Extraits

Il enroula ses doigts autour de sa nuque. En la regardant ainsi, il se demandait où sa beauté se terminait et où sa laideur commençait.

Elle était magnifique. Tout chez elle était sublime. Du rouge de ses joues à la façon dont ses sourcils se fronçaient lorsque la tension était à la limite du supportable. Lucian grogna son nom. Il aurait voulu rembobiner ces derniers instants et les revisionner à l’infini.

- C’est vrai ce qu’on dit à propos des femmes qui vivent ici?

Des ongles laqués vernis rouge brillant glissèrent sur le ventre de Lucian De Vincent et sortirent les pans de sa chemise de son pantalon.

- Est-ce qu’elles ... perdent vraiment la tête?

Lucian haussa un sourcil.

- Parce que moi, j’ai l’impression de perdre la tête.

— Quoi ?

Julia le dévisagea. À son expression, on aurait dit qu’elle était surprise d’apprendre qu’il savait colorier sans déborder.

— Pourquoi es-tu si choquée ? (Il tira légèrement sur sa mèche de cheveux.) Ma carrière dans la débauche me laisse beaucoup de temps libre.

— Où tu l’as trouvé ? demanda Julia. Tu l’as commandé sur le catalogue Mecs trop beaux pour être vrais ou quoi ?

Le premier contact de ses lèvres sur les siennes ne fut ni timide, ni hésitant. Au contraire, la pression de sa bouche fit s’envoler la moindre inquiétude qu’elle aurait voulu formuler. Lucian lui mordilla la lèvre inférieure. Quand elle hoqueta de surprise, il en profita pour approfondir le baiser. Plus rien d’autre ne comptait que son goût et la sensation de son corps contre le sien.

Il buvait à sa source, l’embrassait comme s’il cherchait à lui couper le souffle, à la dévorer. Et c’était réussi.

Elle avait l’impression de suffoquer.

Julia n’avait jamais été embrassée de cette manière.

Sans rompre le contact, il se colla à elle, alignant les parties les plus intéressantes de leurs corps. Hanches contre hanches. Poitrine contre torse. Puis il prit son visage entre ses mains et la força à lever la tête. Le cœur battant la chamade, elle se laissa faire.

Il glissa une main le long de son flanc, sous le gilet, et sur sa hanche, jusqu’à sa cuisse. Ses doigts mordirent dans sa chair à travers le bas de pyjama. Julia sentit son corps réagir. Quand Lucian souleva sa jambe, elle l’enroula autour des siennes.

En le sentant contre elle, Julia gémit. Leurs vêtements ne constituaient qu’une fine barrière entre sa chaleur et son érection. Elle remonta les mains jusqu’à ses épaules et s’y accrocha tandis qu’il ondulait des hanches contre les siennes. Elle trembla contre lui. Contre le mur.

Lorsqu’il releva la tête, juste assez pour pouvoir parler, Lucian fit courir son pouce sur le menton de Julia.

— J’avais envie de faire ça depuis le moment où je t’ai vue pour la première fois.

Je sais, en tout cas, qu'ils pensait que tu étais aussi utile qu'une fourchette dans un sucrier.

— Il faut que je m’assure qu’elle va bien, c’est tout.

Lucian ne reprit pas tout de suite la parole.

— Tu prends ton travail très au sérieux.

— Évidemment.

Il s’arrêta devant elle, au beau milieu du couloir.

— C’est ce que j’aime chez toi.

— Tant mieux. Je peux mourir tranquille, maintenant.

Au fond d'elle, Julia avait conscience qu'elle était peut-être en train de commettre une grave erreur, mais entre l'instant où elle avait quitté sa chambre et celui où elle avait frappé à la porte de Lucian, elle avait compris que c'était ce qui rendait la vie intéressante. Il n'y avait pas de décision parfaite. Quoi qu'elle fasse, elle commettrait des erreurs.

- Bref. Il y a trois ans, je l'ai quitté. Je ne suis pas restée avec lui parce que j'étais faible. Je suis restée car j'ai cru que l'amour suffirait à résoudre nos problèmes.

- Je n'ai jamais pensé que tu étais faible.

- Parfois, l'amour ne suffit pas. Je ne veux pas avoir l'air défaitiste, mais l'amour ne peut pas sauver quelqu'un. Pas entièrement. Au bout du compte, ça ne suffit pas. Surtout lorsque l'être aimé a emprunté une voie radicalement différente de la tienne.