvrir ce riche univers, autant j'ai eu bien du mal à entrer dans l'histoire. J'attendrai donc un peu (un an, probablement) que mon courage me soit revenu pour me lancer dans la suite, que je suis toutefois curieuse de découvrir.
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https://escape-in-books.blogspot.com/2021/05/le-seigneur-des-anneaux-1-tolkien.html
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Toutes les âmes aux alentours est le deuxième tome de la série Dette de sang, dont j'avais adoré le premier. Malheureusement celui-ci ne m'a pas autant emballée que le précédent et, au contraire, m'a plutôt déçue.

J'ai aimé suivre l'évolution de la relation entre Patrick et Jono. Patrick, qui a pris l'habitude de prendre seul les décisions le concernant, va devoir apprendre à réfléchir autrement : il fait à présent partie d'une meute, et ses décisions ont un impact sur les autres membres de cette meute. Bon, pour le moment il n'y a que Jono, mais dans ce tome la meute va s'agrandir un peu. Donc Patrick va devoir arrêter de se la jouer solo, et tous deux vont devoir apprendre à se faire confiance.
Un nouveau personnage apparaît, que j'ai bien aimé : Wade, un jeune dragon qui ne connaît pas sa véritable nature et se prend pour un garou, et que Patrick et Jono sauvent des griffes des méchants. Et comme tous les dragons, qui sont une espèce très rare, Wade est cleptomane et un véritable glouton. Ainsi il passe son temps à manger (on le voit souvent un paquet de chips à la main) et à voler tout ce qui lui passe sous la main (badge, portable, couteau...). Et comme c'est un ado, il râle aussi beaucoup.
La meute amie de Jono est toujours présente, et tant mieux car j'aime bien ses membres principaux, qui sont d'une loyauté sans faille, même lorsqu'ils se retrouvent en porte-à-faux vis-à-vis de la meute des seigneurs-loups. Ceux-là mériteraient d'ailleurs une bonne raclée, incapables qu'ils sont de s'occuper correctement des leurs. On va d'ailleurs vite se rendre compte qu'ils jouent un rôle particulier dans l'affaire sur laquelle enquête Patrick.
De nouveaux dieux apparaissent. Enfin, je dis "nouveaux" parce qu'ils n'étaient pas présents dans la série avant, mais cela reste d'anciennes divinités. Bref, on a droit à d'autres panthéons ici, en plus du grec (Hermès, le retour) : aztèque avec notamment Tezcatlipoca et Santa Muerte, les deux terreurs de cette intrigue, tout cela à cause une histoire d'amour particulièrement tordue (comme souvent avec les dieux, me direz-vous) ; et amérindien avec quelques apparitions (grandement utiles) de Coyote. Bref, Patrick n'en a pas fini avec sa foutue dette aux dieux.

Les personnages sont donc tous plutôt intéressants, ils ont tous un rôle bien particulier. En revanche, je n'ai pas accroché au récit, qui promettait pourtant un bon divertissement.
Tout était réuni pour une bonne lecture, avec ces nouveaux dieux psychopathes, cette histoire de drogue, ces meurtres, et tous ces enjeux politiques autant du côté des meutes que des vampires. Et pourtant... il n'y a aucun véritable suspense dans cette intrigue-ci : les coupables des meurtres sont trouvés pratiquement dès le début, et l'enquête de Patrick ne consiste plus qu'en de multiples allers-retours entre les vampires et les loups-garous, si bien que j'ai fini par m'ennuyer. L'équilibre que j'avais ressenti dans le premier tome n'y est pas dans celui-ci : trop de conversations, trop de détails lors des moments calmes et pas assez lors de passages censés être plus intenses.
Cette lecture-ci a donc été bien moins agréable, et ce d'autant plus que le travail de traduction a été bâclé. Quand j'ai commencé ce tome, j'ai noté plusieurs tournures maladroites, ce qui n'apparaissait pas dans le précédent. Du coup j'ai cru qu'ils avaient changé de traducteur. Mais après vérification, non, c'est bien la même traductrice qui s'est occupée de chacun des tomes. Alors quoi ? Elle a eu moins de temps pour travailler sur celui-ci ? Parce que franchement, la traduction est hyper maladroite. On voit que l'anglais a été compris, mais la retranscription en français est mal faite, car certaines tournures anglaises ne fonctionnent pas en français (c'est moche ou très lourd). Et ces maladresses sont présentes dans tout le roman. Alors moi qui aime quand c'est bien (ou au minimum correctement) écrit, ça a été difficile à lire, car je passais mon temps à reformuler les phrases dans ma tête. Et ce n'est pas du tout agréable.


En bref...
Ce deuxième tome de la série d'urban fantasy Dette de sang n'est pas une franche réussite, contrairement au précédent. Bien que la présence des dieux mythologiques dans un monde moderne soit toujours aussi intéressante, et que les personnages soient toujours aussi bien traités, ce n'est pas le cas de l'intrigue qui manque cruellement de suspense et donne une impression de redondance. À cela s'ajoute un travail de traduction bâclé qui rend la lecture peu agréable.
Petite déception pour ce tome, j'espère que les suivants seront mieux travaillés.
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Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/05/dette-de-sang-2-hailey-turner.html
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date : 04-05-2021
L'Homme aux murmures est un thriller que j'avais repéré à l'occasion d'une opération masse critique de Babelio. Je ne l'avais cependant pas demandé car il était disponible dans la bibliothèque où je travaille, j'avais donc préféré recevoir un livre que je n'avais pas déjà à disposition. Bref ! Le résumé me tentait pas mal, laissant présager une intrigue un peu glauque et pleine de tension.
[...]

En fait, ce n'est pas l'enquête qui m'a intéressée dans ce roman. L'enquête en elle-même n'a rien de très original, suivant un schéma somme toute très classique, ni de bien surprenant. J'avais d'ailleurs deviné l'identité du coupable très (trop) rapidement. Ce que j'ai vraiment apprécié, ce sont les personnages et leurs relations, ainsi que la légère touche de fantastique que l'auteur a inséré dans son récit.
Tom est écrivain, mais il n'a pas écrit plus de quelques mots depuis la mort de sa femme, survenue il y a presque un an. Une mort dont il ne parvient pas à se remettre, tout comme son fils de huit ans avec lequel il a bien du mal à communiquer. Pour prendre un nouveau départ, ils déménagent à Featherbank, dans une maison un peu étrange mais pour laquelle Jake semble avoir eu un coup de cœur. Mais dans cette nouvelle ville comme dans l'ancienne, Jake est un enfant solitaire qui passe son temps à dessiner et à parler à son amie imaginaire. Au grand désarroi de Tom, qui ne sait pas comment aider son fils.
J'ai trouvé ces deux personnages vraiment touchants, chacun essayant d'être la bonne personne pour l'autre mais ayant du mal à parler de ses sentiments. Le père et le fils se ressemblent tellement qu'ils sont finalement persuadés d'être complètement opposés. Toutes ces maladresses, ces tâtonnements, ces efforts pour aller vers l'autre montrent une relation profonde qui est le point fort de ce roman.

Mais comme si Tom et Jake n'avaient pas assez de problèmes, Jake commence à entendre des murmures dans la nuit. La tension monte alors, et l'on se demande à chaque instant quand le monstre va passer à l'acte. Mais ce qui m'a le plus intriguée dans cette histoire, ce sont les enfants imaginaires que Jake semble voir. Il est régulièrement "accompagné" d'une fillette qui le met en garde contre le monstre qui murmure, et va connaître des détails sur l'enfant disparu qu'il n'est pas censé savoir. Du début à la fin, on ne sait pas vraiment si ce n'est là que son imagination ou si Jake voit des fantômes. Et si à un moment on a des réponses quant à l'identité de son amie imaginaire, une explication logique, rationnelle sur ce qu'il semble voir et savoir, d'autres éléments viennent contrecarrer cela pour nous faire douter. C'est un aspect du fantastique que j'aime bien, quand on ne parvient pas à savoir s'il y a quelque chose de surnaturel ou si ce n'est que dans la tête du personnage.
[...]


En bref...
Avec L'Homme aux murmures, Alex North signe un thriller psychologique plutôt efficace. Si le côté enquête policière n'est guère original ni bien surprenant (avec un peu de logique on comprend assez vite l'identité du coupable), c'est la psychologie des personnages qui donne au roman tout son intérêt, en particulier les liens qu'ils tissent tant bien que mal les uns avec les autres. À cela s'ajoute une légère touche de fantastique assez intrigante qui fait constamment douter le lecteur sur la réalité de certains éléments du récit.
Une bonne lecture, donc, qui aurait toutefois été meilleure avec un coupable moins évident.

Critique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/05/lhomme-aux-murmures-alex-north.html
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date : 27-04-2021
Au bal des absents est un roman fantastique en lice pour le Prix Imaginales des Bibliothécaires 2021. Je l'admets tout de suite, j'avais énormément d'appréhension à l'idée de le lire. Premièrement parce que je ne serais jamais allée de moi-même vers ce livre, mais c'est pour cela que j'aime bien participer à des prix et des challenges : cela me pousse à sortir de ma zone de confort. Deuxièmement, parce que j'avais déjà eu des retours particulièrement négatifs de certains collègues. C'est donc avec un gros a priori que j'ai entamé ce roman... qui a finalement été une agréable surprise !

Je regarde énormément de films d'horreurs, j'adore ça. En revanche je lis très peu de romans d'épouvante car j'ai toujours peur que simplement lire ne soit pas suffisant pour retrouver l’atmosphère propre à ce genre, et donc peur d'être déçue. C'est ce qu'il s'est passé avec La princesse au visage de nuit, dont l'aspect fantastique a été particulièrement décevant. Mais Au bal des absents a été grandement satisfaisant sur ce plan.

[...]

En bref...
Avec Au bal des absents, Catherine Dufour nous livre une satire sociale au milieu d'une histoire d'épouvante totalement loufoque. L'héroïne, quarantenaire victime d'un système social défectueux, se bat pour ses droits et sa survie. À la fois complètement folle mais terriblement touchante, Claude utilise sa colère face à l'injustice de sa situation pour se battre contre ce démon qui lui bloque le passage d'un possible changement de vie. Malgré quelques défauts, tels qu'un trop-plein de références à diverses fictions d'épouvante et de passages plutôt confus, les aventures sombres mais rocambolesques de Claude font à la fois trembler et sourire. Une lecture d'autant plus savoureuse que l'histoire est bien écrite, la plume de l'autrice retranscrivant ce récit particulièrement entraînant avec une fluidité grandement appréciable.
Une bonne découverte !

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/04/au-bal-des-absents-catherine-dufour.html
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Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/04/crepuscule-des-5-piliers-1-le-sang-et-la-guerre-braun.html
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Roman obtenu à l'occasion d'une opération Masse critique, je remercie donc Babelio et les éditions Livr'S. Je l'avoue, si j'ai choisi ce premier tome du Crépuscule des 5 Piliers, intitulé le Sang et la guerre, c'est avant tout pour sa très jolie couverture. Ensuite parce que le roman avait déjà de bons commentaires sur les réseaux de lecture. Malheureusement je ne suis pas du même avis que la majorité des lecteurs de ce titre.
[...]

En bref...
Ce premier tome de la série le Crépuscule des 5 Piliers sert surtout d'introduction à un univers bien travaillé, quoiqu'assez classique, mais dont le récit traîne malheureusement en longueur. Les personnages, sauf quelques exceptions, sont peu convaincants, et les événements peinent à survenir, s'enlisant dans un rythme particulièrement lent, hormis les derniers chapitres qui offrent des rebondissements intrigants promettant alors une suite peut-être plus captivante. Finalement, c'est l'univers riche et complexe qui fait l'intérêt de ce premier tome, l'autrice ayant créé un calendrier, un vocabulaire, des religions étroitement liées et des sociétés, spécifiquement pour son histoire, le tout avec cohérence.
Si je reste très mitigée sur ce premier tome qui m'a plutôt ennuyée, la fin m'a rendu espoir et enthousiasme quant à la suite.
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Quitter les monts d'Automne est un roman de SF, à la fois planet et space opera, en lice pour le Prix Imaginales des Bibliothécaires 2021. C'est d'ailleurs pour cette raison que je l'ai lu, car je ne me serais pas dirigée de moi-même vers ce livre, le résumé vendant un genre d'histoire qui ne m'attire pas spécialement.

