Oedipe sur la route

"Le chemin a disparu, peut-être, mais Œdipe est encore, est toujours sur la route."

Que dire de ce roman ? Qui est bien plus qu'une réécriture d'un mythe grecque. Nous avons tous une part d'Œdipe en chacun de nous. Sous le poids de la culpabilité, il creusera dans les tréfonds de son âme pour trouver la libération.

J'avoue avoir eu un peu de mal avec la manière dont été construit le livre. En effet, sous forme d'épisodes (la sculpture de la vague, l'épidémie de peste, errance dans les Hautes Collines, etc.) Henry Bauchau va nous tracer le destin des protagonistes. Car c'est plus que le récit d'Œdipe sur la route, c'est aussi celui d'Antigone, sa fille, sa soeur, qui l'accompagne. Bauchau nous fait apparaître des personnages dont le destin s'enchevêtre à celui d'Œdipe que ce soit Diotime, Calliope, Clios et qui ont un rôle fondamentale dans la sortie d'Œdipe de l'abîme.

Il y a tant de choses à dire sur ce roman mais je vous laisse le découvrir vous-même, mais soyez prêts à vous prendre une claque.

Avis très mitigé sur ce livre, beaucoup de petits détails m'ont déplu.

Je n'ai pas apprécié le style de l'auteur, avec une écriture lacunaire, puis des descriptions très précises, très imagées mais finalement pas si claires, de nombreuses figures de styles...

Ni la manière dont est décrite Antigone. Elle paraît souvent faible, car elle a besoin de s'arrêter, de boire de manger, comme si ce n'était pas le cas des autres. Elle est pourtant très forte, elle sait se battre, elle fait le choix de suivre son père de la misère, de mendier, de vivre pour lui.

Spoiler(cliquez pour révéler) Je n'ai pas non plus apprécié lors des dernières pages qu'elle soit mise à égalité avec sa sœur, Ismène, ça m'a donner l'impression que tous les sacrifices d'Antigone pour son père, ont été inutiles...

Finalement je me suis plus attachée aux personnages secondaires comme Clios ou Diotime.

A travers la plume subtile et fluide de Henry Bauchau, ce livre retrace le mythe d'Oedipe pendant ses années d'errance. Sorte de quête initiatique, voyage extérieur à visée introspective, métaphore de la recherche d'une nouvelle identité pour ce roi déchu, l'auteur nous invite sur la route avec l'aveugle, sa fille Antigone et leur protecteur Clios. Ensemble, ils affronteront des épreuves qui les pousseront à transgresser leurs limites et à mettre leurs ressources à l'épreuve.

Malgré quelques longueurs et métaphores parfois difficiles à saisir, rendant flous la signification de certains passages, ce roman reste fidèle à l'histoire d'Oedipe et y apporte un nouvel éclairage plus moderne, plus humain.

Henry Bauchau nous raconte le périple d'Oedipe, qui quitte Thèbes et part, comme le titre du roman l'indique, sur les routes de Grèce. Antigone, qui ne veut pas le voir partir et craint qu'il ne puisse se débrouiller seul (Oedipe s'est déjà crevé les yeux) le suit, malgré la réticence d'Oedipe.

Père et fille vont rencontrer de nombreuses embûches en chemin. Ils mendient pour manger et boire. Ils dorment parfois à la belle étoile. Au début, ils sont confrontés à l'hostilité de certaines personnes, qui reconnaissent Oedipe et ne veulent rien avoir à faire avec lui... Le courage d'Antigone fait alors des merveilles : cette toute jeune fille de 14 ans n'hésite pas à mendier elle-même pour pourvoir aux besoins de ce père qu'elle admire tant.

Oedipe et Antigone rencontrent ensuite Clios. Ce dernier est qualifié de "bandit" mais, après une bagarre dont Oedipe sort victorieux, Clios décide d'accompagner les deux marcheurs. A partir de ce moment, le récit se transforme sensiblement. La route d'Oedipe est moins rude, car Clios veille à le guider et le soigne lorsqu'il se blesse. Antigone, qui admire Clios, est également encouragée par sa présence. Les relations entre Oedipe et sa fille semblent également facilitées par la présence du jeune homme. Peu à peu, les habitants des campagnes semblent tolérer ces étranges voyageurs, qui ne doivent plus mendier et s'humilier afin de recevoir un peu de pain.

Petit à petit, on en apprend plus sur chacun des personnages. Oedipe et Antigone se révèlent. Clios et Constance racontent l'histoire de leurs vies à Oedipe. Des souvenirs et des rêves reviennent à Oedipe, qui les partage avec certaines personnes. Et les personnages, sans devenir totalement attachants (Oedipe et Antigone étant bien trop impressionnants pour devenir familiers), semblent toutefois devenir plus humains et plus accessibles. Clios, en particulier, m'a donné l'impression, après son récit, de ne pas mériter sa réputation. Loin d'être un bandit il est, comme Oedipe et tant d'autres, un homme blessé par la vie, qui tente tant bien que mal de se reconstruire.

