Extraits

-Nous parlons à Mademoiselle Hayes, Monsieur.

-Ah, oui, Mademoiselle Hayes. Cette folle qui est aussi ma copine. Le Ninja qui m’a assommé avec un presse-papier à l’effigie de Wayne Gretzky. 

– Absolument, dit-il en la regardant attentivement. C’est inné chez toi, Koty.

– C’est qui Koty ?

– C’est toi, Dakota, Koty. Tout le monde a un surnom.

– C’est quoi le tien ? demande la petite en posant ses mains sur ses hanches.

– Génial. Je suis génial, répond-il en lui faisant un clin d’œil.

– Elle est où ?

Je bouscule Garrett pour entrer avant qu’il n’ait fini d’ouvrir la porte. Je balaye la pièce du regard, mais Allie n’est pas là. Wellsy se lève dès qu’elle me voit.

– Elle est dans sa chambre…

Je me précipite vers la porte d’Allie, mais la petite brune m’intercepte.

– Attends une minute. Je ne te laisse pas entrer tant que tu ne me dis pas ce qui s’est passé.

– C’est plutôt à toi de me le dire, je rétorque. C’est toi qui m’as appelé à une heure du matin en me demandant de venir parce qu’Allie a besoin de moi. Qu’est-ce qui est arrivé ?

– Sean a débarqué, répond Garrett d’un ton lugubre. Il était bourré et il tambourinait à

la porte en demandant à lui parler. Je l’ai laissé entrer…

– Tu l’as laissé entrer ?!

– C’est Allie qui m’a dit de le faire, marmonne-t-il. Elle m’a dit qu’elle le calmerait.

– Tu aurais dû entendre ce qu’il lui a dit, il l’a traitée de traînée en disant qu’elle avait des MST…

QUOI ?

– Laisse-moi passer, j’ordonne à Hannah.

– Dean, proteste-t-elle quand je la contourne pour aller dans la chambre d’Allie.

Qu’est-ce que tu fais là…

Le bruit de mes pas noie le reste de sa phrase. Je fais irruption dans la chambre d’Allie et je m’immobilise en la voyant recroquevillée dans son lit. Elle lève la tête, et son regard anéanti brise mon coeur en mille morceaux.

– Bébé… je chuchote.

Un cri de surprise retentit derrière moi et je me retourne pour claquer la porte aux visages ébahis d’Hannah et de Garrett. Ils n’existent plus pour moi. Il n’y a qu’Allie, et je me précipite sur son lit, l’attirant dans mes bras pour la serrer contre moi.

– Donne–moi une bonne raison de refuser, dit Beau.

– Premièrement, je n'en ai pas envie. Deuxièmement, imagine la scène : dans dix ans, je suis une star d'Hollywood, j'ai gagné trois Oscars et je suis l'actrice la plus prisée qui ait vu le jour. Le dernier numéro de People Magazine sort, et tu sais quel est le gros titre ? Sa débauche révélée. Allie Hayes, reine des plans à trois.

Beau annonce son propre titre.

– Beau Maxwell, champion du Superbowl, décrit ça comme la "plus belle nuit de sa vie".

Je soupire et je me tourne vers Dean qui, à l'évidence, meurt d'envie de rire.

– Maintenant, c'est l'heure de se coucher. Dis bonne nuit à Beau, mon chéri.

– Bonne nuit, Beau, répète Dean sur un ton faussement résigné.

Je connais les femmes. Lorsqu'elles se taisent comme ça elles ne sont pas juste en train de penser à quelque chose. Elles sont en train de construire un réseau de scénarios farfelus qui s'entremêlent, et soudain elles sont folles de rage à propos de quelque chose qui ne vous a même pas traversé l'esprit.

Le problème avec l'espoir, c'est qu'il mène trop souvent à la déception.

Allie

J'ai cinq messages non lus sur mon téléphone, c'est ce qui se passe lorsque vous vous préparez un sandwich de meufs canon.

Logan : Salut mec, la pote de Wellsy, Allie, passe le week-end chez nous.

Logan : Garde ta queue dans ton froc. G et moi ne sommes pas d'humeur à te casser la gueule si tu tentes quoi que ce soit, mais Wellsy l'est. Donc : bite = froc = n'embête pas notre invitée.

Je ricane en remarquant qu'Hannah est toujours aussi diplomate.

Hannah : Allie reste avec vous jusqu'à dimanche. Elle est vulnérable en ce moment, alors ne profite pas d'elle ou je ne serai pas contente. Et tu ne souhaites pas que je sois mécontente, n'est-ce pas ?

Garrett : Allie va dormir dans ma chambre.

Garrett : Ta bite peut rester dans la tienne.

Bon sang, mais c'est quoi cette obsession pour ma bite ?

Dean

– Dean n’a pas choisi le droit pour le glamour, je dis.

– Dans ce cas, vous devriez lui parler de devenir prof, ou entraîneur, ou n’importe quoi qui lui permettrait de travailler avec des enfants. Il est fait pour ça, dit-il en se levant.

– Pourquoi vous me dites tout ça ?

– Parce que, vous aussi, vous avez des étoiles plein les yeux lorsque vous le regardez. Et j’ai l’impression qu’il vous regarde de la même manière.

Ellis hoche la tête, puis il descend rejoindre Dean et les garçons sur la glace.

"Fuck,I love sex. I don't care if men and women were created by God or evolution or little green Martians. I'm just eternally grateful that someone gave us dicks and pussies and a fun way to use them."

Nous approchons du salon au moment où la porte d'entrée s'ouvre derrière nous. Je me tourne, et je n'ai qu'une seconde avant qu'une tornade blonde coure sur moi et se jette dans mes bras.

- Surprise! crie la tornade. Devine qui vient passer le week-end avec toi?!

Je suis tellement sous le choc qu'instinctivement, je la serre dans mes bras. Mais du coin de l'oeil, je vois Allie grimacer. Merde, je sais ce qu'elle est en train de penser et il faut immédiatement que je la rassure.

Lorsqu'elle se racle la gorge pour montrer son mécontentement, notre invité surprise tourne la tête vers elle.

- Ah, salut. Tu es qui toi?

- La copine de Dean, répond sèchement Allie. Et toi, tu es qui?

Plutôt que de répondre, Summer se tourne de nouveau vers moi.

- Tu as une copine? C'est quoi ce bordel, Dicky? Pourquoi je suis toujours la dernière à être au courant?

Allie pousse une sorte de grognement agacé.

- Tu viens d'appeler mon copain Dicky?

- Ouais, et alors? rétorque Summer.

Je me dépêche d'intervenir avant que les choses ne dérapent et qu'elles ne se sautent dessus. D'habitude, j'adore les combats de filles, mais pas quand l'une d'elles est ma soeur.

- Summer, je te présente Allie. Allie, Summer, ma petite soeur.