[...]
Ce qui m'a vraiment plu dans ce roman, c'est l'univers créé par l'autrice. Certes, j'ai dit que ce monde grandement inspiré du Japon ne m'a pas vraiment attirée, mais c'est surtout l'aspect SF qui m'a intéressée. À Tasai, la technologie est très peu évoluée, voire archaïque, et très peu présente : seul un certain groupe d'hommes, nommés les Moines Palanke, sorte de police redoutée au service du Flux, sont habilités à utiliser une technologie plus évoluée. Tasai est donc avant tout décrit par ses paysages, ses villes et ses mœurs qui font très Japon ancien, et le côté SF n'est alors qu'une toile de fond.
Mais tout bascule lorsque Kaori part découvrir le secret du rouleau de calligraphie hérité de sa grand-mère. Car au-delà de la capitale, la jeune fille va devoir tout bonnement quitter le continent, puis sa planète. Nous passons alors à un univers totalement différent, pour le coup complètement SF : Kaori découvre une technologie très évoluée et omniprésente, notamment avec les vaisseaux spatiaux, les IA et robots, etc. Ce changement de décor, particulièrement important, crée une coupure nette avec le début de l'histoire, à l'image de notre héroïne qui va devoir se couper de sa vie passée si elle veut pouvoir avancer vers la vérité.

Malgré cela j'ai pas mal oscillé entre intérêt et ennui durant cette lecture, car le récit est très inégal. Il y a des passages que j'ai suivis avec plaisir, et d'autres où j'ai été totalement déconnectée. Du coup j'ai eu beaucoup de mal à avancer dans ma lecture, car je n'avais jamais vraiment hâte de prendre le livre pour lire la suite. Même tous ces secrets autour du rouleau de calligraphie ne m'ont pas suffisamment motivée. Je suis allée jusqu'au bout, mais avec pas mal de difficultés à focaliser toute mon attention sur l'histoire.
Kaori fait le voyage avec trois personnages, qui ont pour mission de la conduire auprès d'une personne très intéressée par son rouleau, et que j'ai beaucoup aimés : Aymelin, une femme libre et forte qui intimide et attire grandement notre héroïne ; Ekisei, un homme aux multiples ressources mais au caractère assez versatile ; Vif-Argent, l'IA du vaisseau d'Aymelin envers laquelle il se montre particulièrement loyal et possessif, un être trop honnête et un brin manipulateur. Les personnages sont bien travaillés, mais j'ai trouvé que leurs relations et comportements changeaient parfois de manière trop soudaine, me donnant ainsi l'impression d'avoir sauté des pages.
[...]

En bref...
Quitter les monts d'Automne est un roman assez déroutant, qui fait se confronter deux univers totalement différents, l'un grandement inspiré du Japon ancien, l'autre totalement futuriste. D'une plume fluide et poétique, Emilie Querbalec met en avant l'importance de la mémoire et du langage sous toutes ses formes, pour nous mener vers des révélations somme toute intéressantes et, surtout, cohérentes. Malheureusement le récit est trop inégal, rendant l'immersion particulièrement difficile.
Je suis donc assez mitigée sur cette lecture, mais je suis curieuse de découvrir quel univers nous fera découvrir l'autrice dans son prochain roman.


Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/03/quitter-les-monts-d-automne-emilie-querbalec.html
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Le Chant des Cavalières est un roman de fantasy one-shot en lice pour le Prix Imaginales des Bibliothécaires 2021. Il était également dans la sélection du PLIB 2021, mais n'a pas été choisi pour faire partie des cinq finalistes. Ce qui me convient tout à fait, car j'ai été plutôt déçue par cette lecture dont le résumé promettait pourtant un récit entraînant.

J'ai bien aimé l'univers créé par l'autrice, ainsi que le contexte de l'histoire, même si j'ai trouvé certains éléments plutôt flous. Au Royaume de Sarda se trouve l'Ordre des Cavalières, qui est divisé en quatre "clans", quatre Citadelles. Mais Sarda a perdu la guerre contre les Comtés-Unis il y a des années, aussi le Royaume n'est-il plus ce qu'il était, à présent soumis aux règles imposées par les vainqueurs. Toutefois la situation ne convient pas à certains, qui vont alors intriguer pour rendre son indépendance au Royaume. Le problème, c'est que tous n'ont pas forcément le même but final...
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L'Ordre des Cavalières possède ses propres croyances et traditions, ses propres légendes, grandement inspirées de la légende arthurienne. Nous avons ainsi toute une histoire avec une épée mythique, ici nommée Lunde, que seule l'élue pourra déloger de la pierre. On pense alors aisément à Excalibur, et ce d'autant plus que l'héroïne du récit se prénomme Sophie Pendragon. La différence est que, dans cette histoire, les chevaliers sont des cavalières.
L'autrice a en effet créé un univers grandement féminin, mais de manière tout à fait naturel. À aucun moment on ne s'interroge vraiment sur le pourquoi d'une telle place de la femme, on l'accepte, on l'apprécie (parce que ça reste quand même assez rare), et c'est tout. Toutefois, on se rend compte que, si les femmes tiennent une place importante, les Matriarches ayant voix lors des Congrès, elles restent hiérarchiquement dépendantes à des hommes : le Prince et le Condottiere sont ceux qui dirigent le Royaume, et les représentants des Comtés-Unis sont des hommes. Ainsi, s'il est question pour certaines Cavalières de se libérer du joug des Comtés-Unis, d'autres iront plus loin dans leurs désirs d'indépendance.

L'autrice a donc créé un univers grandement intéressant, et ce d'une écriture particulièrement travaillée. Peut-être même trop. Quand j'ai débuté ma lecture, je me suis dit que c'était vraiment bien écrit, et cela m'a davantage motivée. Mais au fil du récit, je me suis dit que quelque chose clochait, car je n'arrivais pas du tout à entrer dans l'histoire. Et la première raison est, qu'au final, l'écriture de l'autrice est peut-être trop... scolaire ? J'ai du mal à trouver le mot adéquat, mais cela a donné un récit un peu trop froid à mon goût. Je n'ai pas pu ressentir les émotions des personnages, je ne suis pas parvenue à apprécier les descriptions des paysages. Et ce d'autant plus que, à part l'univers, les choses ne sont pas suffisamment développées dans ce roman.

Je commence par les personnages, qui ne m'ont pas spécialement convaincue. Pour moi il y a deux personnages principaux : Sophie et Éliane. Sophie est une jeune novice dans la Citadelle de Nordeau, devenue Écuyère de cendre suite à la mort de la Matriarche Acquilon : c'est un statut particulier qui la place d'office comme élève de la nouvelle Matriarche, Éliane, à laquelle elle devra succéder. Le problème est que Sophie n'a pas encore ses menstruations, et ne peut donc tout de suite suivre son apprentissage d’Écuyère, ni avoir son dragon. Elle va donc passer son temps à errer dans la Citadelle et à se plaindre de ne pouvoir rien faire. Parce que la nouvelle Matriarche n'a pas le temps de s'occuper d'elle, Sophie va trouver une maîtresse ailleurs, pour finalement tomber dans les filets d'un destin que l'on a artificiellement tracé pour elle dans une vaste machination visant à s'emparer du pouvoir. Sans cesse manipulée, tout ce que Sophie fait n'est jamais sa propre décision, toujours celle des autres. Si elle n'en avait conscience à aucun moment, j'aurais compris le personnage, mais là ce n'est pas le cas. À de nombreuses reprises Sophie se plaint qu'on ne lui laisse pas faire ses propres choix, elle montre des sursauts de colère qui ne mènent à rien, pour finalement continuer à se laisser porter par les décisions des autres. En fait, elle se plaint beaucoup mais, toujours trop passive, elle ne fait jamais rien pour changer ce qui la dérange. Je comprends que la finalité de tout cela est justement la libération des chaînes de ce destin factice, que Sophie fasse enfin ses propres choix, mais cela n'arrive qu'à la toute fin. Du coup, en attendant que cela arrive, Sophie m'a simplement exaspérée et j'ai donc été incapable de m'attacher à elle.
En revanche, le personnage d’Éliane est plus intéressant. [...]

En bref...
Avec Le Chant des Cavalières, Jeanne Mariem Corrèze crée un univers plutôt intéressant inspiré des légendes arthuriennes mais essentiellement féminin, chose assez rare dans les romans de fantasy. Si la plume de l'autrice est particulièrement bien travaillée, elle ne sert malheureusement pas le récit, qui pèche par son cruel manque de développement, tout comme ses personnages, et ses trop nombreuses ellipses mal placées. Ce qui devait être un entraînant récit sur l'émancipation, la reconquête de son destin, devient finalement une histoire que l'on ne peut que survoler, sans vraiment parvenir à y être transporté. C'est bien dommage...

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/03/le-chant-des-cavalieres-jeanne-mariem-correze-plib2021.html
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En bref...
Ce premier tome de Vampyria, une sorte de fantasy uchronique, ne tient malheureusement pas ses promesses. Victor Dixen a beau avoir une bonne plume et de bonnes idées, cela ne suffit pas. Si l'univers imaginé par l'auteur est vraiment très intéressant, les clichés qui se multiplient au point d'en devenir indigestes viennent gâcher toute son originalité. L'absence de manichéisme de l'héroïne aurait pu être un plus, si cela était pleinement assumé et si elle n'obtenait pas tout avec une facilité déconcertante étant donné son manque flagrant de jugeote. Les personnages, humains comme vampyres, sont tellement stéréotypés et leur actions souvent si prévisibles, à l'exception de deux-trois surprises, que l'on finit par s'ennuyer.
Moi qui adore les histoires de vampires... ce fut une grosse déception. Je m'attendais à un récit mieux maîtrisé que cela, plus crédible. [...] Victor Dixen plaît pourtant à beaucoup de lecteurs, mais il ne doit simplement pas être un auteur fait pour moi.

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/03/vampyria-1-la-cour-des-tenebres-victor-dixen-plib2021.html
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En bref...
Ce premier tome des Tribulations d'Esther Parmentier, sorcière stagiaire est un vrai régal ! L'autrice, d'une plume agréablement fluide, manie l'humour avec brio pour nous entraîner dans une aventure rocambolesque aux personnages hauts en couleur. Si l'héroïne est davantage une anti-héroïne, son humour décapant et sa chiantitude, ainsi que ses savoureuses joutes verbales avec son tuteur vampire, la rendent particulièrement attrayante, tandis que sa maladresse et sa loyauté envers cette nouvelle famille que forme la curieuse équipe de Créatures de l'Agence la rendent sensiblement touchante. Maëlle Desard part ainsi d'un univers et d'une intrigue somme toute assez classiques pour en faire un récit pétillant face auquel on ne peut rester de marbre.
Pas un instant je me suis ennuyée, au contraire, je me suis franchement bien amusée. Un vrai petit coup de cœur ! J'espère que les tomes suivants me feront autant rire que celui-ci, c'est tellement agréable...

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/03/tribulations-d-esther-parmentier-1-maelle-desard.html
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date : 27-02-2021
De Laurine Roux, j'avais lu son premier roman, Une immense sensation de calme, dont j'avais aimé l'écriture poétique, l'ode à la nature, mais que j'avais cependant trouvé trop lent. Le Sanctuaire, son deuxième roman, me tentait pour cette idée de virus transmis par les oiseaux qui aurait quasiment détruit l'humanité. Je suis toujours curieuse quand un roman de littérature générale prend une base un peu fantastique ou SF. Et comme j'avais apprécié le style de l'autrice dans son précédent roman, je me suis lancée dans cette lecture. Et bien je n'aurais pas dû...