Oedipe sur la route est un véritable récit initiatique. On y retrouve des personnages en errance, en quête d'un sens à leur vie. Mais c'est aussi un roman qui m'a donné l'impression de célébrer de nombreuses formes d'art : sculpture, peinture, musique, chant, danse... Chaque personnage a un talent particulier que Bauchau nous révèle. Et ce talent devient, pour certains, la voie du salut : c'est par le chant et la sculpture qu'Oedipe retrouve un peu de sens à son existence.

Henry Bauchau a également beaucoup de talent pour "faire parler" ses personnages. A plusieurs reprises, la voix des personnages eux-mêmes est presque perceptible, tant le récit est bien écrit et permet d'oublier l'auteur qui sert d'intermédiaire entre le lecteur et les personnages. Le récit de Clios (encore lui) est ainsi totalement dépaysant : on a presque l'impression de le rejoindre dans ses montagnes lorsqu'il parle de son passé de berger.

Si je devais désigner un personnage que j'ai particulièrement apprécié, ce serait Antigone. Malgré son jeune âge, elle fait preuve d'un grand courage et d'une grande résistance face aux épreuves rencontrées sur le route. Je ne connaissais cette héroïne que par la pièce de théâtre de Jean Anouilh et, déjà là, je la trouvais formidable. Henry Bauchau m'a permis de l'apprécier encore plus. Oedipe est intéressant lui aussi : alors qu'on en a souvent instinctivement une image négative vu son histoire (et vu la façon dont les professeurs nous racontent son mythe), Bauchau parvient à le rendre admirable. Malgré son infirmité, il reste un grand roi, un homme puissant, qui a l'habitude de commander des troupes et de contrôler tout ce qui l'entoure. Son errance sur la route n'en est que plus douloureuse, mais on comprend petit à petit que ce voyage est nécessaire : afin de se (re)trouver, Oedipe doit d'abord se perdre...

Ce roman est vraiment superbe et la plume de l'auteur n'y est pas pour rien. Je vous le conseille vivement !

J'ai lu Oedipe sur la route pour enrichir ma connaissance du mythe d'Oedipe (je passe le bac L sur Oedipe Roi cette année) et je dois dire que je ne suis pas déçue de cette lecture. Ce roman est à tout point intéressant car il nous apprend beaucoup sur la manière dont Oedipe change après s'être crevé les yeux,... Ainsi tout au long du roman, Oedipe et Antigone traversent la Grèce, suivant un fil invisible et chaque rencontre, chaque histoire les façonne. Ils rencontrent des personnes tels Clios et Diotime qui nous monyrent que l'amour n'est jamais loin, qu'il ne faut jamais perdre espoir... C'est un livre fort car il parle de ma connaissance de soi...

P.S: J'ai été heureuse de voir que l'auteur avait perçu le personnage de Créon comme moi: un personnage froid, manipulateur, qui fait tout pour obtenir le pouvoir...

Le roman est bien écrit, l'histoire intéressante, oui, mais je dirais que le meilleur côté de ce livre, c'est le personnage d'Antigone. Dans Antigone, de Jean Anouilh, elle est assez ennuyeuse, et son rôle se résume à mourir. Dans Œdipe sur la route, elle est plutôt douée dans tout ce qu'elle entreprend, et je trouve ça assez génial.

Ennuyeux ,insipide et long a lire ,on a connu plus trepidant ,a lire si on a envie d'agrandire ses connaissances generale mais surtout pas si on veut se divertire

j'ai lu ce livre parce que j'y étais contrainte pour l'école mais j'étais très heureuse de finir le livre. Ce livre n'a pas de trame. chaque chapitre est une petite expérience de la vie d'oedipe. Je ne le recommanderai vraiment pas.

Je viens de lire dans un commentaire que ce Bauchau fut une lecture obligée. Fichtre!

J'ai lu ce Bauchau après ses autres livres sur des thèmes mythologiques tel Antigone. Je les ai d'abord considérés comme un complément à ce que je connaissais déjà de cette mythologie via la lecture de l'Illiade, de l'Odyssée et d'autres sources.

Le scènario de l'histoire étant connu, Bauchau apporte en sus un traitement de l'humain dans la personnalité des protagonistes. On subit avec les héros le soleil ardent et la poussière pénétrante du sol de l'Attique et de la Béotie.

L'écriture me paraït limpide et directe.

En outre le format chez Actes-Sud est une pure jouissance pour la main.

Lecture contrainte ; ce livre m'a paru assez insipide. Je l'ai terminé puisque j'y étais obligée mais voilà...

Et pourtant il semble contenir pas mal de richesses ; des références mythologiques, évidemment, mais aussi une représentation très exacte des moyens d'expression de l'époque. C'est pourquoi je l'ai mis dans "liste de bronze" et pas dans "j'ai lu aussi".