On est tous des papillons : il suffit juste de savoir où se poser
Auteur
- Véronique Maréchal (Écrivain)
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Tout commence par une subtile métaphore : un papillon plein de vie, aux ailes chatoyantes et au vol gracieux se voit peu à peu perdre ses couleurs et sa vivance, sombrant dans l’abîme de l’inconscient. La cause de son mal ? Une pneumonie. Foudroyante. Et un choc septique. Ravageur. Commence alors l’histoire de ce lépidoptère métaphorique redevenu chenille qui devra surmonter les épreuves de la maladie, de la perte d’autonomie, du handicap, de la dépendance, de la parte de contrôle de sa vie, du regard des autres, des échecs et des succès, pour retrouver ses ailes. Le tout dans le milieu médico-social, à la fois hostile et bienveillant.
Vous l’aurez compris : le papillon, c’est Véronique et elle nous livre son histoire sans fards ni tabou, avec l’autodérision qui la caractérise, avec authenticité et émotion.
À l’aide d’explications des termes médicaux pour rendre son récit accessible à tous, elle nous narre son expérience par étape et nous suivons son évolution et ses ressentis. Elle qui se retrouve dépendante du jour au lendemain doit réapprendre ce qui semble évident au commun des mortels : manger, boire, marcher, parler… C’est aussi l’histoire de cette maladie qui lui est tombée dessus sans crier gare et qu’elle doit subir, dans une prise en charge médicale qui parfois lui échappe.
Comment faire entendre sa voix lorsque l’on ne parle pas et ce dans un milieu qui, souvent, ne vous écoute pas ? Elle dépeint parfaitement cette réalité brute et taboue, idéalisée, de l’univers soignant. Il se révèle objectifiant, peu humain, voire violent, sous ses yeux, même s’il y a, fort heureusement, de « bonnes étoiles » sur le chemin de sa guérison.
Mais Véronique ne se laisse pas faire ! Par son caractère fort, sa ténacité, ses connaissances du milieu, l’aide de ses proches, son envie de s’en sortir et surtout beaucoup d’humour, elle nous délivre un véritable message d’espoir et de résilience, d’acceptation de la différence et du handicap, là où bien d’autres auraient baissé les bras… enfin, les ailes. Car redevenir un papillon et voler de ses propres ailes n’est pas une mince affaire !
La plume est simple, précise, fluide et agréable à lire. Le livre se lit très vite et on est tout de suite plongés dans l’ambiance. Chaque étape du parcours de soin est divisée en courts chapitres pour en faciliter la lecture.
En résumé, le témoignage de Véronique Maréchal, poignant et authentique, nous raconte le vécu de sa maladie et de sa prise en charge médicale. Avec beaucoup d’émotions et d’autodérision, elle nous raconte chaque étape de son parcours du combattant pour retrouver son autonomie et s’affranchir de la dépendance, nous donnant une belle leçon de vie.
Je vous recommande donc vivement ce témoignage et remercie l’auteure pour ces mots d’espoir et de résilience !
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Résumé
Je suis littéralement projetée dans un univers glacial et oppressant.
Je pressens que j’ai un rôle à jouer, mais quel rôle ?
Je dois prendre une initiative.
Je regarde autour de moi.
Mon regard se porte sur un objet posé pas loin.
C’est une caméra, je la saisis.
Je me positionne dans un coin et jette un œil partout autour de moi.
La lumière est feutrée, dérangeante.
Je suis dans une pièce de dix mètres carrés environ.
Je vois une porte, elle est grande ouverte donc je peux m’en aller.
La tentation est grande… l’ambiance est si oppressante, mais je ne sais pas pourquoi, un sentiment très fort m’envahit, il faut que je reste.
Je me mets à filmer.
D’abord, je parcours consciencieusement toute la pièce, histoire de planter le décor.
Je filme le moindre détail.
Tout est très technique : des fils, des tubes plus ou moins gros, des appareils qui clignotent, qui font des bruits discordants bizarres.
Je ne sais pas qui va faire la bande-son, mais…
Tout à coup, je zoome sur le centre de la pièce et je vois bien que tous ces fils, un gros tube, reliés aux différentes machines se rejoignent tous… sur… ?
Je distingue mal, c’est flou.
J’ajuste avec précision, au plus près.
C’est quoi cette masse bizarre plaquée, attachée sur un support…
Je fais un focus.
Je lâche la caméra, je suis pétrifiée, une angoisse affreuse m’envahit :
C’est moi.
Le deuxième livre de Véronique Maréchal est une biographie. C’est fort, très fort, extrêmement fort, parfois trop.
On se dit, au départ, « voici un roman qui démarre bien » ; puis, au fil des pages, on découvre que c’est la réalité toute nue qui se déroule.
La réalité de 22 mois en milieux hospitaliers à la suite d’un accident.
On sait que dans tous les métiers, toutes les professions, il y a des merveilleux, des excellents, des dévoués mais aussi des fainéants et des je-m’en-foutistes ; on pourrait croire ou espérer qu’il en est différemment dans l’environnement des soignants.
Eh bien, non. Véronique Maréchal en apporte la preuve dans ce beau récit intimiste et douloureux qui nous enseigne l’espoir et la volonté de vivre au quotidien.
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