En gros, on suit la narratrice, Gemma, qui vit avec ses parents et sa grande-sœur au milieu des montagnes et des forêts, lieu qu'ils se sont appropriés et qu'ils nomment le Sanctuaire. Les raisons de cet exil nous sont données petit bout par petit bout, et l'on comprend à leur peur des oiseaux, qu'ils tuent dès qu'ils en voient un, que le danger vient d'eux, qu'un simple contact pourrait leur être mortel.
Gemma nous raconte donc son quotidien dans cet espace où la nature est reine, ses capacités de chasseuse, son besoin de rendre son père fier d'elle. En cela elle est le contraire de sa sœur, qui ne rêve que de partir, loin, voir le monde, retrouver l'insouciance d'autrefois. Car, contrairement à Gemma qui ne connaît que la vie d'après la catastrophe, June a vécu dans le monde d'avant, est allée à l'école avec d'autres enfants. Et c'est ce qui lui manque le plus : voir des personnes autres que sa famille. Pour June, le Sanctuaire est passé de refuge à prison.
Car seul le père a le droit de quitter le Sanctuaire, il est le seul à voir ce qu'est devenu le monde, à leur raconter de quelles abominations les hommes livrés à eux-mêmes sont capables. Et pour être sûr que ses filles appliquent bien les règles qu'il a lui-même édictées, il se montre particulièrement intransigeant, voire violent (les gifles viennent facilement, dès qu'on le contrarie). Quant à la mère, c'est une grande nostalgique qui ne cesse de raconter le monde d'avant. Elle est l'opposé de son mari, la douceur même, toujours à cajoler ses filles.

Au sein de cette famille, on sent que quelque chose cloche, sans forcément parvenir à comprendre quoi. En premier lieu, c'est la violence du père et la passivité de la mère qui m'ont étonnée : bon, le père veut protéger sa famille et il pense qu'en leur donnant de bonnes baffes quand elles désobéissent est un bon moyen de les empêcher de recommencer. Soit. Je ne suis pas contre une bonne fessée bien méritée, mais lui il a la main bien leste. Et la mère ne réagit pas plus que cela, se contentant de câliner ses filles après leur punition. Il y a donc déjà une certaine tension au sein du foyer.
Mais cela va s'accentuer avec la rencontre entre Gemma et un vieil homme vivant caché dans les montagnes. Ce qui va la troubler dans cette rencontre, c'est le fait qu'il vive entouré de rapaces et qu'il ne semble pas en être affecté. Gemma va alors s'interroger sur ces oiseaux qui la fascinent de plus en plus, bravant ainsi les interdits érigés par son père.
Bon, à partir de là, j'ai complètement bloqué. Je n'ai pas vu cela dans les commentaires que j'ai pu lire sur ce roman mais, sérieux, personne n'a été choqué par le comportement de ce vieil homme ? Le mec se masturbe à plusieurs reprises en présence de la gamine : la première fois en se frottant contre elle pendant qu'elle observe les rapaces, une autre fois dans un coin en observant Gemma en train de caresser un rapace... Alors je ne suis pas du genre prude (je lis des romances érotiques, j'ai déjà testé des dark romances), mais là c'est juste de la pédophilie et je n'ai pas du tout compris ce que ça venait faire là. Ok, le gars est un peu revenu à l'état sauvage, il est censé être désagréable, mais il y avait d'autres comportements un peu étranges à lui attribuer pour le rendre antipathique qu'un besoin de se masturber dès qu'il voit une fille. Bon ça c'est mon coup de gueule, parce que je ne vois pas le propos défendu avec ça. Pour moi ces passages sont juste inutiles, il n'y a rien qui puisse vraiment les justifier.
Quoiqu'il en soit, tout ça va conduire à un bon gros pétage de plomb familial qui m'a un peu prise de court. Non qu'on ne le sente pas venir, mais c'est l'attitude des uns et des autres qui m'a surprise.

Bon du coup je n'ai pas eu beaucoup d'empathie pour les personnages, qui m'ont tous un peu agacée (ou tout simplement choquée), hormis June et sa soif de liberté que j'ai aisément comprise.
Tous les passages centrés sur la nature, végétale et animale, m'ont plu, mais j'ai trouvé que le reste n'était pas terrible. Rien n'est développé, dans ce roman, et ce qui m'intéressait le plus (l'épidémie via les oiseaux, la rébellion de la fille qui oublie tout ce qu'on lui a enseigné aussitôt qu'elle voit un aigle de près, etc.) est trop faiblement abordé. Je comprends les idées mises en avant ici (critique de la nature humaine, de la société, la dualité des êtres et de la nature, etc.), et j'ai d'ailleurs bien aimé la révélation finale, mais tout est tellement survolé que je n'ai pas accroché. Et ce d'autant plus que je n'ai pas réussi à retrouver le style fluide et poétique qui m'avait séduite dans son précédent roman. Ici l'histoire nous est racontée du point de vue d'une jeune ado (je ne sais pas trop son âge, mais elle a ses règles au cours du récit donc si on prend la moyenne je dirais qu'elle doit avoir l'âge d'une collégienne), avec une écriture simple mais hachée. J'ai un peu de mal avec les écritures saccadées, surtout si à côté le rythme du récit en lent.


En bref...
Le Sanctuaire est un roman qui met en avant la dualité des êtres, le protecteur pouvant devenir bourreau, et de la nature, à la fois source de liberté et prison. Comme dans son roman précédent, l'autrice crée une ode à la nature, malheureusement gâchée par une écriture hachée, une intrigue trop peu développée et des personnages antipathiques aux comportements plus que douteux.
Deuxième tentative pour apprécier l’œuvre de Laurine Roux, je ne retenterai pas l'expérience et abandonne là cette autrice.

https://escape-in-books.blogspot.com/2021/02/le-sanctuaire-laurine-roux.html
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Les Hurleuses est le premier tome du diptyque Vaisseau d'Arcane, une fantasy épique saupoudrée de steampunk. Je n'avais jamais lu de romans d'Adrien Tomas auparavant, bien que certains m'aient grandement tentée. Ce titre étant sélectionné pour plusieurs prix auxquels je participe (PLIB et PIB 2021), c'était l'occasion pour moi de me lancer. Et je n'ai pas du tout été déçue, au contraire, j'ai adoré !

L'univers de Vaisseau d'Arcane est plutôt complexe. Complexe dans le bon sens : il est riche et très bien construit, vraiment intéressant. Mais ça va être compliqué pour moi de le présenter, car tout est tellement interconnecté qu'il est plus facile d'en comprendre toute la teneur en le découvrant au fil de la lecture. Ce que je peux en dire, c'est que tout tourne autour de l'Arcane, considéré et utilisé de différentes manières selon les peuples. Ainsi certains le considèrent comme une source de pouvoir contenu dans des pierres disséminées dans le pays, tandis que pour d'autres l'Arcane est bien plus que cela (mais je n'en dis pas plus). C'est au Grimmark que le pouvoir de l'Arcane est le plus fort, le plus concentré, tandis que dans d'autres pays son pouvoir est bien plus faible, voire inexistant. Toute la technologie du Grimmark est donc basée sur l'énergie fournie par l'Arcane, ce qui en a fait l'un des pays les plus puissants.
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Nous avons donc là tout un contexte géographique et politique particulier (et je n'en ai détaillé que la surface) qui va avoir un impact certain sur les aventures de nos personnages.

Le résumé ne parle que de Sof et Solal, mais nous allons suivre plusieurs personnages au cours du récit. Quand on me parle de roman choral, j'avoue que cela me fait toujours un peu peur car quand il y a trop de personnages à suivre on peu vite perdre le fil. Mais ici il n'y en a pas tant que ça : je dirais qu'il y en a trois voire quatre principaux, puis quelques-uns que l'on suit de manière occasionnelle. Les chapitres sont présentés de telle manière que l'on sait d'emblée quel personnage on va suivre, et chacun a un caractère bien particulier, ce qui nous évite toute possibilité de les confondre.
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Solal Gyre, jeune homme fort séduisant et séducteur qui publie dans le journal des chroniques dans lesquelles il critique le pouvoir en place, devient un Touché. Les chapitres relatant son point de vue sont plutôt intéressants : Solal "voyage" en pensée, il a été en quelque sorte expulsé de son corps et visite les pensées d'autres contenants d'Arcane (une pierre, un animal, une personne...). Cela permet de comprendre que l'esprit du Touché est toujours existant, contrairement à ce que les chercheurs du gouvernement disent, mais il est simplement ailleurs. En outre Solal n'est pas un Touché comme les autres, car il reste très attaché à sa sœur, ce qui l'empêche, d'une certaine manière, de partir complètement.
Sofena Gyre le sent, même si c'est au départ inconscient, et c'est pour cette raison qu'elle refuse de laisser son frère aux mains du gouvernement. Sof est une jeune infirmière qui, pour se faire accepter par la communauté des médecins (de gros machos), se fait passer pour une personne simple, pas trop intelligente et ne montrant jamais ses émotions. Mais si elle est quelqu'un de raisonnable, elle possède surtout un très bon instinct et une grande intelligence. Et c'est ce qui va lui permettre de sauver son frère des griffes des scientifiques et des gardes envoyés à leurs trousses. J'ai bien aimé Sof, qui essaie de tout gérer au mieux, de contrôler ses émotions pour ne pas craquer, d'être forte pour deux. Mais elle reste humaine, et la culpabilité, la peur, la fatigue, la colère... toutes ces émotions vont s'accumuler au cours de ses aventures, menaçant d'exploser à tout moment. Heureusement ils vont trouver un allié (ou pas ?) qui va les aider à échapper à leurs poursuivants.
Et on en vient au personnage que j'ai adoré, mon préféré dans cette histoire : Hiéronymus Vénoquist. Nym est un opérateur de l'Edilat (les dirigeants) du Grimmark, une sorte d'agent spécial qui sert à exécuter la volonté des édiles (en gros un espion/assassin). Mais ce n'est là que la partie émergée de l'iceberg que représente Nym. En effet, il obtient un laisser-passer lui donnant tous les droits afin de retrouver Solal et Sof, mais l'on découvre très vite que ses véritables objectifs diffèrent de ceux de l'Edilat. Au lieu de tout faire pour les ramener, il va les aider dans leur fuite. Et tout au long de leurs aventures on se demande quelles sont ses intentions, quel est son but. Car Nym est un personnage extrêmement malin et manipulateur, chacune de ses paroles, chacun de ses actes est orchestré, choisi avec soin. Il ne laisse rien au hasard, jamais. Même s'il va rencontrer pas mal de complications, notamment avec l'arrivée des Orcs. J'adore les personnages de ce genre, manipulateurs, jouant des doubles-jeux, qui nous font nous interroger constamment sur eux, sur leurs objectifs. Un véritable mystère, qui ne dévoilera pleinement son jeu qu'à la toute fin de ce premier tome. Je me demande, du coup, ce qu'il va encore nous mijoter dans la suite...
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En bref...
Ce premier tome de Vaisseau d'Arcane est un pur délice, Adrien Tomas ayant ici créé un univers riche et particulièrement bien construit, au contexte géopolitique complexe mais tout à fait compréhensible. Rien n'est laissé au hasard, tout est lié, et le lecteur plonge dans cette aventure avec plaisir, se laissant manipuler comme presque tous les personnages de cette intrigue menée avec brio. Chaque personnage a son caractère propre, à la fois complet et complexe, qu'il s'agisse de personnages principaux ou autres, aucun n'est mis de côté. Pas de manichéisme ici, il n'est pas question de bien ou de mal, chacun se bat pour ses propres convictions, tout simplement. Quoique "simplement" n'est peut-être pas le mot adéquat, rien n'est simple dans ce roman, il ne faut jamais se fier aux apparences. Et la fin, qui constitue un énorme et magistral retournement de situation auquel on ne s'attend à aucun moment, en est la preuve.
Un vrai petit coup de cœur pour moi, donc. J'attends la suite avec impatience !

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/02/vaisseau-d-arcane-1-les-hurleuses-adrien-tomas-plib2021.html
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Roman obtenu à l'occasion de la Masse critique Babelio de janvier, je remercie donc les éditions de Borée et Babelio. Le premier roman du terroir que j'ai lu (Au bonheur du matin de Marie-Paul Armand), il y a pas mal d'années, m'avait bien plu, mais je n'avais pas retenté l'expérience depuis. Du coup, quand j'en ai vu dans la liste de la Masse critique, je me suis dit que c'était l'occasion d'en tester un autre. Malheureusement L'enfant de la colère ne m'a pas autant convaincue, et je ressors assez mitigée de cette lecture.

Bon déjà, en lisant le résumé, je n'avais pas tout à fait compris qu'il s'agissait d'un roman policier. Certes, les deux sœurs reçoivent des appels anonymes, mais je m'attendais surtout à une histoire tournant autour de rumeurs, de quelqu'un qui chercherait à les décrédibiliser pour les faire partir, etc. C'est le cas, mais cela va aller plus loin encore : agressions, meurtres, donc enquête. Si j'avais su, je n'aurais probablement pas demandé ce titre. Ce n'est pas que je n'aime pas les romans policiers, mais rares sont ceux qui sont parvenus à vraiment me surprendre. Du coup j'ai tendance à me méfier quand j'en choisis un.
Et il faut avouer que, niveau suspense, L'enfant de la colère a été plutôt décevant. En gros, il y a un psychopathe qui a tué monsieur Brausch et qui va s'en prendre à ses filles. Au départ, l'autrice introduit le point de vue de cette personne en la désignant par "il", tout simplement, histoire de garder un peu le secret de son identité. Mais l'histoire des plaquettes nous fait aussitôt comprendre de qui il s'agit, et la suite ne fait que confirmer cela. Je ne pense pas que l'autrice ait de toute façon voulu axer son suspense sur l'anonymat du meurtrier (pour le lecteur, du moins). Le problème c'est que, peu importe les événements qui vont survenir, on les voit arriver à des kilomètres. Et je trouve cela terriblement frustrant, car cela nous empêche d'être véritablement surpris par quoi que ce soit.

Au contraire des personnages, qui semblent constamment surpris alors qu'ils ont tout ce qu'il leur faut sous les yeux. Et ce d'autant plus qu'ils ont des pressentiments : il y a souvent quelque chose qui les tracasse, mais ils ne savent jamais quoi, c'est juste une sensation. Le problème c'est que l'autrice use ce procédé jusqu'à la corde, au point que cela en devient terriblement lassant.
Je n'ai pas non plus vraiment accroché aux personnages, que j'ai trouvés plutôt exaspérants, leurs actes me semblants un peu trop souvent illogiques. Mais pour les deux sœurs, on peut mettre cela sur le compte de la peur et du stress.
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En bref...
L'enfant de la colère est un roman policier du terroir dont le suspense tombe un peu à plat, les événements qui surviennent dans le récit pouvant être devinés bien trop à l'avance. Si les personnages sont assez bien traités, leurs réactions vont parfois à l'encontre de leurs caractères et paraissent peu logiques. L'intrigue, globalement bien développée, est malheureusement plombée par certaines longueurs et un choix narratif intéressant mais créant parfois des redondances.
Il y a de bonnes choses dans ce roman, qui auraient pu me faire apprécier ma lecture, malheureusement tous ces petits défauts accumulés l'ont rendue quelque peu décevante, sans surprise.

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/02/enfant-de-la-colere-vanessa-chevallier.html
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Avec La Princesse au visage de nuit, David Bry signe un thriller fantastique à la fois intéressant sur certains aspects et décevant sur d'autres. Dans ce récit, l'auteur aborde des thématiques sérieuses et parfois difficiles telles que la maltraitance et le traumatisme qu'elle engendre, l'importance de l'amitié, le mal-être et la difficulté à en parler, la famille, le harcèlement, etc. Si certains personnages peuvent nous toucher, d'autres sont traités de manière trop superficielle ou trop caricaturale. Néanmoins tous possèdent des secrets, certains plus intrigants que d'autres, certains pouvant totalement changer notre perception de personnages qui semblent peu intéressants de prime abord. La plume fluide de l'auteur rend le récit plutôt agréable à lire, cependant les tentatives pour créer une ambiance inquiétante tombent un peu à plat pour qui est habitué aux atmosphères angoissantes des films d'épouvante. L'aspect fantastique est d'ailleurs plutôt décevant, utilisé seulement comme une trame de fond, une menace qui plane au-dessus du personnage principal sans jamais véritablement tomber, pas même à la fin, vite expédiée, comme sa princesse au visage de nuit.
Moi qui m'attendais à une histoire pleine de mystères, un peu angoissante avec cette entité menaçante sortie tout droit de vieilles légendes, j'ai été plutôt déçue. Après, globalement, le roman se lit tout de même plutôt bien.

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/02/la-princesse-au-visage-de-nuit-david-bry-plib2021.html
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date : 06-02-2021
Rocaille, de Pauline Sidre, est un roman en un seul volume de fantasy, je dirais même de dark fantasy, publié grâce à Projets Sillex, une maison d'édition et une plate-forme de financement participatif dédiées aux littératures de l'imaginaire qui permet une rémunération plus équitable des auteurs (pour plus d'infos, rendez-vous sur projets-sillex.com). Si ce roman s'est retrouvé dans ma liste, c'est parce qu'il fait partie de la sélection du PLIB 2021. Mais c'est surtout sa couverture, magnifique, qui m'a grandement attirée, et le résumé a fini de me convaincre de me lancer dans cette lecture.

Un roi mort ressuscité, de la magie, des bandits, un trône à récupérer, des intrigues de cour... Je me suis dit que ça allait être un récit vraiment prenant. Et bien j'ai été plutôt déçue. L'intrigue est intéressante, mais c'est la manière dont tout cela a été traité qui m'a déplu.

J'ai beaucoup aimé l'univers dans lequel se déroule l'histoire. La Rocaille est un pays dont la terre est maudite : aucune verdure ne parvient à y pousser, les arbres naissent déjà morts, il est impossible d'y cultiver quoique ce soit. Les habitants se nourrissent de la sève des arbres ou des rares racines qu'ils parviennent à trouver.
Les seuls fruits et légumes qu'ils peuvent obtenir viennent du château, où vit cloîtrée la famille royale dont les membres possèdent une sorte de "magie verte" qui leur permet de produire toutes sortes de plantes. Ce pouvoir est à la fois une bénédiction et une malédiction, car cela les empêche de sortir de l'enceinte du château, et nous en découvrons la véritable raison vers la fin du récit.

Gésill est un roi vert, nom donné aux souverains possédant cette magie fertile, que possèdent également son frère et sa sœur. Avant sa mort, Gésill ne portait aucun intérêt à la politique, qu'il laissait volontiers à ses conseillers, se contentant d'être là, sans véritablement régner, tel le roi fainéant dont il a la réputation. Sa mort va changer sa manière de voir les choses, notamment parce qu'il va découvrir, une fois ressuscité, comment est réellement la vie à l'extérieur : à quel point la terre est désolée et à quel point les habitants ont faim car la quantité de végétaux que sa famille fournit est insuffisante pour nourrir tout le monde. J'ai bien aimé cet aspect-là de son périple, ainsi que de le voir découvrir les différences entre ce qu'on lui a enseigné et comment cela se passe dans la vraie vie. Par exemple, l'escrime de cours est quasiment inutile dans un vrai combat, bien plus brutal et désordonné, sans véritable règle. Toutes ces constatations qu'il va faire au fil de son aventure vont ainsi le conduire à prendre de nouvelles résolutions.
Le sort utilisé par les bandits pour le ramener d'entre les morts lui octroie plusieurs vies, nous aurons donc l'occasion de le voir mourir à plusieurs reprises au cours de ses aventures. Malheureusement cette résurrection ne va pas sans complications : la mémoire de Gésill est défaillante, aussi est-il incapable de dire qui l'a assassiné, il ne possède plus le pouvoir de sa lignée et, le pire de tous ses problèmes, il pourrit. En fait, Gésill n'est plus qu'un mort qui marche et parle, incapable de ressentir quoique soit, qu'il s'agisse de sensations physiques ou d'émotions. Dans un sens, c'est intéressant de créer un tel anti-héros, mais le problème est que, du coup, j'ai vraiment eu du mal à m'attacher à ce personnage, que j'ai trouvé particulièrement mou, au caractère fort peu prononcé et beaucoup trop passif. Aussi n'ai-je pas du tout compris son soudain changement de comportement : à partir d'un certain moment de l'histoire, Gésill se met à devenir très possessif vis-à-vis du Magistre et jaloux envers quiconque s'approche de lui, au point d'en devenir particulièrement violent. Je ne dis pas qu'il n'y a aucune logique à cela, mais c'est la manière, totalement abrupte, dont ce comportement survient (puis disparaît) qui manque cruellement de crédibilité. Et ce d'autant plus que la relation entre Gésill et le Magistre est très peu développée.

Luelde a été détesté par sa famille dès sa naissance à cause de ce que sa peau constamment lumineuse signifiait : il est un Magistre. Les Magistres sont des personnes pourvues de dons qui leur permirent autrefois de rendre fertile une partie de la terre, où ils s'installèrent, régnant ainsi sur la Rocaille. Aujourd'hui les Magistres ont disparu, exterminés par le premier membre de la famille royale à laquelle appartient Gésill, dans le but de partager la "magie verte" avec le peuple, les Magistres étant accusés de garder les bénéfices de leurs dons pour eux seuls.
Luelde est donc le descendant de ce peuple. Détesté par certains, convoité par d'autres, sa vie a été une succession d'expériences diverses, parfois esclave, parfois homme-libre, souvent exploité, parfois respecté. Son don, qu'il a dû apprendre à maîtriser seul, est ainsi pour lui une malédiction, surtout qu'il ne peut cacher son identité à cause de sa peau, source de lumière à elle seule. C'est persuadé qu'il n'est qu'un piètre Magistre (si tant est qu'il en soit vraiment un), qu'il fait la rencontre de Gésill. Doutant de pouvoir l'aider, il n'aura cependant pas le choix car forcé d'obéir aux Funestrelles qui l'ont capturé. Ce périple ne lui sera cependant pas inutile, car cela lui permettra de découvrir des choses importantes sur ses ancêtres et sur sa magie.
Luelde est un personnage intéressant, de par son vécu et ses doutes quant à son utilité. Mais là encore, il y a quelques contradictions : d'un côté, il refuse d'être de nouveau soumis, d'un autre il se laisse aisément porter, un peu comme Gésill, parfois tout aussi passif. J'ai bien aimé les chapitres flash-back où l'on découvre la vie passée du jeune Magistre, ses différentes rencontres, ainsi que ceux qui permettent de comprendre ce qu'il s'est réellement passé autrefois, du temps où les Magistres régnaient sur la Rocaille et où ils se firent exterminer.
[...]

En bref...
Rocaille est un one-shot de fantasy qui semblait prometteur mais se révèle finalement très moyen. L'histoire est certes fort intéressante, tout comme l'univers dans lequel elle se déroule, mais, malgré tous les rebondissements, les révélations, les intrigues (politiques et autres), la manière dont cela a été traité n'est pas à la hauteur des idées mises en place. Tout est trop peu développé, que ce soient les relations entre les personnages ou les aventures qu'ils vivent, certains comportements ou événements manquent parfois de cohérence, donc de crédibilité. Et le style trop peu marqué, un peu plat bien qu'assez fluide, de l'autrice n'aide pas à faire passer ces défauts. Cela reste quand même une histoire qui se lit plutôt facilement.
Mais c'est vraiment dommage, car les idées étaient vraiment bonnes, j'ai trouvé beaucoup d'éléments intéressants, et j'ai aimé la fin bien qu'un peu trop vite expédiée à mon goût. Malheureusement, si la manière de raconter n'est pas la bonne, ça ne passe pas. Enfin, s'agissant là de son premier roman, l'autrice peut toujours s'améliorer. Je la garde donc à l’œil.

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/02/rocaille-pauline-sidre-plib2021.html
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J'ai moins aimé ce roman-ci que le précédent, pourtant Rev était l'un de mes personnages favoris tant son histoire est percutante. Mais la manière dont l'histoire a été traitée n'est pas à la hauteur du personnage, et j'ai trouvé Emma peu convaincante.

Rev a été élevé par un homme manipulateur et violent [...]. Si Rev a pu être sauvé, le traumatisme de sa vie avec cet homme reste gravé en lui. Son sweat-shirt à capuche est comme une armure pour lui et lui permet de cacher les cicatrices de son enfance. Mais il n'aurait pu s'en sortir sans sa famille d'accueil, devenue sa famille adoptive, Kristin et Geoff, deux personnes dotées d'une patience et d'une compassion incroyables. La relation entre Rev et ses parents adoptifs est terriblement touchante, et l'on comprend au fur et à mesure toute l'importance qu'ils ont les uns pour les autres.
J'ai aimé retrouver Declan et son franc-parler, qui a une place toute aussi importante dans la vie de Rev, et réciproquement. Mais parce que Declan est assez véhément quand il s'agit du père de son meilleur ami, Rev n'ose pas lui révéler que le monstre tente de reprendre contact avec lui. Ce message qu'il reçoit de la part de son géniteur va l'entraîner dans une profonde confusion : doit-il en parler, doit-il lui répondre, a-t-il envie de le revoir ? Cela, ainsi que l'arrivée chez lui d'un ado à problèmes qui va le chambouler, vont faire ressortir sa plus grande peur : la violence est-elle inscrite dans ses gènes ? va-t-il un jour devenir comme son géniteur ?

[...]
Ce que j'ai trouvé intéressant dans l'histoire d'Emma, c'est la différence entre la manière dont elle considère ses parents et comment ils sont réellement. Emma ne s'entend pas avec sa mère qu'elle voit comme une personne trop réaliste, sans passion, alors qu'en fait elle essaie simplement de protéger sa fille. À l'inverse, Emma voit son père comme quelqu'un de génial, mais va finir par voir la vérité en face : son boulot passe avant et il n'est finalement pas là quand elle en a le plus besoin. Mais elle va mettre du temps avant de comprendre tout ça, et en attendant, elle se comporte comme une ado en crise, ce qui m'a plutôt exaspérée, d'autant plus qu'elle se défoule sur sa meilleure amie qui ne le mérite en rien.
Autre point intéressant : à travers Emma, l'autrice aborde le sujet du cyber-harcèlement, ici via les jeux vidéo. C'est un sujet important, car il est facile de se faire piéger quand on ne voit pas la personne avec laquelle on communique sur Internet, que ce soit sur des forums, dans des jeux vidéo, sur les réseaux sociaux, etc.
L'absence de communication et la famille sont là encore au cœur de l'intrigue, les non-dits poussant les personnages à s'isoler et à s'enfermer dans leurs questionnements existentiels et leurs problèmes personnels.

L'écriture de l'autrice est toujours aussi fluide et soignée, cependant j'ai moins accroché à cette histoire. Cela tient surtout au personnage d'Emma, que je ne trouve pas à la hauteur de Rev. Je ne dis pas qu'elle aurait dû vivre des malheurs aussi durs que lui, mais ses réactions m'ont davantage fait penser à une fille un peu égocentrique en pleine crise d'ado, tandis qu'à côté les préoccupations de Rev sont plus... profondes. Enfin bon, c'est mon ressenti.
Cela reste une bonne lecture qui aurait toutefois pu être bien meilleure.


Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/01/ps-je-ne-t-ai-jamais-dit-brigid-kemmerer.html
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J'ai été très touchée par cette histoire dont les personnages ont été particulièrement bien travaillés, tant les principaux que les secondaires, et dont les sujets développés m'ont grandement intéressée.

Juliet et Declan sont certes des personnes aux caractères et aux vies très différents, mais ils ont énormément en commun, ce dont ils vont se rendre compte au fil de leur correspondance et de leurs rencontres. Car à plusieurs reprises leurs chemins vont se croiser, sans qu'aucun des deux ne sache que l'autre est son correspondant, du moins jusqu'à ce que l'un d'eux le découvre.
Juliet a perdu sa mère, une photographe renommée qui voyageait à travers les pays pour rendre compte des horreurs subies dans le monde (guerres, famines, etc.), morte dans un accident de voiture alors qu'elle rentrait chez elle. Depuis, Juliet vit seule avec son père, avec lequel elle n'arrive plus à renouer le dialogue, tellement cette perte les a marqués. Elle passe son temps sur sa tombe et a arrêté la photo, persuadée que son travail n'atteindrait jamais l'importance de celui de sa mère. Heureusement sa meilleure amie est là pour la soutenir, mais elle ne peut lui confier tout ce qu'elle ressent au plus profond d'elle-même, cela étant trop difficile à prononcer à voix haute.
Declan, quant à lui, vit avec sa mère et son beau-père, qu'il ne supporte pas (et c'est réciproque). Obligé de faire des travaux d'intérêt général parce qu'il a volé et accidenté la voiture de son beau-père, il est perpétuellement en colère et agressif envers tout le monde. Excepté son meilleur ami Rev, qui est le seul à qui il se confie. Cette colère est en lui depuis des années, depuis que sa sœur est morte à cause de son père. Depuis ce jour, sa famille est détruite : son père est en prison, sa mère a longtemps dérivé, enchaînant de mauvaises relations jusqu'à son nouveau mariage que son fils n'arrive pas à accepter, et Declan s'est isolé de tout, incapable de se pardonner ce qui est arrivé.
Ce qu'ils ont en commun, c'est la perte d'un être cher, le deuil, mais surtout la culpabilité : Declan parce qu'il est persuadé qu'il aurait pu empêcher son père de tuer sa sœur ; Juliet parce que selon elle sa mère n'aurait pas eu cet accident si elle n'était pas rentrée plus tôt pour sa fille.

Cette relation épistolaire qu'il vont entretenir cachés derrière des pseudonymes va être bénéfique pour eux, car elle va leur permettre de mettre des mots sur ce qu'ils ressentent afin de mieux avancer ensuite. Car ce qui est abordé ici, c'est aussi la difficulté à communiquer : Juliet avec son père et sa meilleure amie, Declan avec sa mère et son beau-père. Et c'est finalement cette absence de communication qui les empêche d'aller de l'avant et les pousse à s'enfoncer dans leur désespoir. En particulier chez Declan, qui est le personnage qui m'a le plus émue, tant sa détresse est grande. Je me suis un peu moins attachée à Juliet, dont le comportement et les décisions m'ont parfois un peu exaspérée, même si elle a su quelques-fois me toucher.
Quant à leurs rencontres "physiques" (en face à face, sous leur véritable identité), elles vont être un moyen pour eux de comprendre qu'il ne faut pas se fier aux apparences ni aux rumeurs, que l'on ne peut prétendre connaître une personne simplement à travers les on-dit. Cela est valable également dans leurs relations avec les autres personnages, notamment Melendez, le tuteur des travaux d'intérêt général de Declan, et Rev, le meilleur ami de Declan toujours camouflé sous des manches longues et une capuche. Ce dernier est d'ailleurs un personnage important, que j'ai adoré autant que Declan, mais dont je parlerai plutôt dans ma chronique sur le livre suivant, PS : Je ne t'ai jamais dit, dont il est le personnage principal.
Que ce soit à travers leur correspondance ou leurs rencontres, Juliet et Declan vont se pousser mutuellement à avancer, pas à pas, et peut-être réussir à se pardonner à eux-mêmes. Et grâce à ces petites avancées, ils vont comprendre que tout ne dépend pas toujours d'eux, qu'il y a des événements qu'ils ne peuvent et ne pourront jamais contrôler (ou qu'ils n'auraient jamais dû avoir à contrôler), mais qu'en revanche ils peuvent choisir d'essayer d'arranger les choses pour aller mieux.
[...]

En bref...
PS : Tu me manques est un roman particulièrement émouvant qui nous conte la rencontre à la fois épistolaire et "physique" de deux adolescents endeuillés emplis de tristesse, de culpabilité et de colère. L'autrice aborde, avec une écriture fluide particulièrement bien soignée, des thèmes pouvant toucher n'importe qui tant ils sont actuels et bien plus répandus qu'ils ne le devraient. La famille et la difficulté à communiquer sont les points centraux de cette histoire, points de départ de drames et de non-dits qui causent et amplifient le désespoir des personnages principaux. Ces derniers, tout comme les autres, sont traités de manière juste, authentique, et l'on ne peut s'empêcher de compatir face à leur détresse.
Une très bonne lecture, à la fois agréable et touchante.

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/01/ps-tu-me-manques-brigid-kemmerer.html
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date : 16-01-2021
J'ai reçu Drama ! dans le cadre de l'opération "Lire avant tout le monde" sur Booknode à laquelle je participe pour la première fois. Quand j'ai lu le résumé éditeur de ce roman ados, je me suis dit que ce serait une histoire pétillante et plutôt amusante à lire. J'ai été plutôt déçue dans l'ensemble, même si j'ai trouvé certains éléments plutôt intéressants.

Bon, je vais être directe : je me suis ennuyée sur les trois premiers quarts du livre, car il se passe bien peu de choses, du moins pas assez de choses intéressantes. En lisant le résumé, je m'attendais à ce que l'héroïne subisse non-stop les caprices de la star hollywoodienne (ce que laisse également entendre la phrase d'accroche "Comment je suis devenue baby-sitter de star" qui n'a vraisemblablement rien à faire là), mais pas du tout. Il lui demande en tout seulement deux ou trois courses, prend un malin plaisir (au début du moins) à faire râler son frère Rick, qui n'est autre que le metteur en scène, mais à part ça on le voit peu. Hope passe son temps à courir partout pour tout gérer (à faire son travail de régisseuse-stagiaire, quoi) ou à admirer le fameux Luke.

J'ai d'ailleurs trouvé Hope bien peu convaincante. Elle ne veut pas vivre dans l'ombre de sa mère, qui est une célèbre costumière et lui a permis de travailler dans un petit théâtre. C'est pour faire ses preuves qu'elle décide de postuler pour ce stage dans ce prestigieux théâtre et que, une fois engagée, elle refuse de mettre sa famille au courant, de peur que sa mère cherche à l'aider (encore) et que l'on pense alors qu'elle ne mérite pas sa place. C'est une chose que l'on peut aisément comprendre. Le problème c'est qu'elle est tellement centrée sur elle-même et son manque de confiance en elle, tellement focalisée sur le besoin de mériter sa place qu'elle ne remarque même pas que d'autres peuvent aussi avoir leurs propres appréhensions, même si cela n'apparaît pas de manière évidente (je pense notamment à Tommy Knight). C'est là une leçon qu'elle apprendra vers la fin et que j'ai trouvée assez intéressante.
En revanche, j'ai trouvé assez paradoxal qu'elle passe son temps à dire vouloir faire ses preuves et que, dès que Luke est dans les parages, elle se mette à faire ou dire n'importe quoi, soit à mal faire son travail (l'inverse de son objectif, donc). Ce n'est pas professionnel du tout. Bon, après on peut se dire que c'est une ado, donc les hormones font que... Mais dans ces moments, je l'ai trouvée plus exaspérante que touchante. D'autant plus que les passages avec Luke, un jeune étudiant sympa mais trop effacé à mon goût, sont terriblement clichés. Du coup le côté romance de l'histoire ne m'a guère passionnée.

Finalement ce sont plutôt les personnages secondaires qui m'ont le plus intéressée.
Amy, la régisseuse qui prend Hope sous son aile, est une femme à la fois très professionnelle et particulièrement compatissante. Elle gère les choses à la perfection sans jamais oublier que tous sont des personnes, que chacun peu avoir une baisse de moral ou faire des erreurs.
Tommy Knight, qui apparaît au départ comme un personnage antipathique, est au final le plus intéressant. Certes, c'est un homme assez égocentrique et capricieux, mais il a lui aussi des moments de doute et un terrible besoin de faire ses preuves. À la base, Tommy est acteur, pas comédien, et son grand-frère est un metteur en scène très reconnu. Ainsi, non seulement il a autrefois dû se faire un nom loin de celui de son frère, mais il doit à présent prouver qu'il est aussi capable de briller dans une salle de théâtre. Cette pression qu'il ressent va d'ailleurs donner de sacrées sueurs froides à Hope le jour de la première.
Et ce sont justement les quatre-vingt dernières pages que j'ai apprécié dans ce roman. C'est là que tout se condense, là que les choses bougent vraiment, que Hope arrête de faire son amoureuse transie. Le rythme s'accélère, des problèmes de dernière minute surviennent, la pression monte... En fait, tout ce qui me manquait dans le roman se trouvait concentré à la fin. C'est dommage, d'autant plus que le propos est vraiment intéressant.

Le théâtre, c'est une grande famille. C'est ce que l'on comprend dans ce roman : à quel point tout dépend de chacun, que tous sont liés les uns aux autres, et surtout que tous se soutiennent les uns les autres.
J'ai aimé découvrir le théâtre à travers les coulisses : le travail de chacun, l'importance de chaque élément, comment tout se goupille... Et les superstitions, qui peuvent nous paraître ridicules, mais qui sont si importantes pour ceux qui y travaillent. Comme une ancre à quoi s'accrocher, pour se rassurer.
Du coup j'aurais aimé que les choses soient davantage focalisée sur cet aspect-là et moins sur le coup de cœur de l'héroïne pour l'un des comédiens.

En bref...
Drama ! est un roman pour ados qui permet de découvrir les coulisses du théâtre via le travail de régisseur, tout en abordant des sujets intéressants tels que le besoin de prouver sa valeur et le poids que peut constituer le fait d'appartenir à la famille d'une personne célèbre ou simplement le fait d'être soi-même célèbre. Une histoire intéressante, malheureusement bien mal équilibrée, la petite idylle de l'héroïne avec l'un des comédiens prenant parfois le pas sur le reste, et tous les événements dignes d'intérêts étant concentrés sur la fin. Ce déséquilibre donne une histoire plutôt fade, au rythme trop lent, hormis une fin bien plus prenante (pour le lecteur) et des plus stressantes (pour les personnages).
Une petite déception pour moi, qui me suis plutôt bien ennuyée.

https://escape-in-books.blogspot.com/2021/01/drama-maggie-harcourt.html
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Cela vous est déjà arrivé de vous retrouver devant un livre dont vous voyez clairement les défauts, qui vous fait parfois lever les yeux au ciel parce qu'il contient des éléments auxquels vous n'adhérez pas spécialement et que vous n'auriez pas tolérés dans un autre roman mais, vous ne savez pas pourquoi, dans celui-ci ça passe et vous ne pouvez pas vous empêcher de tourner les pages, tellement vous êtes happés par l'histoire ? Et bien c'est justement ce qu'il s'est passé pour moi avec ce roman.
Je vous présente donc Enfer ou paradis, premier tome de La Reine des détestés, série de science-fiction post-apocalyptique/dystopique particulièrement addictive.

[...]
J'ai beaucoup aimé l'idée que l'autrice a développée ici, que je vais rapidement vous résumer. La planète devenant de plus en plus hostile (catastrophes climatiques, épidémies, famine, etc.), les pays riches dirigés par ce qu'ils appellent à présent les "suprématistes blancs" profitèrent de la peur des citoyens pour imposer leurs idéaux et fermer leurs frontières aux pays les plus touchés (Afrique, Amérique du Sud, Australie). Ce fut le retour en force du racisme, des camps et des exterminations de masse. Les pays asiatiques se liguèrent alors contre les Blancs, ce qui donna lieu à des guerres atomiques qui abîmèrent grandement la planète et décimèrent de nombreuses populations. Ce fut l'Europe qui gagna, mais cette victoire fut de courte durée, car les Émirats arabes unis et l'Arabie Saoudite, qui avaient petit à petit au fil des siècles acheté tout ce que contenait les territoires européens, réclamèrent leur dû. Ayant une puissance d'armement supérieure à celle des suprématistes blancs, l'Europe, affaiblie par les guerres précédentes, dû céder. Les Arabes prirent ainsi le pouvoir et s'installèrent en Europe, qui fut divisée en douze royaumes. Les Blancs furent détestés de tous, comme tous les descendants, et chassés des royaumes.
Franchement le coup des Émirats arabes qui prennent le pouvoir, j'ai trouvé ça malin : quand on voit qu'ils achètent de plus en plus de trucs en France et sûrement dans d'autres pays (terrains, bâtiments, clubs de foot, etc.), on se dit que c'est tout à fait plausible.

Tout cela s'est passé plus de six siècles avant l'histoire du roman. Dans cette nouvelle société, ce sont donc les personnes de couleur qui dirigent, tandis que les Blancs sont à présent utilisés comme esclaves. Jolie inversion des rôles, n'est-ce pas ? Le problème c'est qu'en fait, peu importe quelle couleur est de quel côté, la haine raciale est partie intégrante de la société et ceux qui en sont la cible (ici les Blancs) ont la vie dure - et c'est peu de le dire ! J'ai parfois été choquée du traitement subi par les esclaves, qui varie selon les royaumes, tellement cela peut être violent et gratuit.
Si les sciences et technologies se sont développées dans certains domaines comme la médecine (les esclaves n'en bénéficient toutefois pas), elles ont disparu dans d'autres : il n'y a par exemple plus d'armes à feu, l'on se bat donc à l'épée, à l'arc, etc. Du coup ça fait un effet étrange de voir des soldats (hommes et femmes) porter des épées comme dans les romans de fantasy épique, tandis qu'à côté d'autres dansent sur de la musique électro dans des clubs branchés.
Un univers intéressant, donc. Qu'en est-il de l'intrigue ?

Le récit nous est raconté à travers deux regards, deux personnages totalement opposés dont les chemins vont finir par se croiser.
Hannah est une sauvage (ou sauvageonne), c'est ainsi que l'on nomme les Blancs vivant dans la nature hostile située en-dehors des royaumes. Dans cette zone dite libre, la nature n'est pas le seul ennemi : la vie y est tellement difficile que n'importe quel Blanc que l'on y croise peut être un ennemi. Si l'on veut survivre, il vaut mieux vivre en clan, mais certains massacrent les autres, aussi vaut-il mieux être capable de se défendre. Enfant, Hannah a perdu ses parents, plus tard sa sœur est morte de maladie, puis un jour son frère n'est pas revenu de la chasse. La perte du clan qui l'avait recueillie est la goutte d'eau pour la jeune fille, qui ne supporte plus la solitude ni les dangers de cette nature si hostile. Elle décide alors de se réfugier dans l'un des douze royaumes et choisit celui qui lui semble être le moins pire : Olayan. Elle sait qu'en faisant cela elle perdra sa liberté pour devenir esclave, mais elle ne s'attendait pas à devenir la cible d'une telle haine. Car Hannah n'est pas seulement blanche, elle est blonde aux yeux bleus, un brassard noir (les esclaves portent des brassards dont la couleur correspond à leurs caractéristiques physiques), soit la race la plus rare et la plus haïe. Ainsi non seulement elle suscite la haine chez les personnes de couleur, mais également le dégoût chez les Blancs. Achetée par le lieutenant de l'armée royale, Hannah se retrouve à vivre dans le bâtiment des esclaves situé sur l'île du palais royal. Humiliée et battue sans raison autre que son apparence par ses supérieurs, elle risque sans cesse le viol au sein de la communauté esclave. Car dans ce bâtiment, les esclaves ont créé leur propres règles : c'est la loi du plus fort, et si tu ne veux pas te faire violer ou cogner, mieux vaut coucher de plein gré avec l'un des membres du groupe alpha (les esclaves personnels du prince) pour qu'ils te protègent en retour. Si Hannah refuse d'accepter cela, elle va néanmoins céder en acceptant le soutien de l'un des alphas, Lukas, dont elle va devenir très proche.
[...] J'ai été également assez surprise par la faiblesse physique de cette héroïne. Pas parce qu'une héroïne est censée être forte, non, je n'ai pas ce genre d'a priori. Seulement elle a vécu dix-huit années dans la zone libre, dont certaines sans clan, uniquement avec son frère. Elle devrait savoir se battre, être plus forte physiquement. Mais ce n'est pas le cas, ce qui n'est pas très logique, selon moi. En revanche, même si perdre tous les gens qu'elle aimait a brisé quelque chose en elle, elle reste dotée d'une grande force mentale. Elle déteste se soumettre face à l'injustice, refuse de rester à terre lorsqu'on la fait chuter, ce qui lui vaut parfois de recevoir des coups supplémentaires.

En parallèle nous suivons l'histoire de Yash bin Saleh al Talal, prince et chef de guerre d'Olayan. [...] Yash a une grande violence en lui, il est un guerrier sanguinaire à la fois craint et admiré qui n'a jamais perdu une seule bataille. Il se fiche de tout et se sent totalement vide à l'intérieur. La seule personne dont il est proche est son meilleur ami et lieutenant (oui, celui-là même qui a acheté Hannah), mais ce dernier est marié à une femme et fréquente des amis que Yash ne supporte pas, ce qui crée parfois de sérieuses disputes. Car le prince est quelqu'un de très possessif et très protecteur, et perd (trop) facilement son calme.
J'avoue avoir eu un peu de mal au début avec ce personnage, particulièrement antipathique. Je n'ai pas aimé sa manière de parler, à la fois vulgaire et agressive, qui contraste complètement avec son rang. Il est froid et violent, ce qui ne me dérange pas forcément comme caractéristique de personnage mais cette violence est souvent gratuite, ce que j'apprécie moins. Donc oui, Yash est très loin du prince charmant (de toute façon les princes charmants, à force, c'est lassant), mais l'on finit par s'habituer à son mauvais caractère. Surtout quand cela permet de protéger Hannah.

[...]
Ce que j'ai apprécié dans ce premier tome, c'est que les deux personnages principaux tardent à vraiment se rencontrer. Certes, ils vont se croiser rapidement deux ou trois fois, mais sans réelle interaction ni incidence dans leur vie. Nous les suivons donc chacun de leur côté sur un peu plus du premier tiers du livre, ce qui nous permet de découvrir séparément ces deux personnages, ainsi que le monde dans lequel ils évoluent, avant que leurs vies n'entrent pleinement en collision. Les moments qu'ils vont ensuite passer ensemble seront essentiellement sexuels, Yash éprouvant, non sans une certaine horreur, une grande attirance pour cette jeune femme considérée comme la laideur incarnée. J'ai trouvé un peu cliché le coup du mec froid et asocial irrésistiblement attiré par la jeune vierge qu'il dépucèle et éduque sexuellement. Mais bon, c'est un truc qui fonctionne, on ne peut pas reprocher à l'autrice de l'avoir utilisé. D'autant plus que la virginité de l'héroïne est justifiée, tout le monde la trouvant repoussante à cause de son apparence (y compris les autres Blancs), bien que Lukas ne demandait que ça. Et si elle pouvait se permettre de repousser Lukas, prétextant la peur à cause de ce qu'elle a pu vivre autrefois, il était plus compliqué pour elle de chasser le prince sans risquer de signer son arrêt de mort. Il y aurait toutefois beaucoup d'arguments à opposer à cela, mais si l'on peut se poser la question du consentement au début de leur relation, il devient par la suite évident qu'elle est autant attirée par Yash que ce dernier par elle.
Malgré ce cliché, j'ai trouvé agréable que l'autrice ne soit pas allée dans le même sens que beaucoup d'autres en adoucissant le caractère de l'homme au contact de la femme. C'est une chose que l'on voit trop souvent, le coup du mec au sale caractère qui devient gentil et social en tombant amoureux. Ici, Hannah ne cherche pas à changer le caractère de Yash, elle l'accepte tel qu'il est, avec ses bons et ses mauvais côtés, et n'espère pas un jour le voir devenir tout doux et aimant avec elle. Je ne dis pas qu'il la traite comme un paillasson, au contraire il fait quand même attention à elle, mais il a son caractère, quoi. Et inversement, Yash ne force pas Hannah a être ce qu'elle n'est pas.
[...]

En bref...
Avec La Reine des détestés, Ena L. nous plonge dans une dystopie post-apocalyptique pleine de rebondissements et, bien que non dénuée de défauts, particulièrement addictive. L'univers créé par l'autrice est intéressant et permet d'aborder des thématiques sérieuses telles que l'esclavage et le racisme sur un fond de romance certes parfois un peu clichée mais sans grande niaiserie. Si les scènes de sexe sont très (trop ?) nombreuses à partir du deuxième tiers du livre (attention pour ceux qui pensent lire du young adult, les descriptions peuvent être assez crues), cela est contrebalancé par les scènes d'actions et des passages plus axés sur la psychologie des personnages et la découverte de ces royaumes unis autour de leur haine des Blancs. Les personnages sont globalement plutôt bien traités, bien que certains auraient mérité d'être plus développés étant donné leur potentiel, et que l'on puisse avoir du mal au début avec d'autres, mais l'on finit par s'y attacher ou à défaut par s'y intéresser, si l'on n'en vient pas à les détester.
Il s'agit là d'un premier tome assez complet qui suscitera pas mal d'émotions et, le livre n'étant pas parfait, fera parfois lever les yeux au ciel. La fin promet une suite particulièrement intense qui, je l'espère, sera aussi captivante que celui-ci.
Une excellente surprise !

Chroniques complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2021/01/la-reine-des-detestes-1-enfer-ou-paradis-ena-l.html
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Les Larmes de Saël est une série de science-fiction post-apocalyptique/dystopique. Certains la classent également dans la fantasy, ce ne sera pas mon cas puisqu'elle ne valide aucun critère du genre : d'une part il ne s'agit pas d'un univers totalement inventé puisque l'histoire se déroule sur notre bonne vieille Terre mais qui a subi de sérieuses catastrophes dans un futur lointain ; d'autre part il n'y a aucune magie dans ce roman mais de la technologie. Alors oui la couverture laisse penser que, mais non. Ce n'est pas parce que des gens sont habillés avec des pagnes, ou que l'on parcourt de vastes terres sauvages, qu'on est dans de la fantasy. Et même si, une fois loin de la Cité, on a bien l'impression de se retrouver dans ce genre, techniquement ce n'en est pas. Mais peu importe, car ce qui compte au final, c'est d'en apprécier la lecture.

Bien longtemps après notre ère, la planète n'est plus du tout la même : les continents ont bougé, les pays et villes que nous connaissons ont disparu, la terre est devenu extrêmement aride à cause du manque d'eau, etc. Sauf à Ceylan, une immense cité prospère protégée par un dôme, où l'eau et la nourriture ne manquent jamais, où les gens vivent en toute sécurité, où une technologie avancée fait partie du quotidien. Il n'y a pas d'électricité, on prône l'écologie ici, aussi toutes les technologies sont-elles alimentées grâce à l'eau qui entoure et parcourt la Cité. Les habitants ont des bracelets multifonction qui leur permettent par exemple de communiquer entre eux (plus besoin de téléphone portable, d'ailleurs ça n'existe plus), ou encore de commander l'apparition de ponts, d'escaliers et moyens de locomotion (en gros c'est là mais ça se matérialise uniquement sur activation via le bracelet). Un super endroit pour vivre, donc. Mais c'est sans connaître ce qui se cache derrière le fonctionnement de la Cité...

Un lourd secret que va finir par découvrir Arcana, jeune fille de bonne famille dont le père gère le fonctionnement technologique de Ceylan et, ayant pour objectif de siéger au Conseil (ceux qui dirigent la Cité, quoi), va pour cela fiancer sa très chère fille au fils de l'un des Conseillers. Après avoir appris cette mauvaise nouvelle, Arcana est furieuse mais n'a guère le temps de protester : Ceylan est attaquée, aussi doit-elle aller se réfugier chez elle avec sa mère. Au bout d'un temps d'attente qui semble une éternité dans l'esprit de la jeune fille, le peuple de Ceylan est appelé à se réunir. C'est là que tous apprennent l'identité des attaquants : des Saëliens, peuple considéré comme sauvage (dans tous les sens du terme), dont quelques-uns ont été capturés. Le Conseil impose alors un vote : les exécuter ou leur pardonner.
Avant de lire la suite, il faut bien avoir une chose en tête : notre héroïne est une jeune fille capricieuse, superficielle et égoïste. Maintenant que vous savez ça, vous pouvez continuer.
Donc, parce que son père l'a fiancée sans son consentement, mademoiselle est très remontée contre l'autorité parentale, aussi décide-t-elle de faire sa rebelle. Ainsi Arcana vote contre l'exécution des prisonniers, qui vont quand même être tués (c'est la majorité qui l'emporte, après tout), sauf un, sauvé de justesse par la demoiselle, non par altruisme mais par pur esprit de contradiction. Se croyant plus maligne que tout le monde, elle le choisit comme fiancé, prétextant une volonté de paix entre les deux peuples.
Encore une chose avant de continuer : Arcana est une fille bien trop gâtée qui n'a jamais vraiment eu besoin de beaucoup réfléchir.
Alors non seulement elle met son père en colère, mais elle se met également à dos le Conseiller le plus influent (qui est, au passage, le père du fiancé auquel elle était destinée). Et dans sa jolie petite tête, elle a oublié une règle essentielle à Ceylan : la femme n'a aucun pouvoir et, une fois mariée, passe de la tutelle paternelle à celle de son époux. Et cette règle, les Conseillers ne l'ont pas oubliée, eux. Arcana se retrouve ainsi bien déconfite lorsque, après son mariage avec le Saëlien prénommé Ashkan, elle se voit conduite à la sortie de la Cité. Ceylan n'est plus sa maison, elle est désormais une Saëlienne et doit vivre avec son nouveau peuple.

Et c'est là que l'aventure commence vraiment pour notre héroïne, mariée à un inconnu taciturne qui déteste ce qu'elle représente, complètement perdue au milieu de ces terres arides et dangereuses. Si l'histoire reste assez prévisible sur certains aspects, elle nous surprend par d'autres et l'on suit le récit avec intérêt.
[...]

En bref...
Ce premier tome de la série Les Larmes de Saël nous fait découvrir une Terre future totalement inconnue suite à de nombreuses catastrophes, où l'eau et les hommes sont une denrée rare chez un peuple tandis qu'un autre vit dans l'opulence et l'oisiveté. Malgré des personnages qui mériteraient d'être plus développés, et quelques facilités et raccourcis qui enlèvent un peu de crédibilité à l'intrigue, celle-ci reste globalement bonne et intéressante.
J'espère que les défauts de ce premier volume seront atténués (voire effacés, soyons fous !) dans la suite, qui m'a l'air pas mal mouvementée, ce qui bien sûr attise ma curiosité.

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2020/12/les-larmes-de-sael-1-martel.html
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date : 27-12-2020
Si on m'avait dit un jour que j'aimerais un roman de SF avec des plantes "vivantes" et "intelligentes" !
Parce que je me serais immédiatement imaginé un de ces mauvais téléfilms avec des lianes se mouvant pour attraper les humains et les massacrer. Heureusement ce n'est pas le cas dans Semiosis, premier tome d'un diptyque, bien plus subtil et bien plus intéressant que ce à quoi je m'attendais.

Nous suivons ce récit à travers le point de vue de sept personnages, chacun issu d'une génération différente, l'histoire s'étalant sur une bonne centaine d'années. C'est quelque chose qui m'a surprise au départ, car je m'attendais à ce que le roman narre le récit de ces utopistes venus de la Terre et de leur installation sur cette nouvelle planète. Certes, c'est le cas, mais cette installation ne se fera pas en seulement une génération et l'histoire va plus loin encore. Ainsi le roman est découpé en sept parties, chacune racontée par un personnage différent. Ce que j'ai bien aimé, c'est que chaque partie est narrée d'une manière propre au personnage dont on suit le point de vue. Bon, j'ai moins apprécié certains personnages ou leur façon de s'exprimer (par exemple, l'un d'eux raconte au passé composé, ce dont j'ai horreur, bien qu'ici j'ai trouvé que cela passait pas trop mal), mais c'est en partie ce qui rend le récit intéressant : chaque personnage est unique, a une personnalité qui lui est propre, etc.
Je ne peux pas présenter les personnages comme je le fais habituellement, car je dévoilerais forcément des éléments importants du récit qu'il vaut mieux découvrir à la lecture. C'est assez frustrant, mais bon, pas le choix. Je parlerai au moins des deux premières générations et de leurs déboires.

La première partie de l'histoire est racontée par Octavo, un botaniste qui rêvait de paix, comme tous ceux qui font partie du projet. Son rôle va être très important sur leur nouvelle planète, car les plantes y ont une place très particulière. Déjà, il faut savoir que la planète sur laquelle ils ont atterri n'était pas celle choisie au départ, mais l'ordinateur les a conduit sur une planète censée être mieux que l'autre : oxygène et eau en abondance, plein de formes de vie, bref une planète toute prête pour eux qu'ils décident de baptiser Pax. Avant et durant l'atterrissage, plusieurs incidents vont mettre à mal leur installation : des capsules d'hibernation ont été endommagées, entraînant ainsi la mort d'un certain nombre de voyageurs ; du matériel essentiel a été détruit, dont leur synthétiseur alimentaire, obligeant ainsi les colons à ne se reposer que sur ce que la planète peut leur offrir.
Octavo a donc pour mission de déterminer l'utilité des plantes qui les entourent, celles qui peuvent être cultivées, celles qui sont à éviter, etc. Mais un problème survient avec des lianes : si certaines leur fournissent de bons aliments, d'autres se mettent tout à coup à produire du poison, entraînant la mort de plusieurs colons. Octavo se rend alors compte que les plantes de Pax ont une intelligence plus développée que sur Terre et qu'ils se sont installés en plein milieu d'un champ de bataille entre deux lianes. Alors... n'allez pas imaginer une vraie guerre comme chez les humains, pas de lianes qui se meuvent pour frapper ou autres trucs dans le genre. Comme sur Terre, les plantes s'adaptent à leur environnement : si elles veulent s'étendre, elles le font et suppriment les parasites qui les en empêchent. Mais alors que sur la Terre cela reste plutôt restreint et "discret", sur Pax cela prend des proportions bien plus importantes, car les plantes semblent être l'espèce dominante ici. Ainsi les lianes se servent des animaux morts comme engrais et considèrent les humains comme des animaux, aussi certaines se mettent-elles à empoisonner les colons pour s'étendre. Octavo va avoir du mal à faire comprendre tout cela aux autres colons, pour qui une plante ne peut être capable de raisonner. Mais une fois que tous auront compris, ils devront composer avec cette nouvelle forme d'intelligence.
Bien sûr il n'y a pas que des plantes sur Pax, planète abritant des animaux plus ou moins dangereux, mais très différents de ceux que nous avons sur terre. J'ai par exemple adoré les Fippochats et les Fippolions, des sortes de félins avec des pattes ressemblant à celles de kangourous. Ce sont des créatures plus ou moins féroces, bondissantes et très joueuses, qui vont leur être d'une grande aide pour débroussailler les lianes importunes. Une faune et une flore très particulières, donc.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire avec cette première partie, je ne saurais trop dire pourquoi. Peut-être simplement parce que ça m'avait l'air d'être un énième roman sur l'arrivée d'humains sur une autre planète, toujours avec ces thématiques de survie, d'adaptation, de découvertes... Et je n'avais pas encore trop adhéré à cette histoire de plantes intelligentes. Heureusement la partie suivante m'a davantage intéressée.

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En bref...
Semiosis est un roman qui démarre comme beaucoup d'autres titres de SF abordant le sujet de colonisation planétaire, mais qui a su se démarquer par une certaine originalité venant de l'utilisation de la flore. Car sur cette nouvelle planète, baptisée Pax par les colons Terriens en gage de paix, les plantes sont l'espèce dominante, capables de raisonner et de s'adapter de manière plus ou moins importante selon chacune. Les humains doivent ainsi composer avec cette nouvelle forme d'intelligence, et cela ne sera pas toujours aisé, d'autant plus qu'à cela s'ajoutent différentes créatures plus ou moins dangereuses, et un climat particulièrement rude. L'auteur aborde des thématiques assez intéressantes, dont celle centrale de la communication sous toutes ses formes, les difficultés à garder ses idéaux face à la dure réalité et à la complexité de la psyché humaine, etc. L'histoire étant racontée par plusieurs personnages très différents les uns des autres, cela donne un récit écrit dans des styles narratifs assez variés, aussi certaines parties peuvent-elles moins plaire que d'autres, selon si le style du moment convient ou non, et ce d'autant plus que le rythme et les événements qui s'y déroulent sont plus entraînants dans certaines parties que dans d'autres. Et si l'histoire vaut vraiment le coup d'être lue, il faut toutefois s'accrocher un peu au début avant de parvenir à y entrer complètement.
Une découverte fort intéressante qui, bien que je considère que ce roman possède une certaine unité qui ne nécessite pas spécialement de suite, me poussera probablement à lire le deuxième tome lorsqu'il paraîtra en France.

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2020/12/semiosis-tome-1-sue-burke.html
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date : 17-12-2020
Colère assassine est un thriller que j'ai trouvé plutôt reposant après avoir lu ce roman si particulier qu'est Vita nostra. S'il n'est pas le meilleur du genre, il aura au moins pour mérite de m'avoir fait passer un moment de lecture plutôt sympathique et, surtout, sans prise de tête.

Je vais critiquer un peu le résumé éditeur car il se concentre sur les problèmes de Léa et la mort de cette femme coincée dans les toilettes, alors que pour moi ce n'est pas le point le plus important, même si cet événement va permettre la rencontre de deux des trois personnages principaux. En fait ce crime (car on se doute bien que cette femme ne s'est pas retrouvée enfermée là par accident) n'est qu'un prétexte, car on ne suit pas l'enquête, dont la résolution ne nous est que brièvement donnée vers la fin, ce qui m'a plutôt déçue.

Dans ce roman nous suivons l'histoire selon le point de vue de trois personnages : Léa, Rodolphe et Adeline.
[...]
Si les personnages sont plutôt intéressants, j'ai trouvé que certaines de leurs réactions n'étaient pas toujours très crédibles. J'ai déjà parlé de l'exemple de la relation entre Léa et Gabin (je ne dis pas qu'une femme qui n'aime pas les enfants ne peux pas s'attacher à l'un d'eux, mais là c'est vraiment trop rapide, comme un coup de coup de foudre), mais Rodolphe aussi est un peu contradictoire. En effet, de par son métier c'est quelqu'un d'assez prudent, suspicieux. Pourtant, bien qu'il sente que quelque chose cloche avec Léa (elle se comporte étrangement dès que l'on parle de la femme des toilettes), il lui confie son fils alors qu'il est ce qu'il a de plus précieux. De petits éléments de ce genre, donc, qui enlèvent un peu de crédibilité à la psychologie des personnages.
On se laisse toutefois aisément porter par le récit, écrit dans un style simple mais efficace. J'ai suivi avec amusement les frasques de Léa, ai été un peu attendrie par Gabin et la détresse d'un père face à celle de son fils, et ai vu ma curiosité éveillée par la psychologie particulièrement tordue d'Adeline.
Je regrette cependant une fin bien trop rapide. Tout se déroule à un rythme plutôt régulier, mais à la fin le rythme s'accélère d'un coup et les problèmes se règlent de manière bien trop simple. Cela m'a donné l'impression que l'autrice ne savait pas comment terminer son histoire ou avait simplement envie de vite expédier la fin. C'est ce qui m'a le plus déçue, d'autant plus que le reste du roman était plutôt sympa à lire.

En bref...
Colère assassine est plus un thriller psychologique qu'un roman policier, l'enquête policière sur la mort de cette femme enfermée dans les toilettes étant peu mise en avant et servant davantage de prétexte à la rencontre des personnages. Bien que certaines de leurs réactions soient parfois peu crédibles étant donné leurs caractères respectifs, on suit leur histoire avec intérêt. L'intrigue, portée par une plume agréablement simple et efficace, est plutôt bien menée malgré une fin quelque peu bâclée.
Si vous ne voulez pas trop vous prendre la tête sur un thriller malsain et/ou bien complexe, mais que vous souhaitez rester dans ce genre, celui-ci fera son office.

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2020/12/colere-assassine-stephanie-exbrayat.html
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Vita Nostra est le premier volet d'une trilogie articulée autour de la thématique de la métamorphose. De quel genre de métamorphose(s) parlons-nous exactement ? Pour comprendre celles abordées dans Vita Nostra, il vaut mieux le découvrir soi-même. En fait, pour comprendre pleinement tout ce dont je parlerai dans ma chronique, lire le livre soi-même est la seule solution. Car ce roman met en avant des concepts vraiment très particuliers, mais fort intrigants. Personnellement, je ne suis pas sûre d'avoir bien tout assimilé. Cela ne m'a cependant pas empêchée d'apprécier ma lecture, bien que les débuts aient été quelque peu... périlleux. J'avoue m'être sérieusement demandée si je n'allais pas détester ou, pire, abandonner. Heureusement j'ai tenu bon, et je n'ai pas été déçue.

Bon, déjà, oubliez les comparaisons à Harry Potter, cela n'a strictement rien à voir. Je déteste quand les éditeurs sortent des comparaisons de ce genre, comme s'ils avaient besoin de ça pour vendre le livre. Alors oui, c'est un roman initiatique où il est question d'un apprentissage bien particulier, mais ça il y en a à la pelle, et les similitudes s'arrêtent là. Car dans le genre atypique, Vita nostra place la barre assez haut.
Tellement haut que j'ai bien cru que j'allais me casser la figure. Les débuts ont été pour moi assez difficiles, et ce pour un ensemble de raisons qui, prises séparément, ne sont pas forcément dérangeantes.
Tout d'abord, le rythme du roman est assez lent, il n'y a pas de scènes d'action à proprement parler, il n'y a pas de gros événements, pas de méchants à affronter, etc. Il est ici question d'apprentissage, mais d'un apprentissage bien particulier, enfin, plutôt de plusieurs apprentissages. Aussi le roman est-il centré sur la psychologie des personnages et sur leur rapport au monde. Sacha quitte le cocon familial pour vivre dans un internat, au milieu d'inconnus. Au départ, c'est un moyen pour elle de fuir Valentin, venu emménager chez elles, ce qu'elle perçoit comme une invasion au sein de son cocon, abîmant alors leur complicité mère/fille. Elle s'éloigne ainsi de sa mère, à qui elle est sans cesse obligée de mentir pour qu'elle ne découvre pas la vérité sur l'Institut, et apprend à devenir indépendante. Elle va vivre ses premières amours, ses premières peines de cœur, des déceptions et des joies, va nouer des liens plus ou moins forts avec ses camarades, apprendre à s'occuper de soi et des autres, etc. On aborde là le passage à l'âge adulte, et la peur que l'adolescent peut ressentir à l'idée de quitter le foyer familial, de prendre son envol.
Et la peur est le sentiment dominant du livre, décliné sous diverses formes : peur de mûrir, peur de l'amour, peur de la perte, peur de l'échec, etc. C'est un sentiment sur lequel jouent les enseignants pour pousser les élèves à obéir et, surtout, à étudier sérieusement. Le problème est qu'il est assez compliqué d'apprendre quelque chose qu'on ne nous explique pas.

C'est ce point-là qui m'a le plus dérangée au début : ne pas savoir, ne pas comprendre. Comme les choses sont assez longues à se mettre en place, le fait que rien ne soit expliqué ne m'a guère aidée à avancer avec enthousiasme dans ma lecture. Heureusement une collègue qui l'avait déjà lu m'a expliqué qu'il fallait passer un certain cap dans le livre pour être gagné par son ambiance si particulière. Alors je me suis accrochée et, passé grosso modo le premier quart (voire le premier tiers) du roman, je suis enfin parvenue à entrer vraiment dans l'histoire. J'ai ainsi fini par m'attacher à cette jeune Sacha qui cherche sa place, à la fois dans sa famille (qui va connaître quelques changements) et dans le monde. Et, au fur et à mesure que les choses se sont éclaircies (même si le brouillard était toujours un peu présent), j'ai eu de plus en plus de plaisir à suivre ce récit si curieux.
Bon, du coup j'explique un peu l'inexpliqué/inexplicable (enfin, je vais essayer d'être compréhensible dans le minimum du possible). Dans cet Institut, les élèves étudient des matières générales (droit, histoire, sport, etc.) et des matières spéciales. En première année, il y a une matière spéciale, mais il n'est jamais précisé ce qu'est exactement cette matière. Les première année sont divisés en deux groupes en fonction de la personne qui les a recrutés : le groupe A (dont fait partie Sacha) sont ceux repérés par Farit Kojennikov, le groupe B sont les autres. Sacha, comme tous les première année, se demande ce qu'elle fait là, trouve les élèves des deuxième et troisième années très étranges (certains s'arrêtent d'un coup sans raison apparente, les yeux dans le vide, d'autres sont estropiés, etc.), et ne comprend pas cette fichue matière spéciale. En quoi consistent les cours et les devoirs ? Leur professeur leur fait lire des paragraphes illisibles et leur demande de les apprendre par cœur. Ensuite, lors de sessions individuelles, il vérifie s'ils ont bien travaillé ou non. Comment lire l'illisible ? Et pourquoi ? Que cela est-il censé apporter ? Sacha, habituellement bonne élève, va avoir beaucoup de mal à comprendre cette étrange matière. Comme tous les élèves. Mais, à force d'acharnement, un déclic se fera et la jeune fille va développer un véritable don pour ces matières spéciales. J'ai trouvé vraiment intéressant que Sacha ne comprenne et ne réussisse pas tout du premier coup : à chaque spécialité (elle en aura une supplémentaire en deuxième année), elle rencontre de grosses difficultés avant de parvenir à intégrer l'enseignement. En revanche, une fois que c'est fait, elle devient très douée et dépasse les attentes de ses professeurs (peut-être même trop).
Elle devient la meilleur élève, aussi les professeurs spéciaux lui donnent-ils souvent plus de devoirs que les autres. Le problème est qu'elle est tellement douée qu'elle a tendance à se laisser emporter et en fait beaucoup plus que demandé. Vous me direz, quel mal y a-t-il à cela ? Simplement que ce ne sont pas là des exercices anodins, qu'ils peuvent avoir un impact plus ou moins important sur son corps, son esprit, et sur le monde qui l'entoure. Du coup j'ai par moments trouvé Sacha un peu inconsciente : elle fait la bêtise une fois et en voit le résultat catastrophique, ses profs la préviennent qu'elle ne doit pas recommencer, mais elle recommence. Plusieurs fois. Bon, c'est souvent malgré elle, mais pas toujours. Il devient alors de plus en plus important pour elle de gagner en maturité, en maîtrise de soi.

[...]

En bref...
Vita nostra est le premier volet d'une trilogie dont chaque tome sera apparemment indépendant mais qui tournera autour d'une même thématique : la métamorphose. Certains préfèreront alors parler de triptyque, bien que ce soit un terme synonyme plutôt employé en peinture, mais je comprends le désir de différencier une série avec des tomes interdépendants d'une série dont les tomes sont indépendants les uns des autres. Pour ma part, je continuerai d'utiliser le terme de trilogie.
Vita nostra, donc, est un roman que je classerais dans le genre fantastique plutôt que fantasy, mais il s'agit là d'un point de vue purement personnel, car c'est ainsi que je l'ai perçu.
Marina et Sergueï Diatchenko ont travaillé de concert pour nous livrer un récit des plus curieux où sont développés des concepts particuliers et, surtout, particulièrement abstraits mais tout de même très intéressants. S'il peut être difficile d'accrocher au début du roman, en raison de certaines longueurs et quelques incompréhensions, il ne faut surtout pas se décourager, la suite valant largement la peine. La psychologie des personnages est bien travaillée, nous donnant ainsi à voir leurs questionnements et leur évolution de manière tout à fait crédible une fois que l'on a bien pris en compte que ce qu'ils vivent dans cet Institut des Technologies Spéciales n'a rien d'ordinaire et tout de très étrange. L'intrigue est menée avec brio, surtout si l'on considère le travail que cela a dû être de rendre compréhensif et captivant un récit abordant des concepts si abstraits. Ainsi il est question de métamorphose, autant physique que psychologique, à la fois littérale et métaphorique, mais également du pouvoir des mots et de la peur.
Un roman qui sort de l'ordinaire et qui mérite de prendre le risque d'y plonger.

Chronique complète ici : https://escape-in-books.blogspot.com/2020/12/les-metamorphoses-1-vita-nostra-marina-serguei-diatchenko.html
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